Hautes-Pyrénées : les élus s'opposent au camp des loups

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Hautes-Pyrénées : les élus s'opposent au camp des loups

Messagepar Philippe » Vendredi 07 Juin 2019 12:13

Le projet d'un camp des loups s'éloigne du Hautacam

Dans la lignée du succès du Parc Animalier et de ses écolodges, Mathieu et Serge Mounard souhaitaient dresser un camp avec deux meutes, à proximité du parc Chloro'Fil. Un projet financé entièrement par des fonds privés mais qui s'est heurté au vote des collectivités.

Désabusé Serge Mounard. En cette fin mai 2019, son Camp des loups, qu'il souhaitait dresser sur le massif voisin du Hautacam s'éloigne définitivement. En effet, pour pouvoir s'installer sur la propriété indivise de Poueycastet, gérée par la commission syndicale du Davantaygues, il fallait l'aval d'au moins six de ses huit communes. Or, aucun des conseils municipaux n'aura voté favorablement à ce projet, ni à celui de l'extension des cabanes perchées, également candidat au site.
« On allait offrir quelque chose d'exceptionnel, à deux pas du Parc Animalier des Pyrénées, regrette Mathieu Mounard, nouveau gérant du site et repreneur du projet. Nous disposions des autorisations administratives. On allait faire vivre le loup à la nuit tombée, avec des animations, raconter le retour du loup gris en Europe. Avec près de 400 loups répartis sur 33 départements en France, la finalité de ce projet est de rompre avec l'image du «grand méchant loup». Un sujet d'autant plus important que la France a initié une refonte du plan loup jusqu'à 2023, visant à assurer la viabilité de l'espèce tout en protégeant mieux les troupeaux et les éleveurs. Avec des hébergements uniques, on aurait attiré un public lointain, avec du pouvoir d'achat, qui aurait profité à toute la vallée.»
Un investissement de près de 5 M€ pour lequel Mathieu et Serge Mounard ne réclamaient pas d'aide publique. « Les banques suivaient. » À la clé, deux enclos pour accueillir deux meutes et une vingtaine de loups, des hébergements singuliers, et un restaurant, pour une vingtaine d'emplois. « Nous avons même repris et retapé une ferme à mi-chemin entre les deux sites pour produire l'alimentation en bio. Avec la montagne en fond et l'accrobranche à côté, c'était idéal comme décor et l'isolement du site permettait d'éviter d'éventuelles nuisances. »

Des arguments qui n'ont pas convaincu les huit conseils municipaux qui ont eu à se prononcer sur le Camp des loups et sur l'agrandissement des Cabanes perchées. Ces projets ont été présentés aux conseillers municipaux concernés lors d'une réunion publique. À l'issue de ces échanges, ils ont été amendés avant d'être soumis aux huit conseils. Au préalable, la commission syndicale, qui n'a qu'un avis consultatif, s'est prononcée en faveur du Camp des loups.
« D'autant que le projet a été modifié, l'emprise foncière diminuée afin de permettre de mener de front ce projet touristique et la création d'une école commune aux huit communes, argumente Delphine Pambrun, présidente de la commission. On s'est renseigné auprès de riverains de parcs à loups ailleurs. Dès lors, il n'y avait pas de raison d'être contre, d'autant que la commission allait percevoir un loyer. »

Huit refus sur huit


Un premier vote qui ne sera finalement pas suivi, puisqu'aucune commune ne se prononcera en faveur d'aucune activité touristique. « Nous avons régulièrement des projets touristiques pour ce site. Deux se sont réalisés (Chloro'Fil et les Cabanes perchées). Nombre n'ont pas vu le jour sans qu'on ne commente le pourquoi. Alors pourquoi celui-là », s'interroge le maire d'Ayros-Arbouix commune où devait s'élever le Camp. Un refus qui en a amené d'autres. « Nous avons attendu leur vote. Comme ils se sont prononcés contre, par respect pour les riverains, j'ai voté contre, explique le maire de Saint-Pastous, Gérard Cha dont la voix a été déterminante dans un conseil partagé. Il y a un paysage à défendre, un environnement et une tranquillité. »

Pour un autre maire, il s'est aussi agi d'être solidaire avec Ayros-Arbouix : « 24 loups aux portes d'un nouveau quartier, avec les nuisances sonores, il en allait de l'intérêt général. Je n'ai rien contre M. Mounard qui a fait beaucoup pour la vallée et son économie. C'est un projet important bien ficelé, mais pas à cet endroit-là.
» D'autres avancent le risque éventuel pour les troupeaux ou un nombre d'emplois directs limités. « Pour nous, l'école est le projet prioritaire et il ne fallait pas qu'à travers ce vote on ne trouve une excuse pour ne pas la réaliser, concède le maire de Boo-Silhen dont le conseil s'est unanimement opposé au projet. Quand on voit les difficultés pour faire une école à Argelès, ça aurait compromis la nôtre. D'autres s'en seraient servis. C'est sûr, le tourisme est important mais éphémère. Alors que l'éducation de nos enfants… »

Loin d'être enterré


Convaincu de l'intérêt du projet, Mathieu Mounard n'a pas abandonné l'idée du Camp des loups. Il a visité d'autres sites, sur le département. Et ailleurs. Mais avec le succès des lodges du Parc, d'autres investisseurs lorgnent déjà sur ce savoir-faire. Avis aux amateurs de projets innovants.

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Après la création du refuge, Serge Mounard, et son fils Mathieu, rêvaient d'installer le camp des loups au Hautacam.
Source : La Nouvelle République des Pyrénées.
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