Marseille : le "zoo" de Borély perdrait-il des plumes ?

Marseille : le "zoo" de Borély perdrait-il des plumes ?

Messagepar Philippe » Lundi 11 Janvier 2016 5:20

Avec l'arrivée de l'hiver ou la malveillance de certains visiteurs, les animaux du parc ont fondu comme neige au soleil.

Une compagnie de colverts barbote sur les rives du lac où une oie joue les vedettes sur la pelouse, un ballet formidablement orchestré au milieu des gabians et des pigeons. Plus haut, nichées dans les arbres, perruches et corneilles donnent de la voix. Cette douce quiétude d'un après-midi d'hiver dans le parc Borély n'est même pas dérangée par un couple de ragondins, à l'affût d'une carotte. Un peu plus haut, du côté de la roseraie, le couple de paons toise les joggers qui les croisent régulièrement. Même les pigeons ont droit au gîte et au couvert dans leur beau pigeonnier contraceptif installé en 2013 près du Pavillon, pour fixer et limiter la colonie de ces volatiles.

Emaillé de points d'eau et envahi par une végétation luxuriante d'arbres et arbustes touffus, c'est le lieu idéal pour se cacher. D'ailleurs, le "zoo" de Borély ne serait pas complet sans sa basse-cour. Des poules et des coqs qui font leur vie dans les fourrés, mais accourent dès que les visiteurs arrivent avec le goûter.

Une population fluctuante

Mais cette semaine, point de coqs ni de poules. De là à dire que les volailles ont disparu, le raccourci est un peu rapide. " Ils sont moins nombreux qu'avant ", confirme un gardien en souriant qui se garde bien d'émettre la raison de cette diminution, mais qui a " de sérieux doutes sur ce qui leur est arrivé. " " Pendant les vacances, je les ai vus ", assure Annie, une fidèle du parc dont le passe-temps est de prendre des photos en particulier des oiseaux. " J'ai vu un ibis de toute beauté du côté du Pavillon ", s'enflamme-t-elle, montrant une poule d'eau qui trouble la surface du lac.

Tout ce petit monde n'a donc pas disparu. Mais après ce qu'il s'était passé au parc du 26e Centenaire, on peut se poser la question. Il est si facile d'imaginer que les volailles, surtout en période de fêtes, finissent leur existence dans une assiette. Une meilleure issue qu'une mort dans d'affreuses souffrances. En tout cas, à voir le nombre de ragondins, qui viennent manger à même les mains des visiteurs, on peut conclure que le mets doit être moins appétissant qu'un coq au vin.

" Borély a toujours compté des animaux, note Monique Cordier, adjointe au maire chargée des Espaces verts. C'est le lieu de passage des canards sauvages qui migrent, le point de chute des cigognes..."
S'agissant de la basse-cour, c'est fluctuant, en fonction des abandons par les particuliers. Des poussins achetés pour les enfants mais qui en grandissant ont moins d'attrait. À Pastré, on abandonne les tortues carnivores. Les espaces verts ne sont pas responsables des animaux qui peuplent le parc. En revanche, la police des parcs veillerait à ce qu'ils soient bien traités.
" En cas d'actes de barbarie , on fait appel à la police qui verbalise. Et la SPA vient récupérer les animaux, on les soustrait pour les protéger", ajoute l'élue. " On avait été sollicités pour les coqs et poules du parc du 26e Centenaire ", se souvient Hélène Brun-Frandji la présidente de la SPA. " Les riverains faisaient pression pour qu'on les en débarrasse. Mais quand nous sommes arrivés, nous avons été pris à partie par ceux qui souhaitaient que les animaux restent dans le parc. À Borély, il est plus difficile de surveiller les poules et coqs. "

Est-ce qu'ils se cachent et s'abritent des frimas de l'hiver ou ont-ils joué les premiers plans d'un festin ? Pourtant ici contrairement au parc du Rouet, les cocoricos ne gênaient personne. Les ragondins déclinent toute responsabilité. Contrairement aux rats, ils ne s'en prendraient pas à la volaille.


Des poules et des coqs martyrisés

Le tour du lac, et la découverte de sa faune, est le passage obligé pour les familles.
Les atteintes aux volatiles ne sont pas nouvelles. Les animaux des parcs marseillais n'appartenant à personne, sont comme livrés à eux-mêmes. Déjà en 2013, les poules et coqs du parc du 26e Centenaire étaient victimes d'agressions. Deux coqs avaient été retrouvés pendus et un canard décapité. Les visiteurs retrouvaient aussi régulièrement des poules attachées à du fil de fer, d'autres mordues par des chiens ; les faits avaient été imputés à des bandes de jeunes et se déroulaient sans doute de nuit.
Les agents du parc ont porté plainte à plusieurs reprises pour des faits similaires. De fait, la population de ces volatiles qui avait atteint un chiffre record de 150 (selon des habitués du parc) s'est effondrée. Pour le plus grand bonheur de certains riverains que le chant du coq empêchait de dormir.

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Source : La Provence.
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