Une association dénonce les conditions de vie des tigres et lions d'un dresseur du Loiret
Le caractère exigu de leur enclos, leur "condamnation" à la vie en captivité sont notamment pointés du doigt par One voice. " L'office du tourisme du département " est aussi accusée de faire la promotion de l'endroit...
C'est un reportage brûlot que propose l'association One voice, qui milite pour " une éthique animale et planétaire " et contre l'exploitation des animaux dans les cirques. Des "reporters" de l'organisation affirment ainsi, vidéos à l'appui, s'être rendus chez le dresseur loirétain Rémy Demantes, au cours du mois d'août.
Et le constat de leur visite parmi ceux qu'ils appellent les " sept prisonniers " est assez accablant.
" Tanga est la plus vieille, elle a quinze ans et vit seule dans un enclos grillagé d' à peine 35m2, au centre duquel trône un rocher et un tronc d'arbre, autant dire aucun enrichissement, accusent-ils. Le plus jeune, Mawak, né il y a trois mois a quitté la maison pour un enclos de 6 m2 sur des dalles de jardin. Pas d'herbe ni de terre battue pour ses petites pattes. Quand il en sort enfin, au bout d'une laisse, c'est pour se voir refuser de jouer dans la vigne vierge. Non, il doit faire ses besoins à la demande, avant le spectacle, et poser pour la photo avec les visiteurs du jour, qui pourront eux aussi le tenir en laisse ou lui crier "non" d'une grosse voix pour l'effrayer. Le bébé tigre est dressé à coup de gifles et de petits coups bien sentis sur la tête, à l'aide d'une baguette de bois. "
Le Département du Loiret accusé de soutenir cette activité et donc les conditions de vie des animaux
One voice pointe aussi le fait que l'agence touristique du Département du Loiret fait la promotion de l'activité du dresseur, sur son site internet.
" Pour son musée et la visite de son élevage, Rémy Demantes a reçu à plusieurs reprises des prix "coup de cœur" de l'office du tourisme du département, qui soutient cette activité d'un autre âge, écrit l'association. Le dresseur justifie cet élevage et ce dressage en se drapant derrière la légalité de son activité, et les dangers du braconnage pour les tigres libres. L'existence du braconnage ou de la chasse aux trophées est un problème en soi à combattre, en aucun cas une raison valable pour réduire ceux-là à une vie d'esclavage, encagés pour toujours. "
Dans un article de 2017, le dresseur répondait déjà, un peu, à certaines critiques de l'association, sans évoquer les conditions de vie des animaux. " Qu'elles fassent déjà le nécessaire pour les sauver dans leurs pays d'origine, car ces animaux sont tués par des chasseurs pour leur seul plaisir ou par des braconniers pour récupérer leur peau, les os et leurs organes et alimenter un commerce de produits pharmaceutiques vendus en Chine. Il faut savoir que le trafic d'animaux est le deuxième commerce illicite après celui des stupéfiants. "
Voici le lien vers l'article et la vidéo évoqués : https://one-voice.fr/fr/blog/tigres-et- ... oiret.html
Le dresseur Rémy Demantes répond à ses accusateurs et dénonce leur manière de faire
Mis en cause, le dresseur affirme que " l'association a fait un film avec de mauvaises images ", et dément les informations contenues dans l'article.
" Cette association, elle m'a déjà dans le collimateur depuis longtemps, comme tous ceux qui travaillent avec des animaux, explique Rémy Demantes, mis en cause, ce jeudi 29 août 2019, par une association de protection animale. La récente polémique contre Frédéric Chesneau et son ours en est un exemple. Quelqu'un est venu incognito, lors de l'une des visites privées que j'organise, et a tourné les choses à sa façon. Au lieu de prendre de belles images des tigres, il les a pris au travers des grillages. On me montre en train de tirer sur la laisse du bébé tigre : c'était pour l'empêcher de manger de l'herbe. Tout est interprété. "
" Ils parlent de 35 m² pour un enclos : c'est faux, c'est 70 m² obligatoire par bête "
Et le dresseur d'entrer dans le détail. " Ils parlent de 35 m² pour un enclos : c'est faux, c'est 70 m² obligatoire par bête et 15 m² de plus par animal supplémentaire. "
Rémy Demantes regrette la " malhonnêteté " de ces visiteurs : " C'est facile de faire un film avec de mauvaises images, même quand il n'y en a que des bonnes. Je n'ai même pas envie de répondre à ces gens, qui s'attaquent à des boucheries, à des éleveurs, qui ne veulent plus qu'on mange de viande... Tout le monde y passera, les courses hippiques, le zoo de Beauval. Les gens me connaissent et savent que j'aime mes animaux. Quant à la captivité : si on ne fait pas ça, dans 15 ans, il n'y aura plus de tigres. "
Source : La République du Centre.