[Article] Les animaux aussi prennent de la drogue

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[Article] Les animaux aussi prennent de la drogue

Messagepar furylion » Vendredi 08 Juin 2018 14:05

De nouvelles idées d'enrichissement en zoo :lol: ?
Par Johanne-Eva Desvages le 12.08.2016 à 14h00, mis à jour le 07.06.2018 à 12h10

Des mammifères marins aux animaux sauvages ou domestiques, certaines espèces présentent des penchants toxicomanes...
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FÉLINS. De tous les animaux consommant de la drogue, le chat est l'exemple le plus connu. Accros à l'herbe, les félins d'appartement sont particulièrement sensibles à la cataire, une plante connue pour avoir un effet euphorisant sur eux. Aussi appelée menthe-aux-chats ou herbe-à-chats, elle libère une molécule chimique qui active le déclenchement de phéromones sexuelles. En quelques minutes seulement, les chats vont se mettre à renifler, se rouler à terre, lécher ou se frotter contre des objets, faire des étirements, des sauts ou somnoler. Certains peuvent aussi se mettre à baver. Les chercheurs suggèrent également que les chats auraient des hallucinations. Des comportements de chasse soudains sans aucune proie à chasser ont en effet déjà été observés.

Les félins d'appartements ne sont pas les seuls à consommer des drogues. Alors que la cataire procure le même effet aux tigres, léopards et lynx, les jaguars préfèrent machouiller les feuilles d'une plante utilisée pour l'ayahuasca, un breuvage à base de lianes, aussi appelée yagé. Celles-ci, plus fortes que la cataire, contiennent de la diméthyltryptamine, une substance psychotrope qui provoque notamment de fortes hallucinations et une multiplication des sens.
Les vaches et moutons en quête de sensations fortes

Dans les montagnes rocheuses canadiennes, les moutons à cornes dévient souvent de leur trajectoire pour atteindre des coins où poussent les lichens hallucinogènes. Ils empruntent ainsi des corniches escarpées et des sentiers étroits, ce qui les met en danger de mort. Un article paru en 1991 dans Journal of Range Management évoquait déjà des moutons consommant de la drogue, et plus particulièrement des variétés américaines d'astragale et d'oxytropis. Les animaux consommant régulièrement ces plantes "se sont progressivement intoxiqués", indiquaient les auteurs de l'étude en 1991 : "les moutons présentaient souvent des convulsions involontaires soudaines lorsqu'ils tentaient de prendre une bouchée de fourrage. La tête tremblait et rentrait sous la poitrine dans un mouvement de pompage, et les paupières papillonnaient pendant quelques secondes avant que l'animal ne soit en mesure de se nourrir". Beaucoup sont morts de cette intoxication.

Les animaux, tels que le mouton ou la vache, consommant des variétés américaines de l'astragale (appelées locoweed), s'exposent à de graves problèmes neurologiques et physiques. Les femelles peuvent aussi transmettre les toxines à leurs petits via le lait. Aux Etats-Unis, plusieurs fermiers ont également rapporté l'intérêt de leurs vaches pour cette plante. Les premiers cas recensés d'intoxication chez les vaches remonteraient à 1873 en Californie. Le locoweed agirait sur elles comme un tranquillisant. Elles peuvent rester immobiles de longues heures après l'avoir mangé et ne réagissent plus aux perturbations alentours. S'il est difficile pour l'animal de s'arrêter de brouter après y avoir goûté, il s'agirait davantage d'une attitude sociale répandue que d'une addiction, d'après les auteurs d'une étude datant de 1994. Cette conclusion n'en demeure pas moins contestée.
Champignons hallucinogènes pour les caribous

Beaucoup de cervidés consomment des champignons hallucinogènes, parmi lesquelles les caribous et les élans. A la recherche de nourriture, ces animaux vont déterrer des amanites tue-mouches congelés sous la neige hivernale. Après les avoir mangées, ils présentent souvent un comportement similaire à l'ivresse. Des caribous ont notamment été observés se mettant à courir sans but et sans raison, secouant la tête et faisant du bruit. Les animaux ayant consommé des champignons hallucinogènes se détachent également de leur troupeau. Déboussolés, ils deviennent des cibles faciles pour leurs prédateurs.
L'urine des caribous ayant mangé des amanites contient des agents psychoactifs. Les animaux buvant cette urine vont alors être sous l'effet de la drogue comme s'ils avaient consommé des champignons hallucinogènes. Après avoir traversé le système digestif du cerf, les agents psychoactifs des champignons sont même encore plus puissants, et la plupart des produits chimiques qui causent des effets secondaires indésirables ont été filtrés. Ainsi, cela donne lieu à des affrontements entre les caribous pour s'imposer comme celui qui boira cette fameuse urine. Mais les animaux ne sont pas les seuls à la consommer. Certaines populations de Sibérie et Scandinavie la boivent également pour en recevoir les effets, rapporte Animal Cognition.
L'opium des wallabies

En Océanie, alors que la procureure générale de Tasmanie, Lara Giddings, faisait état en 2009 d'une audition parlementaire sur la culture légale de pavot somnifère (espèce végétale produisant l'opium), elle a révélé le penchant des wallabies pour ces fleurs. Les animaux, habitués à brouter l'herbe, s'introduisent régulièrement dans les champs et mangent les pavots somnifères, mettant en péril les cultures. Sous l'emprise de l'opium, ils sont complètement "perchés et tournent en rond. Puis ils tombent", indique la procureure. Ce problème a déjà été observé avec d'autres animaux : "il y a eu beaucoup d'histoires sur les moutons qui ont mangé certaines fleurs après la récolte et qui se sont tous mis à faire des cercles", a déclaré Rick Rockliff, porte-parole des producteurs de pavot de Tasmanie. Ces petites escapades au milieu des fleurs à opium peuvent néanmoins causer beaucoup de dégâts. Un problème pour l'Australie qui fournit la moitié de la production légale mondiale, destinée à fabriquer la morphine et autres analgésiques.
Du poisson-globe pour les dauphins ?

Mâchouiller un poisson pour entrer en transe, c'est une technique peu commune adoptée par les dauphins. En 2014, nous avions déjà relayé cette vidéo montrant ces mammifères se saisissant d'un poisson-globe et se le passer de bouche en bouche en le pressant avec leurs dents. Une technique visant à faire secréter au poisson une neurotoxine les mettant dans un état de bien-être. C'est cette même neurotoxine (de type tétrodotoxine) qui constitue un poison mortel pour l'homme si la chair du poisson fugu consommée est mal cuisinée.

Mais si le zoologiste Robert Pilley maintient que les animaux, après avoir inhalé la substance, "ont commencé à agir de manière particulière" et notamment "à traîner à la surface en y pointant leur nez comme s'ils étaient fascinés par leur propre reflet", cet avis est pourtant contesté par d'autres biologistes."Je ne trouve rien de particulier dans le comportement de ces dauphins. Selon moi, c'est une surinterprétation de ce qui ne peut être qu'un simple jeu avec le poisson", avait notamment déclaré à Sciences et Avenir Alexander Gannier, président du Groupe de Recherche sur les Cétacés.

Source : https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-d-elevage/comme-les-humains-les-animaux-aussi-peuvent-prendre-de-la-drogue_103239
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Re: [Article] Les animaux aussi prennent de la drogue

Messagepar snockot » Samedi 09 Juin 2018 0:20

Merci pour cet article !

En France on a aussi notre lot : des chevreuils en état d'ivresse sont régulièrement observés. Ils consommeraient les fruits de bourdaine dans ce but...

Ça semble amusant au premier abord, mais cela change leur comportement : ils sont moins craintifs et s'approchent plus facilement des maisons et des routes, ce qui cause des accidents.
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