Amérique du sud, Hiver 2019-2020

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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar furylion » Lundi 16 Mars 2020 21:37

De tres belles photos !
Et le Simba... :D :D :D :D :D :D
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar gibbon » Mardi 17 Mars 2020 12:02

raphaël a écrit:Pics (je n’ai pas l’espèce précise)

gibbon a écrit:C'est un Pic champêtre (Colaptes campestris).

Ne dis surtout pas « merci » !... Bon, « obrigado » et « gracias » sont acceptés aussi, hein !
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar abel » Mardi 17 Mars 2020 19:15

Merci encore Raphaël :D !
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar Bombyx » Mardi 17 Mars 2020 21:10

Gibbon, ce n'est pas une course aux likes et au merci une discussion de forum.
J'imagine qu'il faut un temps fou pour rédiger une présentation comme celle que vient de nous faire Raphaël donc laisse lui déjà le temps de rentrer pour pouvoir te répondre :D

Et puis après, même si il ne te remercie pas, ce n'est pas si grave dans l'absolu. On peut répondre à une question, une interrogation sans forcement attendre obligatoirement un remerciement. Mais, cette réponse amènera forcement une précision bienvenue et affinera le débat ou la discussion pour les autres participants, non ?
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar guirosama » Jeudi 19 Mars 2020 16:01

Bravo pour ce compte rendu et ce voyage !
J'ai toujours rêvé de voir du côté de Manaus ce type d'affleurement mineral où les aras et perroquets se réunissent mais je ne sors pas avec des naturalistes !
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar raphaël » Vendredi 20 Mars 2020 17:56

COLOMBIE


CARAÏBES

J’arrive par avion en Colombie, directement sur la côte caraïbe dans la ville de Cartagena de las Indias, ou en français Carthagène des Indes. Cette ville portuaire, longtemps bastion du royaume d’Espagne et plaque tournante du commerce notamment triangulaire, est désormais un lieu de tourisme réputé pour la beauté de sa vieille ville forteresse. On y croise dans certains parcs des iguanes, et l’un des parcs urbains est connu pour abriter une petite famille de tamarins pinchés et de paresseux, tous introduits par l’Homme. Je ne les ai pas trouvés, et il faut bien le dire, à Cartagena j’ai surtout souffert de l’écrasante chaleur ambiante.

Iguane vert
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Pour trouver le frais et voir une vraie Nature, il faut partir à Minca. Ce village situé dans les hauteurs, autour de la Sierra de Santa Marta est à la fois un bol de fraîcheur bienvenu et devient un lieu important d’écotourisme et de birdwatching.
Plus loin dans les montagnes, la réserve naturelle El Dorado gérée par ProAves, une importante association de conservation des oiseaux (la LPO locale, https://www.proaves.org/) protège notamment la conure de Santa Marta, classée En danger d’extinction.
Je n’ai pas pu aller visiter cette réserve reculée et coûteuse, mais autour du village de Minca, plusieurs compagnies proposent quotidiennement des balades matinales à la recherche des oiseaux. J’ai fui la compagnie la plus connue, dont les tours se font au maximum à 15 personnes, pour me tourner vers Tony Martin, ornithologue vénézuélien avec plus de vingt ans d’expérience et ne prenant au maximum que quatre personnes avec lui par sortie. Et ce jour-là, j’étais tout simplement tout seul avec lui ! Une vraie balade privilégiée où Tony m’a parlé de sa vie et de sa carrière, de la situation écologique en Colombie, de la vie de certains oiseaux. Bien équipé, il portait autour du cou un ampificateur sonore relié à son smartphone, où il utilisait une application nommée Merlin pour identifier les oiseaux et reproduire leurs sons afin de les attirer. Ce fut efficace !
https://www.facebook.com/Tony-Martin-Minca-Birding-104045364483281/?__tn__=%2Cd%2CP-R&eid=ARBCWOtjQ7Wc1gUSB1zbhlxxhfv8MqE4kPG2UuOMJ2ibHRA3a2lW8fOId8EjH8yZU8fJNWq1DeFrwaFo
Je m’attendais à ce que l’on s’aventure dans la forêt, en fait nous avons simplement emprunté un sentier menant à une des nombreuses fincas autour de Minca (une ferme qui produit souvent du chocolat et/ou du café et peut loger quelques touristes en leur proposant des promenades).
Au petit matin, c’est vrai qu’on voit la Nature s’éveiller et les oiseaux vaquer à leurs occupations. En prime, la vue sur les collines autour plongeant vers l’océan, la ville de Santa Marta en fond, n’est pas vilaine !

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Jacamar à queue rousse (d’après les aires de répartition de l’UICN)
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Toucans à carène avec cassique
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Tersin hirondelle (merci Vinch!)
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Faucon rieur
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Crécerelle d’Amérique
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Caracara à tête jaune
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pic à couronne rouge
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oriole jaune
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tyran mélancolique
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tangara à dos rouge
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Petit retour sur la côte car je prévoyais de visiter le Parc national Tayrona, l’un des fleurons naturels de Colombie, un superbe parc en bord de mer avec forêt préservée et campings sur la plage. Sauf que ce parc est aussi le plus visité du pays et qu’il abrite une communauté indigène bénéficiant de droits, notamment la fermeture annuelle du parc tout le mois de février pour des cérémonies spirituelles. Je suis arrivé à l’entrée du parc Tayrona deux jours avant sa fermeture, et on se serait cru devant un magasin de papier toilette en période de confinement… Quatre heures de queue, des touristes partout. N’ayant pas envie de visiter cette aire protégée avec une affluence disneylandienne, je trouve finalement avec des amis français un camping en bord de plage, au lieu-dit Los Angeles, à trente minutes à pied de Tayrona. S’il manque la forêt et donc les singes visibles dans le parc national, je me régale quand même du vol permanent des magnifiques pélicans bruns et des urubus, dans un paysage paradisiaque.

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Frégate du Pacifique
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Urubus à tête noire sur la plage et pélicans bruns sur les rochers
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Les pélicans sont mine de rien sacrément spectaculaires.
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Urubu à tête noire
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Diverses espèces de crabes
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Je pars ensuite à Palomino, un village en bord de plage qui, à mes yeux, n’a plus aucune âme : envahi par les touristes, c’est surtout devenu un repère d’expatriés. La ruelle principale qui va à la plage est une succession de restaurant burger, pizza italienne, boulangerie française…
Je peux comprendre l’envie de venir au bout du monde dans un cadre paradisiaque monter son commerce, mais en tant que voyageur je ne vois aucun intérêt à résider dans un endroit où les restaurants et lieux d’accueil ressemblent à ceux des rues de ma ville en France. Cela dit, c’est une étape très importante de mon voyage car j’ai l’occasion d’y rencontrer Franz Kaston Flores, biologiste et créateur de l’ONG Nativa qui étudie la biodiversité de la Sierra de Santa Marta et travaille avec les communautés indigènes locales. Vous connaissez peut-être Franz et cette région : on l’a vu à Ushuaïa avec Nicolas Hulot puis dans Rendez-vous en terre inconnue avec Thomas Pesquet. https://www.nativa.org/
Franz est une personne incroyable et déroutante. Je suis allé chez lui, il vit dans une minuscule maison sans chambre, avec juste une pièce dotée d’un bureau pour son ordinateur et un hamac pour y dormir. Depuis des années qu’il vit ici, Franz a son credo, son combat : c’est la défense des peuples indigènes et surtout la défense d’une autre vision du monde. Avec raison, il me fait constater que la conservation de la Nature est encore partout décidée par les blancs, par la société occidentale avec notre vision édenique d’un univers originel à protéger de la main de l’Homme. Pour Franz, la Nature doit être vue d’abord et avant tout comme un lieu de vie et de ressources pour les humains qui en dépendent. Il m’a parlé de cette région qu’il étudie, où les montagnes enneigées sont visibles depuis la plage. Dans la Sierra, quatre peuples, quatre langues différentes et des cultures complètement distinctes. Dans la Sierra, un peuple pour qui le passé est devant nous, car on peut le voir et l’embrasser du regard, et le futur dans notre dos. Dans la Sierra, un taux d’endémisme biologique incroyable à cause des montagnes, les « Galapagos de la terre » comme il les appelle. Franz vit modestement et est en train de construire à côté de chez lui un petit musée sur les peuples et la nature de la Sierra, avec en espèce vedette le tapir terrestre. Cette entrevue de deux heures fut une de mes plus enrichissantes rencontres.
Franz m’ayant conseillé d’aller au petit matin sur la plage de Palomino pour y avoir la meilleure vue sur les montagnes enneigées, je m’exécute le lendemain. C’est vrai que l’ambiance tranquille de l’aube tranche avec l’agitation touristique en pleine journée. Voir la neige sur les sommets depuis la mer est en effet extraordinaire, et traînent aux environs les habituels urubus, hérons, aigrettes, pélicans et écureuils.

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Martin-pêcheur vert
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ANTIOQUIA

Je quitte la côte pour rejoindre la région centrale de Colombie, Antioquia, une des plus dynamiques, touristiques, et sécurisées du pays. On y trouve la ville de Medellin, où j’ai visité le zoo local dont vous avez pu lire le compte-rendu.
A 2h de bus de Medellin se trouve Guatapé, un haut lieu du tourisme du pays, où l’on peut escalader une improbable roche, El peñol, pour admirer la vue sur le grand lac artificiel labyrinthique bordé des cossues résidences secondaires de la bourgeoisie de Medellin.
En terme zoologique, pas grand-chose à part quelques jolis oiseaux.

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Crécerelle d'Amérique
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Tangara évêque
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A Medellin, je me mets en recherche de l’animal mythique de la région, le fameux tamarin à pieds blancs ou « titi gris » que je n’ai pas vu au zoo. Malgré sa grande rareté, on en trouve des colonies dans les parcs et jardins de Medellin. Il faut dire que la ville n’est pas comme les autres. Elle se situe dans une vallée entourée de collines, certaines aujourd’hui complètement entourées par l’urbanisation mais qui résistent en tant que lieux de balade, les fameux « cerros ».
Je n’ai pas vu les tamarins, mais j’ai visité Parque Explora, un musée des sciences comme j’aime à en visiter en voyage (je garde un excellent souvenir de Cosmo Caixa à Barcelone ou de Telus World of Science à Vancouver).
Comme le zoo, ce musée-là est proprement passionnant et j’y passe toute ma journée. Tout y est abordé, de façon ludique, pédagogique et participative. Au gré de manipulations diverses, on comprend par nous-mêmes les lois physiques, chimiques, électriques de notre monde. On y trouve aussi des dinosaures, un passionnant planétarium, un aquarium dédié aux rivières colombiennes, un vivarium un peu plus classique, une salle sur le temps, une sur la mémoire…
Je vous en mets quelques images, mais il faut le visiter pour se rendre compte de la qualité pédagogique ! J’ai même eu envie de postuler à la sortie.

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L’aquarium
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Une fresque représentant toutes les rivières de nos continents. L’importance de l’eau douce.
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Ici un bac à méduses, en tout cas notre première impression de loin… Il s’agit en fait de poches plastiques destinées à prendre conscience de la pollution de l’océan.
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Le vivarium
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Le planétarium
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Une idée géniale dans le restaurant : un faux distributeur, et vrai outil pédagogique, présentant des aliments étranges de différentes régions du monde : rat, insectes, chauves-souris…
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La salle sur la mémoire et le temps
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Je quitte ensuite la grande ville pour ses alentours, notamment le village de Jardin.
Jardin est un peu comme Minca, en encore plus typique et mignon. c’est une petite ville aux ruelles charmantes et colorées, entourée de collines boisées. C’est aussi un haut lieu du birdwatching avec notamment un lieu étonnant, la réserve naturelle « gallitos de roca ». Pour faire simple, c’est tout simplement le jardin d’une dame, situé en fond de vallée, où quasiment tous les soirs viennent parader les coqs de roche mâles. C’est un spectacle incroyable que de les voir se dandiner, chanter, se poursuivre et se disputer… Alors que les femelles ne sont pas là ! Ces dernières ne viennent que le matin et la réserve est fermée pour leur garantir la tranquillité. Un oiseau mythique pour tous les passionnés, et ici si facile à photographier ! Notons qu’il s’agit ici du coq de roche péruvien, mais que la Colombie héberge aussi plus à l’est les coqs de roche de Guyane.

La ville de Jardin
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La réserve des coqs de roche
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Un motmot (d’Equateur?)
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Les alentours de Jardin sont très agréables et certains visiteurs y restent une semaine : cascades, grottes, randonnées sur les hauteurs… Malheureusement, des tensions politiques dans le pays, avec appel à un blocage de toutes les routes de la part du groupement d’opposition ELN, m’obligent à aller plus tôt que prévu à Bogota. Ce sera pour une autre fois !

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Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar raphaël » Vendredi 20 Mars 2020 18:05

LLANOS

Voilà mon bouquet final, mon petit cadeau à moi-même, après quatre mois de voyage sur le continent sud-américain. Je m’offre un petit plaisir en réservant une excursion de 5 jours dans les Llanos colombiens avec l’agence « Colombie Célestine" https://colombiecelestine.com/. Cette jeune agence de voyage créée il y a un et demi par un vétérinaire se spécialise dans la valorisation de la nature du pays. Or, les Llanos sont clairement une potentielle grande destination écotouristique. Dans cette région longtemps inaccessible à cause des conflits armés, on trouve d’immenses fermes et propriétés agricoles extensives où la faune sauvage réussit à survivre et à profiter des grandes prairies et points d’eau.
Car les Llanos, c’est avant tout une immense plaine marécageuse, humide, dominée par quelques collines et forêts. Cet écosystème couvre l’Est de la Colombie et une bonne partie du Vénézuela. Dans les régions les plus reculées, il y est paraît-il relativement facile d’y croiser jaguars, tapirs et loutres géantes. Certains en parlent comme un futur Serengeti pour les naturalistes, mais cette partie reste encore très difficile d’accès et dangereuse.
J’ai opté pour une première incursion relativement tranquille dans un coin relativement peuplé et sûr, le département du Meta, à sept heures de bus de Bogota. Ma première étape d’une journée fut la finca «Iguazu », une ferme spécialisée dans l’élevage de buffles domestiques, préférés aux vaches pour leur rusticité. On peut observer autour de la ferme une belle quantité d’oiseaux, surtout le soir autour des étangs servant d’abreuvoir pour les bovins et de perchoirs pour les hérons.

Ibis à face nue
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Kamichis cornus que j’ai pu deviner en ombre chinoise, la houpette ne laissant aucun doute
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Héronnière peuplée de gardes-boeufs et de quelques ibis rouges
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Les buffles sont étonnamment dociles et tranquilles, les taureaux se laissent caresser et gratouiller comme des tapirs ! Leur présence en Amérique du sud est étonnante, mais je dois avouer que je les ai trouvés assez photogéniques et sympathiques.
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Chouettes des terriers, parmi mes oiseaux favoris, profitant des grandes plaines pour nicher et trouver les insectes et petits lézards qui font le gros de leur repas
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Milan à long bec
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Tantales d’Amérique
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Hoatzins
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Héron flûte-du-soleil
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Buse à échasse
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Cassique
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Ensuite, mon hôte m’a emmené en voiture dans un coin beaucoup plus éloigné, à quatre heures de mauvaise piste de la route principale. Il faut bien ça pour trouver une présence animale plus forte. J’arrive ainsi à la finca Mururito, une propriété dédiée elle aussi à l’élevage (essentiellement bovin, et quelques chèvres) mais depuis dix ans avec également un accueil de touristes et tout un service d’excursions naturalistes avec guide sur le domaine. La finca est d’ailleurs classée réserve naturelle, et un bel éventail de livres d’identification sont à disposition.

Depuis l’hôtel et ses grandes ouvertures, on peut déjà apprécier l’avifaune venant au jardin.
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Héron flûte du soleil
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Petits oiseaux pas encore identifiés
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caracara à tête jaune
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pic de Malherbe (ou pic ouentou?)
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Les renards crabiers viennent faire un tour au petit matin car la cuisinière leur laisse les restes des repas.
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Ma première après-midi, le guide m’emmène en moto au mirador, point de vue sur la rivière et la limite de la finca. On y voit voler les urubus.
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Urubu (le premier, à tête rouge,le deuxième…? Je distingue mal grand urubu et urubu à tête jaune)
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Mon guide me balade, en fin de journée, sur les sentiers de la finca autour des prés à vaches. On y croise beaucoup d’oiseaux et parfois un cerf de Virginie.
Carouge loriot
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Pénélope de Spix
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Cerf de Virginie dans la gamelle des bovins
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Conures cuivrées ?
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Les couchers de soleil des Llanos sont réputés, et mon guide me place au bon moment sur une colline nous servant de promontoire. Le résultat est à la hauteur !
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Au matin, nous partons faire le tour de la partie basse du domaine, celle où l’on retrouve l’écosystème typique des Llanos : des marécages et lacs entourés de végétation basse et de quelques arbres, dont des palmiers.
Les lacs
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Onoré rayé
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Ibis rouge en vol
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Buse à tête blanche en vol
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Grande aigrette et échasses américaines
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Ibis rouges et échasses américaines
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Buse à tête blanche
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Martin-pêcheur vert
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Toucan (ariel ? l’aire de répartition IUCN ne colle pas?)
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Becs-en-ciseaux américains, magnifiques
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Encore un petit à identifier
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Nous retournons à ce premier lac le lendemain soir pour voir sous une autre luminosité et croiser de nouvelles espèces, ce qui fut le cas. La grande aigrette est fidèle au poste.
Grande aigrette
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Chevêchette brune
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Cerf de Virginie au couchant au bord du lac
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Jeune cervidé
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Aras macavouannes
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Le deuxième arrêt est un petit étang, bien moins large et profond que le lac précédent, mais c’est le repère privilégié des ibis rouges et spatules roses. Des oiseaux que l’on voit souvent dans les volières de nos zoos, mais là encore les voir dans leur élément en compagnie d’échasses américaines, de hérons ou d’aigrettes, c’est autre chose !

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En chemin nous croisons un superbe et docile serpent jaune. Les membres de la page Facebook « Hérpéto-batracho » y voient Chironius carinatus.
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Nous retournons également à cet étang le lendemain après-midi mais là, si la lumière est différente, les animaux sont sensiblement les mêmes.

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Caracara commun
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Oedicnème bistrié et son œuf
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Colombes écaillées
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Bon, la diversité de l’avifaune est formidable, c’est d’ailleurs la spécialité de la Colombie, mais ça serait sympa de croiser quelques mammifères ! Pour l’instant, à part les bovins, je reste sur ma faim. Je suis d’ailleurs étonné de constater le nombre de variétés de vaches, outre les buffles de la finca précédente, je croise ici des vaches tout à fait classiques comme chez nous, et d’autres qui sont plutôt des zébus asiatiques :

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C’est dans ces prés à vaches, un peu plus en hauteur que les lacs et moins humides, que nous partons à la recherche du mammifère emblématique des lieux, le grand tamanoir. Mon guide connaît les chemins empruntés par ces derniers, mais le soir nous ne trouvons que son repas.

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Le lendemain matin, lever aux aurores pour espérer le surprendre. Nous ne faisons pas 200 mètres après la finca que mon guide tombe en arrêt, il identifie dans le sable des traces et les date comme toutes fraîches. J’avoue que moi tout seul je n’aurais rien repéré… Nous fonçons dans la direction indiquée et moins de deux minutes plus tard, il me murmure vivement « La camara, la camara ! » pour m’inciter à sortir l’appareil photo. En effet, devant nous se tient un splendide tamanoir adulte, serein mais visiblement un peu intrigué par la présence qu’il détecte. La mauvaise vue de l’animal est évidente tant il paraît nous écouter et lever le nez pour nous sentir. Il fait un tour de buisson, se rapproche de nous, mais le bruit du déclencheur photo du smartphone de mon guide l’effraie et il s’éloigne. Quelle rencontre !

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Le tamanoir, ça c’est un animal vraiment mythique pour moi, une de mes espèces préférées et après mon passage en Argentine où il est réputé comme quasi impossible à voir, je m’étais un peu fait deuil d’une rencontre. Le voir dans la Nature fut un des moments les plus forts de ces quatre mois. Et il est intéressant de remarquer que certaines espèces, réparties sur une large aire en Amérique du sud, sont très inégalement faciles à voir selon les régions. Invisible en Argentine et en Amazonie péruvienne, le tamanoir est ici aisé à rencontrer. C’est l’inverse pour le jaguar, facile à voir en Amazonie péruvienne et ici fantomatique. Toujours est-il qu’à part le tamanoir, je ne verrai pas d’autres mammifères à Mururito, où l’on peut pourtant croiser des tatous, des pécaris, des pumas, des jagouaroundis, des singes hurleurs et même des tapirs. Ha si, j’oubliais les cerfs de Virginie, et les renards crabiers dont j’ai aperçu brièvement la progéniture !

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Le matin du retour pour Bogota, nous croisons sur la piste quelques ibis mandores, qui a priori ne sont pas les ibis à face noire de Doué malgré leur ressemblance :
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Et une dernière étape m’attend avant de prendre le bus pour la capitale. A Puerto Gaitan, la principale bourgade du coin, le fleuve qui longe la ville permet de partir en bateau pour aller voir les « toninas », nom local donné aux dauphins de l’Amazone. Là aussi, un animal mythique que je pensais inféodé à la forêt tropicale ! En fait, on les trouve aussi dans les rivières des Llanos. Nous partons sur un petit bateau avec un guide qui les connaît visiblement bien. A ses yeux, nous n’avons pas de chance car nous arrivons en pleine partie de pêche pour les dauphins. Et quand ils mangent, ils s’intéressent beaucoup moins aux humains. Selon les dires du capitaine, parfois ils viennent jouer derrière le bateau et se laissent même toucher. La fameuse curiosité des dauphins ! Ce jour-là ils sont en effet plus distants et sortent peu la tête de l’eau. Aucune photo ne me fera un souvenir à la hauteur de ce moment, au milieu du fleuve paisible, avec la lumière du couchant. Et j’ai pu voir deux dauphins sauter entièrement de l’eau, mais sans immortaliser la scène. La prochaine fois !

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PARAMO – PARC NATIONAL DE CHINGAZA

Il ne me reste que deux jours en Amérique du sud, que je passe à Bogota. Mais mon séjour dans les Llanos avec Colombie Célestine s’étant très bien passé, j’organise deux autres sorties avec eux pour le temps qu’il me reste ici. C’est Juan, le patron de l’agence, qui vient lui-même avec moi, dans son véhicule personnel. Il paraît qu’on ne peut pas partir de Colombie sans visiter un paramo ! Le paramo est un écosystème unique de moyenne montagne, à la végétation basse très particulière, semblable à une toundra ou aux Highlands écossais. Le paramo le plus accessible de Bogota est le parc national de Chingaza, où l’on peut, avec de la chance, croiser l’ours à lunettes.
L’entrée au parc est très contrôlée, son affluence quotidienne est limitée et il faut en faire une demande à l’avance. Juan s’est occupé de tout et nous profitons au petit matin de cette ambiance si particulière, les brumes enveloppant les collines couvertes de frailejones, la plante typique de ce biotope au haut taux d’endémisme, du genre Espeletia des Astéracées.
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J’ai adoré ce paysage quasi nordique, silencieux et dégagé. Evidemment, nous scrutions toute trace éventuelle trahissant la présence de l’ours… et des indices, on en a vu ! L’oso laisse bien en évidence des preuves de son repas, car il se nourrit des tiges des frailejones. Impossible de se tromper d’après mon guide, c’est bien de son fait. Mais il est resté invisible… Peut-être qu’il nous a vus. Bon, j’aurais tout de même vu un « ours » dans le pays puisque le tamanoir est ici appelé « oso hormiguero » ou « oso palmero », autrement dit l’ours fourmilier ou l’ours à palme.

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Pour compenser, on voit à foison des cerfs de Virginie, les maîtres incontestés des lieux ! Et ils collent parfaitement bien à l’ambiance brumeuse, je me suis vraiment cru de retour en Ecosse. Paisibles, ils viennent brouter même autour du camp de base des rangers du parc. D’ailleurs il est autorisé de camper dans le parc dans cette zone.

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CHICAQUE

Dernier jour du voyage, et alors que mon avion me fera quitter le continent à 23h ce jour-là, je pars avec Juan au petit matin visiter une autre aire protégée des environs de Bogota, le parc de Chicaque. Contrairement à Chingaza, Chicaque est entièrement privé et s’il se destine surtout aux naturalistes ornithos, il propose aussi toute une gamme d’activités plus classiques : hébergement, restaurant, tyrolienne, cascades, serre à papillons… L’écosystème présenté ici est la forêt de nuages, une forêt tropicale d’altitude souvent envahie par les brumes. On y vient surtout pour y observer les petits oiseaux, et nous en avons vu une bonne quantité.

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Solitaire des Andes ?
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Tohi moustachu
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Tohi ardoisé
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Calliste béryl
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Grimpar à bec brun (ou grimpar montagnard)
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C'est ainsi que se finit mon voyage en Amérique du sud, par la Colombie, celui qui est, de tous les pays visités, le plus riche en biodiversité et peut-être le plus préservé.
En Colombie, contrairement aux autres pays déjà bien installés sur l'échiquier touristique mondial (surtout le Pérou), j'ai vraiment senti que nous étions au début d'un changement. Le pays tourne difficilement la page de la guerre civile avec les FARC et devient à vitesse grand V une destination tendance, attirant les Occidentaux pour ses plages, ses paysages, son coût relativement bas et son ambiance. La Colombie est au moment du choix vers un tourisme respectueux et valorisant de son environnement superbe, ou d'un tourisme de masse triste comme c'est le cas sur une partie de la côte caraïbe.
J'ai été touché par ce pays, et par la sincère passion de l'agence Colombie Célestine, qui fait compensation carbone de toutes ces excursions. L'agence est jeune, et Juan m'a confié vouloir organiser pour février 2021 une excursion longue d'au moins 3 semaines pour explorer les écosystèmes principaux de son pays : Llanos avec recherche des jaguars, montagnes, littoral. Alors si parmi les membres du forum, certains sont tentés par de telles vacances naturalistes, n'hésitez pas, il y a de bonnes chances que je sois de la partie :wink:
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar raphaël » Vendredi 20 Mars 2020 18:09

J'en finis ici pour ce compte-rendu de 4 mois de voyages, vous remarquez la grande diversité des paysages qu'offre le continent sud-américain.
La Patagonie, les Andes et l'Amazonie sont clairement à mes yeux les trois régions les plus marquantes et spectaculaires. La diversité de la Colombie en fait incontestablement un potentiel grand pays d'écotourisme mondial, et je retournerai à coup sûr là-bas.

D'autres idées de voyage sont nées dans mon esprit lors de cette grande aventure, encore un peu en attente de l'issue virale mondiale, mais je me sens d'autant plus acteur investi dans la protection de notre environnement et je continue de vouloir dédier ma vie à l'émerveillent envers la Nature.

Merci à toutes celles et tous ceux qui ont suivi ce post, j'espère vous avoir fait un peu voyager. Comme vous l'avez noté, je ne suis pas un grand identificateur et je laisse volontiers à l'expertise collective. C'est pourquoi je préfère un remerciement final général à l'idée d'envoyer à chaque fois un nouveau message qui ajoute au fil.
Toutefois, je pense toujours que l'on intervient ici par passion et par envie de partage, et si l'on considère que se connecter et donner des informations est une "peine", c'est vraiment dommage.
A bientôt !
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar abel » Vendredi 20 Mars 2020 18:47

Un grand merci final donc Raphaël pour ce carnet de voyage ! Ton enthousiasme se ressent dans tes écrits, et cela fait rêver ! Mention spéciale pour la belle rencontre avec le tamanoir, un animal que j'apprécie aussi tout particulièrement.
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar didier » Samedi 21 Mars 2020 18:17

Confinement oblige, je peux enfin commencer à lire attentivement les différents comptes rendus de nos "pigeons voyageurs". :wink:
Merci raphaël pour ce travail colossal, j'apprécie la qualité de tes écrits autant que celle de tes photos.
Pour les cabiais en contact direct, j'en avais croisé un sur une île à Pairi Daiza, qui s'appelait à l'époque Paradisio, il est possible que ce fût un fugitif qui s'était échappé de son enclos. Des spécialistes pourront peut-être nous dire pourquoi de nombreux parcs présentent des cabiais mais jamais en contact direct.
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar Therabu » Samedi 21 Mars 2020 19:38

Un grand merci Raphaël pour ce reportage passionnant.
Les photos de coq de roche, de chevêchette, de faucon rieur et le tamanoir sont splendides et ont du être de grands moments.
La région des Llanos semble aussi réserver beaucoup de potentiel et constitue un complément fort intéressant aux vallées andines à la côte caribéenne.

Pour les identifications, il s'agit bien d'unpic de Malherbe.
Le petit galliforme me semble être un colin huppé.
Tu as aussi croisé le chemin du paroare masqué (Paroaria nigrogenis).
Enfin le toucan me semble être l'espèce à bec rouge (Ramphastos tucanus)

Février 2021 tu dis ? 8) :D
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar gibbon » Samedi 21 Mars 2020 20:15

@Bombyx
Rien à voir avec une course à des remerciements ou des like. Quand quelqu'un nous rend service, on le remercie. Règle basique de politesse...

@Raphaël
Ne pas vouloir encombrer le fil de discussion, mais en même temps répondre à deux autres forumeurs. Logique...
Constatant cela, il me paraît logique et légitime que je m'étonne d'une absence de réponse.
Par ailleurs, je note ta façon très agréable de faire allusion à un forumeur particulier avec un « on » impersonnel au lieu de t'adresser directement à lui...
Enfin, il ne faut pas jouer sur les mots. Dans ma phrase, « peine » signifie « effort », et compte-tenu du peu de temps libre et d'énergie dont je dispose actuellement, oui, je confirme que je me donne « la peine » de me connecter pour donner une information...
Bref, (encore) merci pour le reportage.
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar Vinch » Samedi 21 Mars 2020 23:38

Merci pour ce compte-rendu et ces magnifiques photos !
Comme Therabu, je pense que les petits galliformes sont effectivement des colins huppés (Colinus cristatus cristatus).
Les zébus que tu as croisés sont de la race indienne Brahmane, qui a été massivement importée (ainsi que d'autres races) en Amérique du sud, pour sa résistance à la chaleur, au parasitisme et à la sécheresse.
Les buffles sont visiblement proches de la race domestique buffle du Levant, présente en Italie (son lait sert à fabriquer la mozzarella !!!), Roumanie, Hongrie, Croatie, Serbie, Albanie, Macédoine, Bulgarie, Grèce, Turquie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Irak et Iran.
Pour les cerfs de Virginie; il me semble que les termes de cerf à queue blanche ou de cariacou soient préférés pour les sous-espèces d'Amérique du sud. D'ailleurs, les habitants ne disaient-ils pas cariacous là où tu les croisais ?
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar raphaël » Dimanche 22 Mars 2020 19:54

Merci à tous pour vos retours positifs, en espérant vous avoir fait voyager !
Merci beaucoup à Therabu et Vinch d'avoir complété les identifications manquantes (autant ça peut être impoli de ne pas remercier, autant réclamer des remerciements me paraît pire...)

Vinch je n'ai pas entendu ce terme de cariacou non, uniquement "ciervos", les cerfs.
Therabu tu as bien lu, février 2021 :wink:
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Re: Amérique du sud, Hiver 2019-2020

Messagepar gibbon » Dimanche 22 Mars 2020 20:21

Ce n'est pas "réclamer" un remerciement, c'est être sidéré de ne pas en recevoir... C'est l'attitude que je critique, pas l'absence en soi de remerciement !
Mais c'est bien, continue à t'enfoncer dans ton mépris (envers une personne qui ne t'a jamais causé de tort et que tu ne connais pas), c'est tout à ton honneur...
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