Parc de Branféré. Mme hippopotame attend un heureux événement
La femelle du couple d’hippopotames nains du parc animalier de Branféré, à Le Guerno dans le Morbihan, « est gestante », comme disent les spécialistes. Si tout se passe bien, le bébé devrait naître en septembre. Un événement recensé au niveau européen, suivi de près, échographies à l’appui.
Les histoires sentimentales des parcs animaliers sont rarement des coups de foudre. Elles sont initiées par l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA), « l’agence matrimoniale des animaux, qui, en accordant la possibilité au parc d’avoir un couple d’une espèce, permet ou pas la reproduction », explique Anthony Dabadie, directeur animalier adjoint de Branféré. « Une gestion de la collection européenne, nécessaire pour avoir une espèce saine et génétiquement durable. Pour l’association, le grand livre généalogique des hippopotames pygmées, espèce en danger, est tenu par une vétérinaire du zoo de Bâle. C’est elle qui forme les couples. »
Quand Hola rencontra Sakassou
Contrairement à son cousin l’hippopotame commun, le pygmée n’est pas grégaire mais vit seul dans la forêt sur son territoire. Pour l’accueillir, les parcs doivent disposer d’un enclos pour chaque individu. À Branféré, ils sont deux depuis 2008. « Au départ, nous avions deux femelles. L’une d’elles est partie au cours de l’hiver 2012 et nous avons obtenu la possibilité de recevoir un mâle, dans la perspective de reproductions. Sakassou est arrivé en 2014 », explique le directeur animalier adjoint. « Au départ, il était trop jeune pour qu’on envisage des contacts avec Hola : elle l’aurait malmené. »
Le temps que le mâle grandisse, le parc a fait construire une maison adaptée à la reproduction, permettant aux deux hippopotames d’avoir chacun un espace qui peut s’ouvrir quand la femelle est en chaleur et que des contacts sont alors envisageables.
L’échographe faisant foi
Les tentatives d’accouplement se font environ tous les 40 jours. « Les contacts durent entre 3 heures et 24 heures, tant que la femelle ne rejette pas son compagnon », explique Anthony Dabadie.
À la fin de l’hiver, Hola est restée 60 jours sans chaleurs, ce qui laissait présager que la jeune femelle de 12 ans, attendait un heureux événement. « Mais un matin, nous avons découvert du sang partout dans son enclos. Nous avons pensé qu’elle avait fait une fausse couche, ce qui n’aurait pas été surprenant pour une primipare. Quelque temps plus tard, nous avons retenté un contact avec Sakassou, mais elle l’a rejeté. C’est à ce moment-là que la vétérinaire a reçu un échographe portatif, c’était l’occasion de le tester. À notre grande surprise, nous avons découvert qu’elle était toujours gestante. »
La gestation qui dure de 6 à 8 mois, a démarré en mars, ce qui laisse entrevoir une probable mise bas en septembre. « Nous restons très prudents car c’est un premier petit pour Hola et le taux de mortalité est de 30 % dans le mois qui suit la naissance », souligne le directeur animalier adjoint.
En 2017, 400 hippopotames nains vivaient en captivité dans le monde. Il y a eu 40 naissances. En milieu naturel, il ne serait que 3 000 en Afrique. Anthony Dabadie souligne que les parcs jouent un rôle important dans la conservation de ces espèces, dans la sensibilisation du grand public et dans les projets de réimplantation des animaux.
Au parc animalier de Branféré, Hola, la femellle hippopotame pygmée attend un petit. En 2017, dans le monde, seulement 40 naissances de cette espèce en danger, ont vu le jour dans un parc.
Source (avec court reportage vidéo) :
http://www.letelegramme.fr/morbihan/le- ... 037844.phpLe nombre de 400 individus provient de quelle base de données ? Species360 sûrement...