Réintroduction du bison des forêts en Alaska

[Wilfried]

Bonjour,


tout est dans le titre ! Nos amis les chasseurs ayant par le passé éradiqué cette espèce d'Alaska, le vendredi 3 avril 2015, une centaine de bisons des bois (Bison bison athabascae) y ont été réintroduits.

Ces bovins ont été libérés après avoir passé dix ans à l'Alaska Wildlife Conservation Center. Chaque animal a été équipé d'un collier émetteur afin d'être suivi durant les deux prochaines années.

Victime de la surchasse, cette sous-espèce du bison d'Amérique du Nord était présumée éteinte au milieu du 20e siècle, jusqu'à la découverte, en 1957, de quelque 200 individus dans une zone reculée de l'Alberta (Canada).
Selon l'hebdomadaire américain Newsweek, la population a depuis augmenté au Canada, mais le bison des bois n'avait toutefois pas regagné l'Alaska.

Cette sous-espèce est considérée comme quasi menacée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

vidéo içi : http://www.francetvinfo.fr/animaux/vide ... 69201.html

[Vinch]

Intéressant! Merci Wilfried !

Espérons que les Bisons de Forêts qui sont réintroduits sont bien purs.
Il me semble que, par le passé, une bonne proportion des populations de cette sous-espèce a souffert de l'introgression depuis le Bison des Plaines, du fait d'hybridations répétées; comme ça a été le cas du Bison d'Europe, dont une bonne partie du cheptel est constituée d'hybrides de sous-espèces du Caucase et de Pologne, et également d'hybrides européen/américain (ce qui est plus grave, même si l'introgression ne représente qu'environ 5% du patrimoine génétique). Je crois qu'il existe encore un troupeau de 400 à 500 animaux hybrides qui vit à l'état sauvage dans le Caucase.

[Wilfried]

Il s'agit d'individus issus de la population d'Elk Island, la seule a avoir été préservée de toute hybridation.

Pour l'anecdote les initiateurs de "l'American prairie reserve", après avoir testé génétiquement leurs troupeaux, en ont "retiré" un tiers car "impurs"....

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 7346,d.d2s

J'avoue ne pas avoir d'opinion tranchée sur la question de la "pollution génétique" concernant les bisons, car le pool génétique des populations fondatrices, et plus particulièrement pour le bison d'europe, était tellement ténu, qu'il s'est traduit par d'inévitables tares génétiques encore très présente dans le cheptel actuel. Comme le dit l'aphorisme "la consanguinité n'est pas le mal, elle révèle le mal" (les amateurs d'inbreeding se reconnaitront ).

Donc que vaut-il mieux? des troupeaux assainis par le métissage ou le plus proche possible du génotype des espèces originelles, au risque de n'en être qu'un pâle reflet, incapable de survivre et de s'adapter sans l'homme?

L'été dernier, les 17 bisons d'europe réintroduits avec force battage médiatique du WWF dans les Carpates roumaines ont été décimés par la maladie en très peu de temps...

[Philippe]

En revanche, ceux évoluant désormais en liberté dans un massif montagneux allemand semblent bien se porter.

[Philippe]

Concernant les bisons roumains, sur les 17 animaux relâchés au printemps 2014 dans les Carpates, deux sont morts à l'automne dernier, victimes de la maladie de la fièvre catarrhale ovine ou maladie de la langue bleue.
Par ailleurs, le bisonneau né peu après l'arrivée des herbivores dans les monts Tarcu est mort en août 2014, à la suite d'une maladie microbienne.
Si les autres bisons ont survécu à l'hiver, cette opération de rewilding n'est pas forcément un échec...
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[Wilfried]

Concernant les bisons roumains, sur les 17 animaux relâchés au printemps 2014 dans les Carpates, deux sont morts à l'automne dernier, victimes de la maladie de la fièvre catarrhale ovine ou maladie de la langue bleue.
Par ailleurs, le bisonneau né peu après l'arrivée des herbivores dans les monts Tarcu est mort en août 2014, à la suite d'une maladie microbienne.
Si les autres bisons ont survécu à l'hiver, cette opération de rewilding n'est pas forcément un échec.....

Toute info à ce sujet est bonne à prendre, il resterait donc 15 des 17 animaux relâchés...les communiqués de l'association allemande ABU que j'avais lu sur ce sujet à l'automne étaient beaucoup moins optimistes, même si des traitements avaient été administrés...le moyen terme nous en dira plus sur ce sujet, ainsi que l'incidence des protocoles de prophylaxie qui auront été mis en œuvre...par ce que la notion de "rewilding" est assez large. Ainsi, mettre des poneys Exmoor dans un milieu est par exemple souvent présenté comme étant du "rewilding", idem pour toute variété ("race") considérée comme rustique (koniks polski, sorraia, ect...).

Pour en revenir aux bisons, lorsque les populations concernées peuvent survivre en milieu naturel sans recours, ponctuel ou régulier, aux molécules des vétos, j'ai tendance à considérer que l'opération de "rewilding" est un succès.

[Philippe]

J'ai employé ce mot car ce projet a été mené par Rewilding Europe en partenariat avec le WWF-Roumanie, . Il est vrai que le terme est souvent employé dans une acception très large...
Il semblerait qu'outre le bisonneau, au moins trois individus soient en fait morts à l'automne 2014 dont deux à cause de l'épizootie de "langue bleue". En revanche, les observations effectuées début octobre suggéraient que les autres individus se portaient bien... De nouveaux transferts étant prévus ce printemps dans cette région, peut-être en apprendrons-nous davantage sur le devenir de ce troupeau...

[Philippe]

En ce début juin 2015, six bisons s’apprêtent à quitter le Domaine des Grottes de Han en Belgique pour la Roumanie afin d'être réintroduits dans leur milieu naturel.

[jean-marc]

il y aura aussi 3 bisons de Thoiry et une femelle de Pescheray qui seront du voyage vers la liberté et la Roumanie !

[Philippe]

Sarthe : un bison du zoo de Pescheray relâché en Roumanie

Une femelle bison du zoo de Pescheray, au Breil-sur-Mérize, va partir, ce mardi 9 juin 2015, pour la Roumanie. Elle va rejoindre 15 autres animaux qui seront relâchés, le 12 juin.

L'opération est organisée par le WWF Roumanie et l’association Rewilding Europe, avec la collaboration de zoos européens.

« C’est une grande fierté pour notre établissement de contribuer à la conservation de cette espèce qui est le plus gros mammifère européen », souligne dans un communiqué le parc zoologique, situé au Breil-sur-Mérize.

Source : Ouest-France.

[Philippe]

Voici le lien vers un reportage sur le transfert des bisons du Domaine des Grottes de Han en vers la Roumanie : www.rtl.be/videos/video/539179.aspx

[Philippe]

Un autre article sur le sujet.
@Wilfried : les animaux transférés soient désormais vaccinés contre la maladie de la "langue bleue".

Six bisons de Han-sur-Lesse bientôt remis en liberté en Roumanie

Ils partent ce mercredi en camion, non sans avoir reçu un petit tranquillisant, pour rejoindre une réserve naturelle en Roumanie, où ils vivront bientôt en liberté avec une trentaine d'autres congénères. Les bisons ont été préparés à cette nouvelle vie.

Le petit troupeau, un mâle et cinq femelles, a été soigneusement préparé à cette mise en liberté. " C'est d'abord une question alimentaire, explique Anthony Kohler, responsable adjoint de la réserve animalière. Dans la nature, les bisons doivent se nourrir tout seuls. " A Han-sur-Lesse, leur régime était le plus naturel possible : branchages et herbe broutée. Le programme prévoit aussi une réduction progressive des compléments alimentaires.

Autre apprentissage essentiel : la vie en troupeau. " Le jeune mâle qui s'en va en Roumanie a été en contact pendant un an avec notre grand mâle. Il a donc appris qu'il vaut mieux éviter de se frotter au dominant du troupeau, savoir qu'il faut parfois renoncer au combat. Par contre, on a pu observer qu'il se chamaillait régulièrement avec les autres mâles, moins puissants, pour trouver sa place dans le troupeau. " Un apprentissage bien nécessaire quand Jolon - c'est son nom - se retrouvera en Roumanie dans une troupeau d'une trentaine de bisons d'Europe.

Au milieu des prédateurs

Par contre, il y a des lois naturelles qu'il faudra bien apprendre sur le tas. " Dans la réserve des Carpates où il seront relâchés, explique Anthony Kohler, il y a des prédateurs, comme les ours ou les loups. Nos bisons vont devoir apprendre à défendre leur progéniture de ce danger, qu'ils ne peuvent pas connaître dans un parc fermé comme Han-sur-Lesse. "

Autre risque à assumer : l'absence de médecin vétérinaire dans la nature ! Récemment, plusieurs bisons réintroduits en Roumanie ont succombé à la maladie de la langue bleue. " Maintenant que nous savons que la maladie est présente en Roumanie, nous avons vacciné nos bisons avant leur départ. "

Trois mille bisons en liberté

Cela fait plus de dix ans que la Réserve de Han-sur-Lesse participe à des programmes de réintroduction d'espèces menacées : aurochs, tarpans, chevaux de Przewalski... Le bison d'Europe, qui a frôlé l'extinction au début du 20e siècle, fait aussi l'objet d'un tel programme. Ils sont environ 3.000 en liberté actuellement, essentiellement en Europe centrale et de l'est : Allemagne, Pologne, Russie...

L'année dernière, un premier troupeau de dix-sept bisons a été réintroduit sur le site Natura 2000 des montagnes Tarcu, dans les Carpates. Deux provenaient déjà du domaine des Grottes de Han.

Jolon, le jeune bison mâle, et ses 5 congénères de Han-sur-Lesse quitteront la Belgique ce mercredi matin. Ils ont été préparés à leur nouvelle vie en liberté.
Source : RTBF.

[Wilfried]

Merci de réactualiser ce topic en fonction de la poursuite du programme en Roumanie

[Antoine]

En Roumanie, des bisons goûtent pour la première fois à la liberté

L'émotion était à son apogée: les experts en faune sauvage réunis sur les pittoresques monts roumains de Tarcu (sud-ouest) ouvraient enfin le portail de la réserve, lâchant dans la nature des bisons d'Europe qui vont y vivre en liberté totale, 200 ans après leur extinction dans la région.

Il ne s'agit pour l'instant que d'un petit groupe, mais les scientifiques responsables du programme espèrent à terme arriver à des troupeaux totalisant environ 500 bisons dans la région. Cette semaine, il s'agissait de lâcher 14 bisons, amenés en 2014 de différents zoos d'Europe, et qui depuis avait été rééduqués à la vie dans la nature au sein d'une réserve de 15 hectares puis de 140. Et un deuxième groupe de bisons avait déjà été amené la veille pour passer à son tour quelques temps dans la réserve avant d'être lâché.

Le mâle se fait la malle
Mais les animaux ne suivent pas toujours les programmes prévus pour eux. L'un de ceux qui venaient d'arriver, un géant à la toison brune, a dès son arrivée brisé une clôture pour s'évader. On l'a retrouvé ruminant tranquillement sur une colline parsemée de sapins et de fraises des bois. «Le bison a pris de l'avance et s'est libéré tout seul. Ce n'était pas prévu mais cela fait partie du processus de réensauvagement», a déclaré Joep Van de Vlasakker, spécialiste des bisons et consultant pour la fondation Rewilding Europe.

Le mâle de deux mètres de haut, aux grands yeux noirs, a aussitôt été baptisé Houdini, du nom du fameux magicien célèbre pour ses évasions extraordinaires. Agé de trois ans, il vient du parc zoologique de Thoiry, près de Paris. Selon les experts, Houdini devrait rejoindre ses congénères dans la réserve, son évasion étant provoquée par le stress du trajet. «Nous laissons les bisons en paix maintenant, les rangers les observeront et les soutiendront pour que leur adaptation se passe sans à-coups», a précisé Joep Van de Vlasakker.

500 bisons espérés d’ici 2025
Du premier groupe de 17 bisons arrivés en 2014, trois sont morts l'été dernier de la maladie de la «langue bleue». Mais les autres «se sont parfaitement adaptés», et les experts ont décidé qu'ils étaient prêts à quitter la réserve pour vivre dans les 59.000 ha de zone sauvage des monts Tarcu, a indiqué le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Décimé par la chasse et la déforestation, le bison européen a frôlé l'extinction au XXe siècle. Il a survécu grâce au programme de reproduction des derniers survivants maintenus en captivité. Il y en a aujourd'hui plus de 5.000 en Europe, dont seulement 3.400 vivent en liberté ou semi-liberté, selon les chercheurs. La plus grande population de bisons, plus de 1.400, se trouve en Pologne. Sur l'ensemble de la Roumanie on en trouve une centaine. Dans les monts Tarcu, à proximité de la commune d'Armenis, le WWF et Rewilding Europe espèrent créer une population de 500 bisons d'ici 2025.



Source : http://www.20minutes.fr/insolite/163133 ... is-liberte

[Wilfried]

Longue vie à ce projet...