Caractéristiques
Habitat :Forêts : humide , sèche à feuilles caduques , épineux , savane , hautes terres rocheuses
Climat :Chaud le long des côtes , tempéré à l'intérieur , précipitations fortes à l'est , modérées à l'ouest , sud aride
Biodiversité :Faune et flore uniques , mais en voie de disparition
Zoom sur Madagascar
Madagascar est la quatrième île du monde par sa superficie. La plus grande partie est constituée d'un plateau montagneux (point culminant à plus de 3000 mètres). Des gorges coupent les hautes terres du centre , à l'Est une épaisse forêt humide descend vers la mer , et dans l'Ouest , plus sec , on découvre des plaines onduleuses couvertes de forêts à feuilles caduques et de savane. La côte Ouest est bordée de récifs coralliens. Forêts d'épineux et végétation désertique dominent le sud.
80% d’espèces endémiques menacées
L’île de Madagascar recèle, sur ses quelque 587 000 km², 80% d’espèces endémiques, et 2% de la biodiversité totale de la planète. Pour la première fois, une grande étude sur ce point chaud de la biodiversité mondiale a été menée ; elle est publiée dans le magazine américain Science du 11 avril 2008. Les chercheurs donnent l'alerte et craignent de ne pas avoir le temps de recenser cette richesse insulaire avant qu'elle ne disparaisse.
Vingt-deux chercheurs de six pays différents sont partis pendant 3 ans sur le terrain, sous l’égide du département de biologie et de conservation de l’université de Berkeley en Californie, pour établir une carte qui recense pas moins de 2 315 espèces de faune et de flore à protéger dans le meilleurs délais. Parmi celles-ci, des lémuriens, des papillons, des grenouilles, des fourmis ou des caméléons.
Vue aérienne de l'érosion à Madagascar.
Les espèces menacées à Madagascar en chiffres
Les espèces menacées par catégorie :
- Mammifères : 48
- Oiseaux : 36
- Reptiles : 18
- Amphibiens : 55
- Poissons : 72
- Mollusques : 24
- Autres invertébrés : 8
- Plantes : 277
- Total : 538
Un oiseau endémique sur quatre est menacé d'extinction à Madagascar
31 espèces d'oiseaux sont directement menacées d'extinction à Madagascar, soit plus du quart des espèces endémiques de l'île. Cinq espèces sont en danger critique d'extinction : le pygargue de Madagascar (Ankoay), un des sept rapaces les plus rares du monde et dont il ne resterait que 222 couples, l'aigle serpentaire de Madagascar qu'on a redécouvert après près de 50 ans de disparition, le râle sakalava (Vorofaly) dont seuls quelques dizaines d'individus seraient encore en vie, le Fuligule de Madagascar ou Onjy, un canard plongeur et le grèbe de Delacour ou Vivin'Alaotra dont les chercheurs n'ont plus aperçu un seul spécimen depuis la fin des années 80.
La menace qui plane sur la survie des oiseaux s'explique par le fait que seul 10% des espèces nicheuses (se reproduisant à Madagascar uniquement) vivent dans des zones ouvertes. Le reste est dépendant à des degrés divers d'habitats forestiers typiques. Or, seul 5% du territoire national est encore recouvert de forêt aujourd'hui, si deux tiers l'étaient à l'origine. Et pour cause : chaque année, trois millions d'hectares de terrains sont brûlés, dont 200 000 hectares de forêt d'après le ministère de l'Environnement, des eaux et forêts.
C'est ainsi que l'aigle serpentaire de Madagascar n'a pas été aperçu pendant près de cinquante ans avant qu'on ne le redécouvre récemment. Il ne vit que dans les forêts humides de l'Est et du Nord-Est du pays. Il a besoin d'habiter dans des espaces forestiers assez sombres pour pouvoir se reproduire sereinement et chasser à l'aise, mais beaucoup des forêts où il vivait ont disparu et selon les chercheurs de BirdLife International, « sa redécouverte au début des années 90 tient d'un miracle. Il a fallu de peu pour que l'espèce ait été classée éteinte».
pygargue de Madagascar (Haliaeetus vociferoides)
Serpentaire de Madagascar (Eutriorchis astur)
Programmes informatiques américain et finnois
Jusqu’à présent, les actions de préservation des espèces, à Madagascar comme ailleurs, se sont concentrées sur une espèce ou sur un groupe d’espèces particulier, mais dans la bataille pour éviter l’extinction, cette approche est loin d’être assez efficace, car protéger une espèce ne défend pas les autres.
Pour cette raison, le programme de l’Université de Berkeley a développé un volet informatique : des logiciels spécifiques ont été conçus pour estimer le nombre d’individus par espèce. Puis, l’Université d’Helsinki, en Finlande, a mis au point un programme informatique permettant d’identifier les régions où le risque de disparition des espèces est le plus important.
Les résultats de ces travaux ont permis de tracer une grande carte des espèces malgaches, ce qui est une première dans l’étude de la biodiversité de l’île. Ces données devraient permettre au gouvernement malgache de mettre en application, sur des bases solides, la politique de conservation qui avait été initiée en 2003.
