Le singe hurleur est un primate d’Amérique du Sud. Il fait partie des singes du Nouveau Monde. Le système ITIS estime qu’il existe 12 espèces de singes hurleurs. Cette classification n’est bien sur pas définitive et peut évoluer dans le temps. Certaines espèces ou sous-espèces sont menacées et classées “vulnérable” voir “en danger critique d’extinction” par l’UICN.
Le singe hurleur se reconnaît par sa forme longiligne. Ses poils sont longs et de couleurs selon le sexe ou l’espèce. Le diphormisme sexuel n’existe pas chez toutes les espèces. Il possède une queue préhensile, qu’il peut se servir comme une cinquième main. Il partage cette caractéristique avec le singe laineux et l’atèle.
Il vit principalement dans la canopée en groupe familial dominé par un mâle. Il passe la plupart de son temps à se reposer du fait de la faible valeur énergétique de sa nourriture. Il consomme surtout des feuilles, des bourgeons, des plantes. C’est un formidable disséminateur de graines et a un rôle écologique très important dans la forêt. Anecdote étonnante pour un animal vivant dans les forêts tropicales, il déteste la pluie !
Un hurlement bien particulier
Le Hurlement du singe hurleur est légendaire et en fait son nom. On peut l’entendre à 5km à la ronde. La gorge imposante du mâle lui permet d’émettre ces vocalises. Elles serviront à intimider les mâles rivaux et à se battre pour le contrôle d’un groupe de femelles.
Selon une étude publiée dans la revue Current Biology, les mâles qui émettent les sons les plus imposants ont les testicules plus petites et produisent moins de sperme que les autres. La thèse avancée serait “qu’il existe entre les attributs de séduction et les attributs de fertilisation".
Une espèce martyre
L’aire de répartition du singe hurleur est très étendue. Elle s’étend du Sud du Brésil jusqu’au Mexique. Toutes les espèces sont impactées par la déforestation et la transformation de son habitat mais pas seulement.
Selon le site officiel de l’ONCFS, le singe hurleur qui est une espèce protégée est chassable. Il est indiqué que le nombre d'individus pouvant être abattu est de 2 par chasseurs et par sortie ! Nous avons contacté l’ONCFS de Guyane pour avoir des réponses sur la pertinence de cette chasse et nous n’avons eu aucune réponse. En Amérique du Sud, la chasse au singe hurleur existe pour les tribus autochtones mais elles servent pour se nourrir et non pour le plaisir.
Au Brésil, la fièvre jaune ravage l’espèce et cause des milliers de morts. Les Hommes, également touchés par cette maladie, tuent plusieurs dizaines de singes hurleurs à tort. La maladie se transmet par le moustique. Le gouvernement brésilien a annoncé avoir mis en place des programmes de sensibilisation afin de protéger le singe hurleur.
Au Costa Rica, des chercheurs ont publiée une étude dans la revue Mammalian Biology. Ils affirment que les pesticides auraient provoqué l’apparition de taches jaunes sur des singes hurleurs noirs. Le Costa Rica, pourtant réputé pour sa politique écologique et de mise en avant de sa bio-diversité, est premier consommateur de pesticides au monde avec 22,9 kg par hectares en 2016. Ces plaques jaunes apparaissent chez de plus en plus d’individus et seraient de plus en plus imposantes.
Dans la plupart des pays, le singe hurleur est victime du trafic animalier. Les mères sont abattus et les braconniers récupèrent le bébé pour l’offrir au plus offrant. De nombreux orphelins sont envoyés dans les refuges, comme Merazonia qui accueillent plusieurs jeunes et portent un projet de réintroduction.
Un projet de réintroduction a également été mis en place dans la forêt de Tijuca au Brésil, la plus grande forêt urbaine au Monde. Elle est le fruit d’une reforestation intense au 19ème siècle. Le singe hurleur avait disparu depuis plus de 100 ans ! De nombreuses autres espèces suivront.
Références :
Sciences et Avenir
Huffington Post
Le Point
Passport Health Global
https://www.wildlifecentury.com/single- ... que-du-Sud