Le zoo de Toronto et la conservation des espèces menacées

Programmes d'élevage, conservation ex situ, conservation in situ...

Le zoo de Toronto et la conservation des espèces menacées

Messagepar Alexis » Mercredi 11 Avril 2012 16:46

Comme des dizaines d’autres établissements à travers le monde, le zoo de Toronto est engagé dans la protection de nombreuses espèces animales menacées, qu’elles soient élevées à l’intérieur du zoo ou bien réintroduites dans leur milieu naturel.
Terminé le cliché de l’éléphant qui tourne sur un petit plateau de béton ou du lion qui dort au fond d’une cage à gros barreaux !
Les efforts entrepris par le zoo de Toronto ont permis la protection de nombreuses espèces, de la plus grande à la plus humble.

Nombre d’entre elles sont peu familières du public européen, notamment parmi les représentants de la faune canadienne : tel est le cas du Putois à pieds noirs (Mustela nigripes), une espèce extrêmement rare (et un temps éteinte dans la nature) dont le zoo a pu élever des centaines de spécimens depuis 1992… quelques-uns ont été réintroduits dans la nature en 2010. Les animaux réintroduits, suivis par micro-puces, ont démontré un excellent taux de survie après leurs premiers hivers passés dans le milieu naturel.
Ou bien la Marmotte de l’île de Vancouver (Marmota vancouverensis), une espèce encore plus rare et menacée, dont on ne compte, à l’état naturel, que… 35 individus localisés sur cette île, au bord de l’Océan pacifique ! L’espèce y est en déclin rapide : l’on en comptait plus de 300 au milieu des années 1980.
Le zoo de Toronto, qui a pu acquérir six individus capturés à l’état sauvage en 1997, est parvenu à élever 83 petits en 15 ans ; comme les putois, certains ont été réintroduits dans la nature.

L’Association Mondiale des Zoos et Aquariums (WAZA) fait remarquer que les zoos ont un rôle capital dans la préservation des espèces menacées : les zoos sont impliqués (directement ou indirectement) dans la protection de près d’un tiers des espèces qui sont devenues moins menacées dans les dernières années.

Le cas du Bison des bois (Bison bison athabascae), géant de la faune canadienne et animal bien moins connu que son cousin de la prairie des Etats-Unis, a bénéficié à la fois de la création de réserves et de programmes de reproduction en captivité. Là aussi, le zoo de Toronto a participé à l’élevage de l’espèce depuis les années 1970 (avec l’acquisition d’un petit troupeau de 10 animaux), et a rendu de nombreux individus à la nature (par exemple, et pour la seule année 1985, 18 têtes ont été réintroduites dans une réserve du Manitoba).
Aujourd’hui, 3 500 Bisons des bois parcourent plusieurs forêts et parcs naturels au Canada ; ils n’étaient que 200 dans les années 1960.

Mais les programmes de conservation menés par le Zoo de Toronto ne se limitent pas à la faune canadienne ou nord-américaine, ni à des espèces spécialement attirantes pour le public : par exemple le « Ngege » (Oreochromis esculentus), un poisson rougeâtre du Lac Victoria (Afrique de l’Est), autrefois très abondant mais quasiment éteint à l’état naturel, principalement à cause de la surpêche et de l’introduction d’espèces animales et végétales invasives (dont la tristement célèbre Perche du Nil Lates niloticus). Le zoo de Toronto, qui avait acquis 14 poissons en 1993, en élève désormais 400, ce qui en fait désormais une des plus grandes populations de cette espèce au monde !

Ou, plus édifiant encore, le modeste Crapaud crêté de Porto Rico (Peltophryne lemur) : ce petit amphibien, qui ne vit qu’à Porto Rico et sur quelques autres îles antillaises, est lui aussi très menacé ; mais les efforts d’élevage conservatoire menés par plusieurs zoos et aquariums nord-américains (dont celui de Toronto, qui, dans son vivarium, recrée artificiellement les conditions climatiques de son pays d’origine) ont permis de porter sa population à 3 000 spécimens dans la nature, plus 850 dans des zoos. Depuis 1984, le seul zoo de Toronto a fourni 84 000 têtards à Porto Rico (comme tous les amphibiens, la mortalité juvénile est très élevée, mais cet apport a indéniablement enrichi le patrimoine génétique de l’espèce dans son milieu d’origine).

Les exemples fournis par ce zoo démontrent que les jardins zoologiques sont tout à fait capables d’agir de manière concrète pour la préservation des espèces en danger, et en-dehors même des espèces les plus populaires et attractives pour les visiteurs (comme les grands singes, les félins ou les rhinocéros).

Source : http://ecoloptimiste.over-blog.com/arti ... 08579.html
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Re: Le zoo de Toronto et la conservation des espèces menacées

Messagepar Therabu » Jeudi 12 Avril 2012 19:25

Alexis a écrit: et en-dehors même des espèces les plus populaires et attractives pour les visiteurs (comme les grands singes, les félins ou les rhinocéros).


Je dirais même surtout au lieu de en-dehors !
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