Seul établissement zoologique du département (doublé d'un centre d'accueil de la faune sauvage non ouvert au public), le zoo de Macouria offre un aperçu de la riche faune guyanaise. Le présent compte-rendu relate une visite ayant eu lieu il y a quelques années ; elle n'inclue donc pas les éventuels changements survenus (notament la création d'un enclos pour les singes hurleurs roux).
En bordure de la forêt tropicale humide (omniprésente en Guyane), le cadre très naturel du parc contraste parfois avec des installations sommaires. Voici quelques vues des allées et de l'ambiance qui y règne :




De quoi laisser rêveur... Ce que certains de nos grands parcs europpéens s'efforcent de reconstituer dans de gigantesques serres, le zoo de Guyane l'a à portée de main. Ce qu'il a moins en revanche, ce sont les moyens (et peut-être l'ambition ?) d'exploiter ce potentiel... Bref, commençons la visite :
Justement, c'est la "serre tropicale" (telle qu'elle est nommée par le parc) qui propose aux visiteurs d'observer les premiers animaux. Il s'agit en fait d'une grande volière pénétrable hébergeant en contact direct de nombreux psittacidés : amazone à front jaune (Amazona ochrocephala), amazone farineuse (Amazona farinosa), caïque maïpouri (Pionites melanocephala), amazone festive (Amazona festiva), perroquet maillé (Deroptyus accipitrinus), pione à tête bleue (Pionus menstruus), conure cuivrée (Aratinga pertinax), conure pavouvane (Aratinga leucophthalma), conure soleil (Aratinga solstitialis) et conure versicolore (Pyrrhura picta).




Conure pavouvane (Aratinga leucophthalma)

Amazone à front jaune (Amazona ochrocephala)

Pione à tête bleue (Pionus menstruus)

Conure versicolore (Pyrrhura picta)
On notera la présence d'araçaris grigri (Pteroglossus aracari) dans une volière à l'entrée de la "serre".
La gente ophidienne évolue au sein de cette même volière dans des cages-terrariums disposées tout au long de l'allée. Si les panneaux pédagogiques annoncaient la présence de venimeux (Crotalus durissus, Bothrops atrox), seules les espèces suivantes furent observables : Hydrodynaste gigas, Epicrates cenchria cenchria, Epicrates cenchria maurus, Boa constrictor, Corallus caninus, Eunectes murinus, Spilotes pullatus et Pseustes sulphureus.



Boa constrictor

Pseustes sulphureus

Spilotes pullatus
En quittant la volière, la découverte des reptiles guyanais se poursuit avec l'enclos à ciel ouvert des iguanes verts (Iguana iguana) où apparement seuls des individus sauvages seraient de passage :
L'enclos des anacondas verts (Eunectes murinus), déjà accessible depuis l'intérieur de la volière, est à nouveau visible depuis son côté opposé :
Enfin, une série de bassins artificiels constitue la première présentation des crocodiliens du parcs. On y observe successivement des caïmans rouges (Paleosuchus palpebrosus), caïmans gris (Paleosuchus trigonatus) et caïmans noirs (Melanosuchus niger).
Paleosuchus palpebrosus
Melanosuchus niger
Des aras complètent la présentation de psittacidés entamée en début de visite ; ils évoluent dans une série de volières, cohabitant parfois avec d’autres d'oiseaux - grand tinamou (Tinamus major), agami trompette (Psophia crepitans) – ou avec des rongeurs - paca (Agouti paca), agouti doré (Dasyprocta leporina). Les espèces hébergées sont les suivantes : sévère (Ara severa), chloroptère (Ara chloropterus), macavouanne (Orthopsittaca manilata), rouge (Ara macao), noble (Ara nobilis) et ararauna (Ara ararauna).
Ara sévère (Ara severa)
Ara macavouanne (Orthopsittaca manilata)
Grand tinamou (Tinamus major)
La visite se poursuit avec la seconde présentation de caïmans au sein de grandes mares particulièrement charmantes (et d’où leur observation n’est pas aisée…) ; parmi les trois espèces déjà vues, on retrouve le caïman noir ainsi que la quatrième espèce guyanaise qu'est le caïman à lunettes (Caiman crocodylus). Les bassins naturels où ils vivent sont également sollicités par des dendrocygnes à bec rouge (Dendrocygna autumnalis).
Dendrocygne à bec rouge (Dendrocygna autumnalis)
Nous arrivons à la présentation des félins ayant pour protagonistes les jaguars (Panthera onca) et les pumas (Felis concolor) évoluant dans les deux plus grands enclos de la zone, ainsi que dans des volières de moindres envergures les margays (Leopardus wiedii), ocelots (Leopardus pardalis), oncilles (Leopardus tigrinus) et ocemas. Ces derniers résultent du croisement entre un ocelot et un puma ; conscient de l'inintérêt zoologique de tels animaux, le parc n'y va pas par quatre chemins sur le panneau pédagogique...
Enclos des jaguars :
Enclos des pumas :
Enclos types pour petits félidés :
Margay (Felis wiedii)
Ocema
Extrait du panneau sur les ocemas
S'enfonçant ensuite dans une zone du parc un peu plus boisée, la pédagogie liée à la flore prend tout son sens...
C'est d'ailleurs l'occasion de faire la "visite de la canopée", expression désignant un parcours fait de d'échelles et de ponts suspendus nécessitant la présence de moniteur(s) et d'équipement fournit par le parc (harnais,...).
A proximité, deux espèces de mammifères s'ébattent dans leurs enclos respectifs. Il s'agit de coendous brésiliens (Coendou prehensilis) et de kinkajous (Potos flavus).
Enclos des kinkajous
Enclos des coendous
Kinkajou (Potos flavus)
Quelques pas plus loin, voici ce qui m'apparait comme étant le plus bel espace proposé à des tapirs terrestres (Tapirus terrestris) que j'ai pu voir. C'est sans aucun doute facile à dire d'une vision extérieure, et loin de moi l'idée de vouloir donner des leçons ou ne serait-ce qu'émettre un conseil, mais ce principe de délimitter une parcelle de forêt afin de créer un espace aussi idéal qu'un enclos puisse l'être devrait motiver d'éventuels projets ou restructurations pour ce parc dont le premier atout est la situation géographique incluant sa forêt, son climat,... Attenant au parc des tapirs, celui des pécaris à collier (Pecari tajacu) vaut tout autant le détour...
Enclos des tapirs terrestres :
Tapir terrestre (Tapirus terrestris)
Enclos des pécaris :
A suivre...