La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Philippe » Samedi 21 Avril 2018 8:45

Les papangues font causer

Après la SEOR, au tour des associations citoyennes de Saint-Pierre et de l’ACPEGES de s’opposer à la dérogation accordée à l’AREF de détenir des papangues en captivité dans un but de «sensibilisation» auprès du public scolaire

Dans un communiqué, elles évoquent un « scandale de plus à La Réunion où la privatisation du milieu naturel révolte (...) Non à la dérogation sur une espèce protégée par un arrêté ministériel pour la donner à une entreprise privée ! La préservation de la biodiversité à La Réunion ne passe pas par "donner" des papangues à un simple dresseur qui veut nous imposer une tradition de fauconnerie qui n'est pas réunionnaise, tout en voulant créer un zoo avec privatisation d'une zone de forêt à l’Etang-Salé ».

Un projet que les deux associations ont attaqué en justice. Après avoir été déboutée en 1er instance au tribunal administratif, elles ont fait appel et attaqué le permis de construire.
« La demande de ce fauconnier de disposer de papangues pour les «présenter dans des écoles» est dans la logique de sa stratégie en faveur de son projet de zoo. Quoi de mieux d’avoir accès aux écoles publiques et à un potentiel de futurs clients de son projet à but lucratif ? non aux papangues de foire », clament les associations.
Le fauconnier répond à ses détracteurs en rappelant que sa demande porte sur des oiseaux blessés inaptes au relâché : « Mon but est de leur offrir une seconde vie en captivité et de nous aider à sensibiliser nos scolaires sur l’intérêt de protéger notre nature. »

Il chiffre à 200 le nombre d’écoles visité en 6 ans. Et de répondre à la SEOR : « Si elle m’accuse de faire des animations à but lucratif, comment appelle-t-on celles qu’elle facture également aux écoles alors qu’elle est subventionnée pour toutes ses charges ? » La consultation en ligne du public sur le projet se termine aujourd’hui sur le site de la préfecture.
Source : www.clicanoo.re (édition du 18 avril 2018).
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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Philippe » Lundi 23 Avril 2018 5:31

Et la réponse de l'intéressé...
Papangues en captivité : le fauconnier Bernard Gougache défend bec et ongles son projet

Le public a jusqu'à samedi 28 avril 2018 pour donner son avis sur un projet d'arrêté autorisant le fauconnier Bernard Gougache à détenir deux papangues blessés qui seront ensuite présentés au public scolaire dans un but de "sensibilisation". Pour la Séor, c'est un grand non. De son côté, Bernard Gougache défend bec et ongles son projet.

Si le débat fait rage depuis plusieurs mois au sein du milieu naturaliste de l'île, le public est désormais invité à donner son avis. En jeu : l'autorisation donnée à Bernard Gougache, fauconnier et président de l'AREF (Agence Réunionnaise d' Effarouchement et de Fauconnerie) de détenir en captivité deux papangues, un mâle et une femelle. Le projet d'arrêté précise que les rapaces devront avoir été soignésÌ's au centre de soin et jugés " inaptes à un relâché dans la nature " par un vétérinaire et donc voués à être euthanasiés.

Après une première phase d'adaptation de six mois, ils pourront ensuite être présentés à un public scolaire pour des opérations de "sensibilisation" dans la limite de 30 écoles par an. Aucune reproduction n'est autorisée. Le projet est en ligne sur le site de la préfecture et le public invité à donner son avis jusqu'à samedi dans le cadre d'une consultation électronique.
On connaît déjà celui de la SEOR (Société d'étude ornithologiques de La Réunion). Après n'avoir appris que lundi qu'une consultation avait été lancée (depuis le 6 juin), l'association a immédiatement envoyé un message à ses adhérents. Pour son président, Christian Léger, la place du papangue, blessé ou non, n'est pas en captivité : " Il suffit de lever la tête pour en voir et nous organisons déjà des sorties pour le faire découvrir aux enfants dans son milieu naturel. "
Il n'y a selon lui aucun élément de " force majeure " qui justifie cette dérogation : " L'intérêt est ici personnel et commercial, non de conservation. " Il met en avant un danger à exposer des enfants à des " oiseaux sauvages ", mais également concernant la lutte contre le braconnage. " Exhiber des animaux sauvages en captivité, a fortiori une espèce endémique protégée et en danger d'extinction, serait un message totalement contre-productif ", juge l'association.

Directeur animalier du zoo de Saint-Denis (jusqu'à ce qu'il ferme) et d'autres parcs à travers le monde, le fauconnier - depuis 33 ans - affiche son expérience et défend son projet : " Mon travail et celui de la SEOR sont complémentaires. Depuis six ans j'interviens dans près de 40 écoles par an pour des séances de sensibilisation et quand j'interroge les enfants sur le papangue je m'aperçois que beaucoup ne le connaissent pas. Pour comprendre, il faut voir et ressentir, donner envie aux enfants."
Il affirme que le projet est totalement indépendant de son projet de Bioparc à l'Etang-Salé qui accueillera 300 oiseaux exotiques. Les papangues n'y seront pas exposés.

Sur les critiques entendues sur l'impossibilité des papangues de vivre en captivité : " Quand ils sont soignés, ils restent parfois plusieurs mois en volière. Ils ne chassent que pour se nourrir. Pourquoi les euthanasier s'ils peuvent vivre en captivité. '" Et si le projet n'est pas lié à un but de protection, il indique au passage " que tous les vautours fauves en métropole ou faucons crécerelle à Maurice réintroduits sont issus de la reproduction en captivité. " Il a reçu le feu vert du ministère de l'environnement, du Département et du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN).

Restera encore à récupérer des papangues. Pour rappel, c'est la SEOR qui gère le centre de soins de La Réunion. Et selon ce dernier, le cas de figure d'un rapace euthanasié faute de pouvoir être relâché ne s'est jamais présenté : " Sur environ 14 papangues récupérés chaque année, la moitié meurt dans les 24h, un autre quart n'arrive pas être sauvé et un quart est soigné et relâché ", résume sa responsable. Premier bilan à la fin de la consultation !
Source (avec entretien vidéo) : www.clicanoo.re/Societe/Article/2018/04 ... defend-bec
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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Vinch » Lundi 23 Avril 2018 7:25

En effet, aucun intérêt à détenir et montrer des papangues en captivité, si c’est vraiment pour oeuvrer en faveur de la conservation et si ces rapaces restent encore facilement observables dans leur milieu.
Le meilleur message à transmettre restent les sorties scolaiires organisées dans la nature. On fera alors de la vraie sensibilisation, en observant les moeurs des rapaces sauvages, en découvrant leur biotope à préserver, etc...
pourquoi toujours vouloir détenir en captivité à tout prix ? C’est l’impression sue M. Gougache me donne...
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Re: La Réunion : un projet de parc animalier très contesté

Messagepar Philippe » Lundi 02 Juillet 2018 10:41

Bioparc à l’Etang-Salé : les travaux dans la forêt pointés du doigt

La construction du Bioparc à l’Etang-Salé a commencé. Certaines voix s’élèvent contre les travaux en cours. L’instigateur du projet s’explique.

Pour permettre de sortir de terre le Bioparc à l’Etang-Salé, des chemins sont frayés dans la forêt et certains arbres sont abattus.

Un randonneur déplore : " Il faut bien réfléchir. Il faut pas détruire la nature. " Maloyab fait partie des personnes qui veulent se mobiliser contre les travaux. Il souhaite "sauver" la forêt de l’Etang-Salé. Une pétition a été créée et rassemble plus de 600 signatures.

D’autres Réunionnais interrogés ne s’opposent pas à la construction. " N’a tellement de pieds de bois. Li pé coup’ 2, 3. "

Un troisième ajoute : " Si n’a les autorisations et que tout est fait en concertation. De toute façon, quand zot va faire zot parc, zot va sûrement replanter ! "

Les explications du Bioparc

Bernard Gougache est l’instigateur du projet et il assure ne pas avoir coupé d’arbres. " Ceux qui ont été coupés, ce n’était pas nous. C’était l’ONF. Ils délimitent un pare-feu. On a profité de ce débroussaillage pour délimiter le terrain et commencer les travaux. "

L’Office national des forêts affirme avoir été contacté pour des travaux de broyages pour créer des clôtures et que les arbres coupés sont soit morts, soit sur le tracé des délimitations. Il s’agit d’espèces exotiques qui se disséminent.

Le projet en détail

Le Bioparc sera un nouveau parc animalier situé sur le site d’un ancien zoo de l’Etang-Salé. Il devrait ouvrir ses portes d’ici mi-2019.

Ce nouveau parc animalier situé sur le site d’un ancien zoo devrait accueillir des animaux en tout genre à découvrir sur un parcours pédagogique. Des tortues, des rapaces ou encore des animaux de la ferme devraient être observables.

Après de multiples recours judiciaires, les travaux vont commencer. L’instigateur du projet a obtenu une dérogation afin de pouvoir présenter en captivité des rapaces.

Les travaux devraient s’achever dans quatre mois et l’ouverture de ce nouveau parc animalier est attendue avant la fin du premier semestre 2019.
Source : www.linfo.re
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