Les mystérieux tigres du parc animalier d'Auvergne ont un nouvel enclos
Noéa et Saphyr, les deux tigres au passé trouble du parc animalier d'Auvergne, ont désormais un enclos de près de 5000 m2. Sciences et Avenir s'est rendu sur place.
Afin d'éviter la consanguinité, les parcs animaliers du monde entier s'échangent des spécimens de nombreuses espèces. Mais parfois, les nouveaux pensionnaires n'ont pas un parcours si limpide. C'est le cas notamment de Noéa et Saphyr, les deux tigres présents au Parc animalier d'Auvergne dont le nouvel enclos est inauguré le 14 juin 2019.
Deux tigres de sous-espèce inconnue
La première est âgée de 15 ans et est hébergée au parc depuis le 8 décembre 2009 ; le second, bien plus imposant, a 14 ans. Il arpente son enclos depuis 2007. Selon plusieurs membres du parc qui n'y travaillaient pas encore à l'époque (le parc a changé de propriétaire en 2012), il aurait été amené en laisse dans l'établissement. Des photos trouvées sur internet le montre, mâchoires grandes ouvertes entourant la tête de son dresseur confiant. La femelle proviendrait également d'un cirque qui l'aurait ensuite donné à un zoo peu regardant. Les deux félins, dont même la sous-espèce est inconnue, se sont finalement retrouvés ensemble au Parc animalier d'Auvergne où ils mènent depuis une existence paisible à deux, un implant administré à la femelle évitant tout risque de reproduction.
Depuis peu, la surface de leur enclos a plus que quadruplée. Inauguré le 14 juin 2019, il fait maintenant 5.000 m2 . Dans l'extension qui jouxte désormais le pré-parc de l'enclos (où se trouve leur abri), un bassin a été construit grâce à une opération de "crowdfunding" (10.000 euros récoltés tout de même) et une cascade devrait prochainement l'alimenter.
Impossible d'endormir des tigres en cas d'incident
" Aujourd'hui, il ne faudrait mieux pas tenter de le tenir en laisse ", sourit Alissa, l'une des soigneuses qui s'occupent de Saphyr. En effet, l'impressionnant félin a vite repris ses instincts de chasseur, ce qui réjouit les soigneurs. Mais des précautions doivent donc être prises. La jeune femme attrape son talkie-walkie : " Alissa, on entre dans l'enclos des tigres. " Un grésillement puis une voix lui répond pour lui signifier que l'information est prise en compte. Cette procédure est propre aux enclos des carnivores.
" Si je passe trop de temps dans cet enclos sans signaler ma sortie, mes collègues viendront voir si je vais bien ", poursuit Alissa. Le signalement indique aussi aux autres membres du personnel que personne d'autre ne doit entrer dans un enclos de carnivores pour le moment. " Si jamais il m'arrive quelque chose et qu'un autre incident se produit dans un autre enclos, cela deviendrait très dur à gérer ", poursuit la jeune femme tout en ouvrant les trappes permettant aux deux félins d'entrer dans leur nouvel enclos et de quitter le pré-parc.
Dans ce parc en particulier, le protocole pour ces animaux comprend l'utilisation de cadenas spécialisés empêchant de retirer la clé s'il n'est pas fermé. Les procédures visent la sécurité des soigneurs, du public mais aussi celle des deux félins.
" Les gens se demandent souvent, quand des incidents se produisent, pourquoi les soigneurs n'utilisent pas de produits anesthésiants mais cela met 20 à 30 minutes pour agir et sous l'effet de l'adrénaline lors de la piqûre, il se peut que cela n'agisse pas du tout ou alors que l'animal devienne plus agressif, explique Alissa. C'est pour cela que les animaux sont abattus dans ce cas. D'ailleurs c'est la loi". Le respect des protocoles est alors le meilleur moyen "pour empêcher qu'il ne leur arrive quelque chose à eux. "
Source :
Sciences et Avenir.