Je commence ma visite au niveau de la fosse des ours à lunettes qui est clairement insuffisante pour les deux ursidés malgré la présence de quelques enrichissements et d'un peu de végétation. Néanmoins, on pourrait facilement transformer cette fosse en un territoire riche pour de petits carnivores comme des coatis, des martres ou des loutres.
Puis j'arrive au niveau du plan d'eau de la plaine africaine. C'est vraiment une belle partie où la passerelle est joliment intégrée au sein de la végétation lacustre et où les points de vue sur la plaine africaine sont sympathiques. Malheureusement, celle-çi fait un peu vide car lors de ma visite seuls quelques watussis occupaient le fond de l'installation. Les girafes étaient à l'intérieur avec le nouveau-né hormis un individu dans le pré-parc, un zèbre longeait son écurie en attendant de rentrer et les cobs se massaient également à proximité de leur bâtiment.
Canard à bec jaune
Je continue de longer la plaine le long du plan d'eau. J'apprécie les oiseaux sous la belle lumière et les lémuriens vivent sur une belle île bien qu'éloignée du public. J'arrive ainsi à la giraferie, un très joli bâtiment à l'architecture audacieuse et contemporaine. Le public se masse pour admirer le girafon à l'intérieur. En revenant vers le centre du zoo, on longe la plaine sur sa partie arrière et alors là, quel désastre. On dirait qu'on a hésité entre donner un point de vue au visiteur ou bien totalement fermer l'arrière pour assurer le panorama et l'immersion de l'autre coté. Du coup on a quelque chose entre les deux, où l'on ne peut pas se rapprocher et où ce qu'on voit le plus sont les fils électriques qui protègent les îlots de végétation.
Girafe de Kordofan
Puis viennent les curieuses installations des petits animaux africains. Ajouter des petites espèces est une excellente idée pour densifier la visite mais la réalisation est vraiment curieuse et pourrait être améliorée. L'essentiel est quand même que les animaux profitent de bons enclos mais du point de vue des visiteurs, je trouve cette partie ratée.
Sur la gauche, se situe la Fauverie. Les coatis sont partis et ont laissé place aux pandas roux dans une jolie fosse intelligemment réaménagée,notamment sur le plan botanique. Un petit peu plus loin, un vieux tigre coule ses derniers jours dans une installation de trop faible superficie mais très végétalisée et lui permettant de se cacher.
Le vieux tigre désormais mort
Nous sommes dans un cul de sac et repassons devant les deux enclos précédemment cités pour passer devant les gibbons à favoris et les panthères de l'Amour vivant tous les deux dans le même type de volière. Accolées aux bâtiments, elles sont plutôt longues mais manquent de profondeur et surtout de hauteur.
Panthère de l'Amour
Le grand espace central est occupé par la Singerie du zoo qui abrite une belle variété de singes, de lémuriens et quelques oiseaux. La justesse des installations varie considérablement d'une espèce à l'autre. On excusera le zoo d’héberger le vieux gibbon à bonnet à l'intérieur, mais les capucins et les cercopithèques mériteraient peut être plus grand. Au contraire, les callitrichidés et les oiseaux peuvent profiter de volières très densément végétalisés qui conviennent parfaitement à leurs besoins et qui sont agréables à regarder.
Il suffit de faire quelques pas pour constater à quel point le plateau sableux des éléphants était hors d'âge. A coté, se situe l’installation rénovée du couple de lions d'Asie. Elle offre maintenant une surface convenable et un aménagement relativement varié mais manque encore cruellement de profondeur et de zones d'intimité pour les félins. Les visiteurs peuvent observer les lions sur plus de 180°. Il aurait été intéressant de boucher certaines perspectives en ne laissant que certaines fenêtres d'observation. J'ai le droit à de belles attitudes du roi du zoo avec la lumière de la fin de journée.
Lion d'Asie
La foule commence à partir à mesure que la fermeture approche; tout comme moi. Je sors de l'enceinte et en me dirigeant vers les serres botaniques, et passe devant la grande plaine des daims, dernière présentation zoologique du Parc de la Tête d'Or. Les serres sont très intéressantes malgré que je n'ai pas eu assez de temps pour en profiter. Il y a des plantes très intéressantes à l'intérieur pour recréer des habitats comme Pachypodium lamerei ou Beaucarnea recurvata pour une zone sèche malgache.
Daim commun
Il suffirait de quelques modifications pour faire de la Tête d'Or, un zoo sans gros défauts et avec de belles installations destinées à sensibiliser un public très nombreux. On pourrait proposer :
- d'ajouter une antilope folivore dans la plaine, qui ne mettrait pas trop de pression supplémentaire sur l'herbe. Peut être faire partir les watussis.
- de repenser l'arrière de la savane, en ne créant qu'un mirador à une des extrémités pour ne pas gâcher la vue de l'autre coté, mais aussi repenser les enclos des petits animaux africains et notamment ce double enclos intérieur qui ne fonctionne guère.
- Il ne fait pas bon être un gibbon à Lyon vu la hauteur des cages. Faire partir les primates et consacrer les deux volières à chaque individu de panthère de l'Amour serait un vrai plus, d'autant plus que le couple est désormais reproducteur. L'aménagement intérieur des volières est d'ailleurs déjà très évocateur du milieu d'origine.
- Le tigre étant désormais mort, créer une vaste installation pour lion d'Asie, avec deux enclos et visible de divers endroits avec évidemment assèchement des douves et remplacement des points de vue par des baies vitrées. Il y a vraiment de quoi faire un beau territoire pour les lions le long de la paroi rocheuse du bâtiment, tel qu'à Zürich.
- Remplacer les plus gros singes de la fauverie par des oiseaux. La volière des garrulaxs et des éperonniers napoléon est à la fois belle à observer et adaptée à l'élevage de deux espèces menacées et peu représentées dans les zoos français.
- Réutiliser la fosse des ours pour un petit carnivore actif
Enfin il y a à long terme de nombreuses possibilités pour réutiliser l'espace laissé vacant par le départ de Baby et Népal.
