"Avec ses 2,75 mètres au garrot, l'éléphant naturalisé qui trône depuis un siècle au muséum de Toulouse passe difficilement inaperçu. Pourtant, jusqu'à il y a peu, ses conservateurs ne savaient rien de la vie tragique du spécimen, fusillé en 1907 par l'armée française. Punch, un éléphant du cirque Pinder, dont le muséum ignorait jusqu'au nom véritable puisque ses employés le surnommaient Gypsie, est au centre des manifestations qui seront organisées mercredi et un peu au-delà par l'établissement sur le thème du plus grand mammifère terrestre.
"Nos prédécesseurs n'ont jamais ressenti le besoin de nommer le spécimen, de s'intéresser à lui en tant qu'animal domestique car cela ne présente pas d'intérêt particulier du point de vue des sciences", explique Brian Aiello, préparateur en sciences de la vie du muséum. "On ne voyait que l'objet naturalisé, on négligeait l'aspect patrimonial".
C'est au détour de la rédaction d'un mémoire universitaire sur la restauration de l'éléphant en 2009, travail essentiellement technique, que Brian Aiello commence à rassembler des données sur "sa vie d'animal vivant". Il apprend ainsi, au travers d'articles dissimulés dans les archives du muséum, que cet animal de cirque avait été abattu car devenu dangereux. Arthur Pinder fit don de sa peau le 11 décembre 1907 à la ville de Toulouse.
Jusqu'alors, le musée savait simplement que ce grand mâle d'Asie avait été naturalisé par le préparateur Philippe Lacomme, lequel lui avait livré l'animal en 1910. "J'ai commencé à avoir des doutes sur ce nom de Gypsie", raconte le taxidermiste. En novembre 2010, François Rozès, président régional Midi-Pyrénées du club du cirque, une association de passionnés, apporte au musée la pièce maîtresse du puzzle, un ouvrage publié en 1978 par Jacques Garnier, un historien du cirque.
L'auteur, qui avait interviewé le fils d'Arthur Pinder, relate dans "Les histoires de Lewis-James Pinder" la vie et surtout la mort de celui à qui le musée peut donner désormais son vrai nom. "Tout concordait avec les éléments en notre possession, les dates, le poids exact au kilogramme près (3.167 kg)... Notre éléphant ne pouvait être que Punch", dit Brian Aiello.
En 1907, le cirque Pinder avait pris ses quartiers près de Montauban (Tarn-et-Garonne). Après le départ de son dresseur anglais suite à des déboires conjugaux, Punch semble-t-il entré en dépression fut la proie d'accès de violences. Il éventra deux chevaux puis blessa grièvement son nouveau cornac allemand, si bien qu'Arthur Pinder se résigna à le faire exécuter.
"Après avoir longuement réfléchi, la fusillade lui parut le moyen le plus sûr et le plus efficace", écrit Jacques Garnier. Arthur Pinder décida de solliciter l'armée, qui choisit 12 de ses "meilleurs tireurs".
La mise à mort, exécutée devant mille personnes, est racontée par le journal La Petite Gironde: l'éléphant "avait l'air parfaitement calme lorsque la première décharge l'atteignit. Il resta debout comme s'il avait été sonné tel un boxeur sur le ring mais la seconde rafale lui fit plier les genoux, il s'affaissa doucement et roula sur le côté. C'était fini".
Ce cas n'était pas exceptionnel puisque le musée de Nantes a hérité aussi d'un éléphant de cirque, exécuté lui par strangulation en 1902, dit Brian Aiello. Gilbert Edelstein, pdg du cirque Pinder-Jean Richard, ne se souvient pour sa part que de deux cas, outre Punch, celui d'un éléphant du cirque Rancy abattu après avoir tué son dresseur en 1972. "
source : http://www.chezmonveto.com/museum-de-to ... -1131.html
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Muséum de Toulouse : On a retrouvé la mémoire de l'éléphant
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Muséum de Toulouse : On a retrouvé la mémoire de l'éléphant
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
- didier
- Messages: 15735
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- Localisation: charenton-le-pont
Re: Muséum de Toulouse : On a retrouvé la mémoire de l'éléphant
Execution, strangulation, etc... Il ne fait pas bon de se révolter, en tant qu'animal, dans les cirques...
On te dit de sauter à travers un cerceau en feu: tu le fais ou c'est la balle dans la tête !!!
Cet article démontre bien que les cirques exploitent les animaux et les asservit... Et ils les abattent sans scrupules...
Des éléphants abattus, ça ne passe jamais inaperçu... Un lion, on peut arriver à le cacher car ils sont très très vite remplacés...
En France, il suffit d'aller dans quelques parcs où on retire les bébés fauves à leur mère pour les élever au biberons et où on fait des animations pédagogiques directement en contact avec les fauves...
On te dit de sauter à travers un cerceau en feu: tu le fais ou c'est la balle dans la tête !!!
Cet article démontre bien que les cirques exploitent les animaux et les asservit... Et ils les abattent sans scrupules...
Des éléphants abattus, ça ne passe jamais inaperçu... Un lion, on peut arriver à le cacher car ils sont très très vite remplacés...
En France, il suffit d'aller dans quelques parcs où on retire les bébés fauves à leur mère pour les élever au biberons et où on fait des animations pédagogiques directement en contact avec les fauves...
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Vinch - Messages: 6081
- Enregistré le: Jeudi 22 Octobre 2009 19:49
Re: Muséum de Toulouse : On a retrouvé la mémoire de l'éléphant
Seulement dans ces parcs là ? Pas si sûr...
Biofaune : l'actualité de la conservation in & ex situ : http://biofaune.canalblog.com - www.facebook.com/biofaune
- Philippe
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