Après leur mort, que deviennent les animaux stars des zoos ?
Une fois morts, la plupart des pensionnaires des parcs animaliers sont envoyés à l’équarrissage, pour être transformés… en énergie. Mais auparavant, une veille sanitaire et scientifique est appliquée.
Hippopotames, tigres, éléphants, girafes, singes, ours polaires… Ces animaux sont les stars des parcs zoologiques et attirent des millions de visiteurs en France chaque année. Mais quand l’animal meurt, qu’advient-il de sa dépouille ?
Nous nous sommes posé la question après la mort, le 16 décembre 2019, à l’âge de 31 ans, de Babeth, hippopotame femelle du zoo de La Flèche (Sarthe), bien connue des fans de l’émission de France 4, Une saison au zoo.
Une fois la mort d’un animal constatée, la carcasse est transportée à l’écart des autres animaux. Cyril Hue, le vétérinaire du Zoo de La Flèche, se transforme alors en médecin légiste : « Le premier travail est de déterminer les causes de la mort ».
Servir la science
Dans une salle dédiée à cet effet, l’animal est analysé sous toutes les coutures pour « détecter tout processus infectieux » et ainsi « anticiper une éventuelle infection » pour les autres animaux. Cette veille sanitaire permet au vétérinaire de « connaître précisément l’état de santé de la population animale du zoo ».
Les données sont ensuite compilées et mises à la disposition de la communauté scientifique. « Chaque cas apporte des connaissances et un savoir. C’est pour ça que nous faisons des autopsies systématiques », affirme Cyril Hue.
Par exemple, Babeth était atteinte d’une fistule oro-nasale, un problème surtout connu chez le rhinocéros. « Nous n’avons jamais entendu parler de ce type de cas sur un hippopotame. Maintenant nous savons que c’est possible », explique le vétérinaire.
Une fois les analyses effectuées, que faire de la carcasse de l’animal ? La voie la plus souvent utilisée c’est celle de l’équarrissage. Pour le zoo de La Flèche, c’est la société Atemax qui récupère l’animal, 24 à 48 heures après sa mort, pour le transporter sur son site de Saint-Langis-les-Mortagne (Orne).
Une carcasse transformée en farine
Rien ne se perd, tout se transforme. Les animaux des parcs zoologiques n’échappent à la règle. « La carcasse de l’animal est broyée et passe ensuite dans un cuiseur. L’eau évaporée est récupérée et enlevée. La matière restante est ensuite pressée », explique Atemax. Une opération qui dure 45 minutes.
Les graisses et la farine restante sont séparées. « La farine est tamisée et la graisse est purifiée », précise la société. Mais Atemax l’assure : « La réglementation européenne stipule que les matières de ces animaux sont mises à l’écart des autres ».
Aucun risque de voir des farines de tigre ou d’éléphant dans des farines animales à destination de l’agriculture. « Les graisses vont être utilisées pour du biodiesel et les farines vont servir pour alimenter des cimenteries ou des chaudières », détaille la société.
Avec 150 animaux de zoo enlevés sur un total de 900.000 par an, cette opération reste exceptionnelle pour la société. « Pour les zoos, le prix moyen de l’opération s’élève à 300 € la tonne », ajoute Atemax. Un coût pris en charge par les services de l’État si le poids total de l’animal ou des animaux dépasse les 40 kg.
Mais les pensionnaires de zoos ne connaissent pas tous ce funeste destin. « Il arrive parfois que les dépouilles soient naturalisées à des fins éducatives dans des muséums d’histoire naturelle », ajoute Cyril Hue.
Au zoo de La Flèche, dans la Sarthe, l’hippopotame femelle Babeth est morte le 16 décembre dernier.
Source :
Ouest-France.
