Depuis mi-octobre, j’ai été totalement inactif sur le forum pour une très bonne raison que vous connaissez peut-être : j’étais en voyage pendant 4 mois à travers l’Amérique du sud.
Durant ce long périple, j’ai eu l’occasion d’admirer de nombreuses espèces animales passionnantes dans leur milieu naturel et de traverser des écosystèmes variés.
Pour me faire pardonner de mon absence, je vous propose donc la lecture de ce post en guise de compte-rendu. Je vous prie de bien vouloir excuser mon manque de courage pour la recherche des noms latins, je n'ai pas le sérieux de notre ami Therabu, ni la qualité d'images, mais voici de quoi remonter un peu le temps et suivre mon aventure !
ARGENTINE
L’Argentine fut le premier pays de mon voyage et j’y suis resté un peu plus d’un mois.
Le pays est immense et je n’en ai visité qu’une petite partie, essentiellement au nord.
Les premiers jours à Buenos Aires sont déjà l’occasion de croiser une avifaune urbaine bien différente de la nôtre :
perruche souris
tourterelle oreillarde
grèbe de Rolland
tyran quiquivi
PATAGONIE
La Patagonie est un gigantesque territoire couvrant un bon tiers de l’Argentine sur sa pointe sud, et incluant également le Chili. Je n’y ai exploré qu’une très modeste partie, mais riche en faune : il s’agit de la région de la Péninsule de Valdès, hautement connu des passionnés de Nature car c’est là et nulle part ailleurs dans le monde que les orques se jettent en des échouages volontaires sur les plages pour y croquer les bébés otaries. Je n’étais pas à la bonne saison pour assister à ce spectacle qui a lieu entre février et avril, mais j’ai tout de même pris plein les yeux ici.
J’ai atterri et loué une voiture dans la ville de Trelew, qui fait sa fierté de la richesse des fossiles dans ses alentours. On y a retrouvé le plus grand dinosaure connu à date, représenté par une maquette taille réelle à l’entrée de la ville.
C’est parti pour les pistes patagoniennes !
La première étape fut la réserve de Punta Tombo, au sud de Trelew. Ici, vit la plus grande colonie connue de manchots de Magellan. La réserve permet de visiter leur territoire à pied, sur un chemin ou sur des passerelles. Les manchots sont partout à perte de vue, sur ces infinies collines pelées donnant sur l’océan. Le spectacle est magnifique, surtout que des guanacos se joignent au tableau, ainsi que quelques goélands et rapaces désireux de profiter des œufs de manchot. C’était en effet la période d’incubation et l’on peut facilement observer les adultes stoïques sur leur couvée.
Entrée de la réserve de Punta Tombo et petit musée des sciences
Ambiance de la réserve de Punta Tombo
Je suis ensuite entré sur la Péninsule Valdès à proprement parler, elle-même une réserve naturelle à accès payant. On découvre l’essence de la Patagonie argentine : des interminables lignes droites au milieu de rien, juste des buissons bas sur des kilomètres, et régulièrement des troupeaux de guanacos. Voir ces animaux dans leur milieu naturel est un spectacle incomparable à leur présentation classique en parc zoologique.
Passé le port de Puerto Piramidès, la route devient une mauvaise piste qui forme une boucle sur la péninsule en débouchant sur les principaux points d’intérêt du littoral. Outre les immanquables guanacos, on croise souvent des tinamous huppés et parfois quelques nandous, plus timides. Les maras sont malheureusement restés invisibles, mais les tatous s’en donnent à cœur joie autour des parkings et sont très faciles à voir.
Nandou de Darwin en bord de route
Tinamou huppé
Vanneau tréro
Tatou, un tatou pichi ou un grand tatou velu ? Les deux espèces sont présentes et j’ai du mal à faire la distinction.
Valdès, c’est aussi et surtout une faune marine exceptionnelle : plusieurs arrêts permettent d’admirer les colonies d’éléphants de mer et d’otaries à crinière, ainsi que quelques manchots de Magellan, goélands, cormorans et pétrels. Les énormes mâles éléphants de mer sont particulièrement impressionnants et querelleurs, chacun protégeant ses lascives femelles. Cette animation m’a rappelé avec émotion que Gerald Durrell avait admiré et décrit le même spectacle de la nature dans son livre « La terre qui murmure ».
Tout ce que j’ai pu observer ce jour-là était d’accès libre une fois réglée l’entrée à la péninsule, mais il existe également des haciendas (fermes privées dédiées essentiellement à l’élevage du mouton) qui proposent des visites relativement chères sur leur accès réservé à l’océan où l’on voit d’autres colonies.
Puerto Piramidès, seul village de la péninsule, est saisonnièrement entièrement dédié à l’observation des baleines franches du Sud qui viennent, avec une population en augmentation, passer les mois de juin à décembre dans le Golfo Nuevo. Je venais en grande partie pour ça dans cette région du monde, et je n’ai pas été déçu. Parti pour une sortie bateau avec la compagnie Whales Argentina, nous avons pu admirer plusieurs magnifiques individus nageant et sautant la tête hors de l’eau. A noter que cette espèce ne se déplace jamais en bandes, on ne voit que des duos mère-enfant. Les jeunes sont souvent plus curieux et s’approchent des bateaux (dont le moteur est coupé en présence des cétacés) avant de rejoindre leur mère.
Avant de rejoindre la berge, le bateau passe faire un petit coucou à la colonie d’otaries à crinière vivant sur les rochers de Punto Lobo. En espagnol, l’otarie se dit à la fois « leon marino » et « lobo marino » selon les régions.
Cette sortie de « whale-watching » suffisait à mon bonheur, mais on m’avait indiqué l’existence d’une autre crique, plus au sud à l’entrée de la péninsule, d’où les baleines pouvaient être vues depuis la plage. C’était sur ma route et j’y ai donc fait un arrêt. Au départ en effet on les voyait au loin, on distinguait et entendait surtout leur souffle. Mais la patience a payé : incroyable, à marée haute, grâce à la pente raide de la plage, les baleines s’approchent paisiblement à quelques mètres de nous. C’est là qu’on se rend vraiment compte de leur gigantisme. Les baleineaux sortent régulièrement leur tête et en croisant leur regard, je suis devenu persuadé qu’ils ont une curiosité réciproque et qu’ils viennent ici pour observer ces drôles d’animaux vivant sur la terre ferme.
IGUAZU, MISIONES, BRESIL ET PARAGUAY
Quelques jours après cette aventure patagonienne, me voici dans une toute autre ambiance, la chaleur étouffante et moite de la forêt tropicale, au nord-est du pays dans la province de Misiones pour y découvrir le site naturel le plus connu du pays, les chutes d’Iguazu.
Frontières entre le Brésil et l’Argentine, les cascades sont protégées des deux côtés par des parcs nationaux. Techniquement, on peut croiser dans la région des tapirs, fourmiliers ou jaguars mais il faut soit être chanceux soit se consacrer activement à leur recherche à l’aide d’un guide spécialisé, ce qui n’a pas été mon cas. Iguazu est tout de même un endroit où l’observation de la faune est intéressante. Les coatis se baladent partout en quête de nourriture, de gros téjus se baladent sur les pelouses, les geais à tête bleue font l’animation, les papillons sont magnifiques et autour des cascades tournent des nuées d’urubus à tête noire, ajoutant encore plus à l’ambiance Jurrassic Park. La balade côté Brésil est beaucoup plus courte que les circuits argentins, mais elle m’a offert une magnifique observation de toucan toco.
Après deux jours à Iguazu, j’ai entamé mon trajet vers l’ouest en m’arrêtant au village de San Ignacio permettant d’accéder au Paraguay et d’y visiter sur la journée d’impressionnantes ruines jésuites. Niveau faune, je retiens les jolis pics dans les jardins de San Ignacio et surtout les adorables chouettes des terriers dont les petites têtes dépassent des pelouses des ruines jésuites.
Pics (je n’ai pas l’espèce précise)
Chouette des terriers