Après un hiver rude, marqué par un plan de licenciement et un changement de propriétaire, le zoo de Pont-Scorff fait peau neuve. Les premiers investissements promis sont en cours. L'ambition va au-delà d'un simple toilettage de printemps. L'évolution de la collection marque une transformation en profondeur d'un parc qui veut approcher les 200.000 visiteurs cette saison.
Le bébé éléphant n'a pas survécu
Ce devait être l'une des attractions de la nouvelle saison. Le bébé éléphant, né prématurément, n'a pas survécu. « C'est une immense tristesse pour l'équipe », admet Laurence Colas, la directrice, qui signale qu'aucun signe avant-coureur n'avait été détecté. L'autopsie, pratiquée de manière systématique, n'a pas permis d'établir précisément les causes du décès. Homaline, la « maman », a mis bas à 20 mois, deux mois avant le terme. L'éléphanteau de 44 kg, au lieu des 80 kg requis pour un mâle, n'était pas viable. L'éléphante, qui n'a pas de séquelles apparentes, partage l'enclos avec deux mâles, Gandhi et Ambowle.
Un focus sur les scolaires
Le parc veut devenir une référence, un statut que le zoo, fragilisé ces dernières années pour un manque d'investissements, avait de la peine à revendiquer. « Le zoo doit tout mettre en oeuvre pour devenir un plateau technique, un support adapté à tous les acteurs : les familles, les étudiants, les scientifiques », considère la directrice qui veut mettre les bouchées doubles en direction des scolaires avec, par exemple, la mise en place d'ateliers pédagogiques. « L'apprentissage des enfants est une priorité. » La stratégie est fixée, continue Laurence Colas : « On doit être au rendez-vous de nos quatre missions fondamentales : la préservation des espèces, la pédagogie, le divertissement et la recherche scientifique. »
Carnet rose et arrivée de nouveaux animaux
Pour ce faire, le zoo compte s'appuyer sur une gestion raisonnée de la collection (près de 500 animaux sur place) en s'inscrivant dans le plan d'élevage européen. « L'équipe est mobilisée pour apporter de la nouveauté. » Car si le parc peut se flatter de compter parmi ses pensionnaires Cochise, un ours à la longévité exceptionnelle (31 ans), l'animal est à l'image d'une collection vieillissante. Côté carnet rose, deux jaguarondis (cousin du puma) sont nés en septembre. Ils seront mis en dépôt dans un zoo du Danemark. Une femelle Tamara Pinché, en provenance d'Angleterre, a rejoint l'enclos d'un mâle. Trois otaries de Californie (un mâle et une femelle) sont attendues en avril. « Le spectacle sera assuré pour les vacances de Pâques. . Tout comme celui des perroquets dont les gradins ont été refaits. Deux loutres d'Asie (des mâles), actuellement au parc de Branféré, vont rejoindre leur enclos dans trois semaines. Un ocelot (un félin d'Amérique du Sud), en provenance d'Asson, partage l'espace voisin d'un mâle.
« L'objectif est d'assurer, à terme, la reproduction de l'espèce », indique Laurence Colas qui engage aussi un nouveau programme dans le cadre de l'association française des parcs zoologiques. « Pont-Scorff participe à un plan de réintroduction dans la nature. On va l'expérimenter avec le couple de cigognes, particulièrement fécond. »
100.000 € d'investissements
« Les premiers investissements promis par Sauveur Ferrara (le nouveau propriétaire) ont été réalisés », affirme la directrice qui liste toute une série d'aménagements : réalisation de l'entrée du parc, la refonte complète de l'enclos des babouins (600 m² avec îlot paysager), la rénovation des terrasses de la restauration, les transformations de certains accès aux enclos, la remise à niveau du bassin des otaries et de toutes les cascades du parc... « On travaille aussi à l'obtention du label jardin remarquable. »
« Une équipe remobilisée »
Le plan social a secoué les équipes. Pour preuve, une cellule psychologique est toujours mise à la disposition des personnels. Sept salariés sur 36 ont été licenciés. « C'était nécessaire pour repartir de l'avant et sauver le zoo. L'équipe est remobilisée, de nouvelles organisations se mettent en place », considère Laurence Colas qui mise sur un gain de 50.000 visiteurs à la fin de la saison.
Retour des « Journées soigneurs »
L'association des amis du zoo reconduit le dispositif des « journées soigneurs » (du 1e r avril au 30 septembre). Adultes (+ de 12 ans), 100 € avec repas du midi (8 h 30 à 17 h) ; enfants (6 à 12 ans), 60 € (8 h 45 à 12 h 30).
Source : Le Télégramme.La nouvelle entrée du parc.
Pour info,l'Aprecial (l'association pour la réintroduction de la cigogne en Alsace) a été dissoute en 2016, le nombre d'individus évoluant dans la nature étant considéré comme suffisant...