Le zoo de Jérusalem a perdu sa première place au classement des sites les plus visités des Israéliens ; la tension sécuritaire en serait la cause.
La semaine de Pessah est propice aux promenades en famille. De nombreux Israéliens mettent à profit cette période de vacances pour s’adonner aux plaisirs de la nature, pique-niques et ballades. La visite du parc zoologique de Jérusalem (connu en anglais sous le nom de Jerusalem Biblical Zoo) fait partie du circuit obligé des Israéliens en vacances.
En 2009, le zoo s’est vu décerner le titre d’attraction touristique la plus populaire d’Israël, avec un nombre record de 750.000 visiteurs. Or, six ans après, rien ne va plus : même les habitués du zoo ont remarqué que la fréquentation du parc était en baisse.
Intifada des couteaux
Les chiffres qui viennent d’être publiés par la direction du zoo confirment la baisse dramatique de fréquentation : en 2015, le zoo a perdu le quart de son chiffre d’affaires. Ce sont 5 millions de shekels (plus d’un million d’euros) qui ont manqué au budget ordinaire de 2015, par rapport à celui de 2014 (qui avoisinait les 20 millions de shekels).
Pour Shay Doron, le directeur général du zoo, la principale raison à la baisse de la fréquentation est d’ordre sécuritaire : « l’Intifada des couteaux ». Mais pas seulement, car la météo non plus n’a pas été favorable : l’été dernier a été trop chaud et les week-ends de l’hiver ont été trop pluvieux pour attirer le promeneur.
Donations alimentaires
Comment faire face à une baisse des recettes alors que les dépenses sont, dans leur majorité, incompressibles ? Car il est impossible de réduire la nourriture des fauves et de négliger l’entretien de la piscine des manchots. « Nous avons d’abord réduit le personnel saisonnier, puis avons fait des économies d’électricité ; enfin, nous avons fait pression sur nos fournisseurs pour réduire les factures de la nourriture pour animaux », explique Shay Doron.
Face à la baisse de fréquentation, le zoo bénéficie de donations qui lui permettent de ne pas couper dans les rations alimentaires : « Les singes reçoivent des fruits et légumes à volonté, grâce aux livraisons régulières qui sont fournies gratuitement, à titre de donations », se réjouit le directeur du zoo. Quelques riches donateurs continuent à faire preuve de générosité, comme la famille Tisch de New York qui a donné son nom au zoo (The Tisch Family Zoological Garden).
Statu quo religieux
Le public qui visite le zoo de Jérusalem représente un microcosme de la société israélienne. « Alors que zoo reste ouvert le samedi, toutes les religions respectent le statu quo qui existe ici depuis des années », annonce Shay Doron. Et pour cause : en semaine, les juifs orthodoxes (les Harédim) y côtoient des écoliers arabes, alors que le samedi, ce sont les familles laïques qui s’y retrouvent pour une journée de détente.
Créé en 1928, le « Zoo biblique de Jérusalem » est bien plus qu’une attraction ; c’est une institution dont le développement fut parallèle fut celui de la ville. Les éléphants, lions, pingouins, flamands roses et autres chimpanzés, vivent paisiblement dans une cohabitation qui fait jalouser les Hiérosolymitains plus anciens, juifs, musulmans ou chrétiens.
Source : Israel Valley.