Je ne suis volontairement pas le sentier de visite car je souhaite profiter de la zone Islands et de ses nombreuses espèces peu courantes lors des premières heures de la journée.
La zone commence avec des volières légères aménagées en 2017. Ces installations permettent de ponctuer le long sentier qui démarque le zoo de l'expérience "Islands", à la découverte des îles de l'archipel de la Sonde. On y observe donc sans problème unbe famille active de callosciures de Prevost dans deux volières communicantes. Les rats des nuages du Nord sont par contre bien plus discrets durant les horaires d'ouverture.


Un premier territoire baptisé "Corral Sands" sert de sas d'introduction avec quelques éléments de scénographie et où l'on découvre le chenal où voguent des bateaux du circuit visiteur.
La première véritable île abordée, Panay, aux Philippines ne comprend qu'une seule espèce : les sanglier des Visayas, qui disposent d'un grand enclos au sol sableux. Les aménagements comprennent principalement des îlots de végétation protégée et des amas de branches afin de complexifier l'espace occupée par la petite harde de suidés. Après quoi nous rejoignons la Papouasie. Des casoars à casque constituaient les seuls représentants de la faune océanienne de cette zone mais ont été rejoints en 2018 par des dendrolagues de Goodfellow vivant en cohabitation des thylogales bruns. Ces deux espèces bénéficient d'un joli enclos extérieur végétalisé et d'une loge vitrée aménagée de structures d'escalade et de plantations. Je me demande tout de même quel sera l'avenir de cette présentation car il ne semble y avoir de l'espace que pour un seul dendrolague alors que le programme d'élevage a besoin d'un maximum d'individus en position de se reproduire.

Nous remontons plus au nord, vers l'île de Bali cette fois. Cette petite île, très anthropisée, est ici symbolisée avec une réplique de temple pénétrable. A l'intérieur, il s'agit en fait d'une volière d'immersion pour un des oiseaux dont la survie doit le plus à l'investissement conservatoire des parcs zoologiques : le mainate de Bali. Plusieurs couples vivent et se reproduisent ici en compagnie de paddas de Java. Un peu plus loin, un petit enclos sableux s’achevant dans le canal des bateaux est le lieu de présentation d'un troupeau de bantengs de Java, une autre espèce pour laquelle le zoo de Chester est fortement impliquée dans la conservation in et ex-situ.



Les choses vraiment sérieuses commencent avec la zone dédiée à Sumatra. Le visiteur évolue au milieu de grands rochers percés de baies vitrées. Elles permettent, avec de la chance, d'observer le couple de tigres de Sumatra dans cet enclos à la conception insolite. En effet un passage surélevée connecte les deux parties de l'enclos des tigres sans apparemment permettre de séparer l'enclos en deux. En plus de l'apparence étriquée de cet enclos pourtant assez vaste, je regrette l'absence de végétation haute. Les graminées ne sont pas tendues et plusieurs buissons offrent de nombreuses cachettes aux tigres qui y sont difficilement visibles mais l'impression de forêt tropicale est loin d'être atteinte. Cet enclos m'a rappelé celui de Rimba à Arnhem, également pour des tigres de Sumatra.
En face du bassin des tigres, se trouve une volière d'immersion camouflée derrière un sas en bois. La volière est en fait lotie entre différents bâtiments et quasiment invisible de l'extérieur.
Cette installation, l'une de mes favorites du zoo, est traversée par un petit sentier. Celui-çi s'enroule assez classiquement autour d'un petit bassin et de nombreux bosquets où évolue tout en discrétion de nombreuses espèces d'oiseaux du sud-est asiatique. LE petit bonus, est que la plupart de ces espèces sont assez peu courantes, voire pour certaines rarissimes car issues de saisies. Le zoo de Chester est en première ligne du combat contre le trafic des oiseaux dans cette partie du monde et donne tout son sens à cette installation.




Faisan de Salvadori


Léiothrix à joues argentées



Eperonnier de Germain




Barbu à collier

Grive de Doherty
A l'intérieur même de cette volière, une petite volière plus sombre encastrée entre différents bâtiments présente un des joyaux de la collection de Chester. Il s'agit d'une jeune pirolle de Java, fruit des efforts de reproduction menés en coulisses avec divers couples de cette espèce quasiment éteinte à l'état naturel.



A la sortie de la volière, nous pénétrons dans une nouvelle zone couverte. Un auvent est placé devant le bâtiment des tapirs malais. La taille de l'étable, visible à travers deux baies vitrées est impressionnante et semble parfaitement convenir aux animaux qui y sont restés tout le weekend malgré un enclos extérieur herbeux et bien planté.
Continuant son évolution dans le même tunnel, les visiteurs découvrent désormais la double installation des ours malais. Leur bâtiment est encadré de chaque coté d'un enclos extérieur, au sol herbeux et aménagé de structures d'escalade mais sans véritable arbre. Là encore, la loge intérieure visible du public est de dimensions impressionnante. J'ai eu la chance de voir évoluer le mâle, la femelle étant dans une loge en coulisses en attendant de donner naissance. C'était là aussi un vrai plaisir d'observer cette espèce rarement présentée, et encore moins dans de bonnes conditions.




L'ensemble ours-tapirs-volière a été ouvert trois ans après l'inauguration principale.
Nous approchons finalement du point central et de l'apothèose de cette zone "Islands" avec la "Monsoon Forest", une serre tropicale servant également de bâtiment aux différentes espèces de singes du complexe, à savoir orang-outans de Sumatra, gibbons de Java et macaques négres. Les orang-outans bénéficient de deux grands enclos extérieur ressemblant à ceux de "Realm of the Red Ape". Concrètement, il s'agit de territoires herbeux, entourés de fossés secs ou d'eau, et aménagés d'immenses structures verticales reliées entre elles par des tuyaux de pompiers. Des paniers sont disposés également à différentes hauteurs. Bref pas très esthétique et encore moins immersif mais plutôt adapté au mode de vie des anthropoïdes. Les gibbons évoluent également dans le même type d'environnement, à la différence près qu'ils sont sous un imposant filet métallique.



L'approche de la serre est ponctuée des appels rauques des calaos rhinocéros. Les grands oiseaux bénéficient d'une volière extérieure mais préfèrent le plus souvent rester à l'intérieur. Il faut dire que lors de ma visite, la femelle semblait rester dans la cavité de l'arbre factice avec le mâle à proximité. Nous évoluons en hauteur et les volières sont donc hautes de plusieurs mètres, ce qui convient également aux gibbons cendrés qui évoluent dans deux grandes loges vitrées reliées à l'extérieur..




Les orang-outans sont les prochains animaux observables lors de cette déambulation intérieure. Là encore la taille et le volume des loges, au nombre de deux, est impressionnant et permet aux grands singes de traverser les mois d'hier dans un espace confortable. Entre les deux loges, situées de chaque coté du sentier de visite, se trouve une réplique de station de recherches doublée de nombreux panneaux pédagogiques. Quelques caisses d'expédition permettent de surélever des terrariums destinés principalement à des invertébrés mais aussi à ces rares serpents à tentacules. A la sortie de la station de recherche, on débouche dans la zone de vol-libre, que l'on traverse depuis un sentier en balcon. On peut y observer plusieurs espèces d'oiseaux.

Serpent à tentacules


Ptilope superbe

Goura de Victoria

Bulbul écaillé



Les étourneaux à gros bec assurent l'animation. Malheureusement, je ne parviendrais pas à observer le rare individu de barbu malais, lui aussi issu de saisie. Nous arrivons désormais à l'extrémité de la serre. Le coude formé par le sentier des visiteurs est doublé de grands terrariums. J'y observe notamment :

Eutropis multifasciata

Hypsilurus magnus
Les visiteurs empruntent désormais un sentier en pente douce longeant la grande loge vitrée du groupe de macaques nègres de Sulawesi.



La visite de la serre s'achève avec une salle construite sous le faux rocher. Elle donne sur deux grands bassins en aqua-vision, où il est possible d'observer d'impressionnants faux-gavials de Malaisie et de nombreuses tortues d'eau douce menacées d'extinction. La sortie s'effectue après un retour au milieu de la zone de vol-libre des oiseaux, mais au niveau du sol cette fois-ci.

Emyde peinte de Bornéo

Grande heosémyde
En sortant de la serre, nous bénéficions sur la gauche d'une vue de l'île des orang-outans tandis qu'une installation comparable abrite les macaques négres de l'autre coté du canal. Les macaques évoluent dans un grand groupe animé et inaugurent le dernier territoire de l'extension "Islands", consacré à Sulawesi. Les deux autres espèces présentées sont elles aussi emblématique du travail de conservation du zoo de Chester. Le parc est en effet très impliqué dans la recherche et la mise en place d'actions de conservation in-situ de l'anoa des plaines et du babiroussa. L'enclos des anoas est grand et les quelques plantations commencent péniblement à surplomber les petits bovidés. J'ai toutefois peu apprécié que leur enclos soit collé à l’impressionnante aire de restauration à thématique indonésienne.
Les babiroussas me semblent mieux logés, avec un enclos herbeux séparés de fossés secs et une impression de panorama hagenbeckien avec l'enclos des macaques négres derrière.

