Auvergne-Rhône-Alpes : les zoos se cherchent un avenir

Auvergne-Rhône-Alpes : les zoos se cherchent un avenir

Messagepar Philippe » Vendredi 15 Juin 2018 10:36

Les parcs zoologiques de la région Auvergne-Rhône-Alpes se cherchent un avenir

Le Parc de la Tête d'Or, le Pal ou encore le parc Animalier d'Auvergne se lancent dans de grandes rénovations et innovations, des expériences immersives et des hébergements insolites: les zoos veulent conquérir de nouveaux visiteurs, et surtout chouchouter les fidèles.

" Les parcs qui n'auraient pas investi ces 20 dernières années seraient sortis du marché ", clame d'emblée Arnaud Bennet, PDG du parc animalier et d'attraction du Pal (Allier).

Investir ou mourir, les zoos dans une course effrénée à l'innovation

Face à l'évolution des mentalités, les zoos ont fait peau neuve. Fini les cages à l'ancienne : fauves, girafes et autres primates vivent désormais dans des enclos plus vastes, plus végétalisés, et le béton se fait plus discret. " Aujourd'hui on a changé de philosophie. Le but est de tendre vers le bien-être animal. C'est même devenu incontournable ", souligne Cécile Erny, directrice de l'Association française des parcs zoologiques (AFdPZ).
Changement de discours, aussi. Les responsables de parcs mettent désormais en avant leur " rôle actif " dans la " sauvegarde de la biodiversité " via des programmes de conservation à travers le monde.

Un argument qui fait grincer des dents les anti-zoos. " C'est une goutte d'eau dans l'océan ", estime Franck Schrafstetter, président de l'association Code animal. " Les vitres ont remplacé les barreaux mais les animaux restent toujours captifs dans des surfaces ridicules qui ne correspondent par à leurs besoins primaires. Une espèce hors de son espace n'est que l'ombre d'elle-même. "
" Remettre en liberté des animaux nés en parcs, hors cadre de protocole de réintroduction, serait les condamner à mort dans les 48 heures ", rétorque Cécile Erny.

Une fréquentation record

" Que les mauvais zoos disparaissent est une bonne chose ! Les autres restent légitimes du fait de leur mission de conservation. Leur intérêt pédagogique est bien réel ", fait valoir la porte-parole de l'AFdPZ qui rassemble 95 structures. Et de souligner leur participation à des programmes de réintroduction de certaines espèces (ibis chauve, tamarin lion doré) ou à des plans nationaux d'action (cistude et loutre d'Europe, gypaète barbu...), les efforts entrepris pour que les animaux retrouvent leurs comportements naturels.
Avec 20 millions de visiteurs par an en France, 280 millions en Europe, l'intérêt pour les zoos reste intact.

Bientôt une forêt asiatique à Lyon

Faute de pouvoir repousser leurs murs, les zoos citadins misent sur la mixité des plus petites espèces. Après avoir créé en 2006 une "plaine africaine" sur près de trois hectares, le Parc de la Tête d'Or à Lyon prévoit ainsi pour 2020 une forêt d'Asie qui plongera les visiteurs au milieu des tapirs, gibbons et autres pythons verts. Animaux et végétaux seront originaires de Birmanie, du Laos, de Thaïlande, du Cambodge, du Vietnam, de la Chine et de l’Inde. Budget estimé: 3,6 millions d’euros. Le zoo de la Tête d’Or accueille chaque année près de 2 millions de visiteurs.

Diversifier les offres


La tendance est à la " scénarisation " et aux " sensations fortes ", détaille le PDG du Pal, qui a installé l'an dernier 22 alligators dans un espace simulant un parc abandonné après le passage d'un ouragan dans le bayou du Mississippi.

Soigneurs d'un jour, festival de musique, semi-marathon, tyrolienne au-dessus des lions: autant d'activités, parfois " immersives ", qui allongent la durée de la visite et favorisent le développement d'hôtels et d'hébergements insolites au coeur même des parcs. On peut ainsi dormir sur une passerelle au-dessus des panthères des neiges à Ardes-sur-Couze (Puy-de-Dôme).

Des structures transformées en véritables "parcs d'attractions", selon le cabinet spécialisé Protourisme. " En concurrence avec Disneyland, le Puy du Fou et le Futuroscope ", elles se doivent aussi d'investir " massivement " dans l'innovation et la diversification, explique son président Didier Arino. Au point d'être sous perfusion bancaire: les zoos sont aujourd'hui endettés " entre 50 et 100% " de leur chiffre d'affaires, selon M. Arino.

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Source : France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
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Re: Auvergne-Rhône-Alpes : les zoos se cherchent un avenir

Messagepar Philippe » Vendredi 15 Juin 2018 21:42

Le même sujet, mais au plan national...

Investir ou mourir, les zoos dans une course effrénée à l’innovation

Rénovations à grands frais, expériences immersives et hébergements insolites : les zoos ne cessent d’innover pour conquérir et fidéliser de nouveaux visiteurs, sous peine de péricliter.

« Les parcs qui n’auraient pas investi ces 20 dernières années seraient sortis du marché », affirme Arnaud Bennet, PDG du parc animalier et parc d’attraction bourbonnais du Pal (Allier).
Face à l’évolution des mentalités, les zoos ont fait peau neuve. Fini les cages à l’ancienne : fauves, girafes et autres primates vivent désormais dans des enclos plus vastes, plus végétalisés, et le béton se fait plus discret.
« Aujourd’hui on a changé de philosophie, c’est la fin de la +collectionnite+. Le but est de tendre vers le bien-être animal. C’est même devenu incontournable », souligne Cécile Erny, directrice de l’Association française des parcs zoologiques (AFdPZ).

Changement de discours, aussi. Les responsables de parcs mettent désormais en avant leur « rôle actif » dans la « sauvegarde de la biodiversité » via des programmes de conservation à travers le monde.
Un argument qui fait grincer des dents les anti-zoos. « C’est une goutte d’eau dans l’océan », estime Franck Schrafstetter, président de l’association Code animal. « Les vitres ont remplacé les barreaux mais les animaux restent toujours captifs dans des surfaces ridicules qui ne correspondent par à leurs besoins primaires. Une espèce hors de son espace n’est que l’ombre d’elle-même. »
« Remettre en liberté des animaux nés en parcs, hors cadre de protocole de réintroduction, serait les condamner à mort dans les 48 heures », rétorque Cécile Erny.

Fréquentation record

« Que les mauvais zoos disparaissent est une bonne chose ! Les autres restent légitimes du fait de leur mission de conservation. Leur intérêt pédagogique est bien réel », fait valoir la porte-parole de l’AFdPZ qui rassemble 95 structures. Et de souligner leur participation à des programmes de réintroduction de certaines espèces (ibis chauve, tamarin lion doré) ou à des plans nationaux d’action (cistude et loutre d’Europe, gypaète barbu...), les efforts entrepris pour que les animaux retrouvent leurs comportements naturels.

Avec 20 millions de visiteurs par an en France, 280 millions en Europe et 800 millions dans le monde, l’intérêt pour les zoos reste intact.
« Les parcs animaliers n’ont jamais été autant visités en France », souligne Rodolphe Delord, directeur du zoo de Beauval (Loir-et-Cher); champion de France en termes de fréquentation, dopé par la «pandamania» après la naissance de Yuan Meng qui a attiré 1,45 million de personnes en 2017, soit 100.000 de plus qu’en 2016.

« Aujourd’hui, la contestation des zoos est quasi inexistante. Elle reviendra peut-être car l’éthologie actuelle fait de plus en plus de découvertes, qui passent dans le grand public et deviennent une grille d’exigence des visiteurs », estime l’historien spécialiste des relations hommes-animaux, Éric Baratay, rappelant qu’une « très forte contestation » dans les années 1960-1970 avait entraîné la fermeture de parcs obsolètes.
Soumis à la « pression du public qui veut de la nouveauté », les parcs se sont lancés depuis les années 1980 « dans une course à l’investissement car ils savent très bien que c’est leur survie qui est en jeu », souligne-t-il.

Objectif : « répondre à un besoin de reconnexion à la nature » et « susciter la revisite en fidélisant au moins 70% » de la clientèle, essentiellement régionale, selon Arnaud Bennet, qui préside aussi le Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (SNELAC).

Faute de pouvoir repousser leurs murs, les zoos des villes misent sur la mixité des plus petites espèces. Après avoir créé en 2006 une «plaine africaine» sur près de trois hectares, le Parc de la Tête d’Or à Lyon prévoit ainsi pour 2020 une «forêt d’Asie» qui plongera les visiteurs au milieu des tapirs, gibbons et autres pythons verts.

Le zoo de Lille a lui choisi de mettre fin à sa gratuité, en mai 2017, après un million d’euros de travaux en deux ans pour améliorer les conditions de vie de sa centaine d’espèces. Revers de la médaille, une baisse de fréquentation en 2017 avec 465.000 curieux, contre 683.000 l’année précédente.

« Parcs d’attractions »

La tendance est aussi à la « scénarisation » et aux « sensations fortes », détaille le PDG du Pal, qui a installé l’an dernier 22 alligators dans un espace simulant un parc abandonné après le passage d’un ouragan dans le bayou du Mississippi.

Soigneurs d’un jour, festival de musique, semi-marathon, tyrolienne au-dessus des lions: autant d’activités, parfois «immersives», qui allongent la durée de la visite et favorisent le développement d’hôtels et d’hébergements insolites au cœur même des parcs.

On peut ainsi dormir nez à nez avec des ours polaires au zoo de la Flèche (Sarthe), au milieu d’une meute de loups au parc animalier de Sainte Croix (Lorraine) ou sur une passerelle au-dessus des panthères des neiges à Ardes-sur-Couze (Puy-de-Dôme).

Des structures transformées en véritables « parcs d’attractions », selon le cabinet spécialisé Protourisme. « En concurrence avec Disneyland, le Puy du Fou et le Futuroscope », elles se doivent aussi d’investir « massivement » dans l’innovation et la diversification, explique son président Didier Arino.

Des montants parfois colossaux : Beauval prévoit d’engager 50 millions d’euros d’ici 2020 dans une télécabine pour relier ses extrémités, ainsi que dans une serre tropicale de 38 mètres de haut; Sainte-Croix construit actuellement sur 8,5 hectares un «Nouveau monde», consacré aux grands espaces nord-américains, pour 15 millions d’euros...

Au point d’être sous perfusion bancaire: les zoos sont aujourd’hui endettés « entre 50 et 100 % » de leur chiffre d’affaires, selon M. Arino.

D’où la nécessité d’un « développement raisonné », prévient Pierre Caillé, directeur général du zoo de La Palmyre (Charentes-Maritimes). Car dans cette course à l’investissement, gare à « la théorie du vélo: tant qu’on pédale ça va, mais quand l’allure ralentit, on tombe ».

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Des visiteurs admirent des jeunes lions depuis une galerie d'observation, le 23 avril 2018 au zoo et parc de Thoiry, à l'ouest de Paris.
Source : AFP.
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Re: Auvergne-Rhône-Alpes : les zoos se cherchent un avenir

Messagepar Philippe » Vendredi 15 Juin 2018 23:03

Mêler animaux et attractions, la formule gagnante du parc de loisirs du Pal, en France

Des éléphants et des flamants roses à quelques mètres de montagnes russes : le parc de loisirs du Pal, installé en pleine campagne bourbonnaise, a su s'imposer comme l'un des fleurons touristiques français, grâce à un modèle unique en son genre.

" C'est le seul parc en France, et l'un des très rares en Europe qui soit à la fois parc d'attractions et parc zoologique ", affirme le président directeur général du Pal, Arnaud Bennet.
Avec 601.000 visiteurs en 2017, le Pal, installé à Saint-Pourçain-sur-Besbre (Allier) est le cinquième parc le plus visité de France, après Disneyland Paris, le Puy du Fou, le Parc Astérix et le Futuroscope, selon le Syndicat National des Espaces de Loisirs, d'Attractions et Culturels (SNELAC).

Son fondateur, André Charbonnier avait vendu son usine d'aliments pour bétail à Moulins pour créer en 1973 un parc animalier sur les terres familiales. Influencé par les parcs de loisirs américains, l'entrepreneur fera installer des attractions à partir de 1981, avant de décéder.
Après huit années d'intérim, son gendre Arnaud Bennet, alors cadre dans le marketing chez Danone, reprend en 1990 l'affaire familiale, dont la situation financière s'est entre temps dégradée. " Il fallait prendre une décision, le vendre ou le garder. J'ai pris une année sabbatique, je me suis amusé et il ne m'a pas fallu longtemps pour me décider ", sourit l'actuel PDG du Pal, à la tête aujourd'hui de 70 salariés et 270 saisonniers.

Quarante-cinq ans après sa création, le parc rassemble sur 50 hectares de pleine nature 700 animaux et 28 attractions. Et ne cesse de proposer des nouveautés : après un "Alligator park" en 2017, place en 2018 au "Yukon Quad", une nouvelle montagne russe inédite en France. Montant : 10 millions d'euros.

Tandis que ses concurrents investissent, selon M. Bennet, " entre 10 et 15%" de leur chiffre d'affaires chaque année, Le Pal consacre habituellement "25% " de son CA à l'investissement. " Et cette année, encore plus, avec 50% de notre chiffre d'affaires ", détaille le patron du parc dont l'endettement ne dépasse pas les " 15% " .

Côté hébergement, le parc a été précurseur en misant dès 2013 sur les logements insolites, des lodges sur pilotis au milieu des zèbres, gnous et autres hippopotames.

Pari réussi: avec 16.000 nuitées par an et un taux d'occupation de 100%, les lodges affichent complet plus d'un an à l'avance. Une nouvelle structure hôtelière doit prochainement voir le jour, toujours sur le thème de l'Afrique.
Source : Le Vif.
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Re: Auvergne-Rhône-Alpes : les zoos se cherchent un avenir

Messagepar okapi » Samedi 16 Juin 2018 9:57

Merci Philippe pour ces articles passionnants!
L'analyse d'Arnaud Bennet est claire: évoluer, se renouveler ou disparaître... On peut aussi imaginer que les plus petits parcs auront toujours une clientèle locale, des habitués et des curieux occasionnels, mais ils auront aussi de plus en plus de mal à muter, ce qui a été fatal à La Flèche première époque, à Montevran, Soyaux, le Langoiran et quelques autres. Le risque dans ce petit monde est la copie: trop de lodges tueront les lodges et la surenchère à la nouveauté finira par épuiser les équipes et... les banques!
Cela dit, avec 25% d'investissement et 15% d'endettement, Le Pal est remarquablement géré.
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Re: Auvergne-Rhône-Alpes : les zoos se cherchent un avenir

Messagepar Vinch » Samedi 16 Juin 2018 14:11

Ça a été fatal à La Flèche premier moulage, ça l’a failli à d’autres moments. Ils ont trouvé les « bonnes idées », de parfaits filons pour pouvoir perdurer très longtemps: la téléréalité, de superbes lodges de luxe, et aussi, la vente de la société à un grand groupe tout en gardant une certain liberté de décision et d’évolution.
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Re: Auvergne-Rhône-Alpes : les zoos se cherchent un avenir

Messagepar okapi » Samedi 16 Juin 2018 14:43

Certes, mais quand on voit la floraison de lodges, yourtes, cabanes et autres solutions de logement, on peut se dire que celui qui trouvera autre chose aura un coup d'avance sur les autres. Evidemment, la faible amplitude globale d'accueil des lodges laisse supposer encore quelques belles années d'exploitation, mais il y aura sans doute une mise à niveau entre les très beaux et les plus cheap.
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Re: Auvergne-Rhône-Alpes : les zoos se cherchent un avenir

Messagepar Philippe » Samedi 16 Juin 2018 22:57

Les zoos s'ouvrent au nouveau monde

Le parc animalier de la Sainte-Croix créé en 1980 s'est fixé un objectif : le bien-être animalier et l'innovation. Dans les zoos de France, cette philosophie se répand.

Finies les cages sordides et les spectacles d'animaux ? De nombreux parcs animaliers et zoos en France tendent à devenir plus éco-responsable et plus centrés sur le bien-être animal. Plus d'espace, une plus grande part accordée aux animaux et à leur développement : l'innovation gagne les zoos.

Source (avec reportage vidéo) : www.cnews.fr/videos/france/2018-06-16/l ... nde-785495
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