Le premier écrit portant le nom de Branféré date de 1427. Après être passé entre les mains de plusieurs propriétaires, le domaine est acquis en 1884 par un certain Casimir Jourde. Selon la légende, il l'aurait gagné au poker. Paul Jourde, petit fils de Casimir, hérite d'une fortune considérable à la mort de son père en 1932 . Il va pouvoir enfin réaliser son rêve le plus cher : voyager. Dès la fin de l'année 1933, il s'embarque pour l'Inde où il est reçu par le Maharadjah de Kutch, relation de sa mère. Ce dernier lui fait les honneurs de son immense domaine et de ses réserves de chasse dans lesquelles les animaux, protégés, ont cessé de redouter la présence humaine. Paul peut ainsi approcher de très près des bêtes que l'on dit sauvages. Il est alors saisi d'un émerveillement qui déterminera le reste de son existence. Il décide de créer, lui aussi, à Branféré, un espace où les animaux, venus de partout, vivront en liberté, en harmonie avec la nature et l'homme : un véritable paradis terrestre.
De retour en France en 1935, il épouse Elena Castori, aristocrate italienne. Celle-ci est peintre. D'abord essentiellement portraitiste, elle découvre, au cours de ses voyages avec son époux, la magnificence de la flore et de la faune exotique qui deviendront peu à peu la base de son inspiration. Les voyages s'accumulent et le couple Jourde ne rentre en France qu'en 1948. Paul n'a pas oublié ses projets. Il a noué des relations avec de nombreux directeurs de parcs zoologiques aux quatre coins du globe et veut maintenant se consacrer à la création de son éden. Il prend conseil de nombreux spécialistes, en France et à l'étranger, et son expérience commence à intéresser les scientifiques qui trouvent à Branféré, outre un accueil chaleureux, une occasion d'observer des animaux rares en situation de quasi-liberté. François de La Grange, animateur de l'émission télévisée "Les animaux du monde", et Konrad Lorenz, célèbre éthologue, deviennent des habitués.
En juillet 1965, encouragés par les autorités, il décide d'ouvrir le parc au public. Le succès est immédiat. La notion d'écologie commence à émerger, on prend conscience de la nécessité du respect de la nature et de la protection des espèces animales ; le concept de Branféré s'insère tout naturellement dans cette mouvance. Paul Jourde se résoud à fermer le parc en 1972 suite à un conflit qui s'éternise avec le fisc. Et c'est là que la renommée de Branféré, qui dépasse largement le cadre de la Bretagne et même de la France, se fait sentir. Les courriers affluent de toutes parts, émanant non seulement des scientifiques qui craignent de perdre un terrain d'observation unique en France mais aussi de simples particuliers qui témoignent de l'émerveillement qu'ils ont ressenti au cours de leurs visites. Devant l'ampleur des réactions et la virulence des campagnes de presse, le Ministre des Finances de l'époque trouve une solution très favorable pour Branféré et le parc accueille à nouveau des visiteurs dès la saison suivante. A cette époque, le talent d'Hélène Jourde, comme peintre animalier, se confirme et sa notoriété s'impose peu à peu en Europe et sur le continent américain.
Jusqu'à la fin de leur vie, les époux Jourde sillonnent le monde dans le but d'enrichir toujours leur parc. Ayant renoncé à une descendance, Paul et Hélène ont consacré leur existence à la réalisation d'un rêve. C'est pour assurer la pérennité de leur œuvre qu'ils décident de léguer le domaine à la Fondation de France. Paul meurt subitement en 1986. Hélène s'éteint à son tour en 1988 mais tous deux survivent dans la réalisation et dans la philosophie de Branféré.
Aujourd'hui, les vastes prairies, petites îles et sous-bois du Parc de Branféré permettent à chacune des 150 espèces de cohabiter pacifiquement et de bénéficier d'un bien-être maximal. De nombreuses espèces sont en liberté dans le parc et tout est mis en œuvre pour leur bien-être.
Le premier enclos abrite des capybaras et des tapirs terrestres. Il est de grande taille et tout à fait naturel. Plusieurs bassins, dénivellations et grands arbres agrémentent celui-ci. La reproduction des tapirs est un succès ; en effet, environ deux petits naissent par an. A Branféré, les singes vivent sur des îles boisées spécialement aménagées pour leur permettre d'évoluer naturellement. Ce mode de présentation est intéressant pour ces espèces et mis en valeur au parc. Les espèces hébergées au parc sont les suivantes : gibbon à mains blanches, gibbon à favoris blancs du Nord, siamang, singe capucin, maki catta, maki vari roux, maki vari blanc et maki macaco. Un gibbon à favoris blancs du Nord (Hylobates concolor leucogenys) est né le 2 février 2002. Certains lémuriens vivent en semi-liberté dans le parc et le public peut les approcher de très près. Différentes espèces d'herbivores vivent dans de grands enclos : guanaco, zèbre de Grant, oryx algazelle, yack, nilgaut, lama, watussi, chameau et cerf sika du Japon. Les visiteurs ne manqueront pas, pour leur plus grand étonnement, de croiser au détour des allées des lémuriens, des wallabies de Bennett ou encore des lièvres de Patagonie. En effet, plus de 200 maras, une quarantaine de wallabies, des cerfs hydropotes et des lémuriens vivent en semi-liberté dans le parc. Ils se laissent approcher très facilement et les enfants sont ravis d'offrir un pop-corn à ces animaux.
Le spectacle de haut vol "Les oiseaux en liberté" est une nouveauté de l'année 2002. De nombreux oiseaux (faucons, chouettes, ibis, hérons, cigognes…) volent en liberté au-dessus des visiteurs. Le mode de vie, les habitudes alimentaires et les différentes techniques de chasse et de pêche des oiseaux leur sont exposés. D'autres espèces d'oiseaux vivent dans le parc : pélican roussâtre, flamant rose, flamant rouge des Antilles, flamant du Chili, émeu, cacatoès des Moluques, ara hyacinthe, ara bleu et jaune... Les petits pandas ou pandas roux sont également une nouveauté 2002. Ils proviennent du Zoo de Lisbonne (Portugal) où ils sont nés fin 2000. Un groupe de chiens de prairie vit au côté des pandas. "L'espace contact" permet au public d'approcher des animaux domestiques tels que chèvres, ânes ou alpagas. Les loups à crinière ont été installés dans une grande zone boisée. Différents affûts permettent au public de les observer sans les déranger.
Le Parc de Branféré est amené à présent à devenir un pôle majeur d'éducation à l'environnement. En associant leurs compétences et leur notoriété, la Fondation de France et la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme souhaitent faire du parc un site pionnier d'éveil au respect de la biodiversité. La clef de voûte du projet est l'École Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme qui ouvrira ses portes fin 2003 en lisière du Parc de Branféré. Construite selon les cibles HQE (Haute Qualité Environnementale), l'École aura pour vocation de sensibiliser les enfants au monde du vivant en les accueillant pour des séjours pédagogiques. La démarche est celle d'une pédagogie active de l'environnement, afin d'inciter le public à un comportement quotidien respectueux de la nature.