L’extraordinaire réserve du Berry

L’extraordinaire réserve du Berry

Messagepar Philippe » Lundi 28 Septembre 2015 4:41

À Obterre (Indre), la réserve de la Haute-Touche séduit les familles réfractaires aux zoos surchargés de visiteurs.

La réserve de la Haute-Touche a beau être le plus grand parc zoologique de France, elle vit dans l’ombre de ceux de Beauval, Thoiry, Vincennes ou Doué-la-Fontaine. Sis aux confins de la Touraine et du Berry, au cœur de la Brenne, ce parc de 460 hectares préservé dans un cadre enchanteur mérite de venir s’y évader l’espace de quelques heures pour y découvrir une extraordinaire diversité d’espèces.

Tout démarre par un safari forestier en voiture, avec un parcours long de 4,2 km au milieu de cervidés en liberté et d’animaux symbolisant la biodiversité européenne telle que des bisons ou des loups. Cette entrée en matière précède une belle balade au cœur de l’enceinte zoologique, où vivent 1 300 animaux, que l’on peut faire à pied, à vélo, en calèche ou, depuis cet été, en « golfette » électrique.

La plus grande collection de cervidés d’Europe

Ici, les visiteurs ne viennent pas pour assister à un défilé de pandas, de lions ou d’éléphants. « Nous avons peu d’animaux charismatiques que l’on voit dans les zoos traditionnels, c’est ce qui fait le charme de la Haute-Touche. Nous avons la plus grande collection de cervidés d’Europe », explique Roland Simon, le directeur de ce domaine appartenant à l’État, au même titre que la ménagerie du Jardin des plantes ou le zoo de Vincennes. La réserve possède aussi la plus grande meute de loups en captivité au monde.

La Haute-Touche nous fait néanmoins voyager sur les cinq continents, grâce à de nombreux spécimens dénichés dans les forêts d’Afrique ou dans les plaines d’Asie centrale. Des tigres de Sumatra, ­lémuriens, zèbres, hyènes rayées, primates, loups de Mackenzie ou dholes, cette espèce de canidés asiatiques aux faux airs de renard, unique en France, sont en quelque sorte les mascottes exotiques du parc.

« Les animaux ont un vrai espace de vie »

Stéphanie, Parisienne d’une trentaine d’années, qui a accompagné un couple d’amis de Tours et leurs deux filles, ne regrette pas d’avoir accepté cette promenade inattendue, agrémentée d’un pique-nique à l’orée des bois. « On sent que les animaux ont un vrai espace de vie dans de vastes enclos. J’ai découvert les chevaux de Przewalski, une espèce de chevaux sauvages, ou les cerfs cochons et j’ai aimé les babouins, occupés à casser des pierres, les oryx algazelle et les zèbres de Grant, témoigne la jeune femme. J’ai vraiment apprécié de pouvoir faire le tour du parc à vélo. C’est idéal en famille ou avec des amis. »

Elle et ses amis ont d’abord suivi le circuit fléché de deux kilomètres, autour d’un étang africain spacieux, où batifolent les oiseaux et les babouins de Guinée, avant d’enfourcher de nouveau leur bicyclette pour le second parcours dans la forêt.

« Dans ce parc, c’est chacun à son rythme, explique Bertrand, un jeune homme, grand habitué des lieux. Regardez le parking, il n’y a pas beaucoup de voitures garées. Ce n’est pas la cohue. J’ai la sensation que l’on respecte ici plus qu’ailleurs les animaux en captivité. »

Un laboratoire de recherche


Et pour cause, les visiteurs de cette dépendance du Muséum national d’histoire naturelle ne savent pas toujours qu’ils servent une noble cause. « Nous sommes le seul parc zoologique de France à avoir le statut de laboratoire de recherche. À ce titre, nous participons activement au programme européen d’élevage (EEP) et contribuons ainsi à l’élevage et à la reproduction des espèces en voie d’extinction », raconte Roland Simon.

Les espèces sauvages menacées sont l’objet d’expérimentations scientifiques pointues « afin qu’à terme, nous soyons capables d’accélérer et de multiplier la reproduction d’animaux à la limite de l’extinction », poursuit-il. Ces dernières années, la réserve a suscité l’attention des médias et ému l’opinion publique avec la naissance de bébés lémuriens, de louveteaux et de lynx jumeaux.

Le « nourrissage » des oiseaux, des hyènes, ou des tigres

Le domaine s’est ouvert au grand public avec une volonté pédagogique affichée. Stéphanie dit avoir été impressionnée « par tous les panneaux décrivant les valeurs et les objectifs du parc sur les espèces menacées, sensibilisant sur les modes de vie des animaux visibles sur le chemin ».

Les visiteurs sont ainsi invités à suivre le « nourrissage » des oiseaux, des hyènes, ou des tigres  : « La ”becquée” des pélicans, auxquels on envoie du petit poisson, est un moment très drôle », dit en souriant Stéphanie. Les petites filles qui l’accompagnaient ont elles-mêmes envoyé du poisson dans une douce excitation. Sous le regard amusé de l’employée de la réserve qui a pris le temps de répondre aux questions de chacun.
Source : La Croix.
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