À deux semaines de l’inauguration de la nouvelle attraction du parc, Tigerworld, son emblématique directeur, Michel Louis, revient sur les grandes étapes du zoo d’Amnéville depuis 1985.
Il fallait beaucoup d’audace, d’esprit d’initiative et même un peu de folie pour se lancer dans une telle aventure. Dans cette vallée de l’Orne meurtrie par les suppressions d’emplois et les fermetures d’usines, il fallait surtout une bonne dose de courage et d’opiniâtreté pour surmonter tous les écueils. Cette ténacité, cette envie de montrer que rien n’est impossible lorsqu’on est animé par la passion, Michel Louis la démontre quotidiennement depuis près de trente ans dans son parc zoologique. Depuis que les premiers coups de pioche ont été donnés sur ce site boisé situé sur le ban communal de Hagondange.
• Mars 1985, le lancement. Créer un zoo, Michel Louis en rêvait depuis son plus jeune âge. Mais il aura fallu une rencontre décisive avec le maire d’Amnéville, Jean Kiffer, pour que ce projet nourri depuis longtemps se concrétise enfin. L’élu lui propose cinq hectares dans le bois de Coulange. Michel Louis, qui a le soutien du directeur du zoo de La Palmyre, à Royan, dit banco. Appuyé par sa banque et le Crédit coopératif, il investit alors trois millions de francs. « Sans le moindre argent public », tient-il à préciser.
• 28 juin 1986, l’inauguration. Quinze mois après les premiers coups de pioche, le zoo d’Amnéville ouvre enfin ses portes au public.
« Il n’y avait alors que 200 animaux », se remémore Michel Louis. Si ses dimensions peuvent paraître réduites par rapport à aujourd’hui – cinq hectares contre dix-huit –, c’était le plus grand zoo jamais créé dans la région.
Une gageure vu qu’à l’époque, « personne n’en voulait, de ce zoo », exception faite des municipalités d’Amnéville et de Hagondange.
• 1995, l’explosion. En l’espace de neuf ans, le zoo thermal a déjà franchi quelques étapes sous la houlette du patron et de son adjoint, Jean-Marc Vichard. « Chaque année, on a apporté des nouveautés », rappelle Michel Louis. Les animaux sont de plus en plus nombreux : hippopotames, girafes, ours blancs et autres éléphants font leur entrée au zoo dans les années 1990/2000. Sur le plan commercial, le parc franchit un palier à partir du moment où il accepte les paiements par carte bancaire et chèques vacances tout en développant son offre à destination des comités d’entreprise.
• 2005, la confirmation. En l’espace de deux décennies, l’entreprise zoo d’Amnéville, qui fonctionne sous le statut atypique de Scop (Société coopérative de production), est devenue un parc prospère dont la notoriété et le succès auprès du public sont grandissants. Le zoo, devenu l’un des plus grands d’Europe, attire quelque 600.000 visiteurs par an aujourd’hui. Car sa direction n’a eu de cesse d’améliorer, chaque année, les installations et d’offrir davantage de spectacle au public. La création de la baie des lions de mer en 2005, du spectacle de fauconnerie à cheval en 2009 et l’arrivée des gorilles en 2012, puis des lions blancs en 2013, constituent autant de nouveautés qui ont fait entrer le parc dans une autre dimension.
• Avril 2015. C’est une nouvelle étape importante que le zoo s’apprête à franchir dans deux semaines avec l’ouverture de Tigerworld, un projet inédit tant par sa taille (une salle de 2.000 places assises a été spécialement conçue) que par son concept : un spectacle avec un groupe de neuf tigres et un dresseur dans une arène entourée de décors spectaculaires et d’un immense écran géant circulaire de 43 mètres. « Dans mon esprit, j’ai toujours su qu’on grandirait ainsi, étape par étape », précise Michel Louis.
Source : Le Républicain lorrain.