Rencontre avec Baptiste Mulot, vétérinaire à Beauval

Soigneur animalier, éthologue, vétérinaire... Les possibilités sont multiples...

Rencontre avec Baptiste Mulot, vétérinaire à Beauval

Messagepar Philippe » Vendredi 25 Janvier 2019 17:42

​Baptiste Mulot, vétérinaire : " L’envie de soigner les animaux "

​Chef vétérinaire au ZooParc de Beauval, dans le Loir-et-Cher, le docteur Baptiste Mulot a toujours voulu travailler avec les animaux.


Votre passion pour les animaux est apparue quand ? Quel a été le déclic ?
« Très jeune, d’aussi loin que je me souvienne, en 6e ou en 5e, j’ai su que je voulais être véto. Il n’y en avait pourtant aucun dans ma famille. On a eu un chien, comme dans beaucoup de familles, mais rien de plus. Mais j’aimais beaucoup les animaux, j’avais une fibre médicale, l’envie de soigner, j’ai conjugué les deux en devenant vétérinaire. »

Y a-t-il un lien entre les animaux et vous ? Est-il important ?
« Non, on travaille avec des espèces sauvages et on ne crée pas de lien. Notre métier est de les aider à garder au maximum leur instinct sauvage, même si le nourrissage et les soins modifient leurs comportements naturels. Par contre, on va créer une reconnaissance, ce qu’on appelle l’entraînement médical c’est-à-dire habituer l’animal à notre présence, par exemple, pour faire des prises de sang aux éléphants sans avoir à les endormir. »

Est-il difficle de soigner les animaux ? Est-ce difficile de voir des animaux blessés ? Beaucoup meurent-ils chaque jour ?
« Ce n’est pas toujours facile techniquement : notre intervention nécessite souvent une anesthésie générale, puisqu’il s’agit d’animaux sauvages et il faut toujours y réfléchir, en se demandant « Est-ce que le risque de l’anesthésie vaut le coup pour les soins ? » Ce n’est pas agréable de voir des animaux en souffrance mais c’est notre métier de médecin des animaux ; je les vois quand ils sont malades ou blessés. Le parc héberge environ 10 000 animaux, c’est une ville ! Il y a forcément des décès. »

Est-ce un métier bouché ?

« En parc zoologique, les besoins sont très faibles : un poste par an environ en France. La demande est très forte en médecine rurale, car peu de vétérinaires acceptent de s’y installer. Pour la médecine de ville, à Paris, c’est bouché mais en province, les cliniques cherchent des vétos. »

Y a-t-il de la pression ? Quelle qualité vous semble essentielle ?
« Il peut y avoir de la pression au moment des naissances, quand on soigne des animaux très rares comme l’okapi, le panda… La première qualité, c’est d’être passionné, parce qu’il faut être dévoué, disponible, être prêt à faire beaucoup de concessions dans sa vie personnelle. C’est pareil pour un « véto des villes » ou un « véto des champs » : le métier est très prenant, car on touche au vivant et en plus, à l’émotionnel pour les libéraux. Le propriétaire d’un chat peut paniquer et s’angoisser, appeler un vétérinaire en pleine nuit. Les gens ont un peu le même rapport avec leur animal de compagnie qu’avec un nourrisson : c’est un être auquel on est très attaché mais qui ne peut pas s’exprimer et c’est très angoissant. L’animal est parfois la seule compagnie de la personne. On ne vit pas cette tension émotionnelle en zoo, puisqu’on est entre professionnels, on a plus de recul. »


Pour aller plus loin

> Le salaire : 4.580 euros en brut mensuel moyen pour un vétérinaire en clinique (source : Le Point Vétérinaire)

> Les études. Quatre écoles nationales forment les vétérinaires : Maisons-Alfort, Lyon, Nantes et Toulouse. Elles recrutent sur concours : après une classe prépa véto-agro de 2 ans (concours A), après licence sciences de la vie (concours B), après BTSA (concours C), avec diplômes d’État de docteur en médecine, pharmacie ou chirurgie dentaire (concours D). La formation en école dure quatre ans, et comprend une cinquième année d’approfondissement, à l’issue de laquelle les étudiants soutiennent une thèse de doctorat vétérinaire. Une fois diplômés, les vétérinaires peuvent accéder à un certificat d’études approfondies (CEAV) en 1 an (médecine interne des animaux de compagnie, pathologie animale en régions chaudes...), ou un diplôme d’études spécialisées vétérinaires (DESV) en 3 ans ( chirurgie, dermatologie...).

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Source : La Nouvelle République du Centre-Ouest.
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