À votre bon cœur pour empailler la girafe

[Philippe]

Pour célébrer son 150e anniversaire, le Muséum de Toulouse propose à son public de financer la naturalisation d'une girafe qui ira rejoindre l'éléphant du grand hall d'accueil.

Avec le dernier trimestre de l'année, revient le temps des collectes. Entre les myopathies, les maladies orphelines et les denrées alimentaires, le généreux donateur n'aura bientôt que l'embarras du choix. Et si jamais les bonnes causes traditionnelles ne lui suffisent pas, il pourra même financer la naturalisation de la seconde girafe du Muséum.
Pour célébrer son 150e anniversaire, le Muséum d'histoire naturelle de Toulouse tente l'expérience du mécénat participatif. Un siècle et demi après l'arrivée de la première girafe empaillée qui a précédé l'ouverture du Muséum en 1865, Francis Duranthon et son équipe proposent à tous ceux qui le souhaitent de verser leur obole pour financer l'empaillage de Twiga. Twiga (girafe en langue Swahili) n'aurait jamais dû arriver jusqu'à Toulouse. Car à l'origine, c'est une girafe morte au musée de Plaisance-du-Touch que les taxidermistes devaient naturaliser. Mais le mauvais état de la bestiole les a contraints à renoncer à leur projet initial et à investir 10.000 € dans l'achat d'une peau de girafe mâle adulte, et du mannequin de polyuréthane qui en garnira l'intérieur, auprès d'un taxidermiste de Liège. Une fois l'ensemble remonté et baptisé Twiga pour les besoins de la com, la nouvelle girafe prendra place à côté de l'éléphant dans le grand hall d'accueil. Le coût total de l'opération est estimé à 25.000 € dont 15.000 € doivent être financés par le mécénat.

Au cours de la première quinzaine de décembre, Brian Aiello, le taxidermiste du Muséum et son équipe procéderont en public au remontage des six pièces du grand gabarit de polyuréthane. Puis à l'ajustement de la peau et à sa couture sur la nouvelle forme synthétique. Cette étape qui arrive après le dépouillage de la carcasse, le traitement de la peau et la sculpture du mannequin constitue la dernière étape du travail de naturalisation.

Pour participer à cette première opération de mécénat lancée par un Muséum d'histoire naturelle, les donateurs doivent se rendre sur la page «Tous pour Twiga» hébergée par la plateforme de collecte «Culture time» où sont collectés les paiements en ligne. À partir de 30 € un don donne droit à un échange d'une heure par skype ou par téléphone avec un spécialiste de la faune sauvage, et à un cadeau souvenir. Alors si le cœur vous en dit, faire ça ou peigner la girafe…

La future Twiga en pièces détachées dans le hall du Muséum.
Source : La Dépêche.

[jean-marc]

Car à l'origine, c'est une girafe morte au musée de Plaisance-du-Touch que les taxidermistes devaient naturaliser.

Une girafe morte dans un "musée" c'est original.. elle n'a pas réussi à passer les portes ?
Les journalistes sont formidables....

[Philippe]

A l’occasion des 150 ans du Muséum, les taxidermistes sortent de leur laboratoire pour réaliser la naturalisation d’une girafe en direct…

« Et après on la recouvre avec de la vraie peau ? », demande dubitative une petite fille devant le mannequin en résine de Twiga, la nouvelle attraction du Muséum de Toulouse. Depuis lundi, la naturalisation de cette girafe se fait directement sous les yeux des visiteurs.

Médiation autour de la girafe

Jusqu’aux vacances de Noël, les naturalistes en herbe peuvent observer les techniques de rabotage utilisées par les deux taxidermistes pour donner un bon mouvement au corps de ce mammifère qui, une fois sur ses pattes, mesurera 5 m 10 de haut.

« Nous avons fait des modifications pour lui donner une silhouette plus élancée », explique Brian Aïello, le taxidermiste en chef. Avec sa collègue Agathe, ils s’affairent autour de l’immense squelette de résine sous le regard des visiteurs pour qui il s’agit d’une première.

Parfois, des médiateurs sont là pour donner les clés de la mise en beauté de ce spécimen originaire d’une réserve sud-africaine. Mais souvent, Brian et Agathe laissent leurs outils de côté pendant quelques minutes pour expliquer leur travail.

« On nous a demandé quelles études il fallait suivre pour faire notre métier ou encore combien la girafe allait peser », raconte le responsable de ce chantier un peu particulier.

Alerter sur les spécimens en danger

Et si son objectif est d’arriver à dégainer rapidement son fil et ses aiguilles pour coudre la peau, il est aussi content de participer à cette expérience organisée à l’occasion des 150 ans du Muséum.

« C’est une espèce très représentée dans les zoos mais elle est aussi menacée et le Muséum est là pour alerter, c’est un des rôles de l’institution », rappelle le taxidermiste. Il faudra attendre février pour que Twiga, qui veut dire girafe en swahili, rejoigne Punch l’éléphant dans le hall d’entrée.

Pour financer une partie de la naturalisation de Twiga, le Muséum a lancé une opération de crowdfunding.
En deux mois et demi, plus de 160 mécènes ont fait des promesses de don pour un montant approchant les 16.000 euros. Pari réussi pour cette nouvelle forme de mécénat puisque l’objectif était d’atteindre les 15.000 euros.
Parmi les donateurs, des entreprises comme les laboratoires Pierre-Fabre, mais aussi un particulier qui a déboursé 1.000 euros.

Source (avec reportage vidéo) : www.20minutes.fr/toulouse/1742999-20151 ... ied-public