Installés à Soings-en-Sologne, Alain et Martine Chedeville sont spécialisés dans les plantes aromatiques. Ils produisent aussi de l’eucalyptus pour le zoo.
Près de deux fois par mois, on prépare, sous les serres de La Gitinière, des bouquets pour des consommateurs particuliers… On coupe des branches d'eucalyptus pour les koalas du zoo de Beauval. « A chaque commande, on envoie 266 bouquets. Ils comptent chacun sept à huit branches de près de 80 cm de hauteur », précisent Alain et Martine Chedeville, horticulteurs installés à Soings-en-Sologne depuis les années 90 (*).
Cela fait un peu plus de deux ans qu'ils se sont lancés dans la production de ces arbres originaires d'Australie. Il en existe plus de six cents espèces. A La Gitinière, on en produit une petite trentaine de différentes. « Quand on prépare les bouquets, on veille à mettre au moins onze variétés différentes. C'est important car elles n'ont pas toutes le même goût », souligne Martine Chedeville, qui s'occupe plus particulièrement de cette production.
16.000 plants
« Le commerce devenant de plus en plus dur, on a cherché à se diversifier. On a un marchand d'arrosage, qui nous a parlé de Beauval, pour qui il travaille… Mais cela n'a pas été facile de rentrer », décrit le couple, qui a aussi pu compter sur un ami connaissant la direction du zoo. Le contact établi, les Chedeville ont fait « un essai grandeur nature » : ils ont produit près de 4.000 pots et ont reçu la visite des responsables des approvisionnements de l'établissement de Saint-Aignan.
Depuis, leur production d'eucalyptus monte progressivement en puissance : « Aujourd'hui, on doit avoir près de 16.000 plants sur 3.200 m2. Tout est sous serre. Les eucalyptus sont pour la plupart en pots, mais on en a aussi en pleine terre. » Leur objectif : répondre à terme à 100 % des besoins de koalas et préparer des commandes chaque semaine. « Pour l'instant, le zoo doit encore, aussi, s'approvisionner en Angleterre », expliquent les horticulteurs pour qui l'eucalyptus représente « un complément de chiffre d'affaires ». Ils précisent : « Cela pourrait représenter jusqu'à 5-6 % de notre activité. L'intérêt est que cela dure sur toute l'année, c'est moins saisonnier. Cela permet d'étaler un peu la trésorerie. »
(*) L'entreprise existe depuis la fin des années 1970. Les Chedeville l'ont rejointe en 1991, d'abord comme salariés. « Après avoir été associés dès 1993, nous l'avons reprise en 2004 », précisent-ils.
Source : La Nouvelle République du Centre-Ouest.