La demande pour les voyages d'observation animale reprend. Les voyageurs veulent de la douceur. Et se déplacer à pied, à cheval ou en pirogue, plutôt qu'en 4x4.
Marie-Christine Petit-Pierre
Mardi 28 octobre 2008 - source http://www.letemps.ch/template/societe. ... cle=242671
A pied, à cheval, à dos de chameau. En pirogue. Mais si possible pas en voiture. Envie d'une nature pure, souci d'écologie, la demande des amateurs de safari a changé. Ils souhaitent de plus en plus allier découverte, liberté et confort. Les amoureux de la faune veulent désormais s'imprégner de la brousse. Même si les véhicules restent incontournables pour observer les grands fauves de près sans se faire dévorer, ou tout simplement pour couvrir de longues distances.
«On nous demande des safaris «soft», à pied, souvent en famille», explique-t-on chez Atalante. L'agence française, spécialisée dans le marché du trekking, s'ouvre au safari. «Notre clientèle cible souhaite d'une manière générale voyager en marchant. Mais avant, il y avait une demande pour de grand trekking de trois semaines voire un mois, maintenant les gens souhaitent allier découverte et marche, sur une période plus courte. Ils veulent donner un sens à leur voyage, ils sont aussi beaucoup plus axés sur la photo. Le safari répond totalement à ces exigences.»
La clientèle change aussi, elle souhaite voir beaucoup, sans pour autant réaliser des exploits physiques, les stakhanovistes du trek se sont calmés. «Nous avons un créneau, marche à pied et alpinisme, mais les gens ont désormais moins envie de transpirer, ils veulent simplement se faire plaisir. C'est pourquoi nous avons commencé à nous ouvrir au safari. Nous proposons également une formule enfants, adaptée à leur rythme et comprenant des siestes», explique Patrick Boucherand chez Allibert montagnes et déserts. Cette clientèle aspire à un certain confort et choisit des formules plus luxueuses: «Habituellement nous bivouaquons pendant les périodes favorables et nous proposons des lodges pendant la mauvaise saison. Nous allons désormais maintenir le circuit lodge toute l'année pour ceux, de plus en plus nombreux, qui souhaitent dormir dans un lit.»
Et la crise financière? Elle se manifeste par une diminution du nombre de clients pour les voyages bon marché, par contre la demande pour le luxe n'a pas changé, selon les voyagistes.
«Plus un voyage est cher, plus il est compliqué, mieux il se vend», résume Bianca Stierli de Private Safaris, filiale de Kuoni. «Les gens veulent avant tout du sur-mesure que l'on trouve en particulier en Tanzanie, poursuit-elle. Cette destination a dépassé le Kenya, elle n'est pas pour les petits budgets. Les gens qui s'y rendent sont en général bien informés, ils veulent avant tout faire du safari, alors qu'au Kenya, le balnéaire prime.»
Il faut dire que, destination «bon marché», le Kenya, a vu sa cote tomber à zéro après les élections mouvementées de décembre 2007. «Les demandes reprennent depuis cet été, mais il n'y a pas tellement de «voyages verts» au Kenya, commente la spécialiste, car les distances sont longues. Et de toute façon dans les réserves, il est la plupart du temps interdit de sortir des véhicules. Nous proposons toutefois une variante dans laquelle le client aide à monter les tentes, à préparer la cuisine, de façon à ce qu'il se sente plongé dans l'expérience, tout près de la nature. A part ça nous avons aussi des safaris pédestres avec nuitées sous les moustiquaires.» Une question de goût.
Le safari à pied suppose de choisir des réserves où il n'y a pas de grands fauves. Il faut pratiquer une approche patiente et parfois accepter de voir les animaux d'assez loin. A cheval par contre, le voyageur peut littéralement se fondre dans la faune. Cheval d'aventure propose à ses clients de galoper avec les girafes ou les zèbres. «C'est une manière complètement différente d'aborder la grande faune. A pied on est souvent très distant, en véhicule cela fait très cliché, et le bruit du moteur peut faire peur aux animaux. A cheval, nous nous fondons dans la nature. Nous sommes un animal parmi d'autres. Girafes, éléphants, buffles nous acceptent grâce aux chevaux», explique Line Turin.
Les chevaux, animaux de fuite, ne sont-ils pas effrayés par les animaux sauvages? «En général, ils sont habitués, ils se regardent entre eux. Bien sûr nous nous approchons progressivement, et nous sommes accompagnés de guides. Nous ne nous sommes jamais fait charger. Au nord du Botswana nous étions à 10 mètres d'un éléphant et les chevaux broutaient, c'était très impressionnant. Il nous arrive de galoper avec des girafes ou même au milieu d'un troupeau de zèbres, une expérience incroyable.» Il y a quelques années, la demande pour ces safaris en selle était assez limitée. Actuellement, elle ne cesse d'augmenter. Avec, également une demande pour des hébergements luxueux qui n'était pas du tout dans l'esprit des premiers safaris à cheval. «Nous répondons à une clientèle grandissante de cavaliers de club, pour qui le voyage à cheval ne rime pas forcément avec les conditions rustiques d'une expédition équestre», constate Line Turin. Le safari se décline de nombreuses manières, sur une ou deux semaine ou en un jour. Comme à Tapoa, où les contemplatifs peuvent observer les oiseaux à bord d'une pinasse, lors d'un safari fluvial d'une journée.
http://www.private-safaris.ch, http://www.atalante.fr, http://www.cheval-daventure.fr, http://www.allibert-trekkin...

