République Tchèque 2018 Prague-Plzen

[Kaelio]

Zoo Plzen

Mieux vaut tard que jamais... Je vous emmène désormais à Plzen pour finaliser ce zootour tchèque ! Comme pour Prague j'y ai passé deux journées entières et il fallait bien au moins ça tant la collection donne le tournis. C'est évidemment le parc à ne rater sous aucun prétexte lorsqu'on est un peu collectionneur et friand d'espèces rares ! Malheureusement ce point fort constitue également une faiblesse pour le parc puisque malgré quelques belles installations la plupart des espèces vivent dans des espaces trop exigus où le côté ménagerie se fait un peu trop ressentir. Le nocturama africain et la maison malgache sont les deux exemples les plus marquants. J'ai vraiment aimé le regroupement géographique et les thématiques abordées avec également une belle mise en valeur de notre faune européenne. Comme pour Zlin, Plzen est situé au sein d'un parc naturel sous le couvert des grands arbres ce qui rend la visite d'autant plus agréable. J'ai eu la chance de pouvoir découvrir les coulisses et le centre de reproduction d'espèces rares. Si la collection présentée au public est déjà assez folle, les espèces présentes en coulisses sont de vrais bijoux !

La maison africaine

L'un des nocturamas les plus complets et les plus intéressants que j'ai pu voir en Europe avec une une multitude de petites espèces africaines présentées. Comme dans la plupart des espaces nocturnes la présentation des animaux se fait au sein de petites boites vitrées...




Galago de Garnett


Gerbille de Flower




Gerboise des steppes


Rat épineux de Seurat


Rat-roussard du Nil


Rat-taupe de Mechow




Renard du Cap


Mangouste rayée

Pavillon philippin

Le pavillon tropical qui héberge notamment le groupe de chimpanzés a été repensé pour ne se concentrer que sur la faune rare et menacée des Philippines. Il s'agit d'un long couloir où se succèdent différentes volières ayant chacune un accès vers l'extérieur. L'allée se termine par une zone consacrée aux reptiles et une jolie serre tropicale dans laquelle virevoltent quelques papillons.


Calao de Manille


Calao de Palawan




Pigeon à gorge blanche


Crocodile des Philippines

Australie

La zone australienne se constitue d'une grande plaine où s'ébat la traditionnelle cohabitation kangourou, émeu, wallaby et pélicans sur un large plan d'eau. Mais à Plzen il vaut mieux avoir les yeux partout car quelques petites volières sont dissimulées sous les couvert des arbres et une maisonnette en bois qui ne paye pas de mine présente un petit marsupial rare...


Chat marsupial moucheté


Ninoxe d'Australie


Stictonette tachetée

Pavillon malgache

Je n'ai passé que très peu de temps dans ce pavillon qui, je dois l'avouer, m'a foutu un peu le bourdon. Il s'agit pour moi du gros point noir du parc qui devrait être une priorité au niveau réaménagement ou nouveauté. Voir autant d'espèces de lémuriens vivre dans ces espaces vitrés totalement exigus et sans accès à l'extérieur laisse perplexe.

Les jolies volières pénétrantes des flamants et des manchots étaient inaccessibles pour cause de grippe aviaire. Nous terminons donc de cette façon la partie basse circulaire située au niveau de l'entrée avant de nous diriger vers les grandes plaines...

[Therabu]

Merci! Tout à fait d'accord avec tes conclusions. Malgré tout il y a un certain goût, notamment dans les thématiques abordées qui fait plaisir à voir. C'est aussi un parc qui fait très attention à la botanique.

[Kaelio]

Nous nous dirigeons donc vers la zone la plus récente du parc qui réunit la quasi totalité des gros herbivores du parc. D'abord deux belles iles entourées d'un vaste plan d'eau sont le lieu de vie des colobes d'Angola, cercopithèques de Brazza et hippopotames nains. Le bâtiment de ces derniers, en forme de rotonde, est accessible aux visiteurs et est agrémenté d'une jolie volière où cohabitent une multitude d'oiseaux africains.


Canard de Hartlaub


Erismature maccoa


Euplecte vorabé


Tourterelle à poitrine rose


Guêpier écarlate

Nous passons devant les vastes plaines des girafes et des rhinocéros indiens. Comme pour les hippopotames nains les rhinos ont accès à un cours d'eau qui entoure deux îles pour primates. J'aime énormément ce type de présentation en fausse cohabitation qui permet de lier plusieurs habitats en une seule installation. On retrouve ce même modèle également à Zlin pour les tapirs malais et gibbons cendrés.

Entre l'espace extérieur des rhinos indiens et des chameaux une petite allée fait la part belle à notre faune aviaire européenne, et à un petit mammifère, dans une succession de volières.


Chocard à bec jaune


Glaréole à collier


Guifette noire


Huppe fasciée


Pluvier grand-gravelot


Lièvre variable

Au bout de l'allée nous continuons vers la droite pour avancer sur l'allée des grands carnivores asiatiques avant de rejoindre le double bâtiment des rhinos et des girafes.


Panthère des neiges

Nous entrons d'abord dans la maison des rhinocéros. A droite nous avons vue sur les loges des mastodontes et à gauche une série de volières tropicales qui, pour le coup, sont hors contexte géographique mais très joliment agencées avec beaucoup de végétation.


Diamant modeste


Founingo bleu




Manakin à tête d'or


Turnix combattant


Zostérops alticole

Un petit couloir permet d'accéder directement au bâtiment des girafes sans repasser par l'extérieur. Un petit nocturama fait la jonction entre les deux espaces. Nous découvrons ensuite les larges loges des girafes devancées par deux grands terrariums visibles sur deux hauteurs où cohabitent plusieurs espèces d'oiseaux avec les damans.


Daman des arbres




Barbican à tête rouge


Daman de Rhodésie


Moineau doré


Républicain d'Arnaud

Nous arrivons ensuite dans la zone sud-américaine. Je me dirige vers l'espace pour lequel j'avais le plus d'attrait, à savoir "Amazonie", une petite maison encerclée de volière densément végétalisées dont une pénétrante à flanc de falaise où vivent les callithricidés du parc accompagnés, pour certains, d'un couple de coendou et de douroucoulis pour d'autres. Je n'ai pas boudé mon plaisir en observant pour la première fois des coendous actifs et en extérieur qui plus est !


Coendou




Ouistiti de Geoffroy


Saki à face blanche


Tamarin à manteau rouge

Je n'ai passé que peu de temps sur toute la partie haute du parc. Il s'agit principalement de grands espaces forestiers pour loups, ours et mouflons. De très beaux espaces d'ailleurs. Je me suis surtout concentré sur les raretés du parc. Raison pour laquelle nous nous dirigeons désormais vers la faisanderie avant d'accéder aux coulisses...

[Simon38]

Merci pour ces superbes images. Ce parc a une superbe collection. Je me demande si ce n'est pas un peu rébarbatif pour le grand public quand même.

[Gavialis]

Merci pour ces superbes images. Ce parc a une superbe collection. Je me demande si ce n'est pas un peu rébarbatif pour le grand public quand même.

C'est une question qui se pose en France, où les zoos s'uniformisent et se ressemblent tous (enclos, cohabitations, espèces, pédagogie) pour satisfaire les visiteurs, mais en République Tchèque ou de nombreux zoos allemands la question ne se pose pas. Pour pratiquer Prague, Plzen ou Berlin pour ne citer qu'eux depuis des années, on n'a pas dans les pays de l'est la même culture des zoos qu'en France, ni la même approche, ni la même demande.
A Plzen, se demander si la collection est rébarbative pour les visiteurs est le dernier de leurs soucis

Merci pour les photos cela reste pour moi avec Berlin et Zlin pour quelques oiseaux la collection la plus intéressante d'Europe, dans un parc où rien n'est tape à l'œil ! La végétation choisie avec soin fait aussi une grande part de la beauté de Plzen. J'adore !

[Simon38]

Du coup, la question que je me pose est la suivante : qu'est-ce qui, historiquement, a conduit à cette divergence ? On parle tout de même de deux conceptions assez éloignées du zoo, de la notion de collection animale et de la place que tient/doit tenir le public. Il serait intéressant de voir si cette "fracture" est visible à l'intérieur de l'Allemagne. Mais je pense que la guerre froide est loin de tout expliquer. Bon, tout cela va motiver quelques recherches. approfondies

[Kaelio]

Je termine donc cette visite à Plzen avec la faisanderie divisée en deux parties. L'une se trouve dans le DinoPark, ce qui n'est pas pratique lorsqu'on veut juste voir les oiseaux et pas les affreux dinosaures , et l'autre se trouve magnifiquement incrustée dans le très beau jardin chinois du parc. Les mignonnes volières sont toutes accolées à une maisonnette en bois et présentent en général 3 à 4 espèces issues de la même aire géographique.


Bruant à tête rousse


Bulbul de la Sonde


Bulbul marron


Carpophage pauline


Colombar giouanne


Gallicolombe tristigmate


Garrulaxe de Hainan


Géopélie à nuque rousse


Géopélie placide


Géopélie zébrée


Perdicule rousse-gorge




Témia coiffée


Tourterelle maillée


Tourterelle tigrine


Vanneau soldat

J'ai eu la chance d'avoir accès aux backstages qui gardent précieusement les plus grandes raretés du parc mais aussi des espèces extrêmement menacées et qui sont donc reproduites à l'abris des regards. Le parc possède un couple de crateromys de Heaney qui serait le dernier au monde selon les dires du curateur. L'espèce n'a apparemment pas été observée dans la nature depuis plus de 10 ans et c'est le laps de temps qu'il faut pour qu'une espèce soit déclarée éteinte. Aucun autre parc que Plzen au monde ne possède cette espèce... Si cette information est véridique je trouve cela fou que l'on en ait pas davantage entendu parler.


Crateromys de Heaney


Cobaye des rochers


Microcèbe de Goodman


Petit rat des bambous




Rat de Sumatra


Rat tacheté de Cuming




Rat-kangourou rougeâtre

C'est sur cette visite de coulisses que s'achève mon compte rendu photographique sur Plzen et sur ce zootour tchèque par la même occasion. Merci de m'avoir lu !

[Simon38]

Merci pour ce partage. C'est étonnant cette situation des crateromys. L'espèce est classée "en danger" par l'UICN... Simple curiosité, comment as-tu accès aux coulisses et as-tu une liste plus précise des espèces qui y sont détenues ?

[Therabu]

Le cas des rats des nuages de Panay est assez tragique. C'est une espèce qu'on connait très peu à l'état naturel. Cela dit l'espèce était contacté de temps à autre ce qui n'est plus le cas malgré des efforts délibérés.
En captivité, Londres avait un beau groupe reproducteur qui a été arrêté car un centre aux Philippines maitrisait bien la reproduction et avait une importante colonie (au moins 70 animaux je crois). Malheureusement, une épidémie a éliminé toute la colonie et les individus qui restent sur les bras en Europe sont trop vieux pour se reproduire. Une grossière erreur et un exemple criant que les zoos ont failli à leur mission de conservation par manque d'intérêt. L'espace à dédier n'était pas immense mais bon un gros rat tout sombre, vous comprenez bien que cela n'est as intéressant...

[Simon38]

J'espère que cet échec servira d'exemple... Cela relance la nécessité, pour tout un tas d'espèces endémiques, d'avoir des populations viables hors de leur pays d'origine. J'aurais bien imaginé Beauval ou Paris, forts de leur influence et expérience, dédier quelques centaines de mètres carrés à cette espèce en coulisses.