Depuis sa création, de nouvelles espèces originaires du monde entier arrivent régulièrement sur la terre ardéchoise. Par ailleurs, la nouveauté de l'année 2003 est la mise en place d'une nouvelle aire de jeux sur 1 hectare. Elle sera dénommée Jembo et remplacera l'ancienne aire de jeux.
Le concept du Safari de Peaugres est assez inhabituel. Certaines espèces vivent dans de grands enclos de plusieurs hectares. Les visiteurs ont la possibilité de pénétrer dans ses derniers avec leurs véhicules personnels. Le terme safari est donc tout à fait adéquat puisque le public se retrouve au milieu de grandes espèces. Cette partie du parc se nomme le "parc en voitures". D'autre parc, un zoo traditionnel complète la visite du Safari de Peaugres. C'est le "parc à pieds".
Les quatre éléphants d'Afrique vivent dans un grand enclos à l'entrée du parc en voitures. L'enclos ne fait pas réellement partie de ce dernier, car les visiteurs peuvent s'arrêter et observer les animaux à pieds. L'enrichissement du milieu a été développé avec la mise en place de troncs d'arbres, de pneus, mais aussi (plus inhabituel) d'une boule percée de petits trous et remplie de nourriture. Le mâle Johnty, âgé de 15 ans, cohabite avec trois femelles : Ettie, 33 ans, Josepha, 13 ans et Myntrik, 18 ans. Myntrik est arrivée au Safari de Peaugres le 13 juillet 2002 en provenance du Zoo de Boras (Suède).
Le parc en voitures est composé de plusieurs grands enclos où cohabitent différentes espèces : dromadaires, zèbres de Grant, autruches, élands, watussis, cobes... Un couple d'hippopotames vit dans un enclos dans le parc en voitures, ainsi que des hyènes tachetées. Les visiteurs peuvent longer leurs enclos avec leurs véhicules.
En 1996, les hamadryas ont été supprimés du parc en voitures pour des raisons de sécurité. D’une part, ils causaient de gros dégâts aux véhicules. Mais il y avait aussi des risques physiques pour le public : un hamadryas adulte est un animal très dangereux. La seule solution était donc de les ôter du parc en voitures. En 2002, ce fût le tour des lions d'être déplacés. Dès la création du Safari du Peaugres en 1974, le parc à lions attiraient un grand nombre de visiteurs. En effet, le concept, tout à fait innovateur, permettait au public de traverser le territoire des lions tout en restant dans sa voiture. L'enclos était de taille gigantesque : 5 hectares ! Mais de nombreux problèmes apparaissent au fil des années. Les consignes de sécurité n'étant pas respectées, les accidents ont été évités de justesse. Un nouveau directeur prend ses fonctions au début de l'année 2001 et réalise dès la pleine saison les difficultés que connaît le parc à lions. A l'automne 2001, la décision de transférer les lions dans un autre enclos, fermé du public, est prise. En mars 2002, les 16 lions de Peaugres sont envoyés à Thoiry en échange d'un groupe réduit. Le nouveau groupe est aujourd'hui présenté dans le parc à pieds.
Les ours noirs, quant à eux, sont toujours présentés dans le parc en voitures. Ils cohabitent avec des bisons américains. La rencontre avec des ours dans un enclos de cette taille et dans ce cadre forestier est intéressante et rare. Durant ma visite en février 2003, j'ai pu observer 11 ours dont des jeunes. Il est également important de savoir que le Safari de Peaugres est un des seuls espaces zoologiques européens où les ours hivernent. En 1999, deux enclos ont été installés sur une superficie de deux hectares dans le parc des ours noirs. Trois ours polaires vivent depuis cette date dans cette nouvelle installation au cadre forestier.
Le parc à pieds se trouve de l'autre côté de la route nationale. Il abrite un grand nombre d'espèces dans des enclos plus traditionnels. Des gibbons à mains blanches vivent sur une île. Celle-ci est aménagée avec des cordes et des structures en bois et la végétation est également présente. Des pandas roux et des loutres asiatiques sont présentés dans des enclos construits assez récemment. Des aras et des petits singes vivent dans de petits enclos fermés.
Le Safari de Peaugres présente un groupe de girafes de Rothschild (Giraffa camelopardalis rothschildi). Ce groupe est composé de 3 femelles adultes (Kaltoune, Gambie et Averse). Averse est née en 1987 à Peaugres alors que Gambie et Kaltoune ont vu le jour respectivement en 1995 et en 1996 au Jardin Zoologique de la Tête d'Or à Lyon (France). Un jeune mâle nommé Sindibad les a rejointes récemment en provenance du Zoo de Dvur Kralove (République Tchèque), où il est né en 1995. Deux girafons ont pu ainsi voir le jour. Twiga est la fille de Kaltoune et est née le 18 août 2002. Kenya, quant à lui, est né en janvier 2003.
L'enclos est de grand taille et possède une belle surface herbeuse entre de grands arbres.
Le château du parc est situé à côté de l'enclos des girafes. Il a été construit en 1895 et contient actuellement l'administration du Safari de Peaugres.
Depuis 1999, une vingtaine de manchots du Cap, nés au Zoo d'Amsterdam (Hollande), s'ébattent dans un bassin bordé d'un milieu rocheux. Dans un grand bassin voisin inauguré en avril 2000, des otaries de Californie sont présentés. Le bassin d'eau salée a un volume de 1500 m³.
Un dressage vétérinaire a été mis en place avec les otaries du Safari de Peaugres. Le but de ce dressage est d'enseigner à l'animal à se laisser manipuler en toute confiance par l'équipe animalière, ceci afin de pouvoir intervenir plus facilement pour les soins vétérinaires, par exemple pour faire des prises de sang, des échographies ou même des soins bénins. Ceci permet d'éviter très souvent l'anesthésie qui est dangereuse et difficile à maîtriser.
Un vivarium et un labyrinthe fait de miroirs ont été installés dans les caves du château. De nombreuses espèces y sont présentées dans de vastes terrariums : iguanes, serpents, crocodiles du Nil... De nombreux miroirs parsèment tout le parcours. Une colonie de roussettes géantes se trouve également dans ces locaux.
Ushie, orang-outan de Sumatra femelle née en 1960, arriva au Safari de Peaugres en 1989. En 1993, elle fit la connaissance du mâle Bimbo, arrivant du Zoo d'Ostrava (République Tchèque). Très vite, les deux orangs-outans sympathisèrent. Robin, leur fils, naquit le 27 décembre 1994. Ce fût la première naissance de la sous-espèce d'orang-outan de Sumatra (Pongo pygmaeus abelii) en France.
Mais le bonheur fut brisé le 30 août 1997. Ne respectant pas les panneaux interdisant de donner à manger aux animaux, un visiteur a lancé du pain sur l'île des orangs-outans, mais le pain est malheureusement arrivé dans l'eau et non sur l'île. Dans toute la fougue de sa jeunesse, Robin a alors sauté pour essayer de le rattraper, mais il est lui aussi tombé à l'eau. Il a commencé à se débattre mais malgré tous ses efforts, il ne réussissait pas à en sortir. Sa mère, Ushie, s'est alors précipitée dans l'eau pour le sauver, alors que, comme tous les orangs-outans, elle ne savait pas nager. Bimbo a réagi et a tiré Ushie hors de l'eau, mais malheureusement il était trop tard pour Robin : il avait définitivement perdu pieds et s'est noyé. Le personnel du Safari de Peaugres a pu faire rentrer Bimbo dans la maison pour accéder à l'île en toute sécurité (très énervé, le mâle pouvait être dangereux) et s'approcher d'Ushie inanimée. Malgré tous les soins apportés, Ushie est décédée quatre heures plus tard, victime d'un oedème pulmonaire.
Bimbo est parti vivre au Zoo de Leipzig (Allemagne) le 21 décembre 2000. Il vivait en effet très mal sa solitude forcée depuis le décès de sa compagne. Aucune autre femelle n'était disponible pour venir le rejoindre à Peaugres, par contre le Zoo de Leipzig recherchait un mâle. Bimbo est donc parti dans cet espace zoologique. Il vit aujourd'hui avec un groupe de femelles et tout le monde espère qu'il s'accouplera bientôt.
L'installation des singes n'abrite donc plus d'orangs-outans. Un groupe de mandrills vit actuellement sur l'ancienne île de Bimbo et sa famille. Des colobes guéréza et des atèles de Geoffroy sont également présentés sur des îles herbeuses. Les autres enclos sont occupés par plusieurs groupes de petites singes appartenant à différentes espèces : ouistiti pygmée, tamarin empereur, tamarin lion, saïmiri à tête noire, saki à face blanche... Une grande volière, qui se trouve en face de la maison des singes, abrite des vautours fauves.
Le Safari de Peaugres a obtenu et obtient de grands succès avec la reproduction de guépards. En 1995, par exemple, une portée d'une taille exceptionnelle (7 guépards) a vu le jour. Tous les petits ont été élevés par la mère et ont survécu, ce qui est une première mondiale. Lors de ma visite en février 2003, j'ai pu observer 10 guépards (7 adultes et 3 jeunes) dans plusieurs enclos différents. Ceci est vraiment un potentiel intéressant pour la reproduction de cette espèce.
La mini-ferme du Safari de Peaugres offre aux visiteurs la possibilité d'approcher en contact direct des animaux domestiques : ânes, cochons vietnamiens, volailles, chèvres... Des suricates vivent dans un petit enclos vitré, ce qui facilité l'observation de ces animaux actifs. L'enclos des makis cattas est ouvert au public.
Le bongo des montagnes (Tragelaphus eurycerus isaaci) est une espèce rare en espaces zoologiques. En France, seuls le Parc de Thoiry et le Safari de Peaugres en présentent. Ce dernier parc a déjà eu la chance de faire reproduire ces animaux et possède actuellement 5 bongos.
La plupart des carnivores du parc à pieds sont regroupés dans la même zone. Les panthères des neiges, les loups du Canada, les tigres et les lions peuvent être observés du haut d'une passerelle de 180 mètres de long. Un tunnel de verre traverse également les enclos des tigres et des lions et offre ainsi une approche tout à fait exceptionnelle de ces espèces. Le visiteur se retrouve à quelques centimètres du mufle des fauves... L'épaisseur de la vitre est de 4 centimètres pour garantir une sécurité totale au public.
Un groupe de 6 lions est arrivé au Safari de Peaugres en mars 2002 en provenance du Parc de Thoiry. Ce groupe est composé de 4 femelles et de 2 mâles. Pour les reconnaître, c'est très simple : il y a 2 grosses femelles, 2 petites femelles et 2 mâles. Chez les grosses femelles, Néguelli a le nez rose tout tacheté de noir, alors que Kananga a un nez quasiment tout noir. Pour les 2 petites femelles, c'est encore plus facile : Miacis a la queue beaucoup plus courte que Massaï. Quant aux mâles, Skippy est le dominant, ce qui se voit facilement à son comportement. Il a un nez normal alors que Simba, l'autre mâle, a lui aussi un nez à points noirs.
Pour terminer la visite, le visiteur a encore la chance d'observer des harfangs des neiges, qui sont logés dans des volières construites récemment. Un groupe de cerfs sikas du Viêt-Nam vit également dans un grand enclos.
En conclusion, le Safari de Peaugres est un parc intéressant par son concept double : parc en voitures et parc à pieds. Des points très positifs sont à noter : parc des ours, reproduction de guépards, tunnel de verre...