Animaux sous-utilisés en parc zoologique

[zoobeauval25]

@Therabu : certes, à Apenheul, il y a une volière d'immersion avec des langurs de Hanuman, mais elle m'avait parue assez dangereuse. J'ai vu des langurs de Hanuman en milieu naturel au Sri Lanka, et s'approchaient beaucoup des habitations humaines. Seulement, il ne fallait pas les approcher ! J'ai même vu des attaques. Ce ne sont pas comme des lémuriens ou des ouistitis : un langur de Hanuman mâle adulte est relativement grand déjà. Bon, si Apenheul le fait, c'est qu'il n'y a pas de risque, mais tout de même, je me suis posé la question... Pour l'immersion, je privilégierais une espèce plus discrète et timide comme les langurs de Java.

@Gibbon : des semnopithèques noirs à Beauval ? Si seulement ! Tu voulais parler des cercopithèques ou des langurs de Java ?

[gibbon]

J'ai oublié précédemment une espèce que j'aimerais énormément voir davantage en captivité : le Zèbre de Hartmann (Equus zebra hartmannae), pour moi la plus belle espèce de zèbre. Il y en a eu pendant très longtemps au zoo de Vincennes.

@Therabu
Merci pour cette information sur l’existence d'un espace pénétrable hébergeant des semnopithèques. Cela confirme bien ma conviction sur la possibilité de faire entrer le public avec ces animaux. En Malaisie, dans les jardins publics, les semnopithèques à coiffe libres (c'est-à-dire non captifs) étaient juste à côté des gens et vivaient en bon voisinage avec les humains. Les semnopithèques se reposaient sur les chemins et sur les bancs et on pouvait les approcher à moins d'un mètre. Il n'y avait aucun signe d'agressivité.
Concernant les éléphants de mer, je suis d'accord avec toi, mais je ne faisait qu'exprimer le souhait d'en revoir en parcs zoologiques, indépendamment de la pertinence ou non d'en héberger en captivité.

Pour l'immersion, je privilégierais une espèce plus discrète et timide comme les langurs de Java.

C'est une idée que j'ai suggérée à plusieurs reprises sur ce forum (en page 1 de ce même fil de discussion, mais également ici : viewtopic.php?f=24&t=15322)

@Gibbon : des semnopithèques noirs à Beauval ? Si seulement ! Tu voulais parler des cercopithèques ou des langurs de Java ?

« Semnopithèque noir » est un des noms français de l'espèce Trachypithecus auratus, bien présente à Beauval et appelée notamment Ebony Langur (ou Ebony Leaf Monkey) dans la langue de Shakespeare.

[zoobeauval25]

@Gibbon : merci ! C'est la première fois que j'entend cet autre nom. Je pensais que tu parlais de langurs obscurs.

[raphaël]

Intéressante cette inversion du sujet Therabu !

Pour percevoir nos particularités françaises, il faut bien connaître aussi les plans de collection des autres zoos. Malheureusement, la première qui me vient en tête serait le tigre blanc...
J'imagine qu'il doit être possible d'envisager un enclos de contact avec des entelles, mais je me vois mal m'y risquer si j'étais un directeur de zoo. Déjà, magot je crois que je ne le ferai pas....

[gibbon]

Quand tu dis que tu ne te risquerais pas à faire un enclos pénétrable avec des « entelles », Raphaël, tu parles de l'Entelle de l'Inde (= Langur sacré, Entelle d'Hanuman, etc.) (Semnopithecus entellus) ? Ou bien de toutes les espèces de semnopithèques y compris les Trachypithecus et les Presbytis ?
Pour les magots, je comprends ta réticence, et je dirais que le risque pour le public et plus grand avec des macaques qu'avec des semnopithèques car ils sont plus agressifs que ces derniers, sûrement en partie à cause de leur structure sociale (groupes multi-mâles/multi-femelles). Les semnopithèques, eux vivent en groupes uni-mâle/multi-femelles, ce qui doit certainement provoquer moins de stress et de tensions entre les animaux, et ce qui a également l'avantage de permettre au public d'entrer dans l'enclos des jeunes et des femelles adultes, mais d'isoler le mâle sur une île (à la manière de ce qui est fait à la Vallée des Singes avec les sapajous apelles), sans trop de difficultés, je pense. Mais avec la structure d'un groupe des macaques, ça me semble plus difficile...

[éric13]

Tu as oublié la ménagerie du Jardin des Plantes.

Merci.
Alors en effet, on est en haut du podium !

[didier]

La ménagerie, qui cherche désespérément une femelle, pour accompagner le beau Tengah arrivé en janvier 2016, visiblement l'affaire n'est pas simple.

[Antoine]

La ménagerie, qui cherche désespérément une femelle, pour accompagner le beau Tengah arrivé en janvier 2016, visiblement l'affaire n'est pas simple.

C'est le cas également de Beauval, la Boissière et demain Tregomeur. Visiblement le sexe ratio n'est pas bon et l'on sait aussi que l'espèce manque de diversité génétique. Mulhouse a trouvé la parade en important une femelle de Singapour mais tout le monde ne peut pas faire cela. Espérons que les prochaines naissances concernent des femelles.

[didier]

Si Mulhouse y parvient, je suis étonné que ce ne soit pas possible pour la ménagerie. Il avait été envisagé de faire venir une femelle de Malaisie mais l'idée a été abandonnée, pour des difficultés administratives me semble-t-il.

[zoobeauval25]

Beauval cherche une femelle ?

[nico]

Pour ma part, ce que je regrette surtout de ne pas voir dans nos parcs français se sont de beaux et véritables insectariums (à l'image de celui de Besançon) ainsi que les serpents venimeux, grands absents des collections françaises à mon gout.

Pour les réussites françaises ont peu noter : l'addax, l’âne sauvage d'Afrique, le dik-dik, le gelada, le gibbon à favoris roux et le gibbon à favoris blancs du nord en autres.

[Baomer]

L'addax oui et non. La reproduction marche super bien, mais malheureusement trop nombreux consanguins dans nos parcs français.
L'âne de Somalie je suis tout aussi mitigé, car la gestion de cette espèce est encore bien plus compliquée que la gestion d'un groupe de zèbres. Tout le monde sait que les équins sauvages sont une misère à maintenir en captivité, l'âne de Somalie en fait parti. Ennui en continu s'il n'a pas un minimum d'interaction, donc ne doit pas vivre seul et vu son gabarit, on ne peut sûrement le cohabiter avec des animaux âgés, plus petits, plus fragiles, et dominés. L'âne prendrait l'ascendant et tuerait à petit feu sans relâche toute une savane. Le maintien de couples, et de bachelor, est tout aussi difficile. à quoi bon présenter une espèce en danger si on n'arrive à la maintenir convenablement.

Parmi les oubliés, je pense au dugong VS lamantin (des Caraïbes), ou encore à de nombreux anatidés, car ça ne reste que des canards, de nombreuses perruches et en effet nombre de reptiles, amphibiens, rongeurs, chiroptères, invertébrés… Mais il faut comprendre que si on a des animaux, parmi ces classes/ordres, qui ne présentent aucun attrait touristique ni conservatoire, ni porteur de message, ni vivant dans un milieu en danger, ni menacé, ni """beau""", il faut mettre notre lubie de zoologiste de côté, même si on veut tous voir des hydromys, ou des tiliqua dans nos institutions ^^

[Vinch]

Ennui en continu s'il n'a pas un minimum d'interaction, donc ne doit pas vivre seul et vu son gabarit, on ne peut sûrement le cohabiter avec des animaux âgés, plus petits, plus fragiles, et dominés. L'âne prendrait l'ascendant et tuerait à petit feu sans relâche toute une savane. Le maintien de couples, et de bachelor, est tout aussi difficile. à quoi bon présenter une espèce en danger si on n'arrive à la maintenir convenablement.

Ce n’est pas tout à fait vrai. J’ai connaissance dans différents parcs de couples et de groupes repro d’ânes de Somalie qui ont très bien fonctionné pendant des années, ainsi qu’un bachelor group de mâles non apparentés qui a bien fonctionné également pendant des années avant de laisser place à un groupe reproducteur. Bien évidemment, il y avait quelques joutes, mais ça fait partie du comportement social et cela n’avait à aucun moment remis en question l’avenir du groupe. Par ailleurs, un âne de Somalie solitaire a été maintenu pendant quelques années en cohabitation avec des addax et une oryx d’Arabie sans le moindre problème.
Pour continuer sur les équidés, surtout sur les espèces que je connais:
- les onagres de Perse: fonctionnent très bien en bachelor femelles ou en groupe de femelles menées par un étalon. Par contre, le bachelor group de mâles ne fonctionne pas.
- les zèbres de plaine. C’est le même comportement social que les chevaux: toutes les formes de groupes fonctionnent, même les bachelor mâles, à condition qu’il ne soit pas trop près d’un groupe reproducteur.
- les zèbres de Grévy. Pas de problèmes particuliers non plus.
- les zèbres de Hartmann. C’est celle-ci, l’espèce la plus difficile. C’est la moins sociable de toute, selon mon expérience. Que des comportements agonistiques tout le temps. Seules les femelles acceptent d’être en petits groupes familiaux avec leur descendance, mais leur agressivité va s’accroitre envers leurs poulains aînés, peu après la mise-bas du petit dernier.

[Baomer]

Merci pour ton commentaire Vinch, alors je pense que ça doit dépendre des expériences et des caractères de chacun. Pour ma part, avec les ânes de Somalie, ça n'a jamais été facile…

[raphaël]

Merci pour ces informations Vinch !

Pour gibbon, je pensais bien sûr aux entelles, Semnopithecus entellus.
Ce sont les seuls que je connais et qui paraissent à peu près courants en parc zoologique.