Brève historique 1865-2006
L'existence du Zoo de Karlsruhe, l'un des plus vieux espaces zoologiques allemands, débuta le 9 septembre 1865 lorsque l'Association des Aviculteurs du Pays de Bade loua, dans le but de créer un parc animalier, la partie sud de Sallenwäldchen (petite forêt de Sallen). La construction des premiers enclos et volières s'avéra difficile en raison du terrain marécageux et inhospitalier ; de plus, les moyens financiers de l'association étaient alors limités. Peu de temps après l'inauguration, la collection animale était constituée d'un couple d'ours bruns, de quelques chameaux et singes, de perroquets, de lapins, de blaireaux et de cygnes.
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Malgré la bonne volonté des membres, une nouvelle association, nommée Tiergartenverein, dut être formée et prit en charge le jeune parc animalier le 30 novembre 1868. Monsieur Lauter, maire de la Ville de Karlsruhe, s'engagea énormément et la municipalité apporta de nombreuses aides financières. 50 000 personnes visitèrent le parc en 1869 et la collection animale s'enrichit peu à peu grâce à des dons de la population et de la noblesse locale mais les problèmes financiers empiraient... Finalement, au milieu des années 1870, la Ville de Karlsruhe acquit l'ensemble des équipements et le cheptel animalier. En 1877, une seconde parcelle de la forêt voisine, Sallenwäldchen, commença à être exploitée ; une salle des fêtes fut construite, un complexe horticole bâti et un vaste lac, le Stadtgartensee, créé par excavation du terrain. Les deux parcelles étaient alors séparées par une route et il fut décidé de développer la partie zoologique dans la zone sud tandis que la zone nord deviendrait peu à peu un parc municipal, le Stadtgarten.
L'un des plus importants développements du parc eut lieu en 1893. C'est en effet cette année-là qu'une colline fut érigée dans la partie sud pour recouvrir un réservoir d'eau de 3200 m³, essentiel pour l'entretien du parc zoologique. Le mont fut nommé Lauterberg (colline de Lauter), en honneur au maire de la municipalité, décédé un an plus tôt. Les pentes furent plantées et des chemins de promenade tracés. Un second lac, le Schwanensee, fut également créé par excavation du terrain, cette fois dans la partie du Tiergarten.
Lors d'un second élargissement de la superficie du parc, en 1894, un bâtiment d'exposition botanique fut bâti et permit alors la présentation de plantes exotiques. La première roseraie fut plantée en 1899 grâce aux dons de trois habitantes de Karlsruhe. Avec 3600 roses de plus de 800 variétés, ce jardin fut d'une ampleur considérable. En parallèle à la progression de la collection botanique, le cheptel animalier augmenta régulièrement, en particulier grâce aux dons de personnes originaires de Karlsruhe et vivant à l'étranger. La construction de la gare ferroviaire de Karlsruhe, aujourd'hui située face à l'entrée principale du zoo, débuta en 1914 et permit encore d'agrandir l'espace consacré au parc municipal. La seconde roseraie fut plantée entre 1914 et 1917 par le directeur Ries. En 1918, c'est un jardin japonais qui vit le jour.
Au milieu des années 1930, la collection animale avait acquis une importance considérable et on pouvait observer, entre autres, des léopards, des tigres du Bengale, des ours de Syrie, des ours blancs, des ours à collier, des otaries, des phoques, des manchots, des chameaux, des zèbres, des pélicans, un crocodile et de multiples oiseaux. Il fut alors envisagé de déplacer l'ensemble vers un nouveau terrain, à la périphérie de la ville, mais la seconde guerre mondiale éclata et d'autres priorités occupèrent les esprits. Le parc zoologique et le parc municipal furent rudement endommagés durant cette période difficile. De nombreux animaux furent abattus pour des raisons de sécurité tandis que d'autres moururent de faim. A la fin du conflit, les anciennes pelouses et surfaces plantées étaient parsemées de cratères du fait de l'impact de bombes. Les quelques animaux survivants ne purent être conservés sur place et furent cédés à divers zoos voisins. Durant les mois suivants, le terrain du parc fut utilisé par les services municipaux pour cultiver des légumes destinés à nourrir la population. Mais, dès 1947, la volonté de reconstruire se fit sentir et, rapidement, six lions, quelques chevaux et ânes furent les nouveaux représentants de la gent animale. Un couple d'ours bruns, plusieurs groupes de singes, des flamants et d'autres oiseaux les suivirent de près. L'enthousiasme des élus successifs permit la construction de nouvelles installations, telles une fosse aux ours en 1953 et un bâtiment pour pachydermes en 1955. A la même époque, Dr Karl Birkmann, qui dirigeait jusqu'alors le Zoo de Nuremberg (Allemagne), prit la direction de celui de Karlsruhe.
L'événement le plus important pour l'évolution du zoo fut sûrement l'organisation du Bundesgartenschau (exposition horticole fédérale, www.bundesgartenschau.de) à Karlsruhe en 1967. Dès 1963, de nouveaux bâtiments et équipements furent construits dans l'optique de cette manifestation. Une dépendance du parc zoologique, Tierpark Oberwald, fut également créé dans la forêt voisine en 1965. Plusieurs grands groupes d'herbivores, jusqu'alors présentés au centre ville, y furent transférés et découvrirent de vastes enclos naturels. L'espace libéré dans le zoo permit encore le développement de nouvelles structures, l'année de l'exposition approchant. Le Zoologischer Garten et le Stadtgarten, jusqu'alors reliés par un tunnel et un petit pont, ne formèrent plus qu'une seule entité après le remplacement de la route les divisant par une longue passerelle. Les deux plans d'eau, le Stadtgartensee et le Schwanensee, furent reliés par un canal et des promenades en barque proposés aux visiteurs, qui furent plus de six millions à franchir l'entrée du parc en 1967, alors que la nouvelle installation pour ours et mammifères marins venait à peine d'être inaugurée et accueillait déjà un groupe constitué d'une dizaine d'ours polaires.
A peine un an après le Bundesgartenschau, en 1968, les primates héritèrent, eux aussi, d'une nouvelle installation. Les années 1970 furent relativement calmes mais on peut tout de même relever l'arrivée de quelques espèces intéressantes, en particulier des kangourous arboricoles. Dr Anton Kohm, vétérinaire du zoo depuis une vingtaine d'années, prit la succession de Dr Birkmann en 1979. La même année fut créée une association des amis du zoo, Zoofreunde Karlsruhe e.V.. Tout au long des années 1980, Dr Kohm engagea de nombreuses rénovations, modifications des installations existantes et construction de diverses petites structures. Il en fut ainsi du nouvel enclos des guépards, de l'ajout de deux îles au bâtiment des primates, de la rénovation partielle de l'installation des fauves puis de celle des pachydermes en 1989. Dr Gisela von Hegel, ancienne vétérinaire du Zoo de Munich (Allemagne), succéda à Dr Kohm en 1993 et les rénovations se poursuivirent : espace africain en 1994, enclos des chimpanzés en 1996, enclos extérieurs des fauves en 1998, celui des éléphants en 1999. La même année débuta enfin la construction de la nouvelle installation pour ours polaires, discutée et planifiée depuis près d'une dizaine d'années. Celle-ci fut finalement inaugurée en octobre 2000, après plusieurs événements que nous évoquerons plus loin. Pour la première fois dans l'histoire du parc, le zoo ferma ses portes pendant trois semaines en mars 2001, pour des raisons de prévention du fait de l'épizootie de fièvre aphteuse qui touchait alors l'Europe.
En octobre 2005, lors d'une réunion du conseil municipal, la volonté de développer le Zoo de Karlsruhe fut à nouveau soulignée. De nouvelles installations pour otaries et manchots devraient ainsi voir le jour prochainement tandis que la rénovation, voire la reconstruction, des bâtiments consacrés aux pachydermes et aux carnivores est envisagée, le choix de conserver ces espèces à Karlsruhe ayant été fait. Ces nouvelles constructions, qui feront du parc zoologique une entité encore plus importante, empièteront sûrement sur la superficie du parc municipal mais il a été décidé de garder intact le Gartenhalle, vaste hall voisin prochainement abandonné et dont la reconversion avait été longuement discutée.
Il est ainsi envisagé aujourd'hui de créer pour 2015, année anniversaire pour le zoo qui fêtera ses 150 ans et pour la ville créée en 1715, un zoo encore plus attractif et à la pointe de la modernité. Rien de concret n'a encore été mis sur table mais des plans devraient bientôt voir le jour et la volonté des élus est forte.
Descriptif 2006 - Nandous et gazelles à goitre
Le Stadtgarten et le Zoologischer Garten de Karlsruhe, aujourd'hui imbriqués, sont très populaires parmi la population locale et plus d'un million de visiteurs affluent chaque année à l'une des quatre entrées. Le visiteur peut débuter sa visite à partir de l'entrée principale, située face à la gare Hauptbahnhof. Il emprunte rapidement l'allée à droite et se retrouve face à une longe ligne droite bordée à gauche par deux enclos. Nombreux petits mammifères et herbivores étaient autrefois présentés ici dans des enclos et structures modestes. Au cours des années 1980, on pouvait entre autres y observer des petits pandas, des porcs-épics, des ratons laveurs, de rares ratons crabiers, des coatis, des émeus, des casoars, des kangourous... Toutes les structures qui les hébergeaient ont aujourd'hui été détruites et seules deux grandes entités ont été conservées. La première, de taille plutôt réduite, est le lieu de vie d'un groupe de nandous d'Amérique (Rhea americana).
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Les fameuses gazelles à goitre (Gazella subgutturosa subgutturosa), fierté du Zoo de Karlsruhe, formant ici le plus grand groupe européen, sont présentées dans le second enclos, de taille beaucoup plus importante. Cette espèce, uniquement présente dans une petite dizaine d'espaces zoologiques européens, est arrivée à Karlsruhe pour la première fois au courant des années 1950. La première naissance fut observée en 1960, alors une première en Allemagne. Plus de 600 petits ont suivi depuis, les années les plus fastes étant 1978 avec 38 naissances et 1992 avec 33 naissances. L'équipe dirigeante du zoo gère aujourd'hui à l'échelle européenne un programme d'élevage officieux pour cette espèce.
Les gazelles à goitre du Zoo de Karlsruhe étaient présentées dans les années 1960 en compagnie de nandous, de lamas et de quelques cobes à croissant. Le cheptel est aujourd'hui scindé en deux groupes. L'un, constitué uniquement de mâles, est présenté dans un vaste enclos naturel du Tierpark Oberwald, tandis que le second, composé d'une vingtaine de femelles accompagnées de leurs jeunes, se trouve au centre-ville. Chaque année, lors de la période de rut qui se déroule en hiver, quelques mâles rejoignent les femelles au zoo pour engendrer la future génération.
Descriptif 2006 - Espace africain avec oryx, zèbres, girafes, etc.
Après l'enclos des gazelles à goitre, le visiteur découvre face à lui l'espace africain du Zoo de Karlsruhe. Cette zone regroupait autrefois une série d'enclos pour herbivores d'origines diverses, situés face à l'installation des girafes, elle-même bâtie au tout début des années 1960. En 1993 et 1994, l'espace a été complètement revu et deux grands enclos ont été aménagés pour des herbivores africains, tandis que l'enclos extérieur des girafes était, lui aussi, rénové, et surtout entouré d'un discret cours d'eau, tenant lieu de nouvelle séparation entre les animaux et les visiteurs. Ces rénovations ont permis de mettre au jour un ensemble harmonieux.
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Le premier enclos, parsemé de quelques pierres et troncs d'arbres morts, est le lieu de vie d'un petit groupe de blesboks (Damaliscus pygargus phillipsi), de watussis (Bos taurus) et d'un groupe d'oryx algazelles (Oryx dammah). Entre 1995 et 1997, dix oryx nés à Karlsruhe ont d'ailleurs fait partie d'un programme de réintroduction au Maroc. Le second enclos, situé un peu en arrière, mais bien visible à partir d'un second point de vue à l'arrière du bâtiment des girafes, abrite des autruches d'Afrique du Sud (Struthio camelus australis), des zèbres de Grant (Equus quagga boehmi) et des élands du Cap (Taurotragus oryx).
En 1963, pour l'inauguration de la maison des girafes, d'ailleurs construite sur le modèle de celles de Rotterdam (Pays-Bas) et de Francfort (Allemagne), un couple de girafes fut importé d'Afrique de l'Est. Une jeune femelle née à Rotterdam les rejoignit peu de temps après. Ces animaux formèrent rapidement une petite famille à Karlsruhe et la première naissance fut enregistrée le 22 avril 1966.
Fin 2000, il fut envisagé de présenter en compagnie des girafes un couple de rares oréotragues et d'en débuter l'élevage. Ces animaux, très particuliers et seulement présentés dans une poignée de zoos européens, se reproduisent quasi exclusivement, et cela depuis de nombreuses années, au Zoo de Francfort (Allemagne). C'est d'ailleurs de cet élevage qu'arriva à Karlsruhe un mâle en décembre 2000. En juillet 2001, il fut rejoint par une jeune femelle, toujours de la même origine. Les deux animaux furent tout d'abord acclimatés dans un enclos situé un peu l'écart, sur la pente nord de Lauterberg. Malheureusement, le projet initial fut mis à mal par le décès prématuré de la femelle et le mâle fut alors rapidement renvoyé à Francfort le 24 janvier 2003.
Actuellement, le groupe de girafes réticulées (Giraffa camelopardalis reticulata), constitué de quatre individus, vit en compagnie de marabouts d'Afrique (Leptoptilos crumeniferus) et de pintades communes (Numida meleagris) dans leur petit enclos gazonné. Le bâtiment des girafes, visitable par le public, est composée de trois grands boxes longés par l'allée des visiteurs. Des gris du Gabon (Psittacus erithacus) sont présentés dans une volière intérieure reliée à une seconde, située à l'extérieur du bâtiment.
Depuis quelques années, le Zoo de Karlsruhe a reconstitué avec succès un groupe reproducteur de girafes réticulées. Alice, née en janvier 1988 à Copenhague (Danemark), est arrivée à Karlsruhe en 1993. Peu de temps après, elle s'accoupla avec le vieux mâle reproducteur de l'époque, nommé Florian Massingo. Malheureusement, leur rejeton, né en 1994, se brisa le bassin lors de la mise bas et dut être euthanasié. Quelques années plus tard, un nouveau mâle, Kasim, fut accueilli en dépôt du Tiergarten Schönbrunn de Vienne (Autriche). Son accouplement avec Alice fut également un échec puisque le petit qui naquit en 1998 fut mort-né. Entre-temps, et en vue du retour de Kasim en Autriche, le Zoo de Karlsruhe avait fait l'acquisition en 1997 de Max, jeune mâle né en avril 1996 au Zoo de Nuremberg (Allemagne).
Le 3 octobre 2001 vit le jour le premier petit viable d'Alice. Il s'agissait d'une petite femelle qui fut nommée Oranya. Elle fut transférée à Amsterdam (Pays-Bas) au cours du printemps 2003. La même année, un troisième élément fut ajouté au groupe de Karlsruhe, une femelle nommée Bara née en décembre 1999 au Zoo Dvůr Králové (République Tchèque). De plus, le quatrième petit d'Alice naquit le 1er août 2003. Il s'agissait cette fois d'un mâle qui fut nommé Ramu. L'union d'Alice et de Max engendra un autre rejeton le 30 avril 2005, une jeune femelle qui porte aujourd'hui le nom de Trudi. En juin 2006, Ramu quitta Karlsruhe pour le Zoo de Kiev (Ukraine). Le groupe présenté à Karlsruhe est donc constitué de trois individus adultes, Max, Alice et Bara, et de la jeune Trudi.
Descriptif 2006 - Manchots et phoques
En face de l'installation des girafes, de l'autre côté de l'allée, le visiteur découvre le bassin des manchots et des phoques. Actuellement, un couple de phoques veaux marins (Phoca vitulina) cohabite avec une colonie de manchots constituée d'une vingtaine de manchots de Humboldt (Spheniscus humboldti) et d'une dizaine de manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus). Ces deux dernières espèces se reproduisent régulièrement à Karlsruhe. Cela est d'autant plus intéressant que les manchots de Magellan sont très peu courants en captivité ; le Zoo de Karlsruhe gère d'ailleurs officieusement leur population européenne. Cette installation devrait être prochainement rénovée dans le cadre de l'anniversaire des 150 ans du parc.
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Historiquement, deux bassins avaient été construits pour le Bundesgartenschau de 1967. A cette époque, le visiteur pouvait y observer des otaries de Californie, des phoques veaux marins et quatre espèces de manchots, des manchots de Humboldt, des manchots de Magellan, des manchots du Cap et même quelques individus de manchots royaux. Quelques goélands argentés complétaient ce panorama marin. Au fil des ans, l'effectif animalier fut réduit tandis qu'un des deux bassins, celui des otaries, fut même détruit à la fin des années 1990 pour permettre l'agrandissement de l'installation des ours polaires.
Descriptif 2006 - Historique de l'élevage des ours polaires et nouvelle installation
Le Zoo de Karlsruhe a longtemps été reconnu internationalement pour son succès concernant la reproduction et l'élevage d'ours blancs (Ursus maritimus) ; cette espèce figure d'ailleurs sur son logo. Au milieu des années 1930, quelques individus de cette espèce étaient déjà visibles à Karlsruhe mais tout débuta véritablement en 1967 à l'occasion du Bundesgartenschau. En effet, une vaste installation fut bâtie à l'époque au pied de Lauterberg. Elle était alors constituée d'une vaste fosse pour ours blancs, de deux bassins déjà cités pour pinnipèdes et manchots et enfin de quelques enclos pour dingos, lycaons et loups. Une fosse pour ours bruns, initialement prévue à côté de celle des ours polaires, ne put pas être terminée dans un premier temps du fait de difficultés financières. Le couple d'ours bruns, arrivés à Karlsruhe en 1950, fut alors maintenu dans des conditions provisoires tandis que six jeunes ours blancs étaient importés de Russie. Ces derniers furent groupés avec quatre autres ours de la même espèce, acquis de diverses sources, entre autres des zoos d'Hanovre (Allemagne), de Bâle (Suisse) et de Vienne (Autriche). En 1967, tout au long de la Bundesgartenschau, le Zoo de Karlsruhe présenta donc un groupe de dix ours polaires, deux mâles et huit femelles, alors considéré comme le plus grand groupe de ces animaux en captivité en Europe occidentale, de l'Atlantique au cours de l'Elbe.
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La fosse aux ours blancs, considérée comme à la pointe de la modernité lors de son inauguration, était constituée d'un vaste bassin, d'un plan incliné bétonné que pouvaient emprunter les plantigrades et de nombreux blocs bétonnés ; certains faisaient office de promontoires pour les ursidés tandis que d'autres, creux, protégeaient un ou deux arbres. Des boxes d'hivernation et de mise bas pour les femelles avaient été conçus dès l'origine, sous l'allée des visiteurs, qui surplombaient, d'un côté, les enclos pour les canidés et la fosse aux ours et, de l'autre, les deux bassins.
Dès la fin des années 1960, lors de leur installation au pied de Lauterberg, les dingos se reproduisirent puis ce fut le tour des lycaons au milieu des années 1970. Au début des années 1980, ces derniers disparurent de la collection animale pour être remplacés par des hyènes rayées. Finalement, les derniers animaux décédèrent ou quittèrent le zoo au cours des années 1990 et ne furent pas remplacés.
Un an après la fin de l'exposition horticole, en décembre 1968, un couple de jeunes ours blancs fut vendu au Zoo Landau in der Pfalz, voisin d'une quarantaine de kilomètres, tandis qu'une femelle fut transférée dans un autre lieu. Il restait alors à Karlsruhe un mâle et six femelles. Les premières naissances eurent lieu en 1973, en 1974 et en 1975 mais aucun des petits ne survécut au-delà des premières semaines de vie. Une des six femelles adultes décéda en décembre 1977 réduisant ainsi le groupe à six animaux. Ils faisaient encore tous partie du lot d'ours importés de Russie au début de l'année 1967 ; le mâle se nommait Nanuk, et les femelles Silke, Nina, Nadin, Nadja et Tatjana.
Une étape importante fut franchie en 1979 avec l'annonce de la naissance du premier ours blanc viable à Karlsruhe. Deux petits étaient nés durant l'hivernation des femelles, le premier le 25 novembre 1978 et le second le 9 décembre. Cela fut le commencement d'une longue histoire et d'un élevage reconnu à travers toute l'Europe. Les deux premiers, un mâle et une femelle, rapidement nommés Lul et Friedjof, furent transférés à Neunkirchen (Allemagne) au cours de l'année mais ne survécurent pas à leur premier hiver et moururent en mars 1980. A Karlsruhe, l'hiver suivant, ce fut cinq oursons qui virent le jour, respectivement le 16 octobre 1980, le 22 novembre et trois autres le 23 novembre. Seuls deux petits sortirent de la tanière au printemps, à nouveau un mâle et une femelle, alors appelés Nestor et Najade. Quelques mois plus tard, en juillet 1981, ils furent transférés au Zoo de Mendoza (Argentine). Fin 1981, les naissances furent au nombre de quatre en quatre portées. Seul un des petits ne survécut que quelques jours, ce qui confirmait l'expérience acquise peu à peu par les femelles. Des trois survivants, un mâle et une femelle, Clyde et Bonnie, furent transférés au Zoo de Chessington (Royaume-Uni) en juin 1982. La seconde femelle, Naphta, rejoignit Gelsenkirchen (Allemagne) à la même date puis continua son périple jusqu'à Séoul (Corée du Sud) en décembre 1982. L'hiver suivant, cinq animaux, deux mâles et trois femelles, virent le jour en trois portées le 14 décembre 1982, le 15 décembre et le 24 décembre. Un mâle mourut en mai 1983 tandis que les autres jeunes ours furent vendus au Cirque Barnum par l'intermédiaire d'un marchand d'animaux en juin 1983. Durant plusieurs années, ils exécutèrent dans cet établissement un numéro très connu à l'époque.
Malheureusement, Nanuk décéda le 8 septembre 1983. Il était alors âgé d'un peu plus d'une quinzaine d'années et avait engendré à Karlsruhe entre 1978 et 1982 seize descendants dont onze avaient été éparpillés à travers le monde. A cette époque, le Zoo de Karlsruhe, déjà reconnu pour ses succès d'élevage, se devait de trouver rapidement un nouveau mâle adulte pour fertiliser les cinq ourses, prouvées reproductrices.
Le Zoo de Berlin (Allemagne), distant de plusieurs centaines de kilomètres, avait importé lui aussi de jeunes ours en 1967 et en 1968. Les huit animaux, un mâle et sept femelles, ne s'étaient jamais reproduits véritablement avec succès. Parmi plusieurs échecs d'élevage, seul un petit avait survécu quelques mois en 1974. A la mort du mâle adulte en 1982, un nouveau animal fut recherché et finalement acquis auprès du Zoo d'Amsterdam (Pays-Bas) en juillet 1982. Cela ne changea malheureusement pas la donne et aucun succès de reproduction ne fut enregistré dans les années qui suivirent. Ceci montre bien d'ailleurs la difficulté d'accorder tous les paramètres pour réussir la reproduction d'ours polaires en captivité.
Pour profiter de l'expérience acquise à Karlsruhe, un accord fut conclu avec le Zoo de Berlin et Willi, l'ours blanc mâle de ce dernier zoo, rejoignit Karlsruhe chaque printemps pour s'accoupler avec les femelles Silke, Nina, Nadin, Nadja et Tatjana.
Willi, né le 22 décembre 1971 au Zoo de Cologne (Allemagne), avait d'abord transité entre mars 1973 et mars 1975 au Zoo de Rotterdam (Pays-Bas) avant de vivre sept ans au Zoo d'Amsterdam (Pays-Bas) et de finalement rejoindre les installations de Berlin en juillet 1982. Sa première venue à Karlsruhe fut organisée au printemps 1984 puis, face au succès de ce déplacement, Willi fut à nouveau à Karlsruhe quelques semaines en 1985, en 1986 et en 1987. Finalement, il revint en février 1989 et il fut décidé qu'il resterait à Karlsruhe plusieurs années de suite.
Le succès de cet accord fut indéniable puisque cinq petits ours polaires virent le jour dès le premier hiver, respectivement le 16 novembre, le 1er décembre, le 6 décembre et le 11 décembre 1984. En 1985, seule une naissance fut observée et le petit ne survécut que quelques jours. Les cinq rejetons nés fin 1984, trois mâles et deux femelles, furent transférés à Berlin en octobre 1985 dans le cadre de l'accord conclu entre les deux zoos. De ces animaux, un couple fut envoyé au Zoo de Santander en février 1987 (Espagne), un mâle à Mulhouse (France) en février 1988 et un autre mâle au Zoo d'Amnéville (France) en mars 1999. Ce dernier est aujourd'hui un animal particulièrement impressionnant en taille ! L'animal fourni au Parc Zoologique et Botanique de Mulhouse fut échangé avec un ours polaire mâle qui avait été importé du Québec vers la France en 1973. Après son arrivée à Karlsruhe en février 1988, il survécut à peine un mois et décéda le 7 mars 1988.
Les deux rejetons de l'hiver 1986 ne survécurent pas à leurs premiers mois d'existence. Il fallut attendre l'hiver 1989 pour battre un nouveau record avec sept naissances en quatre portées entre le 24 novembre et le 22 décembre. Trois petits décédèrent rapidement. Des quatre survivants, Anton, le seul mâle, fut retiré des soins maternels à l'âge de trois semaines du fait d'une production insuffisante de lait par sa mère Silke. On découvrit rapidement qu'Anton avait de plus quelques problèmes osseux au niveau du bassin qui durent être soignés avec précaution et minutie. Peu de temps après, une angine particulièrement aiguë faillit l'emporter mais Anton survécut et ses premiers mois furent suivis avec beaucoup d'intérêt par la presse locale, d'autant plus qu'il avait été nommé Anton par le directeur de l'époque, Dr Anton Kohm, qui fêtait son anniversaire le jour de la naissance du jeune ours. Les trois autres ours polaires nés durant l'hiver, trois femelles nommées Antonia, Halensia et Raissa, furent également retirés de leurs mères pour s'assurer que ces dernières seraient à nouveau rapidement saillies par le mâle Willi et produiraient de nouvelles portées l'hiver suivant.
Les quatre oursons vécurent les premiers temps dans la salle d'hivernation des pélicans, située dans la maison des fauves. Une large baie vitrée permettaient aux visiteurs d'observer leurs jeux qui furent très appréciés. En octobre de la même année, Anton, Antonia et Hallensia furent transférés au Wilhelma de Stuttgart (Allemagne) dans une nouvelle installation tout juste terminée. Raissa, elle, passa l'hiver à Karlsruhe avant de rejoindre Berlin en mai 1991. Finalement, Antonia fut cédée au Ruhr-Zoo à Gelsenkirchen (Allemagne) en septembre 1991. Sa taille était peu développée pour son âge et on se rendit bientôt compte qu'elle ne grandirait plus. Elle devint rapidement la mascotte du parc et est encore aujourd'hui considérée comme un ours blanc nain, unique au monde.
A Karlsruhe, l'unique ourson né en décembre 1990 ne survécut pas. L'hiver suivant, en décembre 1991, un petit né le 14 fut retrouvé mort deux jours plus tard. Deux femelles virent le jour le 31 décembre et il fut décidé de les conserver à Karlsruhe ; elles furent alors nommées Escadra et Efgenia. Le même hiver, une troisième portée fut enregistrée le 22 janvier mais aucun des deux petits ne survécut plus de deux jours. L'élevage s'essoufflait peu à peu...
Face au vieillissement de Willi, mâle reproducteur prêté par le Zoo de Berlin et présent à Karlsruhe depuis février 1989, un nouveau mâle reproducteur fut recherché. Une opportunité se présenta en avril 1991 et Yukon, un jeune animal né en décembre 1989 au Zoo de Cleveland (États-unis), fut acquis à cette période. En raison du manque de place à Karlsruhe et de la présence de Willi, Yukon fut laissé en dépôt à Stuttgart jusqu'en juillet 1993. Fin 1993, le visiteur pouvait ainsi observer dans les installations de Karlsruhe deux mâles, Willi et Yukon, quatre femelles du stock initial de cinq femelles mises à la reproduction au milieu des années 1970 et les deux jeunes femelles nées en décembre 1991, Escadra et Efgenia. Nadja était en effet morte en avril 1991 et il ne restait plus que Silke, Nina, Nadin et Tatjana du lot initial originaire de Russie. Escadra décéda en avril 1994.
Deux naissances furent encore enregistrées en décembre 1994 mais aucun des petits ne survécut. Finalement, Willi fut renvoyé à Berlin en juillet 1996. Il y décéda peu de temps après, en décembre 1996. Entre 1984 et 1994, il avait engendré 23 jeunes dont six avaient été renvoyés à Berlin, trois fournis à Stuttgart pour leur nouvelle installation, deux femelles étaient restées à Karlsruhe tandis que douze petits n'avaient pas survécu au-delà des premiers jours ou semaines d'existence.
Après le départ de Willi, le Zoo de Karlsruhe présentait encore le mâle Yukon, quatre femelles adultes, Silke, Nina, Nadin et Tatjana, et une jeune femelle, Efgenia. Nina décéda en janvier 1997 réduisant ainsi l'effectif du groupe à cinq animaux, un mâle et quatre femelles.
Peu à peu, l'idée de la construction d'une nouvelle installation pour ours polaires à Karlsruhe prit forme dans les esprits. Quelques plans avaient déjà été dessinés dès 1994 mais il restait encore à trouver un lieu d'accueil pour les animaux pour la période des travaux et surtout les ressources financières. Finalement, le Zoo de Nuremberg (Allemagne) se proposa pour héberger le groupe d'ours et les cinq animaux y furent transférés le 23 et le 24 février 1999. Les travaux purent alors débutés !
A Nuremberg, Tatjana mourut de vieillesse en novembre 1999. Le 29 mars 2000, un visiteur tardif du zoo découvrit vers 18h40 la présence des quatre ours en liberté dans une zone forestière du vaste Zoo de Nuremberg. Toute l'équipe se mobilisa rapidement et tenta d'anesthésier les plantigrades mais les conditions étaient loin d'être optimales. De plus, l'épaisse fourrure des ursidés en cette période hivernale empêcha les projectiles d'atteindre leur but. On tenta alors d'attirer les animaux vers leur enclos avec de la nourriture mais cela échoua également. Avec la tombée de la nuit et le stress grandissant tant du côté humain qu'animal, une seule solution devenait envisageable. Le Zoo de Karlsruhe fut prévenu et donna son accord. A 22h, les quatre fugitifs, Yukon, Silke, Nadin et Efgenia, avaient tous été abattus.
Au cours des semaines suivantes, la grande majorité des journaux locaux et nationaux relatèrent l'événement. Des activistes de la cause animale reprochèrent des mesures de sécurité insuffisantes jusqu'à une conspiration pour se débarrasser d'animaux vieillissants, alors que Dr Gisela von Hegel, directrice du Zoo de Karlsruhe, défendit le personnel de Nuremberg et soutint leur décision. Trois semaines après l'incident, un psychopathe fut arrêté et accusé d'avoir libérer les ours, mais les détails de l'histoire restent mystérieux et non expliqués. Plus tard dans l'année, les quatre animaux, cette fois empaillés, trouvèrent une place dans le nouveau musée de l'art de Nuremberg en tant qu'élément d'une sculpture intitulée Tödlich.
A Karlsruhe, les travaux pour la nouvelle installation des ours se poursuivirent tout au long de l'année 1999 puis de l'an 2000. Enfin, l'inauguration officielle put avoir lieu en grande pompe le 13 octobre 2000. Pour l'occasion, l'ours brun Jonny avait été récupéré à Landau in der Pfalz, où il était en dépôt depuis avril 1999, et deux vieilles ourses blanches avaient été accueillies en provenance de Rotterdam le 9 octobre. Mien et Katrien vivaient aux Pays-Bas depuis près d'une trentaine d'années. La première avait été capturée dans le milieu naturel en 1972 et avait rejoint Rotterdam peu de temps après. Katrien, quant à elle, était née en captivité, au Zoo de Cologne (Allemagne), le 22 décembre 1971, et avait été transférée en mars 1973.
La nouvelle installation des ours du Zoo de Karlsruhe, inspirée de la taïga, est composée de trois enclos. Considérée comme précurseur dans le milieu zoologique européen, elle a été conçue avec divers aménagements et possibilités d'évolution pour les plantigrades ; ceux-ci peuvent fouiller plusieurs zones sableuses et végétalisées, marcher sur des reliefs de pierre disposés à des hauteurs différentes, plonger et nager dans plusieurs bassins communicants... Un iceberg artificiel, avec une chute d'eau, domine l'installation. Les visiteurs ont la possibilité de s'approcher de très près des ours grâce à de larges baies vitrées et peuvent les observer à travers des vitres subaquatiques. Le coût global de cette installation a été estimé à environ 5 000 000 €.
Le Zoo de Karlsruhe espérait tout de même pouvoir reconstituer rapidement un groupe reproducteur pour lequel ces installations avaient été conçues. Mais il n'est pas facile de trouver les membres fondateurs d'un tel groupe, surtout qu'il est plus aisé de les regrouper dans leur jeune âge. Un an plus tard, le 9 novembre 2001, un jeune ours mâle, nommé Kap et né en octobre 2000 au Zoo de Moscou (Fédération de Russie), arriva à Karlsruhe. Mais il fut tout de suite prévu que cet animal serait ensuite transféré à Wuppertal (Allemagne) pour y devenir un animal reproducteur et ne transiterait par Karlsruhe que quelques temps. Peu de temps plus tard, deux jeunes animaux furent enfin trouvés pour former le noyau d'un futur groupe. Vitus, mâle né le 2 décembre 2000 au Zoo de Rostock (Allemagne), arriva à Karlsruhe le 18 décembre 2001 et fut rejoint le 17 février 2002 par Nika, femelle née le 26 novembre 2000 au Tiergarten Schönbrunn de Vienne (Autriche).
La direction du parc espérait que l'expérience des deux vieilles ourses serait profitable aux trois jeunes et que les deux premières sauraient encadrer les jeux, parfois trop exubérants, des plus jeunes mais Mien mourut de vieillesse le 24 février 2002 tandis que sa compagne, Katrien, dut être euthanasiée un an plus tard, en février 2003, en raison d'un problème à la colonne vertébrale et d'une paralysie des membres postérieurs liés à son âge avancé.
Deux nouveaux transferts furent enregistrés durant l'année 2003. Olga, femelle importée à Cologne en 1981 et vivant depuis mars 1984 à Vienne (Autriche), fut mise en dépôt à Karlsruhe le 28 mai 2003 en compagnie de son jeune fils, Felix, né en novembre 2001. Ils furent présentés dans un enclos secondaire de la vaste installation suite au nouveau départ de l'ours brun Jonny pour Landau in der Pfalz. Le groupe d'ours en cours de formation à Karlsruhe franchit une nouvelle étape avec l'arrivée de Larissa le 5 novembre 2003. Cette femelle est née le 5 décembre 1990 au Zoo de Rotterdam (Pays-Bas). Elle a d'abord vécu une année au Parc Zoologique de Paris (France) entre octobre 1992 et octobre 1993 avant de rejoindre la nouvelle installation du Wilhelma de Stuttgart (Allemagne), où elle a d'ailleurs cotoyé plusieurs années des rejetons de l'élevage historique de Karlsruhe.
En avril 2004, Kap quitta finalement Karlsruhe pour rejoindre le Zoo de Neumünster dans le nord de l'Allemagne. Celui-ci avait longtemps été un grand camarade de jeu de Vitus mais ils commençaient tous deux à s'intéresser aux femelles Nika et Larissa et leur séparation devait être organisée. Olga fut renvoyé à Vienne en octobre de la même année tandis que son fils fut accueilli à Nuremberg.
Vitus, Nika et Larissa, qui forment le trio présenté à Karlsruhe, ont maintenant grandi et les espoirs sont grands de les voir se reproduire et de poursuivre ainsi cet élevage reconnu. Les trois ours polaires occupent l'enclos principal de l'installation mais, en venant de l'espace africain, le visiteur trouvera d'abord sur sa gauche deux enclos secondaires, de superficies plus réduites. Le premier, qui n'a jamais été complètement terminé puisque les vitres faisant office de séparation avec les visiteurs ne font guère plus d'un mètre cinquante de haut, est le lieu de présentation de tadornes de Belon (Tadorna tadorna) et d'oies empereur (Anser canagicus). Le second enclos secondaire fut le lieu de vie de l'ours brun Jonny entre octobre 2000 et avril 2003 puis des deux ours blancs mis en dépôt par le Tiergarten Schönbrunn entre mai 2003 et octobre 2004. Depuis cette date, cet enclos permet d'isoler un des individus du groupe d'ours ou de les y présenter lorsqu'une intervention technique ou d'entretien a lieu dans l'enclos principal.
Descriptif 2006 - Historique de la présentation d'ours bruns
Après avoir évoqué la longue histoire des ours blancs à Karlsruhe, nous pouvons également nous pencher sur le cas des ours bruns (Ursus arctos). Peu après la fondation du zoo, deux individus de cette espèce furent accueillis et mentionnés dans une liste de la collection, publiée en 1869. Malheureusement, ceux-ci ne réapparaissent pas dans les inventaires suivants et aucune information n'est connue quant à leur devenir. En 1910, deux ours bruns furent offert au Zoo de Karlsruhe par un certain Rieger, natif de la ville mais vivant à Saint-Pétersbourg (Russie). Les deux animaux furent logés dans une vieille fosse située sur la rive nord du Schwanensee. L'élevage de cette espèce fut une réussite durant plusieurs décennies et beaucoup de jeunes animaux furent transférés dans d'autres jardins zoologiques. Après la Seconde Guerre Mondiale, un couple d'ours bruns, Bobby et Maya, fut accueilli en 1950. Le premier provenait du Zoo d'Hambourg (Allemagne) et la deuxième d'un négociant animalier installé à Ulm (Allemagne). Du fait de la conception ancienne de la fosse des ours, une nouvelle installation fut construite en 1953 pour un budget équivalent à 25 000 €. Bobby et Maya déménagèrent en 1954 et leurs premiers jumeaux virent le jour cette même année. Du fait que les ourses préfèrent s'occuper seules de leur progéniture et que des incompatibilités peuvent survenir avec le père, les jeunes ours furent retirés de leur mère au moment de la sortie de la tanière. Ils furent alors élevés au biberon par les soigneurs animaliers du parc et présentés au public dans des maisonnettes aménagées pour eux dans l'ancien enclos des loups. La majorité des rejetons du couple, qui furent près d'une trentaine en onze portées entre 1954 et 1967, furent élevés de la même façon. Certains furent donnés aux zoos de Mulhouse (France), de Landau in der Pfalz (France), de Nancy (France), à la ville voisine de Rastatt, à quelques cirques belges et hollandais...
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Malgré l'élevage à la main de petits, de fréquents conflits eurent lieu entre Bobby et Maya, en particulier durant les périodes de reproduction et durant les nourrissages. Par conséquent, dès 1958, des réflexions quant à un élargissement éventuel de l'installation eurent lieu. Il s'agissait alors de pouvoir séparer les animaux lors des conflits. Le manque de moyens financiers ne permit malheureusement pas cette réalisation. Il fallut attendre 1967 et la réorganisation du parc municipal et du jardin zoologique à l'occasion du Bundesgartenschau. Comme nous l'avons dit, de nouvelles installations pour ours, pinnipèdes et canidés, tenant compte des connaissances de l'époque sur les comportements et les exigences de ces animaux, furent alors prévues.
Malheureusement, peu avant les finitions, les moyens financiers manquèrent et l'enclos extérieur des ours bruns ne put pas être terminé. De plus, la vieille installation construite en 1954 avait déjà été détruite et le groupe d'ours dut alors être hébergé dans des conditions provisoires de 1967 à 1978. En 1973, quatre ours s'échappèrent de cette installation provisoire, qui se trouvait à l'est de l'enclos des ours blancs. Trois d'entre eux furent rattrapés. Le dernier, un mâle qui n'avait pas été endormi malgré l'anesthésiant, saisit entre ses griffes un employé de la ville et le blessa. Pour des raisons de sécurité, il dut alors être abattu. Enfin, en 1978, l'installation des ours bruns put être terminée et les ours vécurent alors dans leur nouvelle fosse, située juste à côté de celle des ours blancs.
Jonny arriva au Zoo de Karlsruhe le 27 avril 1978, alors que la nouvelle installation venait juste d'être inaugurée. Il était né en 1971 et avait passé sa jeunesse sous la garde de Werner Freud à Merzig (Allemagne), connu pour son amitié avec les loups. Tout en grandissant dans un environnement domestique, Jonny était devenu un ours imposant et conscient de sa supériorité. Werner Freund se résolut donc à céder son animal à un espace zoologique. Petzine et sa soeur Blonde, nées à Karlsruhe en janvier 1968, seuls ours bruns encore présents à Karlsruhe, étaient alors les partenaires idéales pour Jonny. Une nouvelle génération d'ours bruns pouvait commencer. Ainsi, parmi la dizaine d'oursons nés entre 1981 et 1990, Katie fut offerte au Zoo de Rotterdam (Hollande) en 1986. Lars, le dernier ours brun qui vit le jour à Karlsruhe, né en janvier 1990 et élevé par sa mère Blonde, fut transféré au Zoo de Neunkirchen (Allemagne) en novembre 1995.
Entre temps, Petzine, une des deux femelles, était morte en décembre 1987. La nouvelle politique du zoo, dont les premières idées furent avancées en 1992, prévoyait l'arrêt de l'élevage des ours bruns en faveur d'un agrandissement de l'installation des ours blancs. Le couple reproducteur constitué de Jonny et de Blonde devait toutefois, en raison de son âge avancé, être gardé au Zoo de Karlsruhe jusqu'à la fin de sa vie. En 1994, Blonde dut être euthanasiée à l'âge de 26 ans en raison d'une tumeur cérébrale. Simultanément au commencement des travaux pour la nouvelle installation, Jonny fut transféré au Zoo de Landau in der Pfalz (Allemagne) en avril 1999. Il revint à Karlsruhe en octobre 2000 à l'âge de 29 ans à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle installation des ours polaires. Finalement, il fut définitivement transféré à Landau in der Pfalz le 15 avril 2003, où il vit aujourd'hui en compagnie de Newa dans l'une des plus grandes installations pour ours d'Allemagne.
Tandis qu'il ne reste plus aucune trace de l'ancienne fosse des ours bruns, une partie des enclos des canidés est toujours visible à l'arrière du bassin des manchots, le long de la nouvelle installation des ours blancs. Des grues couronnées (Balearica pavonina) y sont d'ailleurs actuellement présentées.
Descriptif 2006 - Fennecs, mangoustes, suricates et otaries de Californie
Dans la partie supérieure de l'installation des ours blancs, toujours au pied du Lauterberg, le visiteur découvre une petite installation, aménagée au milieu des années 1980 et constituée de trois enclos pour fennecs (Vulpes zerda), mangoustes rayées (Mungos mungo) et suricates (Suricata suricatta). Deux maisonnettes, situées à l'arrière, sont chacune divisées en deux boxes visibles par des baies vitrées. Fin 2005, le couple de fennecs, qui se reproduit d'ailleurs régulièrement avec succès, a été transféré dans un box inoccupé du bâtiment des fauves. Des gerbilles à queue touffue (Sekeetamys calurus) et des mériones de Mongolie (Meriones unguiculatus) ont alors pris place dans leurs installations intérieures habituelles.
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En empruntant un escalier de pierres, le visiteur atteint le bassin des otaries de Californie (Zalophus californianus). Celui-ci, de taille relativement réduite, a été construit en 1913 dans le style Hagenbeck et est actuellement la plus ancienne installation encore existante au zoo. La même année, la première otarie fit son entrée à Karlsruhe. En 1953, un complexe de plusieurs bassins fut adjoint à cette installation. On pouvait déjà y observer à l'époque un groupe d'otaries de Californie, mais aussi des otaries à fourrure d'Afrique du Sud, des phoques veaux marins, des manchots de Humboldt, des manchots du Cap et des goélands argentés. La première naissance d'otaries à Karlsruhe fut enregistrée au début des années 1960. A l'occasion du Bundesgartenschau de 1967, deux nouveaux bassins furent creusés une centaine de mètres plus loin, en face du bâtiment des girafes, et la plupart des animaux marins y furent transférés. Un groupe d'otaries à crinière prit alors possession de l'ancien bassin des otaries de Californie. En 1999, dans le cadre de l'agrandissement de l'installation des ours polaires, le bassin des otaries de Californie fut détruit et le groupe de ces dernières reprit possession de leur bassin initial tandis que la présentation d'otaries à crinière fut cessée.
Le groupe actuel d'otaries de Californie présenté à Karlsruhe est constitué de six individus, un mâle et cinq femelles. Stevie, mâle né en 2000 au Zoo de Nuremberg (Allemagne), a rejoint Karlsruhe en 2003 suite au décès de l'ancien mâle reproducteur en avril 2001. A cette époque, le groupe était constitué de quatre femelles. Schatzi, la plus âgée, née en 1980 au Ouwehands Dierenpark Rhenen (Pays-Bas), était arrivée à l'âge d'un an et avait déjà engendré onze portées à Karlsruhe. Une seconde femelle adulte se nommait Nixe. Les deux cadettes, Olivia et Odette, filles de Schatzi, avaient vu le jour dans la nuit du 8 juin 2001. Il s'agissait alors de la quatrième naissance de jumeaux en Europe pour cette espèce, mais cinq des six premiers petits avaient été trouvés mort et le sixième décéda quelques heures après sa naissance. Le Zoo de Karlsruhe fut donc très fier d'assister à cette naissance, d'autant plus que la mère élèva avec succès ses deux filles. Enfin, Nixe a donné la vie à une petite femelle le 28 mai 2004. Cette dernière a été nommée Sunny.
Descriptif 2006 - Wallabies, chameaux et bantengs
En longeant l'installation des ours blancs par le bas, le visiteur découvre sur sa gauche trois enclos herbeux. Le premier est le lieu de présentation d'un petit groupe de wallabies de Bennett (Macropus rufogriseus), le second abrite des tortues léopard (Geochelone pardalis) tandis qu'un couple de demoiselles de Numidie (Anthropoides virgo) occupe le dernier. Quatre couples de cette dernière espèce sont présentés dans plusieurs enclos du Zoo de Karlsruhe depuis 2005.
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Arrivé devant le bâtiment des girafes, le visiteur peut emprunter l'allée à gauche. Il découvre alors l'enclos des chameaux domestiques (Camelus bactrianus), séparé de l'allée par un discret fossé sec. Des bantengs (Bos javanicus) sont présentés à l'arrière dans un petit enclos nu. Plusieurs succès de reproduction ont été enregistrés à Karlsruhe. De l'autre côté de l'allée, un enclos provisoire abrite un couple de grues antigone (Grus antigone).
Descriptif 2006 - Installation des primates
L'installation des primates se trouve un peu plus loin. Historiquement, dans les années 1950, ces animaux étaient présentés dans un antique bâtiment situé entre les actuelles installations des pachydermes et des carnivores. Il s'agissait d'une ancienne maison pour oiseaux qui avait été peu à peu transformée pour héberger des singes. Au début des années 1960, la collection était très riche et les visiteurs pouvaient découvrir des macaques rhésus, des macaques à queue de cochon, des babouins de Guinée, plusieurs espèces de cercopithèques et de mangabeys, des ouistitis, des sapajous, des singes laineux et un groupe reproducteur de mandrills, considéré comme l'attraction principale du lieu. Malgré les améliorations régulières pour tenter d'adapter les installations à tous ces animaux, il s'avéra bien vite que la construction d'une nouvelle structure était primordiale. Finalement, un nouveau bâtiment fut inauguré en 1968 sur l'emplacement actuel de l'installation. La plupart des animaux précités y furent transférés à cette époque tandis que les singes laineux et les capucins restèrent dans une partie de l'ancien bâtiment, qui ne fut pas totalement détruit. Des chimpanzés furent également accueillis à Karlsruhe pour l'occasion. Il s'agissait alors des premiers anthropoïdes visibles au zoo. On espéra à cette époque que ces animaux se reproduiraient mais aucune naissance de chimpanzé ne fut jamais enregistré à Karlsruhe. Le groupe de mandrills, par contre, proliféra encore durant quelques années. Au début des années 1980, une première modification de l'installation eut lieu avec l'ajout de deux îles sur la face sud du bâtiment. Des atèles et des makis cattas y furent alors présentés. Le bâtiment originel, constitué de plusieurs cages intérieures et extérieures, était alors encore occupé par des babouins de Guinée, des macaques à queue de cochon, des patas, quelques mangabeys, les fameux chimpanzés et des chats de Geoffroy. Une dizaine d'années plus tard, en 1995 et 1996, le bâtiment fut partiellement restructuré et une nouvelle installation pour chimpanzés bâtie sur la face nord, à l'emplacement d'un ancien enclos pour guépards.
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En arrivant de l'enclos des chameaux, le visiteur trouve d'abord sur sa droite les deux petites îles des atèles à mains noires (Ateles geoffroyi), espèce d'atèles peu courante, et du groupe reproducteur de makis cattas (Lemur catta). Des naissances sont enregistrées quasiment chaque année parmi la dizaine de lémuriens hébergés à Karlsruhe. Les installations intérieures des atèles, de rénovation récente, sont visibles à travers une baie vitrée. Un couple de mangabeys à collier blanc (Cercocebus torquatus torquatus) et un couple de cercopithèques noir et vert (Allenopithecus nigroviridis) se partagent trois petites cages vitrées et bétonnées, dans lesquelles vécurent les chimpanzés jusqu'au milieu des années 1990.
Avant de pénétrer dans le bâtiment, le visiteur trouve encore sur sa gauche une série de cages datant de l'origine du bâtiment ; un second couple de cercopithèques noir et vert y est présenté. En entrant, les installations intérieures communicantes aux trois petites cages extérieures sont visibles à droite. Des rats des moissons (Micromys minutus) et des souris épineuses de Silifke (Acomys cilicicus) sont, de plus, présentés dans deux terrariums.
En atteignant la nouvelle zone de la singerie, le visiteur longe sur sa droite les installation intérieures des makis cattas puis découvre la nouvelle installation des chimpanzés (Pan troglodytes). Ceux-ci disposent intérieurement d'une vaste loge au plafond bas et au sol accidenté. La cage intérieure du second couple de cercopithèques est également visible sur la gauche.
En sortant du bâtiment par l'entrée unique, on trouve encore sur la face ouest du bâtiment une ancienne cage de primates aujourd'hui occupée par des porcs-épics d'Inde (Hystrix indica). Les installations intérieures des chimpanzés sont visibles de l'extérieur par quelques baies vitrées et sont reliées à un enclos extérieur, complètement fermé, gazonné et aménagé avec quelques arbres morts, des cordages et divers enrichissements. Le groupe de chimpanzés est constitué de trois individus : Benni né en 1967 dans la nature et arrivé à Karlsruhe le 31 août 1970, Sophie née en 1976 dans la nature et arrivée à Karlsruhe le 29 mars 1978, Katche née le 27 novembre 1985 au Zoo de Neunkirchen (Allemagne) et transférée à Karlsruhe le 17 décembre 1996.
La villa où est installée l'administration du zoo, construite en 1907, est juste accolée à l'enclos des anthropoïdes. Un nid de cigognes, installé sur le toit, est régulièrement occupé par un couple de cigognes blanches revenant chaque printemps de leurs quartiers d'hiver.
Descriptif 2006 - Historique et description de la présentation de fauves
L'installation suivante que découvre le visiteur est celle consacrée aux carnivores. L'un des premiers fauves qui marqua l'histoire du Zoo de Karlsruhe fut sûrement un tigre royal arrivé de Vienne (Autriche) en 1923. En 1947, les premiers animaux présentés après la Seconde Guerre Mondiale furent d'ailleurs un groupe de six lions. En 1960 fut bâtie une installation dédiée exclusivement aux carnivores. Alors conçue selon le modèle de l'installation du Zoo de Bâle (Suisse), considérée comme à la pointe de la modernité, la structure était composée de plusieurs cages intérieures et extérieures, aseptisées, carrelées et peu aménagées. Un groupe de lions, arrivé à Karlsruhe en 1958, y fut présenté dès l'inauguration. Une deuxième partie de l'installation fut construite en 1962 et en 1963. A la fin de ces travaux, lorsque les structures furent complètes, le visiteur pouvait y découvrir une douzaine de fauves : les lions arrivés en 1958 et originaires des zoos de Leipzig (Allemagne), de Rotterdam (Pays-Bas) et de zoos américains, des panthères noires originaires de Calcutta (Inde) et de Singapour (Singapour) et des léopards africains provenant des élevages de Bâle (Suisse) et de Berlin (Allemagne). Six naissances de lions avaient déjà été enregistrées à cette date. De plus, des alligators du Mississippi, des iguanes verts et des tortues aquatiques étaient présentés dans des terrariums situés dans le bâtiment.
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Quelques années plus tard, des tigres de Sibérie furent ajoutés à la collection déjà citée. L'élevage de lions prospérait régulièrement. Des guépards, autrefois présentés à côté de l'ancienne fosse aux ours bruns, furent également transférés dans cette zone lorsque leur enclos dut être détruit pour laisser la place à la nouvelle installation des ours, qui sera finalement inaugurée en 1967. Au milieu des années 1970, le Zoo de Karlsruhe était particulièrement fier de son élevage de tigres. Trois nouvelles espèces étaient alors également présentées depuis peu dans la fauverie : un couple de jaguars qui se reproduisait régulièrement depuis 1969, des pumas et un couple de panthères de Java. A l'époque, le Zoo de Karlsruhe se disait être le seul espace zoologique à posséder cette sous-espèce de panthère particulièrement rare. Seul un privé, nommé Scheffel et habitant près de Frankfurt, avait également quelques individus sous sa garde. Il fut donc espéré que les deux animaux acquis à Karlsruhe se reproduisent rapidement. Au début des années 1980, un nouvel enclos fut aménagé pour les trois guépards du zoo, devant le bâtiment de l'administration, à l'actuel emplacement de l'installation des chimpanzés.
En 1984, la collection de fauves du Zoo de Karlsruhe était pour le moins importante. Tigres de Sibérie, jaguars, pumas, léopards, panthères noires, panthères de Java et lions se côtoyaient dans l'installation. La première naissance de panthères de Java avait été enregistrée en juin 1983 ; quant aux lions, ils avaient engendré pas moins de 40 descendants depuis 1960. Plus de soixante-dix tigres de Sibérie avaient vu le jour à Karlsruhe depuis une vingtaine d'années. Nombre d'entre eux avaient été vendus à de célèbres zoos tels ceux de Barcelone (Espagne), de Kolmarden (Suède) ou encore le Tierpark Dählhölzli de Bern (Suisse) mais aussi à des cirques. Après le nouvel enclos des guépards, ce sont les lynx qui héritèrent d'une nouvelle structure sur la face est du bâtiment en 1984. Leur ancien enclos, où ils s'étaient d'ailleurs reproduits depuis plusieurs années, se trouvait à l'emplacement actuel de l'installation des suricates et des mangoustes. Ce furent aussi de plus petits carnivores qui furent alors présentés dans le bâtiment des fauves : civettes palmistes, furets, genettes, mangoustes grises, mangoustes rayées, chats des marais...
L'aménagement du nouvel enclos des lynx en 1984 avait marqué la volonté de rénover cette installation, de conception déjà dépassée à cette époque. C'est ainsi que toute une partie du bâtiment fut mise en travaux et que deux nouveaux enclos furent inaugurés en 1986, en sus de l'enclos des lynx qui fut également un peu revu pour l'occasion. C'était une des premières fois dans l'histoire du Zoo de Karlsruhe que des éléments naturels et que le milieu originel des espèces présentées étaient pris en compte lors de la conception. Le nouvel enclos des lions, bien que de petite taille, avait été séparé des visiteurs par un large fossé d'eau ; le plateau avait été planté, des rochers et des troncs y avaient été installés. Pour l'occasion, en avril 1986, la ville voisine de Kaiserslautern offrit officiellement à Karlsruhe un couple de jeunes lions de la même portée, nés au Tierpark Siegelbach en avril 1985. Il s'agissait de Barbarossa-Boy et de Betzi, qui furent rapidement très appréciés des nombreux visiteurs. Le second nouvel enclos, construit à l'arrière du bâtiment, fut bientôt le lieu de présentation de panthères des neiges.
Dans l'ancienne partie de la fauverie, la comparaison entre deux conceptions étant d'ailleurs alors tout à fait intéressante, quelques fauves, tigres, panthères, jaguars et pumas, continuèrent à prospérer quelques années mais, suite à plusieurs décès, la collection diminua peu à peu. Le dernier tigre de Sibérie fut visible au début des années 1990 et ne fut pas remplacé. En 1997 et en 1998, les derniers enclos extérieurs datant encore des années 1960 furent arrachés et remplacés par deux nouvelles structures. Cette partie du bâtiment ne comptait alors plus qu'un jaguar et une panthère de Java, qui fut bientôt rejointe par un second animal.
Dans la nouvelle partie, des chats de Geoffroy, qui était anciennement présentés dans la singerie et s'y reproduisaient déjà avec succès, obtinrent un nouvel enclos, entre ceux des panthères des neiges et des lynx. En 2000, par exemple, quatre jeunes furent élevés avec succès par leur mère. Les deux jeunes lions, Barbarossa-Boy et Betzi, avaient beaucoup grandi et avaient engendré pas moins de 17 lionceaux en huit portées, poursuivant le succès de leurs prédécesseurs. Betzi avaient même donné naissance à une portée de cinq petits en 1997 et les avait tous élevés. La dernière portée du couple prolifique vit le jour au début de l'été 1999 et était constituée de trois animaux. Comme tous les précédents lionceaux, ceux-ci furent cédés à divers zoos européens, tels ceux de Gelsenkirchen (Allemagne), d'Eberswalde (Allemagne), de Schwerin (Allemagne), de Ljubljana (Slovénie), de Zagreb (Croatie)... Le dernier rejeton, une lionne nommée Chiara, fut transférée à Leipzig (Allemagne) en février 2001.
Le couple de lynx fut renouvelé en 2002 avec l'arrivée en décembre d'un nouveau mâle en provenance du Wildpark Schwarze Berge (Allemagne) qui vint rejoindre une femelle récemment accueillie à Karlsruhe. Un important succès fut enregistré mi-mai 2003 avec la naissance d'une jeune panthère des neiges. Il s'agissait d'une première à Karlsruhe. La mère, nommée Anna, âgée d'une douzaine d'années et élevée à la main dans un zoo suédois, avait mis bas à deux reprises au cours des deux années précédentes mais n'avait jamais élevé ses petits. Cette fois, elle s'occupa dès le départ du jeune mâle, qui fut nommé par la suite Ranschan.
Malheureusement, la fin de l'année 2003 marqua le début d'une période noire pour la fauverie du Zoo de Karlsruhe. La fameuse lionne Betzi dut être euthanasiée en novembre du fait d'une tumeur mammaire. En avril 2004, Shirkan, une panthère de Java mâle né à Karlsruhe en juin 1983, dut également être euthanasiée suite à des tumeurs du foie et de la peau. Limité dans ses mouvements au cours des derniers mois de son existence, il avait passé la majorité de son temps sur un tapis sous une lampe chauffante dans la fauverie.
Un peu moins d'un an plus tard, le décès de la seconde panthère de Java fut enregistré le 10 janvier 2005. Kediri était alors âgée d'une vingtaine d'années et, originaire du Zoo de Leipzig, elle avait été placée en prêt d'élevage à Karlsruhe en août 1999. Les panthères de Java appartiennent à une sous-espèce, d'ailleurs de petite taille, classée Endangered sur la IUCN Red List. La population captive est malheureusement particulièrement limitée et le Zoo de Karlsruhe était un des rares zoos à présenter cet animal. Barbarossa-Boy, le dernier lion présenté à Karlsruhe, père d'une importante lignée, fut euthanasié le même jour que Kediri, le 10 janvier 2005, suite au diagnostic d'une tumeur non opérable à la rate. La panthère des neiges Rudi mourut en juillet 2005. Ce mâle, né en 1990 au Zoo de Munich (Allemagne), avait été le père de la première panthère des neiges née à Karlsruhe. Finalement, le dernier jaguar du zoo fut retrouvé mort dans sa loge intérieure le 30 septembre 2005. Aramis était né à Karlsruhe en novembre 1987 et sa mort ne fut pas une surprise du fait de son âge avancé.
Durant l'hiver 2005, l'installation des fauves parut bien vide aux visiteurs. Seules deux panthères des neiges, un couple de lynx et des chats de Geoffroy étaient alors présentés à l'arrière du bâtiment. Des fennecs et des tortues léopards furent installés dans les anciennes loges intérieures des lions et des panthères. Des réflexions quant à l'avenir de la présentation de fauves à Karlsruhe furent d'actualité. Une nouvelle rénovation de l'installation, tout au moins partielle et en particulier de l'enclos des lions, fut évoquée dans le but d'accueillir un groupe de lions asiatiques. L'accueil de panthères de Chine fut également envisagé, des contacts ayant été pris avec le coordinateur du programme européen d'élevage dès la mort de la dernière panthère de Java.
Durant l'automne 2005, le Serengeti-Park d'Hodenhagen (Allemagne) avait pris contact avec le Zoo de Karlsruhe à propos du placement d'un couple de lions. Ces deux animaux, âgés d'une quinzaine d'années, devaient être retirés du groupe de lions de ce safari pour diverses raisons de mésentente entre les individus et de trop forte représentation génétique dans cette lignée. Le Zoo de Karlsruhe, après accord des services d'inspection accrédités, accepta finalement d'accueillir ces animaux tout en étant conscient que l'installation ne répondait plus aux conceptions actuelles pour héberger de grands fauves. Menelaos, le mâle, et Twiggy sont donc arrivés le 31 janvier 2006. Ils ont d'abord été hébergés dans les anciennes loges des panthères pour un temps d'adaptation, durant lequel le bâtiment fut fermé au public, avant de découvrir les anciennes installations extérieures des lions.
Début avril 2006, le souhait de présenter des panthères de Chine se concrétisa avec l'arrivée de deux jeunes panthères, âgées de onze mois. Ces deux animaux, des femelles, sont issues d'une même portée née au Tierpark Gotha (Allemagne). Très timides dans les premiers temps, les deux panthères n'étaient toujours pas nommées mi-mai 2006. Le Zoo de Karlsruhe espère pouvoir débuter prochainement un élevage de cette sous-espèce de panthères, dont seuls une cinquantaine d'individus sont présentés dans une vingtaine d'espaces zoologiques européens. Des troncs d'arbres supplémentaires, offrant de multiples possibilités d'escalade, ont été installés dans l'ancien enclos des jaguars qui sera maintenant le lieu de vie des panthères. Avant l'accueil de ces nouveaux fauves, le bâtiment intérieur avait été partiellement repeint et de nouvelles structures en bois avaient été aménagées dans les loges des animaux.
En arrivant de l'installation des primates, le visiteur découvre tout d'abord l'enclos des lions (Panthera leo), où vit le couple Menelaos et Twiggy. Séparé des visiteurs par un large fossé d'eau, le plateau est planté et aménagé avec quelques rochers et troncs d'arbres mais sa superficie reste très limitée. Il est relié à gauche à l'ancien enclos des panthères de Java, situé sur la façade du bâtiment. L'ancien enclos du jaguar Aramis se trouve juste à gauche ; les deux panthères de Chine (Panthera pardus japonensis) récemment arrivées y vivent aujourd'hui.
Le bâtiment, visitable, possède deux entrées, une à l'est, l'autre à l'ouest. En empruntant la première, le visiteur trouve d'abord sur sa droite l'enclos des lynx boréaux (Lynx lynx). Une fois à l'intérieur, les deux anciennes loges vitrées des lions sont aujourd'hui occupées par des fennecs et des tortues léopard. La façade arrière du bâtiment est vitrée et donne sur l'enclos des panthères des neiges (Uncia uncia). Depuis la mort de Rudi, Anna y vit accompagnée d'une seconde femelle, Charika, arrivée en 2005 en provenance d'un zoo hollandais et alors âgée d'une douzaine d'années. Les chats de Geoffroy (Oncifelis geoffroyi salinarum), dont le Zoo de Karlsruhe présente une sous-espèce particulière, sont présentés dans un petit enclos accolé à celui des panthères des neiges.
Une salle intermédiaire permet la transition vers la seconde partie du bâtiment. Dans cette salle, deux terrariums sont le lieu de vie de geckos diurnes malgaches (Phelsuma madagascariensis) et de pythons royaux (Python regius). L'ancienne salle d'hivernation des pélicans, où quatre jeunes ours polaires furent élevés à la main en 1990, se trouve à droite, mais est aujourd'hui masquée par une palissade. Enfin, dans la dernière partie du bâtiment, le visiteur trouve sur sa gauche quatre loges intérieures, deux pour les lions et deux pour les panthères, datant encore des débuts de l'installation. En face, deux vastes terrariums hébergent de rares lézards de roc (Petrosaurus thalassinus) et des serpents des blés (Pantherophis guttata) en cohabitation avec des serpents ratiers (Pantherophis obsoletus). Une partie des cuisines est également visible à travers une baie vitrée. Il faut encore préciser que la maison des fauves abrite régulièrement des expositions temporaires photographiques, artistiques, culturelles ou concernant les actualités du Zoo de Karlsruhe.
Descriptif 2006 - Anatidés et Südamerikahaus avec tamarins et reptiles
En sortant du bâtiment des fauves par l'ouest, le visiteur trouve face à lui une petite volière géométrique où vivent des perruches ondulées (Melopsittacus undulatus). Des pintades de Numidie (Numida meleagris) et des paons bleus (Pavo cristatus) vivent en liberté aux alentours. A gauche du sentier, deux enclos herbeux bordent un plan d'eau circulaire ; des cigognes blanches (Ciconia ciconia) et des cygnes à col noir (Cygnus melanocoryphus) y sont présentés tandis que de nombreux anatidés évoluent habituellement sur l'espace aquatique.
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En prenant le premier sentier à gauche, le visiteur découvre une installation pour divers petits mammifères et quelques reptiles. La structure principale est un bâtiment vitré sur trois faces et divisé en plusieurs cages intérieures. Trois cages extérieures lui sont reliées par de petites passerelles grillagées. Les deux premières cages sont le lieu de vie d'un couple de tamarins de Goeldi (Callimico goeldii), d'octodons (Octodon degus) et de cobayes sauvages (Cavia aperea) ; les primates sont également visibles dans leur loge intérieure. Les autres cages vitrées sont le lieu de présentation d'aras rouges (Ara macao), d'iguanes verts (Iguana iguana), de rares varans de Gould (Varanus gouldii) et d'un groupe de tamarins pinchés (Saguinus oedipus). Des naissances de tamarins sont régulièrement enregistrées. Durant la saison estivale, les aras et les iguanes sont transférés dans les deux volières occupés par les tamarins de Goeldi.
Construite en 1975, cette installation portait originellement le titre de Papageienhaus, littéralement maison des perroquets. Ces animaux étaient jusqu'alors présentés de façon provisoire à plusieurs endroits du parc et on put ainsi les regrouper dans une installation commune. Malheureusement, il s'avéra très rapidement que le bâtiment avait été conçu avec des dimensions trop réduites et les divers aras, amazones, gris du Gabon, kéas et autres cacatoès s'y trouvèrent à l'étroit. De plus, six dendrolagues de Dorian (Dendrolagus dorianus) furent accueillis en avril 1976 et présentés dans cette installation. Il s'agissait d'une espèce de kangourous arboricoles très rare en captivité ; à l'époque, seuls les zoos de Melbourne (Australie), de Francfort (Allemagne) et de Stuttgart (Allemagne) en possédaient également. Le Zoo de Karlsruhe avait eu la chance d'obtenir un groupe reproducteur et la première naissance fut enregistrée dès le 25 octobre 1976. L'effectif du groupe évolua au fil des ans et le dernier dendrolague, un mâle, fut finalement cédé au Zoo de Rotterdam (Pays-Bas) en avril 1986. Cette espèce n'est aujourd'hui plus présente en captivité en Europe. Au fil des ans, l'installation fut quelque peu rénovée et améliorée et se transforma peu à peu en bâtiment pour espèces originaires d'Amérique du Sud, Südamerikahaus.
Descriptif 2006 - Éléphants asiatiques, hippopotames amphibies et flamants nains
Le Zoo de Karlruhe présenta son premier éléphant durant la période d'entre-deux-guerres. Molly, jeune éléphante asiatique née au début des années 1920 dans le milieu naturel, fut importée en Allemagne au printemps 1924. Elle fut très populaire à Karlsruhe durant les nombreuses années où elle y vécut. Elle décéda malheureusement en février 1941 alors que la guerre s'installait en Europe. Après cette période noire, la rénovation et l'amélioration du Zoo de Karlsruhe furent peu à peu effectuées au début des années 1950. Une nouvelle installation pour pachydermes fut inaugurée en 1955 ; elle était constituée d'un bâtiment sommaire entouré de deux enclos, un pour éléphants, le second pour hippopotames amphibies. Deux jeunes éléphantes furent accueillies pour l'occasion. Nelli, née approximativement en 1953 dans une contrée asiatique, arriva le 11 novembre 1955 en compagnie d'une jeune africaine, Kadidja. Un troisième éléphant fut acheté le 12 octobre 1957, une jeune femelle asiatique âgée de deux ans et nommée Rani. Malheureusement, six mois plus tard, Kadidja et Nelli décédèrent soudainement, respectivement le 21 et le 30 avril 1958. On chercha alors à les remplacer rapidement et deux nouvelles femelles asiatiques furent achetées le 6 septembre 1958 ; toutes deux âgées de deux ans, elles se nommaient Shanti et Nepal. Un quatrième animal, également femelle et asiatique, fut finalement acquis auprès du Zoo de Francfort (Allemagne) le 25 juin 1960. Trulli, tel était son nom, avait été importée à la fin du mois de mai et avait vécu à peine un mois à Francfort. Dans l'enclos voisin des éléphants, le couple d'hippopotames, Purzel et Anema, originaires de Francfort et de Nuremberg (Allemagne), s'étaient reproduits dès 1959. Ils proliférèrent rapidement, donnant un petit chaque année durant les premiers temps, et plus d'une quinzaine de naissances furent ainsi enregistrées jusqu'au milieu des années 1980.
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Le bâtiment des pachydermes était à cette époque relié à l'ancienne maison des oiseaux, utilisée dans les années 1950 et 1960 pour la présentation de primates. En 1968, lors du déménagement des singes vers leur nouvelle installation, la partie de la maison des oiseaux la plus proche des pachydermes fut conservée et utilisée à titre provisoire pour l'hébergement de petits mammifères. La construction d'une annexe à la maison des fauves était en effet planifiée de longue date et devait servir à la présentation de ce type d'animaux. Dans cet état provisoire, qui perdurera, comme nous allons le voir, une quinzaine d'années, le visiteur pouvait alors observer un groupe de fennecs, un couple de binturongs, des kinkajous qui se reproduisaient régulièrement, des chats-tigres et des margays. De la collection initiale de primates, seuls des singes laineux et des capucins étaient restés dans le bâtiment et devaient attendre la construction de la deuxième étape de l'installation des primates, étape qui ne vit jamais le jour telle que prévue.
Au milieu des années 1970, les petits félins du genre Leopardus avaient été remplacés par des chats de Geoffroy et des chats des marais ; des chinchillas et des suricates étaient venus compléter la présentation. En 1984, les cages qui constituaient l'intérieur du bâtiment furent arrachées et les animaux furent éparpillés en divers endroits du parc ; les chats de Geoffroy trouvèrent place dans la singerie, les chats des marais et autres petits carnivores finalement dans la fauverie. Le petit bâtiment fut alors transformé en Vogelflughalle, volière intérieure de vol, et de nombreux oiseaux y furent lâchés. Des tortues terrestres évoluèrent sur le sol tandis que les fennecs furent encore présentés dans un petit enclos pendant quelques années avant d'être transférés dans leur nouvelle installation, au pied de Lauterberg. Finalement, à la fin des années 1980, le bâtiment fut complètement rasé et plus aucune trace de l'antique maison des oiseaux n'est aujourd'hui visible.
Du côté des pachydermes, un cinquième éléphant fut accueilli peu de temps en 1969. Piccolo, une vieille femelle asiatique, probablement née au début des années 1920, était exploitée dans un cirque depuis le milieu des années 1930. Vieillissante et faible, elle fut accueillie au Zoo de Karlsruhe le 10 juillet 1969 mais mourut le 30 septembre de la même année. Les quatre éléphantes, Rani, Shanti, Nepal et Trulli, atteignirent peu à peu leur maturité et leur taille adulte. Au début des années 1970, les enclos extérieurs des éléphants et des hippopotames furent rénovés. Celui des pachydermes fut bâti sur la face ouest du bâtiment tandis que quelques moutons et tortues terrestres prenaient place sur l'ancien emplacement de leur enclos. Des porcs-épics furent d'ailleurs mis dans le fossé sec entourant l'enclos des éléphants à cette époque.
En 1984, l'une des éléphantes joua un très mauvais tour au couple d'hippopotames encore présenté dans la même installation. Une nuit, elle réussit à atteindre avec sa trompe le commutateur d'eau chaude de la piscine intérieure des hippopotames... Au matin, les deux placides animaux furent retrouvés ébouillantés. Il fut décidé de ne pas les remplacer de suite et d'envisager plutôt une rénovation des structures mais il fallut d'abord planifier et trouver les fonds nécessaires. En 1988 et 1989, les travaux dans le bâtiment purent débuter. Celui-ci fut agrandi grâce à une véranda moderne alliant le verre et le bois ; deux bassins pour hippopotames et un enclos pour flamants y furent aménagés. A l'extérieur, une nouvelle installation pour les hippopotames vit le jour sur la surface de l'ancien enclos des éléphants. Tout fut finalement terminé et inauguré en 1989 et un nouveau couple d'hippopotames fut alors accueilli. En 1991, Käthi, la femelle, donna naissance à son premier petit mais celui-ci ne survécut que quelques minutes.
Une dizaine d'années plus tard, en 1999, l'enclos des éléphants fut déjà rénové et agrandi pour atteindre une superficie d'environ 1000 m². Un nouveau bassin fut creusé dans la partie proche des visiteurs, l'ancien se trouvant tout au fond de l'enclos. A l'arrière, la superficie fut agrandie et le fossé sec remplacé par des câbles métalliques. Des zones sableuses furent aménagées et plusieurs gros troncs d'arbres morts déposés dans l'enclos. A cette époque, on évoqua déjà la possible rénovation des installations intérieures des éléphants, seule partie de l'installation qui datait encore des années 1950 et n'avait été que très peu modifiée depuis. Malheureusement, Trulli, une des quatre éléphantes, présenta peu de temps après des troubles importants aux deux membres postérieurs. Son état empira tout au long de l'hiver et l'équipe du zoo dut se résigner à l'euthanasier en mars 2000. En décembre 2000, après de nombreuses années d'échecs et d'attente, une naissance d'hippopotame fut à nouveau enregistrée avec succès à Karlsruhe. La petite femelle fut nommée Nema. Elle vécut ses premiers temps avec sa mère Käthi avant d'être transférée en 2003 à Paradisio (Belgique), où elle a retrouvé un mâle originaire du Zoo de Berlin (Allemagne) dans une nouvelle installation aménagée autour du fameux bateau de ce parc.
Pour les trois éléphantes restantes, tout en sachant qu'une rénovation complète de leurs installations intérieures était difficile dans l'état actuel des choses, leurs conditions de vie, en particulier à l'intérieur, furent améliorées au fil des ans. Autrefois enchaînées à deux membres dès qu'elles étaient rentrées, elles purent restées libres de leurs mouvements, au moins lorsque les soigneurs étaient présents, grâce à l'installation à la fin de l'année 2001 de câbles métalliques entre leur loge et le fossé sec qui les sépare des visiteurs. Fin 2004, des parois métalliques manoeuvrables furent finalement aménagées et trois boxes individuels créés. A partir de ce moment, il ne fut plus nécessaire d'enchaîner les éléphants à Karlsruhe.
Nepal, une des trois éléphantes asiatiques vivant à Karlsruhe, présenta à partir de décembre 2005 une arthrose avancée. En mai 2006, son état empira rapidement et l'équipe du zoo dut se résoudre à l'euthanasier le 25 mai 2006. Arrivée à Karlsruhe en 1958, elle était âgée d'une cinquantaine d'années lors de son décès.
Après l'installation des petits animaux sud-américains, le visiteur trouve face à lui l'enclos extérieur des éléphants asiatiques (Elephas maximus). A droite, sur la façade du bâtiment, le couple d'hippopotames amphibies (Hippopotamus amphibius) disposent de deux enclos avec bassins. En continuité de ceux-ci, une colonie d'une vingtaine de flamants nains (Phoenicopterus minor), regroupement peu courant en captivité, est présenté sur une petite presqu'île joliment végétalisée. En entrant dans le bâtiment, le visiteur trouve sur sa gauche l'espace intérieur des flamants et deux bassins pour les hippopotames, enjambés par un petit pont de bois. Au fond, des cichlidés évoluent dans un large bac tandis que les loges des deux vieilles éléphantes, Rani et Shanti, qui ont aujourd'hui atteint plus de cinquante ans, sont situées sur la face nord du bâtiment.
Descriptif 2006 - Miniferme
A l'arrière du bâtiment des éléphants, le visiteur découvre la petite ferme du Zoo de Karlsruhe. Inaugurée en 1967 à l'occasion du Bundesgartenschau, elle fut rénovée au début des années 1980. Elle est aujourd'hui constituée de trois enclos accolés à un petit bâtiment et séparés des visiteurs par des barrières de bois. Des moutons de Valachie (Ovis aries), des poneys Shetland (Equus caballus), des ânes nains de Sarde (Equus asinus), des chèvres naines (Capra hircus) et un jeune couple d'alpagas (Lama pacos) y sont présentés. De l'autre côté du sentier, à droite, des cobayes domestiques (Cavia porcellus) et des lapins domestiques (Oryctolagus cuniculus) évoluent dans un petit enclos aménagé sous la passerelle qui surplombe le parc. En passant sous cette passerelle, le visiteur rejoint l'ancien Stadtgarten, anciennement séparé de la partie zoologique par une route. Cette dernière a été remplacée par une longue passerelle à l'occasion du Bundesgartenschau.
Descriptif 2006 - Aire de jeux, Gondoletta, roseraie et jardin japonais
En continuant sur le même chemin, le visiteur s'enfonce peu à peu dans cette zone sans présentation animale. Un peu plus loin à droite se trouvent une buvette et une des quatre entrées du parc. Comme la plupart des parcs zoologiques, peut-être plus particulièrement germaniques, le Zoo de Karlsruhe tient à satisfaire la vivacité de ses jeunes visiteurs. Dans ce but, une vaste aire de jeux a été aménagée à cet endroit : structures en bois, toboggans, balançoires, bacs à sable, toile d'araignée géante... Une piste de voiturettes montées sur rails entoure ces structures.
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Le Stadtgartensee se trouve une cinquantaine de mètres plus loin sur la gauche. Ce vaste plan d'eau, d'une superficie d'environ 10 500 m², fut creusé en 1877 peu après que la municipalité ait pris en charge le jeune parc zoologique. En 1893, un second lac fut creusé, cette fois dans la partie zoologique, et permit la création du Lauterberg. Le Schwanensee englobe, quant à lui, une superficie approximative de 10 000 m². Autrefois complètement indépendants l'un de l'autre, les deux plans d'eau furent reliés par un canal au milieu des années 1960 et une promenade en barque fut proposée dès 1967 aux visiteurs de la Bundesgartenschau. Ces barques, nommées à l'époque Gondoletta, existent toujours et un des ports d'embarquement se situe juste à l'endroit que le visiteur vient d'atteindre. Aménagées avec deux bancs dos à dos, elles permettent de rejoindre en une vingtaine de minutes l'autre extrémité du parc, au niveau de l'entrée principale. Mais le visiteur peut aussi décider de faire un tour complet et de revenir ainsi à son point de départ, après une quarantaine de minutes sur l'eau. Un trajet complet est facturé 3,10 € pour les adultes et 1,40 € pour les enfants ; pour un arrêt à l'autre extrémité, il vous sera demandé 2,20 € pour un adulte et 1 € pour un enfant. De grosses carpes accompagnent les barques tout au long du trajet tandis qu'une vingtaine de pélicans blanc (Pelecanus onocrotalus) et de nombreux anatidés évoluent sur l'eau.
En longeant le Stadtgartensee, le visiteur laisse encore sur sa droite une autre des entrées et l'ancien Seerestaurant mit Cafe Nancy, vaste et agréable espace de restauration aujourd'hui fermé, ainsi que plusieurs espaces d'exposition municipaux abandonnés qui bordent l'enceinte du parc. La partie botanique, qui fait aussi la fierté du jardin municipal de Karlsruhe, est aménagée sur la rive ouest du lac. Une longue allée de platanes est quasi continue jusqu'à l'entrée principale ; quelques huit cents arbres, d'origines diverses, sont d'ailleurs plantés dans tout le parc. A droite, une estrade surplombe le plan d'eau ; plus d'une centaine de manifestations, telles que spectacles musicaux, folkloriques ou après-midi récréatifs pour les enfants, y sont programmées chaque année durant la période estivale.
De l'autre côté de l'allée se trouve la roseraie qui est plantée de plus de 15 000 roses de 130 variétés. Un jardin japonais, dont les origines remontent à 1918, amélioré depuis à plusieurs reprises en collaboration avec des spécialistes japonais, est tout proche. Il est constitué d'un monument shintoïste, d'une pagode à treize toits superposés, de lanternes en pierre et de nombreuses plantations typiques. En poursuivant sur le même chemin, le visiteur trouve encore un petit café avec terrasse, anciennement nommé Cafe an der Wolffanlage, aujourd'hui transformé en Cafe Karle, et plusieurs jardins où il peut encore admirer plusieurs variétés de tulipes et de fleurs estivales, des arbrisseaux et des plantes grimpantes.
Descriptif 2006 - Flamants, rapaces nocturnes et terrasse au sommet du Lauterberg
Après avoir vu sur sa gauche le second port d'embarquement pour la promenade en barque, le visiteur trouve face à lui l'enclos des flamants. Une nouvelle serre, de petite taille, a été adjointe au cours de l'année 2005. En sus de la colonie de flamants nains hébergés dans le bâtiment des pachydermes, le Zoo de Karlsruhe présente ici trois autres espèces formant ensemble une colonie d'une trentaine d'individus, des flamants roses (Phoenicopterus roseus), des flamants des Caraïbes (Phoenicopterus ruber) et des flamants du Chili (Phoenicopterus chilensis).
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En repassant devant l'entrée principale du zoo, le visiteur retrouve l'allée où sont présentées les fameuses gazelles à goitre. Cette fois, au lieu de passer à l'avant en longeant l'enceinte extérieure, il emprunte l'allée de gauche, qui monte en pente douce à l'arrière des enclos. Une petite volière abrite des pigeons bisets (Columba livia). A gauche, quatre volières aménagées au cours des années 1970 puis complètement rénovées dans les années 1980 sont le lieu de présentation de rapaces nocturnes : un couple de chouettes lapones (Strix nebulosa), un couple de grands-ducs d'Europe (Bubo bubo), un couple de harfangs des neiges (Nyctea scandiaca) et un couple de chouettes à lunettes (Pulsatrix perspicillata).
Le visiteur peut ensuite poursuivre son cheminement sur le même sentier, il passe à l'arrière de l'installation des ours polaires et s'élève peu à peu sur les pentes du Lauterberg, érigé en 1893. Quelques panneaux explicatifs sur les oiseaux de la faune locale sont parsemés tout au long du chemin. Au sommet, une terrasse permet d'avoir une vue panoramique sur la ville et les environs, le visiteur se trouvant alors au point le plus élevé de Karlsruhe, à une altitude de plus de 150 mètres au dessus du niveau de la mer. Pour la descente, le visiteur peut emprunter un petit sentier avec escalier qui serpente sur la pente ouest du Lauterberg et atteint finalement la rive du Schwanensee. L'entrée principale se trouve à une centaine de mètres sur la gauche.
Descriptif 2006 - Tierpark Oberwald
Le Tierpark Oberwald, parc animalier inauguré en 1965 sur un terrain forestier de 16 hectares, est une dépendance du Zoo de Karlsruhe. Situé à environ deux kilomètres de l'entrée principale du zoo, il abrite des bisons d'Europe, des chamois, diverses espèces de cervidés parmi lesquels de rares daims de Mésopotamie, des sikas du Tonkin, des élans d'Europe... Il est ouvert toute l'année tous les jours, sans restriction d'horaires, et l'entrée est complètement libre.
Descriptif 2006 - Conclusion
En conclusion, le Zoo de Karlsruhe, en sus de posséder quelques présentations animales intéressantes, est un agréable lieu de promenade. La plupart des installations zoologiques ont été rénovées, au moins partiellement, au cours des vingt dernières années. L'installation des ours polaires, espèce pour laquelle le Zoo de Karlsruhe a longtemps tenu un élevage reconnu en Europe, est aujourd'hui sans doute l'une des plus impressionnantes d'Europe. En vue de l'an 2015, durant laquelle le zoo fêtera sa 150ième année d'existence, de nombreux projets d'amélioration ont été évoqués et devraient voir le jour au cours des années à venir.