Le Parc Zoologique de Fort-Mardyck répond aux attaques d’Antony Blanchard, président de l’association Cause Animale Nord.
Depuis le mois de juin dernier, l’association Cause Animale Nord s’est mobilisée pour réclamer la « libération » des deux ours bruns, Kiwi et Dominique, hébergés au parc zoologique de Fort-Mardyck (59).
Face à la controverse et la recrudescence de manifestations et de commentaires agressifs, la Communauté Urbaine de Dunkerque entend aujourd’hui clarifier la situation et rétablir la vérité.
Bien-être des ours Kiwi et Dominique
Kiwi, l’une des doublures du film « L’Ours » réalisé par Jean-Jacques Annaud en 1988, et Dominique ,son compagnon depuis 1998, sont tous deux nés en captivité. Ils coulent des jours paisibles au parc zoologique de Fort-Mardyck depuis dix ans où ils vivent dans un espace de 550 m2. Bien que d’une surface réduite - le zoo occupe une superficie d’environ 2 hectares - celui-ci est plus confortable que l’enclos qu’ils occupaient dans leur parc précédent et comporte les aménagements nécessaires à leur bien-être.
Au parc zoologique de Fort-Mardyck, une grande importance est attachée à la lutte contre l’ennui et ses manifestations de stress comme les mouvements répétitifs. C’est pourquoi mettre en place des enrichissements quotidiens pour l’ensemble des animaux du parc et tout particulièrement pour les ours, fait partie du travail des soigneurs animaliers. En milieu naturel, les journées d’un ours adulte sont partagées entre les temps de repos et les périodes consacrées à l’alimentation.
Dans un zoo, les ours n’ont pas à chercher leur nourriture, le temps ainsi gagné doit donc être occupé par des activités ludiques. Pour les stimuler, il existe plusieurs sortes d’enrichissements utilisées à Fort-Mardyck, sous la forme de jeux (bouées, cônes de chantier, etc.) et d’apports olfactifs et gustatifs (glaçons aux poissons et aux fruits, épices et huiles essentielles réparties dans leur parc, miel et autres friandises dissimulés dans des cachettes). De plus, afin d’éviter les allers et venues répétitifs par anticipation à l’heure du goûter, les horaires de distribution sont changés quotidiennement. Enfin, plusieurs études comportementales ont été menées sur les animaux du parc et notamment sur ses ours, permettant ainsi d’affiner au mieux les enrichissements et les soins qui leur sont apportés.
Cependant, il arrive tout de même que Kiwi et Dominique tournent devant les portes de leurs loges : le parc ayant l’obligation légale de les rentrer pour la nuit, leur repas principal est disposé le soir à l’intérieur afin de les y attirer, suscitant ainsi leur impatience une fois l’heure venue.
Récemment, Cause Animale Nord a proposé que Kiwi et Dominique partent en Roumanie dans un centre de recueil de faune. L’idée, qui peut sembler séduisante au premier abord, pose un réel problème vétérinaire. En effet, faire subir de nombreux tests sanitaires, imposer un transport long et une anesthésie risquée à ces deux ours d’un âge avancé ne sont pas des options compatibles avec leur bien-être. De plus, ce centre accueille, entre autres animaux répartis sur 69 hectares, près de 80 ours bruns. Or, ces ours ne sont pas des animaux qui vivent en communauté. Obliger Kiwi et Dominique à s’intégrer à un groupe important d’individus et à s’adapter à un nouvel environnement serait pour eux une source de stress supplémentaire parfaitement injustifiée, d’autant plus qu’ils se sont acclimatés à leur mode de vie actuel.
Vocation et missions du Parc Zoologique de Fort-Mardyck
En 1999, une directive européenne, aboutissant en France à l’arrêté du 25 mars 2004, donnait obligation aux parcs zoologiques de participer à la conservation des espèces animales ainsi que d’assurer une mission d’information du public sur la biodiversité.
En 2002, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) reconnaissait d’ailleurs officiellement le rôle des zoos dans la recherche ex et in situ.
Le parc zoologique de Fort-Mardyck, très engagé dans la conservation de la faune sauvage, soutient la reproduction d’espèces animales menacées (une trentaine de naissances par an), participe à des programmes d’élevage européens, et finance différents projets portés par des associations oeuvrant pour la sauvegarde dans la nature d’espèces protégées.
L’établissement projette de renforcer les programmes de conservation des espèces européennes avec la communauté zoologique. Il explore aussi la possibilité de mettre en place des projets de recherche sur le bien-être animal en lien avec des équipes universitaires.
Le parc et la communauté urbaine de Dunkerque ont également fait le choix d’une politique tarifaire en adéquation avec leur vocation de service public. L’objectif est d’offrir aux visiteurs la possibilité de s’informer et de se sensibiliser à la vie sauvage pour un coût modique. Ainsi, l’entrée est à 4€ pour un adulte, 2€ pour un enfant, 10€ pour la carte Pass famille journalière et 30€ pour la carte Pass famille annuelle.
Enfin, l’établissement est soumis pour son exploitation à un arrêté préfectoral du Préfet du Nord après avis favorables de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Il est également membre de l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA), gage de sa qualité.
Crédit photo : © Parc zoologique de Fort-Mardyck.