Je réponds ici à une partie d'un message qu'Antoine6259 a posté dans un autre fil de discussion.
Antoine6259 a écrit:Gibbon, j’ai connu la Fauverie par des photos et des retours. Et tu pourrais tout de même reconnaître l’aspect carcéral du bâtiment (Okapi la comparait à Fleury Merogis) et surtout que le fait de ne pas avoir prévu d’enclos pour chaque espèce (certaines loges étaient dépourvues de sorties je suppose ?) indique un problème de conception ? Sans parler de l’espace surement peu adapté pour des animaux vivant en groupe comme les lions, ou de la terrasse des tigres à l’aménagement en inadéquation avec le lieu de vie de ces animaux.
C'est surtout les barreaux qui donnaient un aspect un peu "carcéral" à la partie intérieure, parce qu'en ce qui concerne les dimensions des loges, elles étaient quand même, avec celles de la Ménagerie, les plus spacieuses des zoos français de l'époque (et même d'un certain nombre de zoos d'aujourd'hui).
Concernant les problèmes que tu évoques, tu analyses la situation à l'envers. En fait, la fauverie dont nous parlons a été conçue pour héberger seulement des lions et des tigres ; aucune autre espèce de félin n'y était prévue à l'origine. D'ailleurs, son vrai nom était : "Quartier des lions et des tigres". Et trois groupes de félins y étaient prévus ; il est donc normal qu'il y ait eu trois plateaux extérieurs (un par groupe). Chaque plateau était relié à une série de quatre loges intérieures. L'architecte Charles Letrosne avait donné à chaque plateau un accès direct à une seule loge de sa série (sauf le plateau du milieu, qui comportait un accès direct à deux loges). Il y avait donc seulement quatre loges comportant des accès sur l'extérieur, mais c'était suffisant pour sortir et rentrer les fauves. Les véritables problèmes ont été causé par la surpopulation – notamment chez les lions – à certaines périodes et, surtout, par la présence d'autres espèces de félins qui n'étaient pas prévues pour ce bâtiment. Et comme il n'y avait pas d'enclos extérieurs prévus pour ces dernières, elles restaient en permanence enfermées à l'intérieur.
En résumé, le maintien de certains fauves en intérieur était dû à des erreurs de gestion de la collection, plus que de conception de l'installation.
Après, il est clair que la fauverie du zoo de Vincennes comportait des défauts de conception, que ce soit dans l'espace intérieur ou extérieur.
À l'intérieur, le gros défaut – que n'a pas la Fauverie de la Ménagerie du Jardin des Plantes –, c'est que les loges ne comportaient aucune cachette pour que les félins puissent se soustraire à la vue du public.
À l'extérieur, les plateaux n'ont pas été conçus assez spacieux au vu du nombre d'animaux hébergés à certaines périodes ; il est dommage que les deux plateaux latéraux n'aient pas été étendus davantage sur les côtés du bâtiment, et surtout, c'est les larges fossés qui entouraient les plateaux qui leur ont fait perdre beaucoup en superficie. Remplacer les fossés par une extension des plateaux jusqu'à une clôture s'arrêtant à 2,5 ou 3 m de l'allée des visiteurs, aurait permis de doubler la surface de chaque enclos. Toutefois, ces fossés n'ont pas représenté de la place totalement perdue car, comme je l'ai dit plus haut, les fauves les utilisaient souvent pour jouer et se baigner.