Le parc d'Amnéville a adopté une stratégie offensive mais risquée
Le parc animalier est rentable mais pénalisé par un fort endettement bancaire.
Le zoo d'Amnéville, en Moselle, est un des sites touristiques payants les plus visités de la région Grand Est. Au 30 juin 2017, la fréquentation avait augmenté de 11 % par rapport à 2016 à la même époque, avec 350.000 entrées enregistrées en six mois. Un tel succès s'explique par une politique audacieuse en matière d'investissement et de communication. Le site a inauguré ainsi en avril dernier La Forêt des ours, un nouvel espace de 4.000 mètres carrés consacré aux ours bruns, qui a nécessité un investissement de 1,8 million d'euros en autofinancement.
Déjà, en 2015, le zoo avait investi près de 20 millions d'euros dans le spectacle « Tiger World ». Unique en son genre, il met en scène 9 tigres du Bengale [!] dans un univers fantastique créé par des projections numériques et des effets spéciaux. L'ADN du zoo d'Amnéville est constitué justement par ces spectacles très élaborés. Pour la communication, le parc animalier n'investit pas moins de 2,4 millions d'euros par an. « Les visiteurs, on va les chercher, du premier au dernier », lance Michel Louis, le fondateur et directeur du zoo, qui s'appuie pour cela sur sept commerciaux.
Redressement judiciaire
Tout cela au prix d'un fort endettement bancaire, à hauteur de 45 millions d'euros. Lourd pour cette coopérative, qui redistribue traditionnellement la moitié de ses bénéfices à ses salariés. Le recours fréquent et inévitable aux prêts bancaires a conduit début 2016 au placement du zoo en redressement judiciaire, demandé par Michel Louis afin d'obtenir un rééchelonnement de sa dette sur dix années au lieu de sept.
D'autant que l'activité d'un parc animalier est complexe, avec des rentrées par nature saisonnières alors que les coûts fixes à l'année sont importants. Un bon mois de janvier, le zoo attire jusqu'à 1.500 visiteurs alors qu'en août il accueille environ 160.000 personnes. L'effectif de 120 permanents l'hiver passe ainsi à 225 employés en période estivale, les saisonniers gérant les dix points de restauration ainsi que les trois boutiques du parc. Les frais fixes s'élèvent à 35.000 euros par jour, pour nourrir, soigner et préserver le bien-être des 2.000 animaux.
En moyenne, le zoo réalise un chiffre d'affaires de 16 millions d'euros par an, dont 75 % proviennent des 520.000 entrées, pour une rentabilité supérieure au million d'euros. Par ailleurs, Michel Louis consacre un budget non négligeable, de 500.000 euros par an, à une vingtaine d'associations qui oeuvrent dans le monde entier pour la sauvegarde des espèces animales et des écosystèmes. « Les zoos sont une vitrine de la nature, mais, pour que la vitrine reste digne d'intérêt, il faut qu'il reste quelque chose dans la nature, sinon on deviendra des musées vivants », justifie le fondateur d'Amnéville.
Le zoo a réalisé d'importants investissements, au prix d'un endettement bancaire de 45 millions d'euros.
Source :
Les Echos.