Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

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Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar zoobeauval25 » Mardi 09 Juin 2020 13:03

Le 7 juin 2020, je me suis rendu au Parc animalier d'Auvergne. Ce parc, d'exception, est de plus en plus connu ici depuis sa rénovation, entamée en 2013, et qui touche à sa fin aujourd'hui. Pour moi, ce parc signifie beaucoup : il m'a donné une partie de ma passion pour les parcs zoologiques, et a considérablement contribué à ma passion pour les animaux. Je l'ai visité pour la première fois en 2012, alors qu'il s'appelait encore "parc animalier du Cézallier", du nom du plateau volcanique dans lequel est situé le zoo. Je me souviens très bien de cette première visite, avec des lémuriens et saïmiris dans de minuscules volières, de grands espace montagneux dévolus aux sangliers et chamois où encore de ma première panthère des neiges ! Par la suite, j'y retournais au moins une fois par an, car jusqu'à cette année, c'était le parc zoologique le plus proche de chez moi. Ces visites régulières m'ont permis de suivre la rénovation, entamée par de nouveaux propriétaires, étape par étape : le zoo se modernisait. Le Parc animalier du Cézallier disparaissait, remplacé par le Parc animalier d'Auvergne : un parc moderne, entièrement consacré à la conservation de la nature et offrant le meilleur à ses animaux, menacés de disparition et faisant partie de programmes d'élevage. Création de grandes passerelles, adhésion à l'EAZA, arrivée des pandas roux, nouvel enclos des tigres... Chaque année, le parc animalier devenait plus intéressant.
De passage en Auvergne, j'ai donc décidé de rendre visite à mon troisième parc favori, et de vous faire un compte-rendu de ce parc d'exception.

L'arrivée au parc en elle-même n'est pas banale. Après avoir traversé d'immenses volcans et falaises et des villages médiévaux... Des girafes dès votre arrivée, alors que votre voiture n'est même pas garée. Je dois le dire, l'entrée à tout d'un petit parc : un chalet, le "chalet du Cézallier", emblème du parc, résistant aux ans, et abritant guichets, point de restauration, espace sanitaire et boutique. A gauche de ce chalet, vous observerez également, de loin, les animaux des steppes asiatiques. Mais pour l'heure, dirigeons-nous vers l'entrée !
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Zone d'entrée du parc, munie de tables extérieures pour les picnics et le point de restauration.

Devant nous, dans la zone d'entrée, nous pourrions nous intéresser à l'enclos forestier droit devant, mais l'Afrique nous appelle d'abord ! Le continent noir au parc commence à notre droite, avec un vaste enclos, construit en 2016, lieu d'une cohabitation entre un beau groupe reproducteur de suricates et des porcs-épics à crête : ImageImage
Enclos des suricates et des porcs-épics à crêteImage
Maison des animaux Image
Suricate

Nous sommes ensuite invités à entrer dans un tunnel :Image
De l'intérieur de celui-ci, nous pouvons observer par des baies vitrées sur les murs et en hauteur le complexe des lions d'Afrique. Le couple du parc était autrefois hébergé dans un petit enclos plus en hauteur. En 2016, les félins ont déménagés dans ce nouvel espace de 2500m2 doté d'une grotte, d'arbres, de collines et d'une maison bien plus sécurisée pour les soigneurs. Les visiteurs y ont également gagnés de nouveaux points de vue : ce tunnel, mais également une baie vitrée et un point de vision en hauteur, fermé lors de ma visite pour cause de travaux du restaurant. Une tyrolienne était à l'origine prévue pour donner un enrichissement aux lions, mais à mon grand regret, cela n'a jamais été réalisé. ImageImageImageImage
Vue du tunnel
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Le point de vue, fermé lors de ma visite.

En sortant du tunnel, nous avons le choix entre trois chemins : partir vers la gauche, et déjà monter vers les hauteurs du parc, tout droit, vers l'Indonésie ou continuer à droite la visite de la zone africaine. C'est cette dernière possibilité que nous allons choisir, et nous arrivons à la savane africaine du parc. Une savane africaine en pleine Auvergne, dans un paysage aussi escarpé que celui du parc animalier ? Mais oui, cela est possible ! Et si la première version de l'enclos des girafes, achevée en 2014, n'était pas très concluante, la version considérablement agrandie quelques années plus tard est tout à fait satisfaisante, et offre une savane de qualité, bien pensée, et utile. En effet, elle n’héberge que des animaux menacés : un groupe de mâles girafes de différentes sous-espèces toutes menacées (la pédagogie est orientée vers ce thème), des gazelles de Mhorr, arrivées cette année, des codes de Lechwe, dont certains proviennent de l'ancien zoo du Bouy (j'en parlerais plus tard), des oryx beisas, elles aussi nouveauté de cette année, et des zèbres de Hartmann. Ce ne sont pas de grands groupes, et bien-sûr, la savane n'est pas aussi impressionnante que dans d'autres parcs où sa qualité est indéniable au premier coup d’oeil, mais j'attire votre attention sur le fait qu'il ne s'agit que de petites espèces d'antilopes et de gazelles, tout comme les zèbres qui s'adaptent à un milieu pentu. Enfin, le parc a privilégié un groupe de mâles girafes, ce qui me semble bien plus sage. Surtout : toutes ces espèces sont menacées. Image
La situation du parc est extraordinaire : voyez cette vue ! Image
Première partie de la plaine, avec une girafe, les gazelles de Mhorr (nouvelle espèce), et la maison des animaux en arrière plan. Cette partie seulement est l'ancienne version de la savane. Image
La "Passerelle du Mont Kenya", construite en 2014, point de vue sur la plaine. ImageImageImage
La seconde partie de la plaine, inaccessible aux girafes lors de ma visite (mais je l'aie déjà vue ouverte à ces grands animaux). ImageImage
Chemin de visite près de la savane. La végétation locale fait très africaine à cet endroit, justement !

Au milieu de la savane, dans un enclos mi-sable, mi-copeaux de bois vit une petite espèce active des plus attractives : des potamochères roux. Eux aussi profitent d'une belle vue : ImageImage
Enclos des potamochères roux
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Potamochère roux

La pédagogie est très présente, et a été renforcée cette année, avec des boîtes à dons pour l'association de conservation du parc "la passerelle": https://lapasserelleconservation.fr, mais aussi avec d'autres dispositifs, tous sur la conservation et les menaces auxquels font face les animaux présentés, mais aussi d'autres comme les éléphants. Cela est quelque chose que j'apprécie beaucoup car je pense qu'un parc doit aussi présenter aux visiteurs des animaux qu'il ne montre pas.Image
Panneau pédagogique du parc, ici sur la vie de la plaine africaine.

Nous allons quitter l'Afrique en bifurquant à droite. Durant notre chemin, nous pouvons voir un immense champ, qui a toujours hébergé (en tout cas depuis que je visite le parc), des animaux en isolement. Lors de ma visite, on pouvait y observer un émeu et une chèvre domestique. Mais j'ai pu y voir des mouflons, porcs du Vietnam, faisans dorés, nandous... Lors d'autres visites. Je pense que cet espace de réserve a énormément de potentiel, car comme la savane africaine voisine, il est moins pentu et forestier que le reste du parc, et pourrait accueillir énormément d'espèces. A vos paris ! Personnellement, je sais que le parc rêverait d'accueillir des rhinocéros indiens... Ce n'est absolument pas d'actualité, mais à la vue de l'espace disponible et de la configuration des lieux, je me dis que cela pourrait convenir...
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Une partie seulement de l'espace disponible.

Nous arrivons en Indonésie, avec devant nous, un archipel. Si vous aviez visité le parc en 2012 ou 2013, vous auriez pu voir à cet endroit de nombreuses petites îles, peuplées de lémuriens, de gibbons et d'oiseaux d'eau, oscillant entre leurs îles dénudées et leurs petites cabanes. En 2014, ces îles ont été fusionnées entre elles afin de privilégier la qualité à la quantité, et les îles restantes sont grandes, bien végétalisées, et même souvent dotées d'arbres. Quand aux petites cabanes, elles ont été remplacées par d'imposantes maisons dont l'architecture s'inspire du peuple indonésien Batak. Les animaux y sont observables en toute saison et par tout temps. Des gibbons, des siamangs, mais aussi des langurs de Java sont venus peupler ces îles. Aujourd'hui, la collection a changée, et l'on ne trouve plus de langurs de Java en Auvergne.
La première île est le lieu de vie des siamangs : ImageImage
L'île des siamangs, la plus dénudée de l'archipel. Image
Siammang et son petit à l'intérieur. Lors de ma visite, une alternance était mise en place entre la femelle et le mâle. Image
La dernière petite maison à primate restante, et je pense qu'elle ne sert plus. Les autres ont été détruites. Image
Et la version moderne des maisons pour primates asiatiques ! Avec l'ancienne à côté... Pensez que des varis roux ont passés de longs hivers à l'intérieur...

A côté des siamangs vit une espèce arrivée il y a quelques années et qui a remplacée les langurs de Java : les atèles variés. Ces animaux, très asiatiques, comme vous le savez ( :mrgreen: ), devait rejoindre le grand enclos de cohabitation sud-américain (j'en parlerais bientôt). Cela ne s'est pas fait, ou n'a pas réussit, d'où leur présence ici. Même si beaucoup s'indigneront, peut-être, d'une terrible incohérence géographique, les atèles variés font partie des primates les plus menacés de la planète, et leur présence en parc zoologique n'est pas extrêmement courante. Je ne m'indignerais donc pas trop ! :mrgreen: :Image
La très belle île des atèles variés, dotée d'arbres. Image
Exemple de panneau d'identification du parc. Image
Tout ce que j'ai pu obtenir de la rapidité des primates et des reflets sur les vitres !
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Vue sur l'archipel.

Vous pensez que notre épopée en Indonésie est terminée ? Bien-sûr que non ! Il nous faut gravir une pente et rejoindre une autre île plus en hauteur, dominant l'archipel, plus discrète, plus belle aussi car plus végétalisée et dotée de beaucoup d'arbres. Elle est le magnifique lieu de vie de gibbons à mains blanches et d'un groupe de loutres naines d'Asie, elles aussi récupérées du zoo du Bouy.

Mais qu'était donc ce zoo du Bouy ? C'était l' "autre zoo" du département du Puy de Dôme. Peu à peu, les scandales se sont succédés : meurtres d'animaux pour en nourrir d'autres, trafics... Il a fermé en 2015 après un long procès, et ses animaux, dont beaucoup en piteux état, ont été récupérés par différentes structures, dont notamment le Parc zoologique de Paris. Le Parc animalier d'Auvergne a récupéré des thars de l'Himalaya, des loutres naines d'Asie et des cobes de Lechwe. J'ai eu la chance de pouvoir visiter le zoo du Bouy juste avant ses plus sombres heures, et je peux vous le dire : c'est un énorme gâchis. Le site était absolument splendide, bien différent de celui du Parc animalier d'Auvergne, dans les collines et dans la forêt de pins. La collection était plutôt grande, et si le parc avait été repris par des gens intelligents, comme son voisin dont je suis en train de faire le compte-rendu, nous aurions, je pense, un excellent zoo. Enfin...

Revenons à ce splendide enclos de cohabitation gibbons à mains blanches/loutres naines d'Asie ! Je peux le dire : j'ai vu beaucoup de bassins à loutres naines d'Asie durant mes visite, mais celui-ci est de très loin le meilleur. Les loutres profitent des bras d'eau de l'île des gibbons et de vastes berges à la végétation sauvage, entourées de simples barrières en métal de couleur rouille, parfois vitrées : splendide, parfait, tout simple : le meilleur. Quand aux gibbons, les voir dans des arbres est toujours un plaisir. Image
Vue panoramique de l'enclos, avec la maison des gibbons, toujours dans un style indonésien. Image
Berge laissée sauvage (avec panneau pédagogique au milieu). ImageImageImage
Gibbon à mains blanches

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Et de là haut, nous surplombons l'archipel !

Il fut également question d'introduire des muntjacs dans cet enclos, mais cette idée ne fut jamais réalisée.

Durant ma visite, les loutres naines d'Asie étaient dans un enclos d'isolement durant les travaux du nouveau restaurant. L'occasion pour moi de parler de cet enclos qui hébergea des chiens viverins à une époque, puis les loutres pendant la construction de leur enclos, puis rien, puis... Encore les loutres aujourd'hui. Cet affreux enclos est bien camouflé dans des plantations de bambous destinées aux pandas roux. Image
La maison des loutres naines dans leur enclos habituel. Il s'agit de l'ancienne maison des gibbons. Image
Loutres naines dans leur tunnelImage
L'enclos d'isolement, qui ne paraît pas affreux sur cette photo, mais qui l'est, en tout cas en esthétisme et comparé à son voisin.

Juste à côté de ce merveilleux espace, l'on pouvait observer, lors de ma visite, d'impressionnant travaux, malheureusement retardés pour une raison évidente. En juillet prochain, les visiteurs du Parc animalier d'Auvergne pourront s'arrêter dans un vrai restaurant, doté d'une grande terrasse avec vue sur les lions. Non loin du restaurant (ou au coeur de celui-ci, je ne sais plus), sera créé un nouvel espace de cohabitation sud-américain, faisant cohabiter des paresseux à deux doigts, des tatous à trois bandes et des tamarins pinchés. Evidemment, l'on peut se demander si ces espèces sont pertinentes compte-tenu de la situation géographique du parc et surtout de son climat, mais à titre personnel, je suis plutôt confiant. Quand au choix des espèces, il me paraît très juste : les paresseux font echo aux espèces plus menacées (paresseux de Hoffmann notamment), auxquelles l'association "la passerelle" participe à la conservation, les tatous animeront le sol, et l'on ne peut que féliciter le parc d'accueillir des tamarins pinchés quand beaucoup auraient accueillis des espèces bien moins menacées.
Ce restaurant est très impressionnant car pour la première fois, le parc utilise du métal, et non du bois. J'ai hâte de voir le rendu final ! ImageImageImageImage
Le restaurant en travaux.

Le restaurant pourra également accueillir des séminaires, ce qui représentera, je pense, une nouvelle source de revenus bienfaitrice pour le parc.

Nous sommes maintenant dans une partie forestière encore plus en hauteur. C'est juste à côté du restaurant que ce trouve le point de vision sur les lions, actuellement inaccessible. Mais on y trouve aussi la gare de l' "Himalayan express", un petit train mis en service tout récemment. En effet, la visite à pied se fait exclusivement en montée, et beaucoup de personnes se plaignaient de l'effort que cela représentait pour de jeunes enfants ou des grands parents. Le parc a alors mis en place une navette allant du chalet du Cézallier (l'entrée du parc), jusqu'au "Sommet du Monde" (autre point de restauration à l'autre bout du zoo). Mais cela ne suffisait pas. Alors, la navette a été remplacée par un petit train, l' "Himalayan express", qui part donc d'ici pour aller jusqu'au "Sommet du Monde". Il est plutôt classique, mais très utile. Je ne l'ai jamais pris. Image
L' "Himalayan express" à l'action !

Dans cette zone du parc, en plus du restaurant, l'on croise beaucoup de constructions humaines : des structures de jeux, qui datent de l'ancien Parc Animalier du Cézallier. Il y a également la "tente du conteur", où sont racontés des contes animaliers aux enfants, surtout en période de Noël.
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Plaine de jeux principale.

Entre l'entrée et cette plaine de jeux, l'on peut observer un grand enclos forestier, doublé d'une petite volière d'isolement. Longtemps, celle-ci a été le lieu de vie du groupe de saïmiris, qui ont ensuite rejoints cet enclos, qui a également hébergé des coatis, puis la cohabitation entre des saïmiris et de rares capucins olives, peu présents en parcs zoologiques. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus. Aujourd'hui, cet enclos est le lieu d'une cohabitation entre des binturongs et des écureuils de Prévost. C'est de très loin le meilleur espace que j'ai pu voir pour ces deux espèces, et voir un binturong perché dans les arbres et toujours un plaisir. Image
Cherchez le binturong !

Nous arrivons à une nouvelle partie du parc, encore plus en hauteur. En face du restaurant, nous avons un point de vue sur un grand bassin des plus naturels. Peut-être y apercevrez vous un gros rocher, à la surface de l'eau... Si non, il faudra se concentrer sur la berge, puisque ces deux endroits sont le lieu de vie de Jules, l'hippopotame emblématique du parc. Mascotte à l'époque du Parc animalier du Cézallier, c'est le plus grand animal du parc, mais aussi celui qui vit dans l'un des derniers "points noirs" du zoo, et même si la sécurité de l'enclos a été revue, les conditions de vie de Jules sont très mauvaises, surtout en hiver, car il n'y a pas de bâtiment intérieur vraiment adapté. Mais surtout, il est seul. Le parc avait autrefois le projet de réaliser un nouveau grand enclos pour accueillir de nouveaux individus, qui cohabiteraient avec des antilopes dans un grand espace doté d'un vaste bassin, avec un grand bâtiment adapté, doté d'un bassin intérieur. Malheureusement, malgré un appel aux dons, les moyens n'ont jamais été présents. Aujourd'hui, le parc souhaite faire partir Jules vers un autre parc, ce qui semble la plus sage décision, même si l'on regrettera toujours cette ancienne mascotte. Image
La partie terrestre... Avec la maison en arrière plan. Image
Vue sur l'installation avec la pièce d'eau. Remarquez encore cette magnifique vue. Image
"Jules", en 2014.

Montons encore ! Nous arrivons à un des enclos les plus audacieux du parc. Créé en 2017, il est le lieu d'une grande cohabitation sud-américaine entre 6 espèces : des tapirs terrestres, des saïmiris de Bolivie, des capybaras, des couendous, des pudus du Chili et des nandous de Darwin. Il est passionnant d'observer tous ces animaux ensembles, avec les saïmiris dans les arbres, les tapirs au sol, les capybaras dans le bassin... Je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion de voir les couendous à l'extérieur. Lors de ma visite, le matin, seul un nandou était visible dans cette plaine.
Nous observons cet ensemble par une grande passerelle au-dessus du bâtiment des animaux. L'intérieur de la maison des saïmiris et couendous est visible du public par des baies vitrées. Lors de ma visite, l'on pouvait voir les tatous au sol, en attendant leur déménagement vers le restaurant.Image
Maison des saïmiris et des couendous et pré-volière des animaux. ImageImageImage
ImageUne grande partie de l'enclos sud-américain.
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Encore la vue de la passerelle.

En face, nous découvrons un complexe particulièrement spectaculaire : celui des tigres, inauguré l'année dernière. Cet immense espace est fait de deux enclos : un enclos d'isolement forestier visible par une baie vitrée, et un autre, plus ouvert, doté d'un très grand bassin dans lequel se jettent deux immenses cascades. L'on peut observer les tigres par la "passerelle de l'Amour", en fait un point de vision couvert, mais aussi par des baies vitrées au niveau du bassin dans le point de vision. Les tigres étaient déjà présents au parc, mais dans un tout petit enclos peu sécurisé. Ce complexe est spectaculaire, et de grande qualité pour les félins. Ne l'ayant vu qu'une fois, et encore peu végétalisé l'année de son ouverture, j'ai été impressionné par ce complexe. Image
Vue de la "passerelle de l'amour", par la passerelle sud-américaine. Image
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Enclos d'isolement des tigres
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Point de vue.Image
Tigres.ImageImage
Complexe des tigres.

Actuellement, le parc héberge un couple de tigres hybrides (je pense non-reproducteur). J'imagine, vu l'architecture du point de vue et son nom, qu'à la mort de ces individus, le parc accueillera des tigres de Sibérie.

C'est avec cet impressionnant complexe que s'achève la première partie de ce compte-rendu. Lors de ma toute première visite, à l'époque du "Parc animalier du Cézallier", le parc était classé en trois circuits. Mon compte-rendu sera donc classé en ces trois circuits.
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar Thibaut » Mardi 09 Juin 2020 13:22

Merci pour ce compte-rendu détaillée et joliment illustré. Un parc qui donne vraiment envie.
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar Clemsy67 » Mardi 09 Juin 2020 13:53

Merci zoobeauval25. Je ne connais pas beaucoup ce parc mais le site a l'air plutôt sympathique et les aménagements sont légers. As-tu des photos de l'espace des tahrs ?
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar polotte » Mardi 09 Juin 2020 16:24

Merci superbe compte-rendu.
Il donne envie de faire un tour en famille ce beau parc.
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar zoobeauval25 » Mercredi 10 Juin 2020 11:03

Reprenons notre visite avec le deuxième circuit. En 2013, le parc adoptait comme thème "les sommets du monde". Présenter uniquement la faune des montagnes, des volcans indonésiens aux montagnes Rocheuses. Aujourd'hui, cette thématique n'est plus vraiment d'actualité, mais pour ce deuxième circuit, je pense que l'on peut vraiment dire qu'il va "vers les sommets du monde".

A côté du complexe des tigres que nous venons de quitter, nous découvrons un vaste enclos forestier, vestige du Parc animalier du Cézallier. Il héberge des vigognes.
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Enclos des vigognes.
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Vigogne

A côté des vigognes, l'on trouvait un petit enclos des plus boueux qui hébergeait un grand groupe de porcs de Vietnam. Il y a quelques années, ces porcins ont quittés le parc (à ma plus grande joie), remplacés par un simple morceau de forêt. En face, des sanitaires ont également été construits.
Nous arrivons dans la partie véritablement sauvage du parc, dans la forêt. Loin de la délaisser, le Parc animalier d'Auvergne a tenu à favoriser la faune locale, montrant même, par des panneaux, des espèces observables dans la forêt.
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Forêt laissée libre Image
Panneau d'identification de la faune locale.

Nous contournons l'enclos des vigognes, pour arriver devant le premier enclos d'immersion du parc, à savoir la forêt des cerfs sikas. L'enclos des cervidés est absolument immense et laissé complètement sauvage. Le parc y a installé un "parcours des 5 sens", par le biais de différents animaux dans des dispositifs pédagogiques variés. En ce moment, cet enclos est fermé au public à cause du coronavirus (c'est d'ailleurs le seul enclos d'immersion qui le soit).
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Vue de la forêt des cerfs par le grillage.

Au beau milieu de la forêt des cerfs, l'on peut apercevoir un petit enclos similaire à la forêt des cerfs, mais séparé de celle-ci par du grillage. Il hébergea des lycaons, puis des chèvres domestiques, puis des wallabies de Benett, et lors de ma visite, ce qui me semble être un goral de Chine.
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Goral (?).

Nous longeons toujours l'enclos des vigogne, sur notre gauche. A la fin de celui-ci, nous arrivons à une baie vitrée, qui donne un nouveau point de vue, plus en hauteur, sur le complexe des tigres : Image
Vue sur le complexe des tigres par la baie vitrée.

Nous arrivons ensuite à un point de vue supplémentaire sur les félins. Celui-ci donnait autrefois sur les gloutons qui ont déménagés l'année dernière dans un bien meilleur enclos. Image
Vue sur l'enclos des tigres par le point de vue.
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La forêt environnante laissée sauvage.

Nous marchons encore, puis arrivons à deux enclos forestiers contigus. Le premier, le plus grand, hébergeait auparavant une meute de loups d'Europe. Ils ont été remplacés par une meute d'un canidé certes moins local (des loups sauvages sont parfois aperçus non loin du parc), mais très menacé : des dholes.
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Enclos des dholes.
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Exemple de panneau d'identification.

L'enclos voisin est celui du couple de lynx boréaux. Il serait vraiment excellent si les félins pouvaient avoir accès aux arbres. Voilà pourquoi je souhaiterais leur déménagement vers un espace tout aussi forestier pour qu'ils puissent grimper !
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Enclos des lynx boréaux.

Nous sommes alors invités à emprunter une pente qui va nous emmener dans un tout nouveau secteur, le plus impressionnant du parc. Un premier enclos, créé l'année dernière, est visible à ce niveau par une baie vitrée. Il héberge les gloutons du parc. Une autre baie vitrée a été installée de l'autre côté de cet enclos, qui est également visible par le grillage en façade. Après celui du Skansen, à Stockholm, c'est la meilleure installation que j'ai pu voir pour cette espèce.
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Enclos des gloutons

Nous arrivons ensuite sur une autre passerelle, la plus grande du parc. A droite, nous découvrons un enclos créé en 2017, certainement le meilleur d'Europe pour ses habitants : des ratons laveurs. Ces animaux peuvent ici exprimer au mieux leurs comportements naturels, notamment grimper à tous les arbres de leurs enclos. C'est même beaucoup pour une espèce invasive, mais c'est extraordinaire à voir. ImageImageImageImageImage
Enclos des ratons laveurs
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Ratons laveurs

Puis, nous pouvons profiter de ce qui reste l'un des plus beaux espaces du parc. Jusqu'en 2013, il s'agissait de la "vallée des sangliers". L'année de la reprise, les nouveaux propriétaires y ont installés une magnifique passerelle surplombant cet immense espace : la "Passerelle des rocheuses", hébergeait des ours noirs américains, cohabitant parfois avec des loups blancs, qui habitaient l'enclos actuel des gloutons. En 2017, cette passerelle est devenue la "Passerelle de l'Himalaya", et les ours noirs américains sont partis au profit d'une espèce bien plus menacés : des ours noirs d'Asie. Il est absolument incroyable de pouvoir observer ces animaux grimper aux arbres, dévaler les pentes, exprimer tous leurs comportements naturels dans un environnement quasi-identique à celui où ils vivent à l'état sauvage. ImageImageImageImage
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Enclos en juin 2020
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Enclos en mai 2017 : il n'a pas changé depuis, donc ces photos sont plutôt représentatives de l'habitat actuel. ImageImageImageImageImageImage
Ours noirs d'Asie en 2017.

De l'autre côté de la passerelle, l'on peut observer la spectaculaire vallée des takins, mais je reviendrais sur cet enclos un peu plus tard. Pour l'heure, quittons la "Passerelle de l'Himalaya", pour arriver dans un autre des espaces les plus intéressants du parc : le grand enclos alpin où nous sommes en immersion avec des chamois et des bouquetins des Alpes. C'est encore une fois une véritable merveille, et certainement un des meilleurs enclos d'Europe pour ces espèces, qui vivent dans un habitat quasi-identique à leur milieu naturel. Il est vraiment magnifique de voir des bouquetins perchés dans les vrais rochers comme dans la nature. Lors de ma visite, ils étaient tous regroupés au soleil. ImageImageImageImageImageImageImageImageImage
Enclos alpin.
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Chamois et bouquetins.
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La vue de cet enclos alpin, où l'on se plait à imaginer des ours, des loups, des cerfs et autres animaux mythiques...

Pour moi, il ne manque que des marmottes dans cet espace ! :mrgreen:

Nous sortons ensuite de l'enclos des chamois et bouquetins, et nous arrivons au point le plus haut du parc : le "Sommet du Monde" ! Ceci est le nom du petit point de restauration à ce niveau, qui donne sur une aire de jeux et la ferme européenne du parc. ImageImage
Le "Sommet du Monde" et l'aire de jeux dans la forêt.

La ferme européenne est peuplée de chèvres naines du Sénégal. Et je trouve cela dommage, car j'y verrais bien un plus grand complexe, hébergeant des races domestiques auvergnates locales, avec beaucoup de pédagogie... ImageImage
La ferme européenne

Juste à côté du "Sommet du Monde", à la toute extrémité du parc, nous trouvons un enclos discret, forestier, tout en pente et environné de rochers. Il est le lieu de vie des rennes d'Europe du parc, qui vivaient autrefois dans l'actuelle ferme européenne. Vous allez voir que la collection de cervidés et de caprins du parc est réellement impressionnante. Image
Enclos des rennes d'Europe Image
Renne d'Europe.

Après être monté tout le long de notre visite jusqu'au "Sommet du Monde", nous entamons maintenant la descente ! Nous longeons l'enclos des ours noirs d'Asie, que nous observons à travers le grillage. Je pense qu'il serait temps que le parc mette en place quelques baies vitrées à ce niveau, et peut-être un grillage plus moderne comme dans les espaces des lions et des tigres.
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Pré-enclos des ours noirs d'Asie. ImageImage
Vue en hauteur de l'enclos.

Nous sommes invités, à notre gauche, à quitter le chemin de visite goudronné pour emprunter un sentier. Nous arrivons dans une zone du parc rénovée récemment, et qui accueille surtout des espèces nord-américaines. Le premier enclos que nous observons était jusqu'à cette année celui des écureuils roux. Il sera celui des porcs-épics nord-américains, une nouvelle espèce qui, je pense, remplace avantageusement les écureuils, que l'on peut observer en liberté dans le parc. Lors de ma visite, les oursons coquaux étaient isolés dans leur pré-volière, car comme l'indiquait un panneau, ils causaient des dégâts à l'écorce des pins. Cependant, ils auront accès à certains arbres de leur enclos. ImageImage
Enclos des porcs-épics américains.

Je n'ai pas beaucoup eu l'occasion de voir cette espèce, et lors de ma visite, l'un des individus s'est presque présenté à moi. J'ai été stupéfait par cette espèce, à laquelle j'accordais peu d'intérêt. Quel étrange animal ! Grimpant au grillage, poussant de drôles de grognement qui paraîtrait ceux d'un monstre mythologique, et se balançant d'une étrange manière. Cette espèce représente pour moi toute l'étrangeté de la faune nord-américaine par rapport à la faune européenne. Image
Porc-épic nord-américain

Nous montons encore, longeant l'enclos que je vais présenter. Nous accédons alors à un point de vision permettant une vue d'ensemble sur l'installation des élans d'Europe. Le parc a rénové cet enclos en plusieurs étapes et a même obtenu une naissance il y a peu (l'année dernière, je crois). Je sais qu'il ne faut pas avoir d'animaux favoris, mais les élans font partie de mes animaux préférés. J'ai même eu l'occasion d'en voir un dans son milieu naturel en Finlande. Et là, le couple du parc s'est approché sans crainte. C'était, comme avec les porcs-épics nord-américains, un moment magique. (Je pense qu'il est important, lors de compte-rendus de visites, de parler des moments importants que l'on a eu avec les animaux du parc, et pas seulement des installations). ImageImage
Image(Evidemment, le bassin est habituellement rempli)ImageImageImageImage
Elans européens.

Juste en face, nous accédons à un autre point de vision, qui nous permet d'observer le grand enclos des loups du Canada et des loups de l'Arctique. C'est encore une merveille, rarement égalée dans les parcs français, et même européens : une simple parcelle de forêt laissée sauvage.
ImageImageImage
Une partie seulement de l'espace des loups.

Nous redescendons par là où nous sommes montés, pour accéder à un nouveau point de vue, longeant l'enclos des élans, mais vu d'en bas. Nous avons un aperçu sur un très vaste enclos forestier, hébergeant des espèces parmi les plus intéressantes du parc : des cerfs de Thorold, uniques en France et rares dans les parcs européens, cohabitant avec des urials, en provenance de la Ménagerie (ils doivent voir la différence), des thars de l'Himalaya et peut-être aussi des gorals de Chine. Je ne sais plus. Très original dans cet enclos : une aire de nourrissage a été mise en place pour les milans royaux locaux. Ce nourrissage fait partie d'une animation à laquelle, malheureusement, je n'ai jamais eu l'occasion d'assister. Image
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Enclos des cervidés et caprins himalayens, avec l'aire de nourrissage des milans.ImageImage
Cerfs de Thorold.

Nous redescendons encore, en ayant la possibilité d'observer l'autre moitié de l'enclos des gloutons (je vous l'aie déjà montrée quand j'ai parlé de cet enclos en question). Nous arrivons ensuite au niveau des dholes et lynx, puis redescendons vers une autre zone, encore consacrée à l'Himalaya. C'est une des meilleures du parc de par la qualité de ses installations. Nous prenons un sentier à droite, qui nous emmène vers un nouveau point de vue sur le spectaculaire enclos des takins et markhors. C'est le plus grand enclos d'Europe pour ces espèces, et le seul qui arrive à les faire cohabiter ensemble. Il est également observable par la "Passerelle de l'Himalaya", des ours noirs d'Asie. ImageImageImageImageImageImageImage
Spectaculaire enclos des takins et markhors.

De l'autre côté du chemin, nous sommes invités à emprunter encore une autre passerelle, permettant une vue à mi-hauteur des arbres sur les animaux qui vivent dans le prochain enclos : des pandas roux, stars du parc, grande nouveauté 2015, cohabitant avec de rares cerfs huppés, très peu courants en Europe, qui ont avantageusement remplacés les muntjacs. Cet enclos est, après celui de Nürnberg, le meilleur que j'ai pu voir pour des pandas roux. ImageImageImageImageImage

Il est impossible d'obtenir une vue d'ensemble de l'enclos.

Voir un panda roux avec les plateaux environnants en arrière plan est quelque chose d'absolument magnifique. Pendant un instant, l'on se croirait dans l'Himalaya, avec d'immenses paysages à découvrir...

Après l'Himalaya, nous faisons un grand voyage jusqu'à Madagascar ! En effet, nous arrivons à la spectaculaire forêt des lémuriens, ouverte en 2014. Les différentes espèces présentes au parc ont troqués leurs petites îles dénudées ou leurs minuscules volières contre cet espace exceptionnel, et ont été rejointes par de nouvelles espèces qui ont intégrées cet enclos d'immersion.ImageImageImageImageImage
Il est encore une fois impossible d'obtenir une vue d'ensemble de cet espace.

Les différentes espèces présentes sont des makis cattas, des varis roux, des varis noirs et blancs, et des lémurs couronnés. Les lémurs noirs ne semblent plus présents au parc.

Cet enclos d'immersion connecte la partie haute et la partie basse du parc, et nous nous retrouvons près des tigres et du grand enclos sud-américain. Dernière étape de la visite, le troisième circuit, que j'aurais envie de baptiser "biodiversité".
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar zoobeauval25 » Mercredi 10 Juin 2020 13:01

Visitons maintenant la dernière partie du parc, le troisième "circuit", que je baptiserais "biodiversité".
Nous nous dirigeons vers la droite, dépassant le chalet du Cézallier et la steppe asiatique que nous observerons plus tard. A notre droite, nous découvrons un imposant bâtiment, séparé en deux parties : la première semble être une partie de coulisses fermée au public. En réalité, elle était, jusqu'à 2014, la "grotte aux chauves-souris". Ses habitantes ont quitté le Parc animalier d'Auvergne pour le Parc du Reynou je crois. Cet espace est donc aujourd'hui fermé. La seconde partie du bâtiment est très impressionnante : il s'agit des ruines d'un ancien sanatorium, qui n'a en fait jamais servi. Il sert actuellement d'entrepôt pour les matériaux nécessaire au parc, mais l'on peut y entendre les cris de chauves-souris locales, présentées à travers des panneaux pédagogiques.
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Vue sur l'ancien sanatorium.

Une éventuelle rénovation de cet espace ? Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais cela coûte cher, et le parc attend d'avoir les moyens. Personnellement, j'y verrais bien un vivarium extérieur pour reptiles et amphibiens européens menacés...

Devant ce sanatorium, l'on peut découvrir un apicope, avec des ruches, un jardin fleuri et des dispositifs pédagogiques :
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Ruches.
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Jardin fleuri.
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Pédagogie.

A notre gauche, l'on découvre une mini-ferme, créée en 2013 et agrandie en 2015, je crois. Elle hébergeait autrefois des chèvres domestiques, des poules, des poneys des îles Shetland... Il y a quelques années, elle a été consacrée à l'Amérique du Sud. La liste d'espèce varie à chacune de mes visite, et lors de celle-ci, l'on pouvait y voir des alpagas, des nandous, des chèvres, des poules araucanas et un lapin. ImageImageImageImage
La ferme sud-américaine.

Devant nous se dresse une impressionnante falaise. C'est un des rares enclos qui n'ait pas changé depuis la reprise du parc, et il compose le lieu de vie d'un groupe de magots.
Il fut un jour question d'y introduire des mouflons, encore présents au parc à l'époque, mais cela ne s'est pas fait, ou n'a pas réussi. ImageImage
Falaise des magots.

Nous nous enfonçons ensuite dans la forêt, pour atteindre un enclos un peu à l'écart du reste du parc, à l'image de l'espèce mystérieuse qui l'habite. Nous arrivons au complexe des panthères des neiges. J'ai toujours vu cette espèce au parc, mais leur enclos a été agrandi et rénové en 2017, aboutissant à la meilleure installation que j'ai pu voir pour des onces. Le complexe se compose en fait de deux enclos, visibles par des baies vitrées, et par un point d'observation sur la maison des animaux. Les léopards des neiges peuvent également voir leurs proies naturelles, les takins et markhors, de l'autre côté du grillage, à l'arrière de leur enclos.
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Premier enclos.
ImageImageImageImageImage
Second enclos.

Les onces peuvent ici exercer tous leurs comportements naturels, comme la plupart des animaux du parc.

Nous rebroussons chemin pour nous diriger vers la sortie du parc. Nous repassons devant la ferme sud-américaine, le sanatorium, l'apiscope, mais aussi devant le dernier enclos, sur notre droite. Celui-ci est visible du parking, et héberge des animaux asiatiques en cohabitation, dont certains sont rares en parcs zoologiques : des chameaux de Bactriane, des kulans et des cerfs-cochons. A mon grand regret, je n'ai réussi qu'à voir les chameaux et à entrapercevoir les kulans du parking. Image
Steppe asiatique.

Nous regagnons ensuite le chalet du Cézallier et sortons du parc, obligatoirement par la boutique. Image

Alors : que penser de ce Parc animalier d'Auvergne ? L'heure de la conclusion est venue ! Mon jugement sur le parc n'est peut-être pas le plus objectif qui soit, car je le visite depuis des années et j'ai vu toutes ses évolutions. Mais très objectivement, j'oserais dire que ce parc répond à tout ce que l'on peut attendre du zoo moderne. Le bien-être animal est indéniable, et beaucoup des pensionnaires du parc vivent en Auvergne comme dans leur milieu naturel, dans un environnement quasiment inchangé : les panthères des neiges, pandas roux, ours noirs d'Asie, gloutons, lémuriens, cerfs sikas, élans, cerfs de Thorold, loups du Canada, ratons laveurs, magots et bien d'autres en sont des exemples. Et même quand les habitats des animaux semblent difficiles à concevoir dans un tel paysage, ils sont tout de même très bons ou excellents, comme ceux des loutres, des tigres, des lions ou encore la savane africaine. En ce qui concerne la sensibilisation des visiteurs à la conservation de la nature (mission à laquelle je crois, mais si vous voulez débattre là-dessus, s'il vous plaît, créez un autre sujet ! :wink: ), je pense que le parc le réussit bien, le meilleur exemple étant les enclos d'immersion. Il y a également, bien-sûr, des animations, et puis, voir un ours dans un arbre ne peut que faire naître une émotion. Enfin, en ce qui concerne la conservation de la nature, le parc fait beaucoup mieux que beaucoup d'autres zoos pourtant plus fortunés et plus connus à travers le monde. Alors qu'il ne reçoit "que" 100 000 visiteurs par an, il y a déjà une association de conservation ! "La Passerelle", intervient à travers le monde entier et soutient de nombreux programmes. Le parc organise également de nombreux évènements en faveur de la conservation, comme des courses au sein du parc. Il est également possible de faire un don à la conservation dès l'achat du billet dans le parc et partout dans le zoo. Enfin, la majorité des animaux présentés sont menacés de disparition, et font partie d'un programme d'élevage.
Pour la première fois, avec cette visite, j'ai eu l'impression d'un Parc animalier d'Auvergne vraiment terminé, ordré (plus d'enclos provisoires, plus de matériaux traînants sur les sentiers de visite...). Et cela m'a fait très plaisir.
Je sais que dans l'avenir, le parc a pour projet de créer des loges. D'habitude, je suis plutôt récalcitrant avec ce type de projet, mais à la vue du respect accordé aux animaux, je ne peux qu'avoir confiance en cette idée. A titre personnel, je trouve aussi que la collection d'animaux non-mammifères au parc est trop peu développée. Même si cela est coûteux, une grande volière me paraîtrait un investissement intéressant, tout comme un vivarium extérieur.

Je ne peux que vous conseiller de visiter ce parc brillant. De plus, j'en profite pour vous dire que l'association "La Passerelle", souhaite arriver à l'objectif de 100 000 euros donnés à la conservation de la nature. Je vous invite donc à faire un don : https://lapasserelleconservation.fr
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar Nl68 » Mercredi 10 Juin 2020 18:14

Merci pour ce super conte-rendu zoobeuval25
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar Therabu » Jeudi 11 Juin 2020 8:53

Merci beaucoup zoobeauval25 pour ce compte rendu du parc français qui s'est probablement le plus amélioré lors de la dernière décennie.
Il faut dire que le site du parc, même s'il n'est pas facile à aménager, est splendide. Les installations sont simples en général mais généreuses et adaptées il me semble. Il y a bien sûr des progrès à faire en terme d'aménagements et d'accueil du public mais j'apprécie vraiment la priorité qui a été donnée au bien être des animaux qui a primé sur l'esthétique dans un contexte de ressources limitées.
Il faut aussi féliciter le parc pour l'orientation de son plan de collection qui montre qu'il est possible de construire un plan de collection attractif et utile à la fois, même si le parc reste encore très orienté sur les mammifères. L'accueil de rapaces par exemple, me semblerait intéressant pour s'inscrire dans la thématique montagnarde. C'est d'ailleurs dans cette seconde partie de ton compte-rendu, là où l'on découvre les espèces principalement eurasiennes, que le parc se démarque par sa qualité. Cet enclos à ours à collier !

Il me semble que Pascal Damois s'est investi auprès de l'EAZA au sein du TAG des ovins/caprins. C'est une bonne nouvelle car le taxon est souvent délaissé. Je verrais bien le parc accueillir des tur de l'Ouest dans la futur, peut être en remplacement des bouquetins alpins ?
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar FloriAn. » Jeudi 11 Juin 2020 9:01

Merci pour ce beau compte-rendu d'un parc vraiment magnifique, qui de par les photos, peut se ranger dans la catégorie des meilleurs parcs français aux côtés de Branféré, Doué et La Vallée des Singes.

Par contre, outre cette belle collection d'animaux menacés, il est dommageable de n'y voir quasiment aucun oiseaux, qui apporterai du relief à la collection et la rendrai encore plus belle et attractive !
FloriAn.
 
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar zoobeauval25 » Jeudi 11 Juin 2020 10:14

Merci pour vos retours !

@Therabu : effectivement, des rapaces seraient un bon ajout à la collection, mais lesquels ? Il faudrait, je pense, des espèces menacées pas trop courantes en captivité et peu connues.
Le parc regorge d'espaces rocheux et pentus où présenter des turs de l'Ouest, et je pense qu'il peut se permettre de garder les deux espèces de bouquetins. Il me paraît toujours important de présenter des animaux européens en parcs zoologiques, même si, dans le cas présent, ils sont moins menacés

Je suis bien d'accord avec vous deux en ce qui concerne les oiseaux. Malheureusement, je pense que c'est surtout le coût que représente une volière digne de ce nom qui rebute le parc.
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar abel » Jeudi 11 Juin 2020 11:16

Merci pour ce compte-rendu. Le dernier compte-rendu de visite de ce parc réalisé sur le forum commençait à dater, pour un parc particulièrement dynamique, qui innove régulièrement. C'est vraiment un parc que j'ai envie de visiter, je pense qu'on peut le citer en exemple de reprise réussie.
Pascal Damois avait expliqué les raisons du faible nombre d'oiseaux présentés dans l'excellente interview réalisée par Biofaune: http://biofaune.canalblog.com/archives/ ... 03769.html
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar didier » Samedi 13 Juin 2020 15:03

Merci pour ce compte-rendu, mon unique visite datant de juillet 2009, je mesure l'étendue des progrès accomplis par la nouvelle équipe.
Je reste toutefois perplexe sur la pertinence d'y présenter des girafes, le climat du Cézallier doit les condamner à passer beaucoup de temps dans leur bâtiment, j'imagine qu'elles sont surtout là pour satisfaire les visiteurs.
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
didier
 
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar zoovenirs » Samedi 13 Juin 2020 18:38

A mon tour, merci pour ce compte-rendu.
Je me suis appuyé sur tes indications pour mettre à jour mon album de la visite de 2017:
http://www.zoovenirs.fr/jscripts/galler ... emId=90834
(à visionner avec le diaporama :) )

J'ai noté qu'ils ne présentent plus : les gibbons à mains blanches, les nandous avec les vigognes, les wallabies, les langurs, les porcs du Vietnam, les muntjacs, les hippotragues noirs, les écureuils, les yacks, les capucins olives et les coatis roux. J'ai bon ?

En 2017, il y avait eu une naissance d'élan. Il y avait 3 adultes dans 2 enclos différents.

Le grand champ, dont tu parles au début, n'appartiens pas au zoo malgré la présence d'animaux exotiques. Le propriétaire du parc souhaiterai l'acheter afin d’acquérir ce bel espace presque plat pour présenter une nouvelle espèce.
Encore merci pour ce retour de visite.
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar snockot » Samedi 13 Juin 2020 18:46

Merci pour ce compte rendu ! Je me rends dans le coin début juillet, j'en profiterai pour visiter ce parc qui me fait de l’œil depuis quelques temps maintenant !

Petite question : as tu vu les pudus ? Tu les mentionnes mais ils ne sont plus sur le plan du parc...
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Re: Parc animalier d'Auvergne : juin 2020

Messagepar zoobeauval25 » Samedi 13 Juin 2020 21:57

Merci pour tous vos retours ! Effectivement, je ne puis que vous conseiller de visiter ce magnifique parc !

abel a écrit:Pascal Damois avait expliqué les raisons du faible nombre d'oiseaux présentés dans l'excellente interview réalisée par Biofaune: http://biofaune.canalblog.com/archives/ ... 03769.html


Merci Abel ! Effectivement, j'avais oublié cette formidable interview. Voilà donc où j'avais vu que Pascal Damois rêvait d'installer des rhinocéros indiens, qui, pour moi, iraient fort bien dans ce fameux grand champ et à la place de Jules l'hippopotame. A condition d'avoir un bâtiment adapté, bien-sûr !

didier a écrit:Merci pour ce compte-rendu, mon unique visite datant de juillet 2009, je mesure l'étendue des progrès accomplis par la nouvelle équipe.
Je reste toutefois perplexe sur la pertinence d'y présenter des girafes, le climat du Cézallier doit les condamner à passer beaucoup de temps dans leur bâtiment, j'imagine qu'elles sont surtout là pour satisfaire les visiteurs.


2009... Effectivement, le parc a changé depuis !
Evidemment, ne nous voilons pas la face : les girafes sont là parce qu'elles sont attractives. Néanmoins, je ne partage pas le même avis. Le climat auvergnat, et surtout celui du Cézallier, n'est certes pas des plus clément, mais ce n'est pas un climat scandinave non plus ! Et puis, même dans des parcs bénéficiant de climats plus cléments, il faut voir la situation : elles passent autant, si ce n'est plus de temps à l'intérieur, car il faut attendre que l'herbe de leurs espaces extérieurs repousse. C'est malheureux, et je le déplore et suis le premier à souhaiter une démocratisation du principe de créer plusieurs plaines, à l'anglaise, mais c'est ainsi. A mon sens, les girafes du Parc animalier d'Auvergne ne sont, finalement, pas moins bien loties que celles d'autres parcs. Même mieux, car leurs installations, extérieures comme intérieures (que j'avais aperçu lors de je ne sais plus quel reportage), semblent de grande qualité.
Mais évidemment, leur présence peut interroger.

@zoovenirs : Merci beaucoup ! Il y a deux erreurs :mrgreen:

D'abord, je tiens à signaler que mes indications concernant les espèces encore présentes ou non actuellement sont à prendre avec des pincettes. En effet, je ne suis que simple visiteur, et je ne connais pas les coulisses du parc. Il faudrait s'adresser à la direction.
Donc, je pense que : les gibbons à mains blanches sont toujours présentés, ils sont en cohabitation avec les loutres naines (l'on peut le voir sur mes photos).
Les nandous ne sont plus en cohabitation avec les vigognes, certes. Cependant, des nandous de Darwin sont présents dans le grand enclos de cohabitation sud-américain, tandis que des nandous d'Amérique sont présents dans la ferme sud-américaine en bas du parc. Mais effectivement, les autres ne semblent plus présentés.

Et merci beaucoup pour les indications concernant ce grand champ ! Effectivement, l'on ne peut que souhaiter son acquisition par le parc !

snockot a écrit:Merci pour ce compte rendu ! Je me rends dans le coin début juillet, j'en profiterai pour visiter ce parc qui me fait de l’œil depuis quelques temps maintenant !

Petite question : as tu vu les pudus ? Tu les mentionnes mais ils ne sont plus sur le plan du parc...


Ravi que tu puisses découvrir l'Auvergne début juillet ! Et aussi que tu ailles voir ce parc ! S'il est ouvert, pourrais-tu nous montrer ce que donne ce nouveau restaurant ?

Et non, je n'ai pas vu les pudus. L'enclos sud-américain n'était, lors de ma visite, peuplé que d'un unique nandou. Je ne pense pas que toutes les autres espèces ont disparues du parc, mais en ce qui concerne les pudus, j'avoue ne pas avoir fait attention, et je n'ai pas souvenir de leur départ... Il faudrait, là encore, demander au parc.
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