Zooparque Itatiba

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Messagepar Therabu » Samedi 13 Août 2022 15:56

Lors de mon dernier voyage au Brésil, des pluies soutenues se sont abattues sur la côte et m'ont empêché de suivre mon itinéraire sur la côte où j'avais prévu de rester quelques jours pour l'observation des oiseaux en plus de rester avec un groupe d'amis près de la plage. Face à la situation, nous nous replions sur une villa à l'intérieur des terres qui se trouve à une quinzaine de kilomètres d'un lieu que j'avais sauvegardé sur mon application de cartographie avec un marqueur. L'occasion est trop belle, je ne sais pas si je repasserais bientôt dans cette région et je ne suis pas préparé pour aller sur des sites spécifiques pour l'ornithologie.

J'arrive peu après l'ouverture à l'entrée du zoo où je règle mon entrée, dont le prix n'a rien à voir avec le tarif dérisoire du zoo municipal de Belo Horizonte. Ici, c'est un zoo privé, appartenant à un propriétaire autrichien, si j'ai bien compris, celui qui possède également le zoo de Schmiding en Autriche. L'entrée coûte donc 100 reais par personne, soit 15€ environ selon les évolutions des taux de change, une somme considérable au Brésil auquel s'ajoutent 25 reais supplémentaires pour le parking, situé après le portique d'entrée et une longue route serpentant jusqu'aux premières infrastructures.

Etant donné l'exotisme de cette visite, j'ai souhaité aussi prendre quelques photos des installations pour que vous puissiez vous faire une idée, mais avec mon téléphone, dont la qualité est juste passable.

Après passer les bâtiments de l'administration, le restaurant du zoo et la boutique, je commence donc la visite sur le chemin bien fléché qui descend vers un vallon. Notre première rencontre sera avec le monde des oiseaux et une suite de trois volières pénétrantes au volume plutôt conséquent et où cohabitent diverses espèces, principalement sud-américaines mais avec quelques exotiques des autres continents, souvent assez communs pour nous autres européens.

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Amazone de Bodin

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Amazone à joues bleues

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Caïque à queue courte (Graydidascalus brachyurus), une espèce très rare en Europe

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Conure guarouba

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Toucan toco

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Touraco violet

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Ara à nuque d'or

Nous descendons encore sous les arbres pour arriver devant une zone dégagée, le fond d'un vallon, où diverses larges pièces d'eau sont séparées de pelouses, et de chemin. De nombreux oiseaux d'eau y vivent. Comme il s'agit de la zone sud-américaine du zoo, il n'est pas facile de savoir qui est captif et qui est sauvage. Le premier de ces grands enclos abrite également des tapirs terrestres dans des conditions quasi-naturelles.
En face c'est un marais africain avec quelques espèces de gros oiseaux, dont des jabirus d'Amérique et des cobs à croissant. Enfin au milieu, une île abrite des makis catta tandis que les berges sont occupées par de nombreux anatidés, des tortues charbonnières et des mazamas gris.

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Mazama gris

Bien moins vaste et immersif que ces grands enclos, mais toutefois d'une taille honnête et avec un substrat naturel, on trouve l'enclos des cerfs du Pantanal, ou cerfs des marais, une espèce qui m'échappe encore à l'état naturel. Les panneaux explicatifs évoquent les menaces qui pèsent sur cette espèce en déclin important et l'investissement du parc qui est coordinateur de l'élevage de cette espèce au Brésil. Je ne maitrise pas bien le paysage zoologique brésilien mais il semble que la coopération que nous soyons encore loin du niveau de coopération que nous connaissons en Europe. Chaque transfert d'espèce semble complexe et couplé aux distances et à la faible densité d'espaces zoologiques, limite le développement de populations captives d'espèces menacées. Espérons que les zoos brésiliens puissent se coordonner au moins pour cette belle espèce. Pour terminer cette prmeière partie sud-américiane, nous longeons une vaste plaine inondée qui semble être un enclos mais qui n'était pas visiblement occupé durant ma visite. On se prend à y imaginer une grande cohabitation entre jabirus, cerfs du Pantanal, tapirs, kamichis, capybaras...

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Bihoreaux sauvages

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Ouette de l'Orénoque

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Cerf des marais

Après avoir longé cette zone marécageuse très naturelle, le long du "Trilha do Pantanal" (le sentier du Pantanal), nous remontons légèrement en empruntant un sentier forestier. Les enclos sont aménagés dans la pente. Curieusement, c'est là que se trouve un nouvel enclos pour loup à crinière, pas minuscule mais qui aurait clairement pu être bien plus vaste et naturel quand on voit la réserve foncière du zoo.

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Puis nous traversons une galerie couverte qui abrite les loges de différents animaux et dont les baies vitrées constituent le principal point d'observation pour les installations extérieures. Sur la droite, ce sont des primates, dans l'ordre des singes laineux, des atèles à ventre blanc (mais pas la ssp colombienne qui est élevée dans nos zoos européens) et des sapajous bruns. Les volières sont pas très grandes, même si les atèles bénéficient de deux cages extérieures et totalement artificielles. En face, ce sont des wallabys de Bennett qui semble bizarrement n'être conservés qu'en intérieur.

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Ateles belzebuth

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Arrière du bâtiment et volières

Nous pénétrons de nouveau dans une zone principalement dédiée aux oiseaux avec pas mal de touracos notamment et quelques espèces brésiliennes plus rares dans nos collections (notamment des chouettes à sourcils jaunes). Il y avait aussi des varis, une espèce rare sur le continent.

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Hocco à pierre

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Pénélope à front noir, une espèce endémique de la Mata Atlantica et en danger d'extinction.

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Touraco pauline

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Touraco à tête blanche

De l'autre coté du sentier, on retombe sur l'enclos des tapirs terrestres que nous avons vu au début de la visite puis nous attaquons la partie appelée, Trilha Amazonica.

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A ce niveau, on trouve un splendide enclos pour casoars à casque, un peu perdus par rapport aux nombreux animaux sud-américains, mais disposant d'un double enclos au milieu de la forêt subtropicale.

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D'immenses volières dans le sous bois pentu ont été bâtie. La première sert de présentation à trois rapaces : la buse aguia, la buse à queue blanche le vautour pape.

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Vautour pape

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Buses à ailes blanches ?

Immédiatement dans la foulée, une structure encore plus vaste accueille un petit groupe d'atèles à face rouge accompagnés par un individu d'atèle à front blanc. En plus du volume et de la présence de quelques végétaux résistants, la cage est aménagée de divers agrès et cordes qui donnent un volume d'évolution important à ces primates.

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Atèle à front blanc

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Atèle à face rouge
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Therabu » Dimanche 14 Août 2022 19:29

Nous clôturons la zone sud-américaine du zoo avec une très grande volière pour les harpies féroces du zoo, un couple où l'on peut bien voir la différence de taille entre le mâle et la femelle.

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Puis dans la foulée, nous attaquons un secteur vaguement orienté vers l'Afrique, ou au moins les grosses espèces asiatiques. Cette zone commence avec le plus grand enclos du zoo, une immense clairière en pente qui s'achève dans un lac en contrebas. Des rhinocéros blancs, seulement 2 lors de ma visite, mais j'ai vu des photos avec 4 individus par le passé avec des zèbres de plaines et des autruches. Les zoo brésiliens semblent avoir du mal à maintenir des populations dignes qui se maintiennent dans le temps. Je ne sais pas si c'est un problème lié à la reproduction(mais reproduire zèbres et girafes ne semble pas trop difficile) ou d'obtention d'individus non liés entre eux.

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Vient ensuite une nouvelle grande volière bâtie dans la pente forestière. Cette fois elle accueille deux tigres de Sibérie qui viennent d'Europe il me semble.

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Puis les visiteurs parviennent à un snack dont la terrasse donne sur l'un des espace les plus spectaculaires du zoo. Il s'agit d'un complexe où si l'on ne regarde pas de trop près, buffles domestiques, hippopotames amphibies et éléphants d'Asie cohabitent tous ensemble. EN fait les éléphantes sont restreinte à un enclos étroit au premier plan tandis que les buffles et hippos ont la majorité de l'espace dont une nouvelle pièce d'eau très vaste et naturelle.

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On remonte alors vers le sommet du zoo, en passant devant deux installations peu mémorables. Deux volières basses accueillent des tamanduas austraux qui font face à un petit enclos pour des tamanoirs.

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Volière des tamanduas

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Tamanoir

Sur le replat, un enclos en longueur, entouré de hautes barrières métalliques présente l'un des plus gros arguments de vente du zoo, un gorupe de girafes, divisé en 2 entre un couple de Rothschild avec son petit et une femelle de la (sous) espèce australe qui garde tout de même un minimum de contact avec des congénères. Quelques mètres plus loin, on a un second point de vue sur le haut de la plaine des rhinocéros.

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Vient ensuite un bâtiment aux allure de gymnase qui apporte une expérience de visite complétement différente. Il s'agit effectivement d'un "musée" sur la faune avec des dioramas d'animaux disparus puis contemporains. C'est l'une des autres grosses attractions du parc qui permet d'exposer des espèces indisponibles sur le continent et d'autres disparues, qui font rêver les gamins. J'imagine que c'est aussi un bon support pédagogique même si cela n'est pas forcément beau.

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A la sortie de ce complexe, il y a une suite de petits enclos qui forment une boucle, la plupart étant en fait de petites fosses pour de petites espèces. Certaines sont aménagées d'une manière un peu plus naturelles et avec des mix d'espèces intéressants.

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Enclos des oiseaux d'eau

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Le parc détient de nombreux couples d'anhimas cornus, une espèce impressionnante qui va même couramment défendre son territoire et défier le visiteur.

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Installation de la grande famille de mangoustes rayées

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Enclos des suricates

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Fosse des fous bruns

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Fous bruns

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Fosse des paresseaux, anhimas, agoutis

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Agouti doré

On vient alors devant un autre bâtiment, plus petit contre lequel s'appuient deux volières de taille moyenne. Dans la première, on y trouve le mammifère le plus rare du zoo, un unique ouakari chauve qui cohabite avec un saki barbu. Dans la volière d'à coté, ce sont des titis à front noir avec des tinamous solitaires.

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Juste avant de rentrer dans ce bâtiment, d'autres enclos simplistes servent à l'accueil et l'élevage d'oiseaux d'eau, notamment de flamants du Chili et de Cuba. Le bâtiment en lui même est visitable puisqu'il s'agit du vivarium du zoo. Quelques espèces communes y sont présentées, les terrariums y sont plutôt vastes mais assez artificiels et l'ensemble fait très "home-made".

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Boa constrictor

La dernière installation du zoo est une vaste volière pénétrante où vivent diverses espèces d'oiseaux dans un environnement luxuriant bien qu'un peu manicuré.

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Canard mandarin

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Kamichi cornu

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Canard carolin

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Ibis rouge

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Quelle est cette espèce de tortue ?

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Hocco à bec de rasoir

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Erismature ornée

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Spatule rosée

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Ibis sacré

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Tinamou solitaire
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Thibaut » Dimanche 14 Août 2022 21:13

Jolie collection et étonnante ce "musée". Cool de voir certaines espèces très menacées comme la pénélope. Etonnant de voir des fous en captivité, c'est très difficile à maintenir du moins les fous de bassans.
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar AnimauxEtZoos » Lundi 15 Août 2022 6:18

Merci pour ce début de compte-rendu ! Je trouve ça très intéressant pouvoir découvrir un parc totalement inconnu à mes yeux, avec une collection bien différentes des zoos européens. Le zoo arrive tout de même à être attractif avec une entrée à 15€?
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Therabu » Lundi 15 Août 2022 8:10

Oui le parc semble quand même avoir son public même si j'imagine qu'ils ne seraient pas contre une augmentation de la fréquentation.
La région de São Paulo está la plus riche d'Amerique du Sud avec une vraie classe moyenne et des prix plus élevés qu'ailleurs pour les prix de la vie de tous les jours.

En effet curieux de voir les fous, je me demande comment ils sont arrives la. Cela dit ils semblent y être depuis plusieurs années puisque j'avais vu des photos d'eux sur Zoochat avant d'y aller.
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar raphaël » Lundi 15 Août 2022 10:57

Merci pour ce compte rendu original !

Cela fait toujours du bien de voir les zoos des autres continents.

Dans l'Amérique latine, j'ai presque l'impression que les zoos sont plus concernés par des critiques anti captivités et évoluent beaucoup vers des "ecoparque" comme à Buenos Aires, "parque de la conservacion" à Medellin et se ciblent sur la faune locale.

Ici, on voit autre chose, mais l'ambiance tropicale me semble une très bonne idée pour ne pas se cantonner à la faune brésilienne, mais ouvrir comme ils le font des petites parenthèses avec la faune de Madagascar ou d'Asie. Le plus grand défi, que tu soulignes, sera la coopération et les transferts entre parcs.

Et pour les cerfs des marais, va donc dans les Esteros del Ibera en Argentine :wink:
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Therabu » Vendredi 19 Août 2022 8:23

Oui raphaël Esteros del Ibera est bien sur la liste :mrgreen:

Il me reste encore un aspect à vous présenter. Durant ma visite, je cherche à parler à des personnes en charge ou en contact avec le service des oiseaux. Le parc est en effet le lieu d'élection du premier centre de reproduction ex-situ du harle huppard, un canard piscivore en danger critique d'extinction, désormais endémique du Brésil même si l'espèce évoluait historiquement en Argentine et au Paraguay. Ses exigences en termes d'habitat sont spécifiques et impliquent des rivières aux eaux vives et pures, situées en général dans les montagnes et dont les rives sont densément végétalisées. La perte de cet habitat, que ce soit par le déboisement ou la pollution des cours d'eau, mais aussi les dérangements liés aux activités de loisir. Enfin, dans le bastion de l'espèce, la région de la Serra de Canastra au Minas Gerais, où vivent environ 150-200 individus soit près de 66% de la population mondiale, le minage des diamants et les projets hydro-électriques sont des menaces supplémentaires.
L'espèce est classé dans la catégorie la plus proche de l'extinction depuis 1994, ce qui montre qu'elle est très rare depuis déjà longtemps et se maintient par un fil.
Hormis la Serra de Canastra, les populations sont très locales et réduites, la seconde plus grosse n'étant que de 50 individus. La capacité de dispersion de cet anatidé est encore mal connu mais les différents noyaux de population sont désormais trop éloignés pour un brassage génétique naturel. Les efforts actuels visent actuellement à protéger la population du Minas Gerais mais surtout les autres noyaux de population relictuelle, en suivant les nombres d'individus, éventuellement en apportant des nichoirs et surtout en luttant contre la perte d'habitat.
En parallèle, un programme d'élevage a été mis en place. Des œufs d'oiseaux sauvages ont été prélevés puis élevés en captivité. Les individus sont issus des différents noyaux ce qui permet de lutter contre la consanguinité. Initié en 2011, les premiers jeunes sont nés en captivité en 2017 et désormais, la colonie captive détenue au zoo d'Itatiba s'élève à près de 65 individus. Le centre est désormais à pleine capacité et des oiseaux devraient vite rejoindre d'autres zoos brésiliens pour continuer de faire grandir cette population de secours qui pourrait permettre de revitaliser des petites populations locales voire même permettre des réintroductions dans des endroits délaissés par l'espèce. Des zoos européens semblaient intéressés pour participer à l'élevage et à ce programme mais ICMBio, l'agence de l'environnement brésilienne est pour l'instant contre cette idée d'exporter cette espèce.

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Volière de reproduction du centre d'élevage des harles huppard.

Je demande à plusieurs personnes qui m'explique que nous sommes encore en fin de période de reproduction et que par conséquent le centre reste inaccessible. Ma chance tourne quand je commence à discuter avec deux membres du personnel dont la responsable pédagogie et conservation. Un échange de bons procédés, un accès au centre contre une mise à disposition des clichés à des fins de communication est vite convenu et je suis donc très reconnaissant du personnel de m'avoir permis de passer un peu de temps avec cette espèce très rare.
Les volières, plus d'une dizaine, sont végétalisées et recouvertes de bâches pour éviter les agressions territoriales qu'entrainent la vision de congénères. Chaque couple bénéficie d'un bassin peu profond aux berges végétalisées et de bosquets denses qui permettent à la femelle de se cacher et de se sentir en sécurité pour pondre.
Quelques oiseaux récupérés sont aussi logés dans ces volières.
Bien m'en a pris car 2 jours plus tard, je serais dans la Serra de Canastra, à la recherche de l'espèce dans le milieu naturel. Malgré 2 jours de recherche avec un guide, je n'observerais que 4 individus s'envoler haut dans le ciel, un comportement rare pour cette espèce mais une observation peu satisfaisante.

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Tersine hirondelle

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Pic à oreilles d'or

En conclusion, j'ai apprécié ma journée au zoo d'Itatiba dont les installations pour la faune locale sont d'une excellente qualité, parfois équivalente aux meilleurs zoos européens. Evidemment il y a des raretés dans la collection pour un zoolâtre européen de passage qui peuvent mériter le déplacement.
Je retiendrais aussi que ce parc, bien qu'assez commercial, essaie d'insuffler des notions de conservation de la nature dans un pays où c'est encore une préoccupation mineure. Le site est splendide et le potentiel conséquent, que ce soit pour densifier et encore développer la partie sur la faune brésilienne en danger ou bien compléter la collection d'espèces exotiques tropicales et attirer de la sorte, toujours plus de brésiliens vers cette problématique.
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Kaelio » Vendredi 19 Août 2022 8:49

De manière générale, excepté Singapour, on a toujours la sensation que dès qu'on sort de l'Europe et des Etats-Unis on se retrouve sur quelque chose de pas terrible niveau zoologique. Je suis pourtant assez surpris, au fil de tes différents compte rendu de parcs brésiliens, de la qualité de ces institutions ! Cela donne très envie d'y faire un tour d'ailleurs !

Concernant la collection, sais-tu comment ces parcs se fournissent en espèces ? J'imagine que pour la faune locale capturer dans la nature ne doit pas être un problème ? Et pour la faune plus exotique ?
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Therabu » Vendredi 19 Août 2022 9:39

Je ne sais pas si on peut parler de captures. Les zoos brésiliens n'achètent pas leurs animaux, tout du moins les espèces localement présentes. Il y a par contre pas mal d'animaux issus du milieu naturel en raison de saisies, d'abandons d'animaux capturés pour le marché des particuliers. C'est encore assez répandu de vouloir des perroquets, des passereaux chanteurs ou un ouistiti et chez les plus grosses bêtes, les accidents de la route font de nombreux blessés et orphelins. Dans ce sens, la majeure partie des petits zoos brésiliens sont en fait des refuges où les animaux présentés dépendent simplement des aléas.

Pour la faune plus exotique il y a eu des imports comme partout ailleurs, des fois d'Europe (principalement j'ai l'impression), des fois directement de fermes d'Afrique du Sud pour les girafes, rhinocéros blancs ou éléphants. Ces animaux sont souvent achetés et j'ai l'impression que les zoos ont du mal à mettre en commun leurs moyens pour pérenniser leurs populations et se limitent souvent à un couple par çi, par là. Même s'il y a moins d'autorisations nécessaires que pour les espèces locales, des espèces communes comme les zèbres de plaine ou des antilopes africaines ont du mal à être trouvées pour peupler des installations vides (exemple de la savane de ce zoo).
L'EAZA pourrait aider l'association continentale ou nationale à se structurer et se servir de cette région pour "évacuer" certains surplus de mammifères mais cela ne fera que repousser le problème et ça coute cher d'envoyer des gorilles ou des rhinocéros à travers l'Atlantique.
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Simon38 » Vendredi 19 Août 2022 14:58

Merci pour ce passionnant compte-rendu, Therabu. Comme toujours avec un site et un climat pareils, le potentiel est immense (bien qu'étrangement saboté parfois). Une raison de l'abscence du cerf des marais et du mazama de nos collections européennes ? Est-ce que ce sont des animaux plus difficiles à aclimater que les autres cervidés ou une pure logique géographique est-elle à l'oeuvre ?
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Therabu » Dimanche 21 Août 2022 15:25

Jusqu'en 2009, Berlin a présenté des cerfs des marais et des daguets gris (dans la zone de l'extension) et avait régulièrement des naissances dans les années 90, les cerfs des pampas jusqu'en 2003.
Le seul problème que je vois est que peu d'individus ont été initialement importés et donc la population n'a pu croître faute de diversité de fondateurs. Pour moi, c'est la principale explication. Il faut dire que nombre de cervidés, notamment asiatiques sont menacés et manquent d'espace donc j'imagine qu'il n'y a pas beaucoup de volonté d'effectuer des imports, même d'espèces menacées et élevées en captivité. Cela dit, dans un monde où les zoos s'organisent de plus en plus en zones géographiques, il faut se demander si il y aurait concurrence avec les cervidés asiatiques ou bien les nandous, capybaras, alpagas et autres tapirs habituellement présentés dans les enclos sud-américains.
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Simon38 » Dimanche 21 Août 2022 16:10

Merci pour la réponse. Concernant cette concurrence que tu évoques, j'imagine que la cohabitation "tapir-nandou-camélidé" est un tableau exotique avec un brin d'étrangeté pour le visiteur "lambda". Pas sûr que ce même visiteur voit autre chose que des cerfs jaunes et gris chez les cervidés sud-américains. Je dis cela sans en être sûr, ce n'est que pure supposition parce que pour ma part, je les trouve vraiment magnifiques. Je te souhaite (si ce n'est pas déjà fait) d'en observer en espace sauvage !
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar guirosama » Lundi 22 Août 2022 11:39

Merci Therabu pour les magnifiques clichés de la harle brésilienne. Une vraie rareté zoologique qui aurait tout son intérêt dans nos collections zoologiques européennes.
Je suis surpris de de découvrir ce parc privé, j'ignorais totalement son existence. Mais je connais vraiment mal cette partie du Brésil.
J'ai bien aimé la photo des rhinos avec les urubus. Cela me rappelle un cliché que j'avais fait au zoo de Curitiba en 2015 où l'on voyait un urubu épouiller un tapir
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Therabu » Samedi 19 Novembre 2022 19:28

Si vous êtes curieux, vous pouvez consulter dans la galerie suivante des photos du Parque das Aves, situé à Foz de Iguaçu et qui est un des zoos leaders du pays.

Je dois dire que j'ai été impressionné par la qualité des logements et le soin apporté à l'expérience des visiteurs.
Bien sûr construire un zoo au milieu de la forêt atlantique est un atout mais les choses sont faites avec goût et pertinence. Plus un seul oiseau ne vit en dehors d'une volière (sauf le casoar bien sûr). La majeure partie de la collection est en fait hébergée dans plusieurs énormes volières couvrant chacune une thématique. Ma préférée est la "volière Cecropia" qui propose de nombreuses espèces de petites perruches et perroquets sud-américains qui peuvent être nourries sur une plate-forme moyennant un supplément. Je n'y suis pas allé en personne mais cela m'a semblé être la version sud-américaine de Lori Loft à Singapour. Ces grandes volières communales ne sont peut-être pas les meilleures pour la reproduction, mais des couples supplémentaires semblent être détenus dans les coulisses.
Honnêtement, la qualité moyenne est l'une des meilleures que j'ai vu et vaut facilement l'un des meilleurs parcs ornithologiques d'Europe, peut-être avec une collection plus petite, axée principalement sur les espèces de la forêt atlantique dont la conservation est préoccupante. Je ne conseillerais pas d'y aller juste pour ça mais s'il vous arrivait d'être dans le sud du Brésil, ça vaut vraiment le déplacement et la demi-journée nécessaire pour visiter.

https://www.zoochat.com/community/media ... aves.2851/
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Re: Zooparque Itatiba

Messagepar Simon38 » Mardi 22 Novembre 2022 16:29

Merci pour le partage Therabu ! Quelles sont d'après toi les espèces que l'on ne rencontrent pas ou peu dans nos zoos européens ? Dirais-tu que la collection du parc est classique ou présente-t-elle des particularités qui valent le coup ?
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