La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

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Messagepar Philippe » Vendredi 15 Novembre 2013 17:11

La Réunion pensait avoir tourné définitivement la page des animaux en cage à la fermeture du zoo du Chaudron. Mais une société avance ses pions pour sortir de terre un "parc zoologique" de 4,5 hectares sur la commune de l'Etang-Salé.

Le parc devrait présenter principalement des oiseaux (rapaces, perroquets, ratites, anatidés, ...) mais également des reptiles (tortues, iguanes) et des mammifères au sein d’une mini-ferme (ânes, poneys, alpagas, dromadaires, moutons, cochons). Les animaux seront présentés au public dans des volières et des enclos longés d'un circuit pédestre. Une zone de spectacle sera aménagée pour la présentation de rapaces.

Il sera aménagé en secteur forestier et comprendra trois petits bâtiments (accueil, snack et zone technique). La société porteuse du projet met l'accent sur la prévalence d’un programme pédagogique et d’un programme scientifique (établi en collaboration avec l’Université de La Réunion, la SEOR et la Société Consultant).

Le site d’implantation choisi reprendrait l’emplacement de l’ancien zoo, à côté du parc de crocodiles Croc’parc. Le Parc, entièrement clôturé, conservera "au maximum" la végétation existante, signale l'entreprise dans sa demande d'autorisation d'exploitation. Les trois petits bâtiments prévus dans le projet seront construits en bois pour faciliter leur intégration paysagère.

Le parc zoologique devrait être ouvert tous les jours de l'année, avec une fréquentation attendue entre 75.000 et 80.000 visiteurs par an, estime Bernard Gougache, gérant de Bioparc mais aussi actuel directeur animalier du parc zoologique de Saint-Denis et directeur de l'Agence réunionnaise d'effarouchement et de fauconnerie.

"Un nouveau lieu d'enfermement d'animaux"


Chefs de file contre la privatisation de la forêt de l'Etang-Salé par le terrain de golf qui souhaitait s'étendre il y a quelques années, les associations ACPEGES et "citoyenne de Saint-Pierre " n'y vont pas de main morte pour qualifier ce projet qui arrive selon elles en catimini. Gaëtan Hoarau, le président de l'association citoyenne de Saint-Pierre, y voit "une nouvelle escroquerie à la Réunion sous-couvert de sensibiliser à la biodiversité !"

"Voilà, comme d'habitude en toute discrétion, que sort l'avis d'enquête publique au sujet d'un parc animalier commercial en forêt d'Etang-Salé. 680 animaux au maximum (est-il indiqué) dans des enclos, bassins et volières. Ce projet commercial qui enferme des animaux ose se présenter avec la "mission de sensibiliser les visiteurs à la biodiversité et à la fragilité de la faune réunionnaise"...!!!! Une véritable escroquerie qui ne trompera personne. Nous toutes et tous qui respectons les animaux, et ne souhaitons pas qu'un tel projet, un nouveau lieu d'enfermement d'animaux, se fasse à la Réunion, réagissons et affirmons notre opposition à ce projet commercial privatisant encore une parcelle de la forêt", commente le président de l'ACSP.

A ce titre, le public peut effectivement porter ses remarques en mairie de l'Etang-Salé et des Avirons. L'enquête publique a débuté le 4 novembre et s'achève le 4 décembre. Parmi les documents que pourront consulter les administrés figure l'avis de l'autorité environnementale qui retient quelques doutes en cas d'incendie dans le secteur mais aussi sur les "modalités de surveillance du site la nuit", et plus globalement sur la contention des animaux, surtout lors des passages cycloniques. Cet aspect du "gardiennage hors des horaires de visite" doit être "plus détaillé", assure l'autorité environnementale.

Image

Esquisse de volière à perroquets.

Pour consulter l'ensemble du dossier d'enquête : http://80.69.213.183/spip.php?article2294
Source : http://www.zinfos974.com/La-societe-Bio ... 64258.html
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Messagepar okapi » Vendredi 15 Novembre 2013 18:14

Les bâtiments seront en bois pour être "intégrés", mais les volières elles seront en quoi pour être désintégrées? Franchement, tous les moyens sont bons pour enfermer des animaux sous prétexte de biodiversité et d'éducation... Si au moins c'était pour inventer un système de présentation innovant, mais c'est juste une succession de cages, une de plus.
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Messagepar raphaël » Vendredi 15 Novembre 2013 22:14

En gros, quelques perroquets en volière, des rapaces pour un spectacle, et des moutons, des alpagas et des dromadaires ?
Tel est le zoo du 21ème siècle ?
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Messagepar okapi » Samedi 16 Novembre 2013 16:41

Allons! Ce n'est qu'un projet commercial de petite envergure (heureusement!), comparable à d'autres projets récents, pas plus justes, pas plus utiles, pourvus en animaux vivants pour le seul objectif de "faire" un zoo qui soit susceptible d'être rentable. Si nous étions réalistes, un zoo ne devrait pas avoir l'agrément d'ouverture avant un très sérieux examen de sa philosophie, de ses vraies raisons d'être, de son impérieuse nécessité pour un objectif utile à la cause et cet examen devrait être validé par plusieurs groupes de personnes, aux intérêts et aux visions très différentes. Je suis sidéré qu'on puisse être aussi peu attentif à l'architecture, à l'intégration dans un site, à la superficie et aux normes d'espace (auxquelles on se réfère toujours par le plus petit dénominateur), que l'on accepte des zoos aux installations médiocres (et pour chaque enclos, il devrait y avoir une étude comparative avec ce qui se fait de mieux ailleurs) et je reste sans voix lorsque l'on invoque la notion de "privé" pour justifier de faire n'importe quoi, sans contrôle ni limites.
Quel groupe de personnes sensées et éclairées pourrait accepter et valider un certain nombre de réalisations récentes dès lors qu'on se pose les questions qui tuent, mais qui restent fondamentales?
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Messagepar adrizoo » Mardi 03 Décembre 2013 9:04

Personnellement je vois ça comme un privé à la collection "ornitophile" débordante, qui, pour garder ses animaux n'a d'autre solution que d'en faire un parc ouvert au public...
La mini-ferme et les quelques reptiles ne seront qu'un "plus" destiné à faire venir le public. Mais pourquoi pas puisque les animaux sont déjà là!
Après, de là à crier à la conservation et pédagogie à chaque fois...
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Messagepar okapi » Mardi 03 Décembre 2013 12:10

Donc, posséder quelques oiseaux, acheter deux pythons et trois chèvres, c'est une bonne raison pour créer un zoo?
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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar adrizoo » Mardi 03 Décembre 2013 13:19

Évidemment pas, mais si la collection est là et que le propriétaire a les reins assez solides pour assumer d'ouvrir un "parc animalier" (pour ne pas dire "zoo" et les conditions que cela implique), après tout, pourquoi pas! La plupart des petits parcs (et même certains devenus grands) sont souvent le résultat d'une ouverture au public d'une collection privée!
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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar okapi » Mardi 03 Décembre 2013 18:20

S'il a les reins assez solides pour créer un parc du troisième millénaire avec autre chose que des rangées de cages, pourquoi pas en effet. Mais si c'est tout ce qu'il est à même de leur offrir en les confrontant en plus à des visiteurs, alors il vaudrait mieux commencer par lui suggérer de les offrir à des parcs plus habilités à leur restituer des conditions de vie normales pour des oiseaux. Oiseaux: qui vole (dans de nombreux cas).
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Messagepar Philippe » Mercredi 11 Décembre 2013 8:04

Etang-Salé : le conseil municipal contre le projet de zoo, Vincent Defaud "plutôt favorable"

Le projet de parc zoologique de l'Etang-Salé n'a pas fini de faire parler de lui. Les conseillers municipaux de la ville du même nom devaient à ce titre émettre l'avis de la collectivité sur ce projet de 4,5 hectares dont l'implantation est prévue dans la forêt semi-sèche, non loin du Croc Parc bien connu des réunionnais. Au final, les élus adressent un carton rouge au projet. Sur les 25 votants, 18 ont émis un avis défavorable.

Le délicat sujet du parc animalier, dont l'enquête publique est close depuis le 4 décembre, "méritait qu'il soit mis au vote à bulletin secret", explique Vincent Defaud en saluant l'initiative du maire Jean-Claude Lacouture. "Car c'était une question d'intime conviction", ajoute le conseiller municipal.

Avec une fibre écologique certifiée en tant qu'ancienne tête de liste d'Europe Ecologie les Verts aux régionales 2010, Vincent Defaud prend à contre-pied ceux qui l'auraient imaginé foncièrement opposé au projet d'animaux en cages.

Selon lui, le fait que le projet ficelé par Bernard Gougache (maître fauconnier et porteur de projet) s'adosse à l'association SEOR* demeure un gage de confiance. "C'est une association reconnue localement en faveur des oiseaux", souligne le conseiller municipal de la majorité de l'Etang-Salé.

Aujourd'hui, il se dit donc "plutôt favorable" au projet porté par la société Bioparc. Réticent au départ pour dévoiler la direction de son vote - "cohérence municipale" oblige - Vincent Defaud rappelle que l'autre projet soumis à avis hier soir était "tout aussi délicat, sur un plan environnemental". Pourtant, il est passé quant à lui sans difficulté.

Sur 25 votants, 23 ont en effet approuvé le projet de diversification d'un pisciculteur de l'Etang-Salé dans l'élevage d'esturgeons sibériens, notamment pour la production de caviar. "Ce n'est pourtant pas irréaliste que des espèces de poissons s'échappent de bassins d'élevage pour se retrouver dans le milieu naturel", compare-t-il.
i le parc zoologique cristallise pour l'instant à lui seul la hantise de certains habitants et d'associations, il s'étonne des prises de position répétées de l'association citoyenne de Saint-Pierre (ACSP), lanceur d'alerte et donc largement opposé au parc zoologique. "Ils sont toujours contre tout", égratigne au passage Vincent Defaud.

*La Société d'Etudes Ornithologiques de La Réunion


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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Philippe » Jeudi 05 Juin 2014 18:02

Soigneur, dresseur, directeur de parc... Passionné par les animaux, Bernard Gougache a occupé un peu tous les postes, de la métropole à la savane africaine jusqu’à la Réunion. Les zoos ont bien évolué et sont nécessaires à ses yeux. Il porte le projet de « Bioparc » de l’Etang-Salé. Avec ses rapaces, il sera présent au salon Zanimos.

Aimer les animaux est une chose, soigner des éléphants, dresser des otaries ou des faucons en est une autre. C’est un peu le quotidien de Bernard Gougache et cela un peu partout dans le monde. Désormais installé à La Réunion où il a créé l’AREF (Agence Réunionnaise d’Effarouchement et de Fauconnerie), l’homme est également directeur du zoo de Saint-Denis, fermé au public mais renfermant encore quelques animaux : des émeus, canards, roussette noire...
Il n’a pas 18 ans quand il quitte le lycée agricole pour devenir soigneur au zoo de Vincennes. Eléphants, ours, félins, singes... Pas d’appréhension. Dans les parcs, les contacts sont interdits - mis à part pour soigner évidemment – et la vigilance toujours de mise : « Bien que nés en captivité, les animaux gardent toujours un instinct sauvage.»
Son service militaire, il le passera tout naturellement au service des chevaux de la garde Républicaine. Suivront trois ans en Afrique au sein d’une association financée par des ONG pour récupérer les animaux orphelins, les soigner avant de les relâcher une fois qu’ils sont capables de survivre. Suivra la Kenya wildlife service au sein de laquelle il travaillera au cœur des grands parcs pour lutter contre le braconnage et continuer à sauver les animaux orphelins. La guerre au Rwanda rendra la zone dangereuse. Il est alors en Tanzanie.

600 animaux à l’Etang-Salé

Direction l’Italie et la parc Natura viva, près de Vérone, où il prend en charge la section des primates. Il est d’ailleurs spécialisé dans le travail avec les lémuriens pour lesquels il est « capacitaire » pour plusieurs espèces. Une autorisation administrative à détenir, élever ou présenter au public des animaux sauvages. Il en détient tout un catalogue, des rapaces aux reptiles en passant par les tigres !
Après quelques années, retour en France où il intègre le zoo de Beauval avec la casquette de dresseur pour la création d’un spectacle alliant rapaces et otaries, son coup de cœur animalier « pour leur malice et leur intelligence ». « Elles sont d’ailleurs utilisées aux Etats-Unis pour porter secours à des naufragés en mer à l’aide de bouées, on peut créer une vraie complicité », assure-t-il. Il participera ensuite à la création d’un nouveau parc animalier près de Limoges, puis d’un spectacle à Nantes... Il travaillera également avec des orques lors d’un stage à Marineland, avec des koalas et autres kangourous lors d’un voyage en Australie... Depuis cinq ans, c’est à La Réunion qu’il fait désormais découvrir au grand public l’univers des rapaces avec son association (démonstrations, effarouchement, spectacles, initiations...) tout en travaillant au rêve de sa vie, la création de son parc animalier – baptisé Bioparc et pour lequel il a obtenu le feu vert de l’Etat – à l’Etang-Salé où pas moins de 600 animaux doivent être présentés au public (oiseaux, reptiles, flamands roses...).
« Déjà tout petit, je dessinais les plans de mon futur zoo », se souvient il. Assimilés à des « prisons » par certains et toujours à l’origine de vifs débats, les zoos ont bien changé pour leur défenseur : « Depuis 2000, des directives européennes s’appliquent pour le bien être des animaux comme la création de plaines africaines où ils se retrouvent comme ils le seraient dans la nature. Et qu’on arrête de dire qu’on affame les animaux, on ne peut pas affamer une otarie de 300 kilos, une fois dans l’eau c’est contre vous qu’elle va se retourne. »
A ses yeux, les parcs permettent de montrer « ce qu’il se passe ailleurs, je suis toujours émerveillé quand des marmailles découvrent pour la première fois notre hibou grand-duc. Beaucoup de personnes n’ont pas la chance de voyager. Les parcs ont un rôle de présentation, de sensibilisation, mais aussi de protection par la reproduction d’espèces en danger d’extinction ou le financement de plans de recherche ou de sauvegarde dans leur milieu d’origine à l’image des orang-outans. » Les zoos n’auraient d’ailleurs jamais été aussi populaires avec plus de 20 millions de visiteurs par an en France, 600 millions à l’échelle de la planète selon l’organisation mondiale des zoos qui identifie environ 1 300 installations. Bernard Gougache veut en rajouter une à La Réunion... Ce week-end, il présentera huit de ses rapaces au salon Zanimos.

Source : http://www.clicanoo.re
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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Philippe » Jeudi 11 Septembre 2014 16:58

Lacouture ne veut pas du zoo Bioparc sur sa commune

Premier concerné en tant que maire, Jean-Claude Lacouture n'avait jusque-là pas réagi à cette nouvelle avancée dans ce dossier.

Interrogé le 22 août, le maire reste ferme sur ses intentions de ne pas autoriser l'implantation de ce zoo sur le territoire communal. Son avis n'a pas varié depuis la délibération de son conseil municipal le 9 décembre 2013. Sur les 25 votants, rappelons que 18 élus avaient émis un vote "contre" le projet. "Je ne suis pas du genre à manger mon chapeau !", réplique Jean-Claude Lacouture.

En avril dernier, le préfet semblait venir s'opposer à la position municipale. Mais "les deux procédures ne sont pas liées. L'arrêté préfectoral concerne le code de l'Environnement et l'avis du conseil municipal a trait au code de l'Urbanisme. L'arrêté préfectoral n'a pas autorité sur la décision de la mairie", annonce Jean-Claude Lacouture.

Encore plus sûr de lui, le maire et conseiller général invite le porteur de projet à faire un pas s'il s'estime en droit de le faire. "Il faut savoir que M. Gougache , suite à l'arrêté préfectoral, était en mesure d'afficher cette décision sur site. Il ne l'a pas fait. Je sais pourquoi. Il y a trois associations qui l'attendent : l'Association citoyenne de Saint-Pierre, l'ACPGES et l'Association pour la sauvegarde de l'Etang-Salé !", en vient même à s'en féliciter Jean-Claude Lacouture.

Déterminé à interdire l'implantation d'un zoo sur sa commune, du moins selon la configuration présentée par son initiateur, le maire rappelle que "la décision du conseil municipal est souveraine", et que le porteur de projet "a tout loisir d'attaquer la décision du conseil municipal, s'il estime qu'il y a eu abus de pouvoir". En marge de ces explications juridiques, le maire sait par ailleurs "qu'entre le gérant de Croc Parc et M. Gougache, c'est la guerre !". Le tout sur fond d'un "avis réservé" puis revisité et favorable de l'ONF concernant l'implantation du zoo sur la parcelle AN52, celle de l'ancien parc justement.

Mis au courant de cette posture de l'équipe municipale, le porteur de projet confirme que les réserves émises par l'ONF ont été levées par la suite. Il en apporte la preuve, d'un document signé du directeur de l'office en charge de la forêt domaniale d'Etang Salé qui, rappelons-le, demeure la propriété du Département. ONF et Département qui étaient complètement opposés à l'idée de privatiser un espace largement adopté par les pique-niqueurs.

Recours versus recours


"Malgré ce nouveau courrier que l'on a transmis au maire, il a maintenu son refus sans aucune autre raison", poursuit Bernard Gougache. Ce dernier revient sur le fait que "pendant des mois, des années, il (le maire) a toujours été favorable au projet. J'ai tous les documents signés du maire (dont l'un à voir plus bas). J'ai même travaillé avec le service urbanisme de l'Etang-Salé. Voilà pourquoi lorsque j'ai reçu ce refus, je suis tombé des nues. Ensuite, c'est simple, il ne voulait plus me recevoir. J'ai envoyé des courriers pour en connaître la raison mais rien. J'ai aussi sollicité le Département, la préfecture, pour savoir pourquoi le maire refusait l'implantation du Bioparc", retrace Bernard Gougache.

L'actuel directeur animalier du zoo du Chaudron réitère sa bonne foi sur ce dossier. "Je ne suis pas bête, si au début du projet le maire m'avait signifié qu'il refuserait de signer, je serais parti ailleurs... J'ai quand même fait toutes les études d'impact, de sol, pour 48.000 euros !" Bernard Gougache confirme par ailleurs qu'il a bel et bien demandé à son avocat de déposer un recours au tribunal administratif, faute de pouvoir obtenir des réponses de la mairie.

Un dernier protagoniste doit être inclus dans ce feuilleton au long court. Le Croc Parc, dont le projet d'extension est relayé par certains observateurs, verrait d'un très mauvais oeil la venue du Bioparc. "Notre projet est vraiment complémentaire du Croc Parc", considère Bernard Gougache. "Le Croc Parc a sa Fête des enfants pendant les vacances, nous pourrions accueillir ces enfants pour des actions pédagogiques", expose-t-il.

Les gérants du Croc sont moins impatients d'être voisins. "Nous ne ferons aucun commentaire", signale la co-gérante du parc à crocodiles. Nous saurons simplement que de leur côté aussi, un recours devant les tribunaux a été constitué contre le projet Bioparc. Sans pouvoir reproduire ses propos, nous pouvons confirmer que l'ambiance est glaciale envers le porteur de projet de Bioparc.

Malheureusement, malgré les huit jours d'attente accordés à l'ONF pour nous expliquer le changement de position en l'espace de quelques mois, notre demande sera restée infructueuse. Lequel ONF avait émis quatre réserves en novembre 2013 avant de les considérer comme "levées" en avril 2013.

Source : http://www.zinfos974.com/Lacouture-ne-v ... 75806.html
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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Philippe » Jeudi 16 Novembre 2017 6:36

Non, la Seor ne donnera aucun papangue à Bioparc

Ce jeudi 2 novembre 2017, la société Bioparc a été sommée de s'expliquer sur différents points de son projet de parc zoologique à l'Étang-Salé. Dans les tuyaux depuis 2013, il prévoit d'accueillir plus de 600 animaux sur une parcelle de la forêt départementale de l'Étang-Salé. Plusieurs associations avaient pointé du doigt de potentielles nuisances environnementales. Lors de l'audience au tribunal administratif, le porteur de projet via son avocate a notamment indiqué que la Seor (Société d'études ornithologiques de La Réunion) " allait donner " des papangues au parc. La société a formellement démenti.

Non, la Seor ne donnera pas des papangues au prochain parc zoologique en forêt d'Étang-Salé. Oui, c'est ce qu'avait bien affirmé le porteur de projet par le biais de son avocate. Annoncé en 2013, le concept prévoit l'accueil de plus de 600 animaux sur une parcelle située au coeur de la forêt départementale.

Mais le projet ne plaît pas à tous. Certaines associations, telles que celle des citoyens de Saint-Pierre qui estime qu'il s'agit d'une " vision rétrograde de l'animal ". D'autres collectifs, comme celui de la sauvegarde de l'Étang-Salé les Bains pointent également du doigt des risques de nuisances sur les trafic ou les eaux souterraines.

La société Bioparc avait donc été contrainte d'expliciter plusieurs points de son projet, notamment par rapport à son impact environnemental. L'audience s'est tenue ce jeudi 2 novembre 2017 au tribunal administratif de Saint-Denis. Au cours de cette audience, un propos a particulièrement attiré l'attention de l'association des citoyens de Saint-Pierre. Les défenseurs du projet auraient indiqué que la Seor (Société d'études ornithologiques de La Réunion " allait donner des papangues" à Bioparc.

" Il est hors de question que la Seor s'associe à un tel projet "

Suite à cette affirmation, la Seor a transmis un démenti au tribunal administratif. " Lors de l'audience du tribunal administratif du 2 novembre 2017 jugeant un recours de 3 associations de St Pierre et d'Etang Salé contre le projet "Bioparc", M.Gougache par l'intermédiaire de son avocate a affirmé que la Société d'Etude Ornithologique de La Réunion - SEOR - allait lui "donner" des papangues pour qu'il les intègre dans son projet de parc animalier. Ces affirmations sont totalement mensongères ", avance le communiqué.
Signé par son président, Christian Léger, il se poursuit ainsi : " Il est hors de question qu'une association comme la Seor dont les objectifs concernent la protection et la conservation des oiseaux de La Réunion s'associe à un tel projet. "
Pour rappel, la société recueille des oiseau endémiques ou indigènes au coeur de son centre de soins. Ils sont ensuite relâchés dans leur milieu naturel. La Seor précise néanmoins que " seuls les individus d'espèce en statut critique d'extinction qui seraient inaptes à un retour à la vie sauvage" pourraient être "transmis à des centres habilités ". Ce qui ne serait par ailleurs pas le cas de Bioparc.

Le tribunal devrait rendre sa décision dans un mois. Un autre recours a également été déposé contre le permis de construire finalement accordé au parc. Mais en attendant, pour reprendre le proverbe, papang i manz ankor tek-tek.

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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Philippe » Jeudi 14 Décembre 2017 21:37

Bioparc : feu vert pour le parc animalier

Autorisation d’exploitation confirmée pour le parc animalier qui doit voir le jour dans la forêt d’Etang-Salé. Le tribunal administratif s’est prononcé ce jeudi 14 décembre 2017.

Un grand parc zoologique de 4,5 hectares doit s’installer dans la forêt d’Etang-Salé. Bioparc, c’est son nom, doit accueillir pas moins de 680 animaux sauvages, parmi lesquels 350 oiseaux, 60 mammifères et 270 reptiles. Les visiteurs pourront ainsi les découvrir via un parcours pédestre de 2 km. Des rapaces en plein vol seront également présentés.

Annoncé depuis 2013, le projet n’est pas du goût de tous et tarde à se concrétiser. Trois associations locales de protection de la nature ou de l’environnement et une société ont formé des recours contre l’arrêté préfectoral autorisant l’exploitation de cette structure.

Des recours rejetés ce jeudi 14 décembre par le tribunal administratif. Là, où les associations dénonçaient des lacunes dans la réalisation de l’étude d’impact, notamment vis-à-vis des effets du projet en matière de trafic routier, des risques de pollution des points d’eau situés à proximité ou encore du risque d’évasion des animaux comme les rapaces prédateurs, le tribunal administratif a estimé que les mesures prises étaient suffisantes.
Source : Réunion 1ʳᵉ.
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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Philippe » Vendredi 15 Décembre 2017 6:35

Feu vert du tribunal au projet Bioparc

L'ÉTANG-SALÉ. Par deux jugements rendus hier [jeudi 14 décembre 2017], le tribunal administratif valide l'autorisation d'exploitation du projet de Bioparc de l'Étang-Salé, contestée par plusieurs associations et son concurrent. Il retient que l'étude d'impact, comme les mesures de protection de l'environnement, sont suffisantes.

Le 2 novembre dernier, trois associations locales de protection de l'environnement ainsi que la structure Croq Parc contestaient devant le tribunal administratif l'autorisation d'exploitation accordée le 8 avril 2014 par le préfet aux porteurs du projet de Bioparc. Un parc animalier de 4,5 ha, permettant la présentation au public, sur un parcours pédestre de 2 km au cœur de la forêt d'Étang-Salé, de 680 animaux sauvages dont 350 oiseaux, 60 mammifères et 270 reptiles, et prévoyant notamment la présentation de rapaces en vols.

Les requérants dénonçaient notamment les insuffisances de l'étude d'impact accompagnant le projet, ainsi que les atteintes susceptibles d'être portées à la faune et la flore locales. Or, dans deux jugements rendus hier, le tribunal a rejeté ces requêtes, estimant au contraire que " l'étude était suffisante, notamment pour apprécier les effets du projet en termes de trafic routier, analyser les impacts cumulés avec les projets connus, apprécier les risques de pollution des points d'eau situés à proximité et l'impact de la consommation d'eau quotidienne de l'installation sur les capacités des réseaux de distribution d'eau, analyser la richesse de la faune et de la flore du site, ou encore apprécier le risque d'évasion des animaux et notamment des rapaces prédateurs ".

Sur les conditions d'exploitation du parc, là encore, le tribunal considère que " les mesures prises sont suffisantes pour assurer la protection des intérêts auxquels elle était susceptible de porter atteinte, notamment la protection de la faune et de la flore locales, le risque d'évasion des animaux et en particulier des rapaces, ou encore la conservation des ressources hydrauliques, mais aussi le risque incendie et celui lié l'augmentation du trafic routier et en particulier le stationnement des véhicules ".

Après un premier conflit remporté contre la mairie d'Étang-Salé qui lui refusait le permis d'aménager, les feux sont donc désormais au vert pour ce projet lancé en 2013 et dont l'objectif affiché est " de sensibiliser le public aux enjeux environnementaux et à la protection des espèces ".

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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Vinch » Jeudi 21 Décembre 2017 20:54

La Réunion étant française, je pense que M. Gougache devra probablement réfléchir à une autre appellation de son parc car le nom de Bioparc a été déposé par Pierre Gay auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) il y a une vingtaine d’années. Alors, même si la Réunion c’est très très loin de la métropole, la loi sur la propriété industrielle s’y applique également, M. Gougache n’a théoriquement pas le droit d'utiliser le mot Bioparc sans s’exposer à un procès.
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