Le zoo de Montevran a attiré les foules
Situé dans le Loir-et-Cher, le zoo de Chaumont-sur-Tharonne est l’un des premiers parcs privés ouverts au public en 1957. Il fermera en 1981.
Cerfs, daims, sangliers… autant d'animaux locaux que l'on pouvait retrouver au zoo de Chaumont-sur-Tharonne en 1957. C'est Joseph de Mauléon (1928-1991) qui le conçoit avec son épouse. Le parc zoologique devient l'un des premiers parcs privés ouverts au public.
Héritage personnel
Construit dans le domaine de Montevran, appartenant à Edmond de Poncins et son épouse née Marguerite de Biencourt, dont Joseph de Mauléon, leur petit-neveu, a hérité, le parc est installé sur une vingtaine d'hectares. Entre 1961 et 1966, le zoo accueille des animaux africains afin d'étudier leurs comportements. Ours polaires, loups, chacals, coyotes, hyènes et bien d'autres se retrouvent donc ensemble. « C'est le marquis de Vibraye, propriétaire du château de Cheverny, qui conseille à mon père de faire quelque chose de son domaine, ayant lui-même ouvert son château au public en 1922, ce qui était très novateur pour l'époque », explique Edmond de Mauléon. « Ensemble, mes parents consacrent une grande partie de leur passion à faire connaître et développer cette activité, avec 400 animaux et 2 millions de visiteurs en vingt ans. »
C'était un lieu de sortie idéal pour le week-end. Joseph de Mauléon et son épouse font travailler les artisans locaux qui réalisent notamment les enclos et cages et emploient des Chaumontais très attachés à ce parc.
Amour et protection des animaux
Joseph de Mauléon fonde avec des propriétaires l'Association nationale des parcs et jardins zoologiques, dont fait notamment partie le zoo de Thoiry, et en devient le président. Cette association a été créée pour mettre en place un code de déontologie dans la profession, interdisant les trafics d'animaux exotiques, se limitant à la reproduction et à l'échange d'espèces pour assurer la sécurité et le bien-être des animaux.
Mais en 1981, le domaine cesse son activité. Les coûts, les charges, les impératifs sécuritaires et d'aménagement des espaces pour les animaux ont eu raison de cette belle aventure. Avec le choc pétrolier de 1974 et l'apparition d'autres parcs, les frais étaient trop lourds. « Il aurait fallu proposer des nouveautés, réaliser des travaux qui représentaient trop d'investissements. »
Certains animaux vont rester jusqu'à « leur belle mort », et les autres « compagnons de route » sont placés dans d'autres parcs ou réserves. Tous les animaux morts au cours de ces vingt dernières années ont été donnés au Muséum d'histoire naturelle afin d'être naturalisés et montrés au public. Le château, lui, a été vendu en 1986 et détruit en 1992.
Joseph de Mauléon (à gauche), son fils Edmond et l'ourson Noix de coco.
Les yacks du zoo devant le domaine de Montevran à Chaumont-sur-Tharonne.
Source : La Nouvelle République du Centre-Ouest.
Ce parc du Loir-et-Cher, situé à environ 70 km de Saint-Aignan-sur-Cher, a donc fermé ses portes un an après l'ouverture de Beauval.