Le parc zoologique du Bois-d’Attilly vient de récupérer un bébé gibbon très amaigri, enlevé fin janvier. Les voleurs, qui essayaient de vendre le petit singe, sont tombés dans un piège. Quoi de plus attendrissant qu’un bébé gibbon qui tend les bras aux humains pour obtenir un câlin? Cette image peu ordinaire fait le bonheur des propriétaires du parc zoologique du Bois-d’Attilly, à Ozoir-la-Ferrière. Ils viennent de récupérer l’animal, né sur place, qui avait été volé le 30 janvier dernier.
En pleine nuit, plusieurs personnes avaient fracturé l’enclos, blessé la mère du petit singe et volé Betty, âgée d’à peine un an.
Les voleurs ont voulu vendre ce gibbon aux mains blanches, une espèce protégée, à un spécialiste des animaux. Celui-ci a tout de suite réalisé qu’un trafic devait se cacher derrière cette proposition. L’animal a alors pu être récupéré par les gendarmes du Loiret, fin avril, lors d’une fausse transaction, un piège monté pour l’arrestation.
L’enquête se poursuit pour tenter d’interpeller les voleurs. « Ils n’ont pas vraiment maltraité Betty, mais sa mâchoire a été fracturée la nuit où elle a été prise et elle s’est mal ressoudée, regrette Jeanine Masquefa, propriétaire historique du zoo. Elle a aussi été très mal nourrie. Ils lui ont fait manger des gâteaux, des bonbons et du chocolat alors qu’elle a besoin de fruits et de légumes! »
Très amaigrie, la petite Betty a été installée dans une partie protégée du zoo et n’est pas visible pour l’instant par les visiteurs. « Elle ne peut plus se passer de s humains et si nous essayions de la remettre avec ses parents, ils ne la reconnaîtraient pas, ils la tueraient », explique Romain Masquefa, petit-fils de Jeanine, qui travaille lui aussi dans le zoo.

La famille possède un autre parc zoologique, à Fréjus, dans le Var. Là-bas aussi, des jumeaux gibbons aux mains blanches avaient été dérobés. Seul un des deux animaux avait été retrouvé. « Ceux qui font ça mettent la vie de l’animal en danger et ne peuvent pas le revendre. L’espèce est bien protégée, seuls des particuliers non formés pour prendre soin d’eux pourraient les acheter. Mais à l’âge adulte, vers 7 ans, ils ont tendance à devenir agressifs », rappelle Jeanine Masquefa.
Betty, elle, a gagné un surnom. Ceux qui la soignent l’appellent désormais Betty Woop, en raison des petits cris (« woop woop ») qu’elle émet quand elle veut s’exprimer. Pour l’instant, elle reprend des forces et ne montre pas de signes de méfiance ou d’agressivité. Un enclos sera spécialement créé pour elle. « Nous voulons d’abord lui permettre de grandir normalement, de se remettre de cette épreuve. Puis nous ferons notre possible pour lui trouver un jeune mâle d’ici quelques mois », assure la gérante du parc. Dans ce domaine de 16 ha, en pleine modernisation, les visiteurs peuvent découvrir environ 650 animaux de quelque 200 espèces différentes, dont de très nombreux bébés qui y naissent chaque année.
Source et photo :
http://www.leparisien.fr/seine-et-marne ... 921041.php