Sénégal : zoo du parc forestier de Hann

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Sénégal : zoo du parc forestier de Hann

Messagepar Philippe » Lundi 13 Août 2012 6:56

Je ne savais pas trop où poster cet article déniché sur la Toile. Finalement, ici, cela ne me semble pas si mal...

Niché à 6 kilomètres du centre-ville de Dakar, le zoo du parc forestier de Hann offre une éprouvante plongée au cœur du monde animalier. Chimpanzés, crocodiles, hyènes et lions semblent y dépérir dans des cages qui ne répondent pas aux normes internationales. Et si les enfants sont heureux de la visite, les adultes eux, en ressortent plutôt circonspects.

A l’entrée du Zoo Hann, de funestes pélicans accueillent l’intrépide visiteur qui a daigné leur rendre visite. A leurs côtés, de sinistres oies font office d’hôtesses d’accueil tandis qu’un peu plus loin, d’inébranlables crocodiles croupissent au bord de ce qui ressemble à un point d’eau.

La visite des 176 pensionnaires du zoo n’a rien d’un parcours de santé. Hyènes accablées, singes toqués, chacals déprimés, le zoo Hann offre, à première vue, une plongée au cœur de la désolation. De grands fauves dépérissent, une autruche perd ses plumes, un chimpanzé gratifie les visiteurs de son postérieur. Côté décor, des monceaux de déchets s’amassent jusque dans les cages. Des bouteilles en plastique flottent à la surface de mares purulentes, agrémentant le bain des crocos d’indégradables produits toxiques. « Il y a des gens qui nous disent qu’il faut raser le zoo », soupire le responsable du parc zoologique Abou Ndiaye, 56 ans, avant d’ajouter : « Beaucoup s’indignent des conditions de vie des animaux, et nous pressent d’agrandir leurs cellules ». Tout comme l’ont fait des membres du Pazaab, l’Association africaine des zoos et des aquariums, en 1998. « Ils voulaient que nos cages répondent aux normes internationales, mais on n’a pas suivi leurs recommandations par manque de moyens », explique Abou Ndiaye. Selon lui, le zoo aurait besoin d’une aide de 40 millions de francs CFA pour entreprendre les travaux nécessaires. Une somme que le ministère de l’Ecologie, dont il est sous la tutelle, ne semble pas disposé à lui allouer.

En attendant, le personnel fait avec les moyens du bord. Sokele, jardinier de 30 ans, travaille depuis une dizaine d’années au zoo. Il assure que les déchets sont retirés de façon régulière et renvoie à l’éducation des enfants, principale cause du dépotoir ambiant. « Le personnel du zoo essaye de sensibiliser au maximum les visiteurs, des écoguides les accompagnent afin de veiller à ce qu’ils ne jettent rien, des pancartes appelant à respecter la propreté des lieux sont disposées un peu partout », raconte-t-il avant de pointer du doigt un écriteau : « Grrrr, les déchets ça m’énerve». [/i Non loin, une poubelle presque pleine. La seule véritablement visible.

Point positif, le zoo Hann procure une indéniable joie aux enfants. Ces derniers, qui forment le plus gros bataillon des 50 000 visiteurs annuels, affichent tous des mines réjouies et un large sourire. Parcourant les allées avec entrain, ils s’émerveillent devant chaque cage, et chantent en cœur afin de sortir les animaux de leur torpeur. Touré, 7 ans, est subjugué à la vue des lionnes et raconte :[i] « C’est magique, je n’en avais jamais vues avant. En plus là, elles mangent des bouts de viande, c’est impressionnant »
. A 40 francs CFA l’élève au lieu des 350 francs par adulte, le zoo remporte un franc succès auprès des écoles.

Kenneth, étudiant vétérinaire de 21 ans, tient lui aussi un discours positif sur le zoo, au sein duquel il effectue un stage. « Les choses bougent dans le bon sens, le personnel travaille sérieusement et fait preuve d’une grande volonté », indique-t-il. Pour lui et malgré le manque de moyens flagrant, le résultat est satisfaisant. En dehors de quelques maladies chroniques, les animaux ne souffrent d’aucune maladie grave. « Aujourd’hui, notre principale mission est de rendre le sourire à aux animaux déprimés », dit-il avant d’ajouter : « Les chacals retiennent particulièrement notre attention car ils tournent en rond toute la journée, à la recherche de nature et de chasse ». Pour pallier ces envies, l’étudiant a rempli une bouteille de croquettes, « un jouet qui peut les occuper deux heures, au moins ». Actuellement, des cordes suspendues sont également ajoutées aux cages des singes. Un dispositif censé améliorer leurs conditions de vie, même si là encore, il semble dérisoire. « L’idéal serait évidemment de tout refaire », soupire Kenneth « mais comme c’est impossible, on se débrouille autrement ». Aussi, la présence quotidienne d’un vétérinaire changerait la donne car pour le moment, il ne s’en déplace un que lorsque le personnel du zoo le requiert.
Seul tournant concret, la vaccination -contre toutes sortes de maladies- des carnivores, d’ici 2 semaines. Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour le monde Hannimalier.

Théodore Odolant

Source : http://www.lagazette.sn/spip.php?article4025
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