Expo Félins Orléans

[Jacques]

Pour info : Sur les traces des félins, expo au Muséum d'Orléans


En 2004… les loups, en 2005… les ours et cette année… les félins. Le Muséum des Sciences naturelles, dans la plus pure tradition de la conservation des grands carnivores, propose une exposition temporaire sur les félidés du monde avec une attention toute particulière portée au lynx, le seul « grand » félin de la vieille Europe, dont la protection a bien failli être posthume…
Les félidés, une famille bien plus importante et plus diversifiée qu’on ne l’imagine… Près de 40 espèces, 38 plus exactement d’après les dernières recherches génétiques, réparties à travers le monde, sans compter les sous-espèces qui sont légion ; à titre d’exemple, il en existe cinq chez le tigre.
Tous les félins n’ont pu être présentés dans l’exposition mais les plus remarquables sont à l’honneur : le tigre, les panthères d’Afrique et d’Asie, le lion, le guépard, le puma, les lynx d’Europe et du Nouveau Monde et autres chats sauvages…
Ceux qui manquent à l’appel sont au moins évoqués dans les documents pédagogiques et les modules muséographiques consacrés à la biologie des espèces ou dans la salle qui traite des rapports homme-félins…
Cette exposition home made, entièrement conçue et réalisée par l’équipe du Muséum, très appauvrie en nombre cette année, est intitulée
« Sur les traces des Félins »
« Traces » parce que certaines espèces sont devenues tellement rares qu’on ne peut plus guère en découvrir que des indices de présence ; « traces » également pour inviter les naturalistes, les scolaires, le public et autres usagers du Muséum à pister les félins de France et d’ailleurs pour mieux les connaître ; « traces » enfin, pour désigner les vestiges osseux des félidés du Miocène, ancêtres des félins actuels, dont le fameux Tigre à dents de sabre.
Si la systématique moderne et la biologie restent les disciplines ressources de l’exposition – sciences naturelles obligent – c’est la biogéographie qui, cette fois, donne le ton et l’esprit à la muséographie. C’est une approche qui s’intègre bien à la mouvance actuelle de conservation de la biodiversité et des habitats naturels de la planète.
Ainsi, tous les continents sont-ils présentés, excepté l’Australie qui, de félins, n’héberge que le vulgaire chat de gouttière.
« L’Afrique, royaume des grands fauves… » ; « L’Asie berceau des félidés… » ; « Le Nouveau M0.0.o.nde, terres extrêmes des félins… » ; tels sont les titres évocateurs des modules géographiques et de leurs acteurs aux pattes de velours.
Le lynx et le chat sauvage, les deux seuls félins présents dans notre pays, bénéficient d’une salle spéciale, au cadre très forestier. Ici, c’est l’écologie, le comportement et la biologie de la conservation qui sont abordés, particulièrement en ce qui concerne le lynx boréal qui, en France, a été l’objet d’une réintroduction finalement bien réussie.
Comme le veut la tradition au Muséum d’Orléans, l’ethnologie et la culture à travers l’art et la littérature, font partie intégrante de l’exposition..
De l’art égyptien, avec quelques pièces de collections rarissimes, dont une amulette de Sekhmet datant de plus de 2.600 ans, à l’art contemporain, avec les œuvres de B. Vercruyce, de A. Margat ou de C. Roche, les félins ont inspiré beaucoup d’artistes à travers les âges et les continents.
Cette exposition intéressante et originale n’aurait pu voir le jour sans la collaboration étroite du Muséum National d’Histoire Naturelle mais aussi des muséums de province, comme ceux de Lille, de La Rochelle, de Bordeaux, de Dijon, Blois ou de Tournai, en Wallonie, qui nous ont confié leurs spécimens les plus rares et les plus remarquables.
Collaboration hautement appréciée également, celle des Musées de Roanne et d’Auvers/Oise mais surtout celle des établissements de taxidermie Gérard-Simon à Liège qui ont gracieusement prêté un tigre du Bengale et un éléphant d’Asie pour la scénographie centrale, surprenante d’exotisme ! Une sorte de visite guidée à dos de pachyderme…
L’intervention de la Direction des Espaces Verts, qui a apporté son savoir-faire dans la végétalisation des décors, a insufflé vie aux dioramas, offrant aux félins l’écran de verdure qui fait trop souvent défaut dans les musées d’histoire naturelle.
Tout ce petit monde en robes tachetées, marbrées, tigrées a fait l’objet d’une démarche didactique recherchée ; les scientifiques du Muséum et les enseignants de l’Education Nationale ont pris soin d’actualiser les connaissances et de vulgariser les résultats des recherches en systématique, en génétique, en paléontologie et en écologie, entre autres en s’associant la collaboration des naturalistes de l’Association Ferus, des chercheurs universitaires et des spécialistes de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.
L’exposition sera inaugurée le samedi 1er avril 2006 à 17 heures par M. Serge GROUARD, Député-Maire de la ville d’Orléans en présence de l’équipe du Muséum.
Elle sera présentée au public du 1er avril au 31 décembre 2006, tous les jours, de 14.00 à 18.00, y compris le dimanche. Une exposition à ne pas manquer !

René Rosoux
Conservateur-adjoint

[le panda]

ça a l'air génial merci pour ces précisions