« Surplus » : fin des euthanasies à Anvers et Planckendael

[Philippe]

Belgique. Le zoo d’Anvers et le parc animalier de Planckendael, situé près de Malines, vont mettre en place une politique de « no kill » en ce qui concerne les animaux dits « excédentaires », ont annoncé les directions des deux établissements vendredi 8 avril 2016 à l’issue d’une négociation avec l’organisation de défense des droits des animaux GAIA et le ministre flamand du Bien-être animal Ben Weyts.

La décision sera officiellement inscrite dans une nouvelle charte, qui sera présentée lundi.

Plusieurs parcs animaliers européens ont été critiqués ces dernières années par des organisations de défense des droits des animaux pour avoir parfois abattu des animaux qui étaient en « excédent » et qui ne pouvaient être accueillis ailleurs. La viande était ensuite souvent donnée en pâture à d’autres animaux.

La Société royale de zoologie d’Anvers avait reconnu l’année dernière que des animaux avaient pu être euthanasiés au sein de ses parcs, le zoo d’Anvers et Planckendael, « dans le cadre de programmes de sélection » , ce qui avait suscité l’ire de GAIA.

Source : Metro.

[okapi]

Maintenant, il serait intéressant de savoir quels sont ces animaux "excédentaires" qui ont fait les frais de leur "absence d'intérêt" dans ces deux parcs arrogants et irréprochables...

[Philippe]

Voici le communiqué publié par Anvers sur cette question polémique en avril 2015.

Le ZOO d'Anvers donne un mot d'explication

A la suite de l'attention portée aujourd'hui dans les médias, nous tenons à apporter de plus amples explications. Planckendael et le ZOO d'Anvers sont des parcs où on vit et meurt. Même si nous aimerions que tous nos animaux restent en vie, certains meurent. Tantôt de vieillesse, tantôt des suites d'une maladie et nous sommes parfois contraints de les euthanasier. Ce n'est bien évidemment pas de gaieté de cœur. Nous le faisons par nécessité, après mûre réflexion et recherche approfondie d'autres options. C'est toujours une décision difficile à prendre pour nous et nous comprenons que le sujet soit sensible.

Laisser des animaux venir au monde est important. C'est primordial pour la biodiversité mais aussi pour le comportement naturel des animaux et du groupe d'animaux. Parfois, cela entraîne un nombre excessif d'animaux au sein de notre groupe. Nous regardons d'abord si d'autres parcs animaliers peuvent accueillir convenablement ces animaux. De temps en temps hélas, nous ne leur trouvons pas de place adéquate. Lorsque toutes les options ont été épuisées et que toutes les possibilités ont été recherchées, il arrive que nous euthanasiions ces animaux. Cela ne se fait jamais à la légère. C'est une décision extrêmement pénible pour nous. Lorsqu'il n'y a aucune contre-indication médicale et que les conditions légales strictes sont remplies, nous offrons ces animaux en nourriture à nos carnivores. Nous jugeons irresponsable de jeter cette viande à la poubelle.

[Philippe]

Cher Okapi, si ma mémoire est bonne, il avait alors été question d'un oryx algazelle et de deux bisons euthanasiés à Planckendael.

[abel]

C'est une bonne nouvelle ! Espérons que d'autres parcs suivront...

[nico]

La bonne idée pourrait être aussi d'éviter les naissances

[jean-marc]

éviter les naissances est tout sauf une bonne idée...

[abel]

Pour quelle(s) raison(s) ?

[nico]

Ce n'est pas ce que m'avait dit un directeur de parc un jour. Quel intérêt de reproduire si l'on ne peut pas replacer par la suite ?

[raphaël]

C'est un vaste débat à relancer.
Mais faire naitre pour tuer n'est clairement pas tenable en terme pédagogique...

[jean-marc]

Alors il y a plusieurs problèmes à stopper les naissances.
Dans certains groupes de primates , les petits sont des vecteurs essentiels de médiation entre les adultes. D'autre part si on stoppe la reproduction (implant chimique, séparation des sexes), une fois que l'on veut reprendre la reproduction, cela peut prendre 3 ans avant que cela fonctionne à nouveau.. si la population est vieillissante , cela peut ne plus fonctionner et c'est un risque de perdre une espèce en captivité.. Le débat est vaste et la solution compliquée, la moins mauvaises est de garder certains groupes reproducteur et d'avoir des parcs qui accepte des groupes unisexes à vocation non reproductive définitive...

[nico]

Merci pour cette réponse.

[abel]

Merci Jean-Marc !
Tu parles des primates, du coup pour les autres espèces, est-il possible de stopper la reproduction sans problèmes ?

[okapi]

Le vrai problème, c'est l'impossible équation entre détenir, reproduire et répartir. On l'a bien vu avec les longibandes de la Ménagerie auxquelles il a fallu donner des contraceptifs parce que la lignée devenait sur-représentée... C'est une espèce rare, qui ne se reproduit pas si souvent (Nesles? Beauval?), mais qu'en dépit de la fertilité insolente du couple parisien il faut restreindre en captivité: une sacrée ambiguité!
Au bout du compte, c'est tout le système qui va finir par coincer: les populations captives, justification principale de nos zoos, vont finir par s'étouffer et rendre caduques bon nombre de programmes d'élevage... Cela dit, abattre un oryx parce qu'il est "ingérable" à l'échelle de l'Europe me semble assez paradoxal... Mais que font les transitaires!

[jean-marc]

Tu parles des primates, du coup pour les autres espèces, est-il possible de stopper la reproduction sans problèmes ?

Non, le problème touche la plupart des espèces pas seulement les primates