Dans le cas des banquises de l'Arctique, ce n'est pas la même chose que d’investir des fonds in situ pour préserver un lambeau de forêt. On est là à une toute autre échelle, de niveau gouvernemental et planétaire. Ce qui implique une inertie décisionnelle catastrophique, sans même compter la lenteur avec lesquelles les éventuelles mesures prises pourraient avoir un impact sur le climat.
Donc, en admettant qu’un biotope est condamné à disparaître, faut-il laisser s’éteindre les espèces y vivant sous le prétexte que, compte tenu de nos connaissances ou moyens actuels, celles-ci s’acclimatent mal en zoo ?
A mon sens, tout ce qui peut-être fait pour préserver, en parc zoologique, des espèces disparues du milieu naturel (actuellement ou à venir), doit être fait. C’est le seul espoir, même mince, de les voir de nouveau en liberté quand les conditions seront à nouveau réunies.
Et même si la réintroduction s’avère impossible à moyen terme, je trouve que présenter ces espèces est le meilleur exemple pour sensibiliser le public aux conséquences dramatiques des activités humaines.
Je n’avais pas pensé au thylacine, mais c’est pourtant le parfait exemple de mon propos.
Le dernier thylacine en captivité est mort en 1936, à une époque ou personne ne se souciait vraiment de préserver l’espèce. Si, à l’époque, les programmes d’élevage tel que nous les connaissons aujourd’hui avait existé, on n’en serait peut-être pas, aujourd’hui, à voir des institutions sérieuses dépenser des petites fortunes pour tenter de recréer des spécimens par clonage.
Aujourd’hui, il existe, en Australie, des poches de forêt préservées, similaire à l’environnement que l’animal fréquentait en Tasmanie. Il y a à priori tout ce qu’il faut pour permettre à une petite population de vivre en liberté. Il manque seulement l’essentiel : l’animal lui-même.