Rapport hebdomadaire de mon stage 2008/2009 au Sharjah Desert Park
28 décembre 2008 au 3 janvier 2009 - Semaine 7

En cette période de fêtes de fin d'année, mes parents et mon jeune frère m'ont rejoint pour quelques jours. Dimanche 28 décembre, nous avons un rendez-vous au Al Ain Zoo. J'ai déjà eu l'occasion de découvrir cet espace zoologique il y a une quinzaine de jours (voir Semaine 4), mais je souhaite aussi rencontrer quelqu'un de l'équipe pour en apprendre davantage sur les projets actuels et pouvoir observer quelques unes des espèces maintenues dans la zone non ouverte au public. Dr Azhar Abbas, le curateur général, m'a proposé de revenir ce jour. Nous arrivons donc à Al Ain en fin de matinée et nous nous dirigeons vers le zoo. Dr Abbas nous accueille très chaleureusement et nous discutons rapidement de l'actuel Al Ain Zoo et du futur projet de l'Al Ain Wildlife Park & Resort. De très nombreux groupes d'herbivores sont maintenus dans une zone non ouverte au public. Depuis quelques semaines, la majorité des animaux sont peu à peu regroupés dans une partie des enclos et les travaux pour le nouveau projet devraient débuter sous peu dans la zone libérée. La première tranche du projet devrait ouvrir ses portes en 2010 et sera suivie par plusieurs autres inaugurations au fil des années. A terme, l'actuel Al Ain Zoo devrait être abandonné, ce qui m'étonne un peu du fait de sa rénovation récente. Dr Abbas nous emmène dans la zone fermée au public et nous découvrons les immenses troupeaux d'ongulés. Un troupeau de gazelles saoudiennes (Gazella saudiya), espèce considérée comme éteinte dans la nature, plusieurs groupes d'oryx à oreilles frangées (Oryx beisa callotis) et les deux dernières gazelles de Bennett (Gazella bennettii) attirent particulièrement mon attention. Après avoir remercié Dr Abbas, nous allons nous balader dans l'Al Ain Zoo et y prenons notre déjeuner. En milieu d'après-midi, nous tentons de rejoindre le centre-ville pour visiter la fameuse oasis d'Al Ain, mais nous ne trouvons pas son entrée. Etant donné l'heure déjà avancée, nous décidons de rentrer à Dubai. Sur la route de retour, nous nous arrêtons dans le désert à côté de la Dubai Desert Conservation Reserve, pour observer les dunes. Nous nous reposons une heure à notre hôtel avant de nous rendre au Burj Al Arab. Nous avons, en effet, une réservation pour un apéritif au Skyview Bar. Le Burj Al Arab, inauguré fin 1999, est le seul hôtel au monde classé sept étoiles. Mesurant 321 mètres de haut, c'est aussi le plus haut édifice utilisé exclusivement comme hôtel. Situé sur une île artificelle à 280 mètres de la plage, et en forme d'une voile géante, il est souvent considéré comme l'icône de Dubai. De plus, le hall d'accueil est bordé de deux vastes aquariums. Un troisième bac circulaire se trouve dans le restaurant Al Mahara. Une fois notre voiture confiée au voiturier, nous découvrons l'intérieur du Burj Al Arab. Celui-ci est assez impressionnant par son envergure et sa décoration très particulière. Le hall est entouré de plusieurs restaurants et boutiques diverses. Nous empruntons un des ascenseurs qui nous mène au 27ème étage, à plus de 200 mètres, où se trouve le Skyview Bar. La montée dans l'ascenseur vitrée est particulièrement rapide et vertigineuse. Nous prenons place au bar, où la vue sur Dubai de nuit est, elle-aussi, impressionnante. Le cocktail le plus cher du monde est vendu ici à plus 5000 €, mais nous restons modestes et nous contentons d'une boisson d'entrée de gamme. En quittant le Burj Al Arab, je réussis encore à récupérer un des guides de leur aquarium, normalement uniquement distribué aux clients du restaurant Al Mahara.

Nous avons décidé de consacrer la journée du lundi 29 décembre à la découverte d'Atlantis The Palm, vaste complexe hôtelier inauguré en novembre 2008 et situé sur la première des îles artificielles en forme de palmier de Dubai. Cet hôtel contient également un aquarium, nommé The Lost Chambers, qui a beaucoup fait parler de lui ces derniers mois, surtout après l'arrivée d'un jeune requin baleine (Rhincodon typus) en septembre 2008. De plus, un parc aquatique, nommé Aquaventure, et plusieurs bassins pour dauphins, regroupés à Dolphin Bay, complètent les installations. L'hôtel n'est pas visitable, mais les structures touristiques le sont facilement, malgré un prix d'entrée élevé. A l'arrivée à Atlantis, je me renseigne pour rencontrer un responsable de Dolphin Bay ou de l'aquarium The Lost Chambers. Je croise rapidement le responsable de Dolphin Bay avec qui je discute quelques minutes, mais celui-ci n'a pas le temps aujourd'hui de me faire visiter les coulisses et me propose de fixer un rendez-vous dans les semaines à venir. Nous profitons ensuite du parc aquatique Aquaventure, qui dispose de plusieurs structures, telles que des rapides, des toboggans divers, une plage privée... Un bassin à requins se trouve au centre du parc et est, lui-même, traversé par deux conduits vitrés sous-marins empruntés par les baigneurs. L'effet est assez réussi ! Dans un complexe similaire, nommé aussi Atlantis et situé aux Bahamas, un requin a d'ailleurs réussi, il y a quelques semaines à peine, à sauter du bassin dans un de ces tubes et s'est retrouvé dans les piscines réservées au public. Il n'a malheureusement pas survécu à son bain en eau douce et chlorée ! Dolphin Bay est accessible à partir d'Aquaventure. Il s'agit de trois bassins, de tailles relativement réduites, où vivent déjà 28 dauphins, dont deux individus nés sur place. Ici, aucun spectacle n'est proposé, mais les visiteurs ont la possibilité de réserver un programme d'une heure en compagnie des dauphins. Malgré un coût élevé de près de 170 €, cette activité semble rencontrer un certain succès, puisque le jour de ma visite, plus de 150 personnes ont participé à ce programme ! Tout au long de l'après-midi, nous profitons avec mon frère des jeux d'eau et des divers toboggans. En fin d'après-midi, nous décidons d'aller visiter The Lost Chambers, situé dans l'hôtel. La thématique d'Atlantis The Palm a été basée sur le mythe de l'Atlantide. L'aquarium The Lost Chambers développe plus particulièrement encore ce thème, avec des reconstitutions de chambres abandonnées, des objets accrochés aux murs, une ambiance sombre... Malheureusement, aucun panneau n'accompagne la visite et la pédagogie est complètement oubliée ! Les bassins sont relativement peu nombreux et toujours aménagés selon cette thématique étrange. Je suis surpris de découvrir de nombreux poissons de très grande taille, comme des mérous géants (Epinephelus lanceolatus) et des silures glanes (Silurus glanis). Le bassin principal, également visible gratuitement à partir de l'hôtel, me semble bien surpleuplé. C'est là aussi qu'est présenté le fameux requin baleine, espèce que je vois pour la première fois aujourd'hui ! Comme le reste de l'hôtel n'est pas visitable, nous décidons de rejoindre la terre ferme et de tenter de prendre un repas au Buddha Bar, même si nous n'avons pas pris la précaution de réserver. Le Buddha Bar de Dubai a été inauguré fin 2005 et se trouve dans l'hôtel Grosvenor House Dubai, situé non loin de la Palm Jumeirah, cette fameuse île artificielle. Nous avons la chance d'être encore accepté au Buddha Bar et le repas est délicieux !

Les Émirats Arabes Unis sont constitués de sept émirats mitoyens et nous décidons de nous rendre ce mardi 30 décembre dans la capitale Abu Dhabi. Arrivés sur place, nous prenons des renseignements dans un petit office du tourisme, dont les agents sont particulièrement efficaces et accueillants. Nous arrivons malheureusement trop tard pour visiter la Sheikh Zayed Grand Mosque, qui est uniquement ouverte le matin, mais nous en effectuons tout de même le tour extérieur. Il s'agit de la troisième plus grande mosquée au monde, tout juste terminée en 2007. Sa blancheur est étincelante sous le soleil de midi. Nous traversons tout Abu Dhabi jusqu'à la côté où nous allons prendre un petit repas au Marina Mall. Nous pénétrons ensuite au Emirates Palace Hotel, qui est installé sur un terrain de 85 hectares et est doté d'une plage de plus d'un kilomètre de long. Encore une fois, le hall intérieur est particulièrement clinquant ! Une des boutiques propose d'intéressantes antiquités de tous les coins du monde, dont plusieurs figurines animalières. Le Gold Champagne, un champagne mêlé d'or, est également vendu ici. Jusqu'où iront la folie et l'exubérance locales ?! L'Emirates Palace Hotel contient également une exposition à propos du développement de Saadiyat Island. Le projet inclut la création de diverses structures, dont un musée Guggenheim, un Louvre, un opéra, des installations sportives et un musée maritime, dont les plans semblent inclure la création d'un aquarium avec des dugongs, animaux très présents dans les eaux d'Abu Dhabi. Avant de quitter la ville, nous allons encore visiter le Khalifa Park, inauguré en 2007. Celui-ci contient une exposition à propos de l'histoire du développement d'Abu Dhabi, petit port de pêche devenu ville moderne grâce à l'exploitation du pétrole. Un aquarium est situé au milieu du bâtiment et permet d'expliquer l'extraction sous-marine de pétrole. Il est bien sûr également occupé par quelques poissons ! Le reste de Khalifa Park est, pour le moment, relativement vide, à part quelques fontaines, une aire de jeux pour enfants et une mosquée. Le projet initial incluait la création de diverses structures, dont un enclos pour gazelles et une mini-ferme pédagogique, mais la première année d'exploitation n'a pas été très fructueuse et l'argent semble manquer. De retour à Dubai, nous nous arrêtons au Ibn Battuta Mall. Ce centre commercial est basé sur les périples du grand voyageur islamique Ibn Battuta, qui parcourut divers pays au cours du quatorzième siècle. Six principaux pays qu'il traversa sont présentés dans la galerie marchande : l'Andalousie, la Turquie, l'Egypte, la Perse, l'Inde et la Chine. Le résultat est concluant, mais, encore une fois, c'est seulement ici à Dubai qu'une galerie marchande se transforme quasiment en musée ! Nous continuons ensuite jusqu'à Sharjah pour voir le Sharjah Central Souq, qui, bien qu'installé dans un superbe bâtiment historique, est plus terre à terre et propose diverses marchandises aux habitants de Sharjah. Après cette longue journée particulièrement dense, nous nous restaurons au bord de la crique de Sharjah, dans un restaurant local nommé Algahwa Al Shaabiya.

Mercredi 31 décembre 2008 est déjà la dernière journée du séjour de ma famille à Dubai. C'est également mon anniversaire. Après le petit déjeuner, nous nous rendons au Dragon Mart, centre commercial avec tous types de produits fabriqués en Chine. La diversité des marchandises est ici particulièrement développée et mon père y retrouve quelques uns des produits qu'il vend en Europe. Après le Dragon Mart, nous poursuivons vers le sud-ouest de Dubai et nous nous arrêtons à Dubailand. Il s'agit d'un gigantesque complexe de loisirs en cours de développement, qui, une fois terminé, couvrira une surface de 81 km². Il est prévu d'ouvrir la première phase dès 2010. Actuellement, une exposition, située dans les bureaux d'administration, propose de découvrir différentes maquettes des projets. De plus, un enclos pour deux tigres nés au Dubai Zoo borde ces mêmes bureaux. En effet, la relocalisation du Dubai Zoo ou même la création d'un nouvel espace zoologique était initialement prévue dans le projet global de Dubailand. A l'heure actuelle, cette face du projet a été un peu délaissée, mais il ne serait pas étonnant qu'elle ressurgisse au cours des années à venir. Les projets en cours de construction incluent la création d'Universal Studios, d'un parc d'attractions Six Flags, d'un Legoland, d'un immense golf nommé Tiger Woods, d'un parc avec dinosaures articulés et de bien d'autres structures. Si Jurassic Park doit être un jour bâti, ce sera ici à Dubai ! Pour continuer dans notre lancée de notre découverte de l'exubérance et des nombreux projets de Dubai, nous nous rendons au Dubai Mall. Nous jetons rapidement un oeil au Dubai Aquarium & Discovery Centre, que j'avais découvert au début de mon séjour il y a quelques semaines, et qui présente la plus grande face vitrée d'aquarium au monde avec une dimension de 32,88 mètres de long sur 8,3 mètres de haut et 75 centimètres d'épaisseur. Le bassin contient d'ailleurs dix millions de litres d'eau salée. La Burj Dubai, actuellement la plus haute tour au monde, se trouve également à côté du Dubai Mall et c'est impressionnant de découvrir tous les ouvriers qui s'affairent à sa base. Nous allons ensuite à Jumeirah pour prendre le déjeuner au Lime Tree Cafe. Le ciel se couvre un peu cet après-midi et il pleuvra probablement dans les prochains jours. Nous faisons encore des courses au Carrefour du Deira City Centre et passons au Sharjah Desert Park pour déposer quelques-unes de mes affaires. Nous prenons un verre au bar du Novotel pour la soirée du réveillon, mais le vol de mes parents partant le lendemain de bonne heure, nous ne nous attardons pas. Les festivités et feux d'artifice pour Nouvel An ont d'ailleurs été tous interdits en dernière minute par les dirigeants du pays, suite à l'actualité dans la Bande de Gaza et en respect aux nombreuses personnes décédées.

Jeudi 1er janvier 2009, premier jour de cette nouvelle année, j'accompagne mes parents à 6h à l'aéroport de Dubai. Le brouillard est particulièrement dense ce matin et je croise plusieurs véhicules accidentés sur la route qui me ramène à Sharjah. Je dépose notre véhicule de location à l'aéroport de Sharjah et rentre en taxi au BCEAW. Je suis au bureau pour 8h et essaie de me mettre au courant des activités des derniers jours. Je fignole aussi la lettre d'invitation pour la conférence de février.

J'ai deux journées de repos vendredi et samedi, pendant lesquelles je trie les nombreuses photographies de la semaine passée et regroupe mes diverses notes. J'en profite aussi pour me reposer après cette dense semaine de découverte de Dubai. Vendredi 2 janvier, j'apprends la mort du Sheikh Rashid bin Ahmed Al-Mualla, dirigeant d'Umm Al Quwain, un des sept émirats du pays. Trois journées de deuil national sont décrétées dans tout le pays. Je regarde aussi le documentaire des Lagrot "Sur les traces du léopard d'Arabie", qui est un formidable document sur la situation du léopard d'Arabie à la fin du vingtième siècle. La nuit tombe chaque jour un peu plus tard et cela se repère au quotidien.