"Le Dernier loup" : quand Jean-Jacques Annaud renoue avec le succès... en Chine
Après l'échec de "Sa Majesté Minor" et "Or Noir", Jean-Jacques Annaud signe "Le Dernier loup", une super-production franco-chinoise où l'on retrouve son goût des grands espaces et des animaux sauvages. Impressionnant, à défaut d'émouvoir vraiment.
Déjà vu par sept millions de spectateurs en Chine, Le Dernier loup débarque sur nos écrans. Il aura fallu plus de sept ans à Jean-Jacques Annaud pour venir à bout de ce projet tourné en 3D, en mongol et en mandarin, avec des capitaux franco-chinois. Décryptage de cette fable spectaculaire et sauvage.
Adaptation d'un best-seller en Chine
Le treizième film du réalisateur français est tiré du livre Le Totem du Loup de Jiang Rong. Publié en 2004, le best-seller s’est vendu à plus de 20 millions d’exemplaires, devenant la plus grosse vente chinoise depuis Le Petit livre rouge de Mao. Le roman, et le film, suivent le parcours d’un jeune Chinois envoyé dans la steppe mongole pour éduquer les tribus nomades. Lesquelles lui apprendront à vivre en équilibre avec la nature et les loups, espèce dont le héros étudiera de près le comportement en élevant un louveteau.
Dans la lignée de L'Ours
Après L’Ours, applaudi par plus de 9 millions de spectateurs, et lauréat du César du meilleur réalisateur en 1989, et Deux frères en 2004, Jean-Jacques Annaud renoue avec ses marottes environnementales. Au cœur de son film : la relation homme-animal et le respect de l’équilibre naturel. L’occasion pour lui de nous émerveiller en filmant grands espaces et animaux sauvages sans occulter la réalité parfois cruelle de cet environnement.
Dressés pour le film
Outre les 200 chevaux et 1000 moutons du film, une quinzaine de loups, "castés" au zoo chinois de Harbin, ont spécialement été élevés et dressés pendant trois ans avant le début du tournage. Celui-ci achevé, Andrew Simpson, dresseur de canidés en chef, a eu l’autorisation exceptionnelle de ramener les animaux à Calgary, où il leur a construit une résidence.
Défi technique
Les loups étant impossibles à diriger, Jean-Jacques Annaud a tourné avec des drones et souvent à cinq caméras, en effaçant les dresseurs et les barrières de protection entre chevaux et loups en post-production. S'ils ont eu recours aux effets spéciaux pour les plans les plus risqués, le mot d’ordre était de privilégier le réel.
Ainsi, pour l’impressionnante scène de blizzard où les loups attaquent les chevaux et leurs cavaliers, 5 plans seulement sur 198 ont été ajoutés en studio. Résultat : si le versant humain du film convainc moins, les séquences épiques et sauvages sont époustouflantes.
Source : Metronews.