Weltvogelpark Walsrode

[Therabu]

Cela faisait déjà un petit bout de temps que le plus grand parc ornithologique d'Europe m'attirait mais sa situation champêtre m’empêchait toujours d'y aller. Profitant d'un week-end prolongé et de tarifs intéressants depuis Paris, j'ai pris le jeudi 13 Juillet au soir un avion pour Hambourg. Nuit à proximité de la gare, puis départ très matinal pour Walsrode où avant de visiter le zoo, je dois déposer mes affaires chez mon hôte en Couchsurfing. Ce fût un peu laborieux de trouver la maison mais je ne peux pas me plaindre ! En plus, au bout du jardin, part un chemin qui traverse la forêt pour m'amener après deux petits kilomètres dans les bois devant l'entrée du Weltvogelpark. Je suis aux anges et à 10h, heure de l'ouverture, je suis dans le parc.

Nous allons donc effectuer une visite virtuelle de ce parc reconnu dans le monde entier pour sa collection aviaire exceptionnelle et qui s'est engagé au tournant du 21ème siècle dans des programmes de conservation ciblés. J'ai pu y passer deux magnifiques journées entières, j'avais même prévu d'en passer une troisième mais étant donné la météo, je me suis reporté sur Hambourg.

En terme d'organisation spatiale, il n'y guère de zones définies. Au gré des évolutions de la collection, des installations dédiées à des groupes particuliers d'oiseaux ont été érigées. Ces structures ont en général été gardées même si les occupants ne sont plus forcément ceux prévus à l'origine.
L'idéal est tout de même de suivre avec un plan si vous désirez comprendre comment les lieux sont agencés.

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Plan du parc

Après avoir passé les caisses, nous sommes directement plongé dans l'esprit du parc avec une première grande volière accueille plusieurs espèce smenacées comme les ibis chauves, un sous-groupe d'ibis de Bernier issu de la colonie principale mais également :


Fuligule de Baer




Marabout chevelu

Puis nous descendons au milieu des rhododendrons. Il faut savoir que Walsrode est très apprécié pour ses jardins qui sont parsemés de spécimens rares et remarquables. Il est clair que cela joue pour beaucoup dans la fréquentation des visiteurs qui viennent nombreux lors de la floraison des rhododendrons, roses ou tulipes pour admirer le parc.

Une double volière récente semble avoir été construite pour héberger des couples supplémentaires d'ibis huppés. Le parc détient de nombreux couples disséminés dans les différentes structures du parc. C'est un schéma d'élevage qui se répète pour beaucoup d'espèces menacées là où de nombreux autres parcs se limiterait à un couple de chaque espèce pour offrir plus de diversité. C'est aussi le cas des geais à moustache, une espèce difficile à observer en Europe. Un premier couple profite d'une grande volière en compagnie de grands tétras au sol.


Irrisor moqueur en cohabitation


Ibis huppé.


Geai à moustaches




Grand tétras

Par la suite, d'autres rangées de petites volières accueillent des espèces majoritairement européennes. Une structure plus large et haute est quant à elle dédiée aux limicoles et autres oiseaux côtiers.


Verdier d'Europe


Pluvier grand gravelot


Faucon crécerellette


Géocoucou de Californie


Cassenoix moucheté


Faisan de Hume


Lophophore resplendissant


Perdrix grises

Enfin, quelques oies et échassiers évoluent sur des prairies humides qui séparent les différentes séries de volières de cette partie historique du parc.


Jabiru du Sénégal

[addax]

Magnifique!! Bravo pour ces images. Jai hâte de voir la suite. Ce parc à l'air d'être un véritable paradis ornithologique....

[abel]

Merci Therabu pour ce début de compte-rendu comme toujours superbement illustré !

[Therabu]

Merci messieurs pour vos encouragements initiaux !

Nous arrivons au point le plus bas du parc, où se trouvent de larges plans d'eau dédiés à de grandes espèces grégaires. C'est une partie très agréable et aérée.
En arrivant depuis l'entrée, le premier plan d'eau, adjoint d'une petite maisonnette régionale est réservée à un des seuls groupe de pélicans blancs d'Amérique; appelé pélicans rhinocéros en allemand en raison de l'excroissance qui pousse sur leur bec en période de reproduction.







Sur notre droite des petits enclos herbeux traversés par un ruisseau ont été délimités à l'aide de grillage et de haies naturelles. On peut y voir plusieurs espèces d'anatidés. Dans le fond, un immense enclos forestier procure au groupe reproducteur de grues de Sibérie une retraite paisible où élever leur progéniture, capitale pour la survie de l'espèce.


Oie des neiges


Cygne noir

Le complexe des manchots devait à l'époque être divisé en deux avec une digue au milieu séparant deux groupes vivants dans des enclos autrement similaires. Cette séparation a sauté pour fournir à la belle colonie de manchots un espace plus vaste et diversifié. Un couple de brassemers de Magellan a été récemment introduit. En face, une allée de volières profondes et sombres, bien végétalisées et adossées à la clôture du parc présente plusieurs espèces de la famille des hiboux.


Brassemer


Ketupa malais


Grand-duc de Verreaux


Chouette à lunettes de phase "blonde"

En repassant de l'autre coté du bassin des pélicans rhinocéros, nous arrivons au grand lac de la partie inférieure du parc. Les perspectives sur le plan d'eau sont entrecoupée de végétation permettant de dissimuler les séparations. Le premier grand plan d'eau abrite des canards et des pélicans frisés et blancs. Une immense colonie de flamants roses est visible par la suite. Les pélicans ne sont pas farouches et n'hésitent pas à quitter leur étang pour aller voir les enclos alentours s'il n'y a pas du poisson à aller grater !










Pélican frisé




Pélican blanc

La dernière pièce d'eau du complexe permet de voir les deux dernières espèces de pélicans présentes à Walsrode : le pélican à lunettes d'Australie et le pélican thage du Pérou. Les effectifs de cette dernière espèce pourtant rare en zoo sont impressionnants et dus aux bons résultats d'élevage de l'institution.




Pélican à lunettes

[guirosama]

Merci pour ces photos superbes, comme d'habitude. En plus, le préambule sur le voyage, j'adore ! J'espère avoir aussi des annotations gastronomiques !

[NRJMelvinT]

Merci pour ces superbes photos et ce compte-rendu !

[furylion]

Merci pour ces belles photos.

[Joseph]

Merci pour le compte rendu superbement imagé, j'ai un vrai coup de coeur pour la série sur le pélican frisé !

[Djeiran]

De superbes photos comme d'habitude, bravo Therabu ! Ce parc a l'air vraiment intéressant il faudrait que je le visite un jour.

[pebbles]

Merci pour ces magnifiques photos ! Ce parc a l'air d'avoir une collection très intéressante !

[AnimauxEtZoos]

Bravo pour tes photos !
Le parc a l'air vraiment exceptionnel ! J'adore les séries sur les différentes espèces de pélicans.

[Therabu]

Je vous remercie de vos passages commentés !

Merci pour ces photos superbes, comme d'habitude. En plus, le préambule sur le voyage, j'adore ! J'espère avoir aussi des annotations gastronomiques !

En ce qui concerne la gastronomie je ne promets rien, n'ayant pas pris le temps de m'arrêter dans les restaurants du parc qui étaient pourtant attirants avec leur style très classique-romantique, privilégiant un combo pain complet-fruit très efficace pour la journée. Mais je pourrais conter quelques anecdotes croustillantes à la fin

Après les différents étans des pélicans, nous atteignons une aire de jeu qui voisine une baraque à frites et une sorte de construction médiévale factice. Il s’agit de Uhu-Burg (l'image est piquée du site Internet). Le donjon envahi par la végétation sert de structure et d'observatoires sur plusieurs volières dont l'une d'elles est en immersion avec des chouettes hulottes. La plus grande volière de la zone est construite en pente jusqu'à une pièce d'eau en contrebas. Elle convient parfaitement aux échassiers qui l'habitent.








Chouette lapone


Ibis falcinelle


Crabier malgache




Ibis de Bernier

Ces deux dernières espèces d'échassiers sont endémiques du huitième continent et classée en danger par l'UICN. Walsrode a importé des animaux au milieu des années 2000, obtenant dans les deux années suivantes des jeunes. De nombreux spécimens sont détenus au parc mais j'ai l'impression que la population de ces espèces peine à réellement décoller pour constituer une population de secours en captivité.

Nous continuons notre remonté vers le centre du zoo qui se situe sur la partie supérieure.
A l'ombre des pins, un petit bloc de volière entourant un bâtiment sert de lieu d'élevage pour de petites espèces globalement peu courantes en captivité. C'est en faisant le tour de ce complexe que l'on découvre une rampe menant à l'une des dernières installations construites à Walsrode. Un grand bâtiment de bois sert de nocturama aux kiwis austraux du zoo. Tout est fait pour que ces oiseaux très craintifs soient tranquilles. Seul une petite vitre et une caméra infra-rouge sont mises à disposition des visiteurs qui sont invités au silence pour découvrir cet oiseau mystérieux.




Geai à moustaches




Mino de Dumont


Gros-bec doré

De l'autre coté, ce sont de nouvelles colonies de flamants, cette fois sud-américains qui ravissent les visiteurs de par leur couleur et élégance.


Flamant du Chili


Flamant de Cuba


Rouge-gorge familier

C'est à cet endroit que se trouve l'un des points culminants de la visite avec le nouveau complexe des paradisiers. Je me permets d'emprunter cette photo prise par Johan afin d'illustrer l’installation aux allures modestes et qui n'attire quasiment pas les visiteurs.



En fait la majeure partie des individus et de l'espace est situé en coulisses, probablement en intérieur. Pas moins de cinq espèces sont détenues et la reproduction a déjà été obtenue de manière régulière pour trois d'entre elles et récemment, la première reproduction de paradisier petit-émeraude a été obtenue en 2017. Il reste encore le paradisier rouge parmi les espèces détenues. De fait, très peu d'individus sont visibles du public et ils sont plutôt timides.






Paradisier grand-émeraude


Paradisier multifil

A peine remis de cette rencontre pas banale, nous tombons nez à nez avec un autre oiseau extraordinaire, le roi des marais inaccessibles d'Afrique Centrale :







Les deux enclos, d'assez faible superficie permettent de séparer les deux animaux. Présentés à l'air libre, leur enclos reflète bien leur milieu d'origine mais n'optimise malheureusement pas les chances de reproduction de cet oiseau mythique très rare en Europe.






Bec-en-sabot du Nil

[addax]

Paradiers, becs en sabot tu nous vends du rêve Therabu. Es-tu déjà allé au parc des Oiseaux Villars les Dombes? Comment compares tu les 2 parcs spècialises? En tout cas en terme d'espace et surtout de collection Walsrode me paraît bien mieux.
Je souligne aussi la présence d'oiseaux alpins comme le grand tétras ou le cassenoix mouchete rares dans les zoos.

[Therabu]

Oui j'y suis allé et je peux te répondre.
Les deux n'ont rien à voir.
Villars est un espace de présentation des oiseaux quand Walsrode est conçu plus comme un centre de reproduction ouvert au public. Il suffit d'évoquer les naissances marquantes obtenues par le parc des oiseaux pour voir qu'elles sont très rares. Le parc se vante d'avoir une des plus grande collection de ramphastidés d'Europe mais je n'ai pas eu connaissance d'une seule reproduction, le constat étant le même avec les calaos. Les paradisiers sont présentés dans une volière simple, qui, à priori, ne permet pas d'obtenir de reproduction. Je suis assez critique envers les développements récents du parc français qui depuis la crique des manchots m'a globalement déçu en concevant ses installations souvent au détriment des oiseaux par rapport au visiteur.

Un visiteur n'appréciera certainement pas à sa juste valeur les alignements de volières, souvent bien plus profondes que larges. On sait que pour certaines classes d'oiseaux, notamment les perroquets ou les calaos, ce qui est le plus efficace en terme de reproduction des animaux sont des volières individuelles pour chaque couple, doublées d'un bâtiment. C'est comme ça et c'est malheureusement pas la manière la plus vendeuse de présenter les oiseaux.

Un autre point qui illustre l'orientation vers l'élevage de Walsrode :
- le cheptel de nombreuses espèces va largement au delà du couple qui permettrait de le représenter aux yeux du public
- une importante partie du cheptel est en coulisses, et pas les espèces les plus courantes, principalement pour la reproduction.

[didier]

Merci pour ce compte-rendu, le Bec-en-sabot du Nil est vraiment un oiseau qui me fascine, à une époque Villars devait en accueillir, visiblement le projet a été abandonné.