Pairi Daiza : Découverte et impressions

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Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Therabu » Lundi 01 Août 2022 14:54

Après avoir tant entendu parler de ce parc, dont la collection a enflé de manière impressionnante au cours des dernières années, j'ai profité de l'occasion offerte par un autre forumeur de m'y amener pour découvrir le parc sur un weekend entier, profitant notamment des "Estivales" qui étendent l'horaire d'ouverture jusqu'à 23:00 plusieurs samedi de l'été.
Avant de développer plus en détail mon avis, forcément nuancé, concernant un parc aussi vaste et unique dans le paysage européen et mondial, je dois quand même avouer avoir pris pas mal de plaisir à découvrir ce parc et son concept unique. Pairi Daiza (PD) c'est en effet un zoo croisé avec cabinet de curiosité XXL en plein air, le tout dans une succession de jardins très élaborés et avec l'infrastructure d'accueil d'un parc d'attraction.

Affluence
J'avais jusqu'ici repoussé ma visite en raison de la peur de l'affluence. Je dois dire que j'ai été très agréablement surpris. Ce n'est qu'en de rares endroits (Mersus Emergo, Nautilus et volière australienne) que l'affluence m'a dérangé. Le parc est vraiment bien fait sur ce plan là et absorbe plutôt bien les 20 000 visiteurs que l'on m'a mentionné le samedi.
L'ouverture de la Terre du Froid et de Last Frontier, qui créent un contrepoids à la zone chinoise et africaine de l'autre coté du lac favorise certainement cela tout comme la forme du circuit de visite en cercle avec les mondes entourant les lacs.

Restauration
C'est d'habitude un point que je mentionne rarement mais Pairi Daiza propose une multitude d'expériences de restauration à travers le parc et thématisées. En dehors de la gamme de choix impressionnante offerte allant de la friterie jusqu'au gastronomique à plus de 80€, j'ai peux témoigner que la qualité du service est excellente. C'est organisé, clair et intrinsèquement pas plus cher ailleurs pour ce que l'on mange. Par contre cela incite clairement à une dépense supérieure à la plupart des zoos. Le premier jour, nous avons déjeuné au buffet thaï, situé dans le Mersus Emergo. Le prix n'est pas des plus accessibles (38€ boisson incluse) mais on en a aussi pour son argent, surtout quand on a bon appétit comme moi et une faiblesse pour la bière belge :P
Le second jour, nous avons mangé au "Bon Foufou", qui sert des plats d'inspiration africaine (16€ le menu) plutôt simples mais sur une terrasse ombragée très agréable à coté des carnivores africains et des cases du village béninois.

Merchandising et modèle commercial
Dans la continuité des restaurants qui incitent à la dépense, on trouve un nombre important de boutiques réparties au sein du parc, et non pas une unique boutique située à la sortie. Chaque point de vente est unique avec sa propre offre commerciale, souvent thématisée. Je me suis moins intéressé à cette partie à l'exception près de la maison du thé, un splendide pavillon proposant des produits de qualité et bien mis en valeur. La quiétude qui règne à l'étage, réservée aux clients du pavillon, est fort appréciable et étonnante dans un tel parc.
J'en viens à cela pour évoquer le modèle commercial du parc et son formidable succès des dernières années. En plus d'une entrée adulte à 40€, PD parvient à inciter à la dépense à l'intérieur de sorte que le prix de l'entrée seule doit à mon avis ne constituer que 50% du panier moyen du visiteur, une vrai prouesse !

Est ce que c'est l'avenir des zoos et est-ce que c'est souhaitable ? Je ne sais pas, mais c'est en tout cas parfaitement bien exécuté ici.

Atmosphère générale
En plusieurs endroits, l'atmosphère du parc est vraiment géniale, une vraie réussite. Dans d'autres endroits, on se sent un peu plus à Disney Land, que ce soit en raison des infrastructures et de la foule, ou tout simplement de l'accumulation de bâtiments, d'enclos. Dans certains endroits, on a vraiment cherché à caser des enclos dans tous les sens, le moindre espace est grillagé pour accueillir une nouvelle espèce. J'aurais aimé connaître le parc il y a 15 ans, quand juste un temple était aménagé de l'autre coté du lac et que des zones libres servaient de respiration entre les zones pour me faire ma propre impression.
Cet amoncellement va évidemment continuer avec la zone nippone qui commence déjà à être formée sur le lac, devant le temple cambodgien et évidemment l'immense serre tropicale en construction derrière la zone chinoise.

Après ces propos généraux, je vais détailler chaque zone en distinguant ce que j'ai aimé (+ ou même ++), ce qui me paraît passable (=) et ce que je trouve insatisfaisant voire pas acceptable de nos jours dans un parc aussi riche (- et --)

The Last frontier

(-) La nouvelle zone nord-américaine du parc a été conçue avant tout pour abriter des hébergements et cela se ressent. Les installations sont en général vastes mais rarement belles et ou adaptées. Le point noir de la zone est clairement cet enclos à wapitis, qui devaient initialement occuper un autre enclos je crois, tout riquiqui avec beaucoup d'eau et où l'on voit finalement presque que des barrières, une cabane et de la gadoue.
L'autre gros raté, c'est l'enclos des pumas, plus pour les visiteurs que pour les animaux qui peuvent quand se cacher grâce au relief mais avec peu de végétation.
Paradoxalement The Last Frontier est aussi la zone la moins arborée du parc, peut être aussi parce qu'elle est récente.

(+) Au rang des espaces intéressants, il y a le grand enclos des loups gris et ours brun bien que la densité d'ursidés me paraisse bien trop élevé avec 8 ou 9 individus. Les otaries de Steller ont un bassin ni très grand, ni profond, mais alors quelle espèce ! Le mâle, avec ses 900kg sur la balance est très impressionnant et même les femelles atteignent des gabarits formidables. La population européenne est limitée et les américains et asiatiques en ont aussi dans leurs zoos. Peut-être qu'un jour, le port sera occupé par de mignonnes loutres de mer qui bénéficieraient elles d'un enclos vraiment grand.

(=) Les espaces des ours noirs et élans sont eux plutôt vastes avec de grandes douves accessibles. La tentative d'immersion est par contre complètement ratée même si l'on voit une idée intéressante avec les deux enclos dans la continuité l'un de l'autre. Le vrai problème est l'absence totale d'arbre pour évoquer les territoires du nord canadien. Pendant l'été, c'était particulièrement évident, autant pour les visiteurs que les animaux.
Enfin je m'étonne de l'absence structurelle de plus petites espèces. un enclos bricolé accueille bien des ratons-laveurs et une moufette près du point de vue des bisons (restés invisibles) mais franchement aucun oiseau ? Des castors auraient pu être présentés avec les élans puisque la bordure de l'enclos est cimentée et évidemment les chiens de prairie qui sont coincés dans l'Oasis auraient du être inclus dans cette zone.

La Terre du Froid

(++) la grotte des manchots
(+) ours polaires
(=) bœuf musqué et tigres
(-) rennes, morses

C'est de toutes les zones la plus commerciale et de loin avec ses multiples boutiques, bars, restaurants et surtout les lodges les plus chers du parc. Avant de rentrer dans le vif du sujet il y a un bel enclos à bœufs musqués avec de la pente mais qui a été conçu sans paddock ou pré-parc. La conséquence c'est qu'une clôture divise l'enclos autant que nos impressions de nature et d'immersion. L'enclos des tigres n'est pas ridicule en taille mais entouré de toute part par le chemin de visite, une constante que j'ai trouvé très gênante tout au long de la visite. Enfin quel besoin pour un tel parc, qui dépasse les 2 millions et détient plein d'espèces, de coincer 3 pauvres rennes domestiques le long de la clôture des tigres ?

Vient ensuite le clou du spectacle, l'immense complexe, ours/morse/manchots. C'est finalement l'inverse de Eismeer à Hagenbeck où les morses sont très sympas à voir tandis que les ours font vraiment de la peine.
Les enclos extérieurs des ours polaires, surtout l'un d'eux, m'ont agréablement surpris de par la superficie non négligeable (c'est pas non plus le Cerza) et ses différences de niveaux, de substrats. A voir si ce n'est pas qu'une illusion d'optique créée par des fils électriques discrets.
Pour les morses, je ne m'attendais à rien ayant déjà vu des images mais ce sentiment a été complétement confirmé. Leur enclos et bassins sont minuscules et coincés entre deux bâtiments. A ce propos, je relate une discussion que nous avons eu sur les infrastructures de la zone. L'énorme rocher qui sépare les deux enclos des ours et les morses cache un bâtiment de 4 étages ! Tout en bas, c'est la machinerie pour les bassins, les morses au dessus, les ours au 3 étage et enfin des cuisines et zones techniques tout en haut. Un monte-charge, acceptant, si mes souvenirs sont bons 6 tonnes (!) permet d'effectuer les transferts d'animaux. :shock: Tout simplement démesuré ! On saluera quand même qu'il existe des enclos secondaires pour chacune de ces deux espèces.

Royaume de Ganesh

(++) la plaine des éléphants
(+) le bain des éléphants
(=) orang-outan
(--) tout le reste

Cette zone comporte énormément de bâti et c'est d'ailleurs ce qui fait sa marque. Les animaux ont été intégré sur le tard dans la conception du projet, ou au moins de manière secondaire. Aucune des installations au milieu des temples ne me paraît réellement satisfaisante. Les macaques à crête sont peut être les mieux logés de ce complexe, le léopard de Java étant le plus à plaindre depuis le départ des nébuleuses.
Quand bien même les temples sont magnifiques, coincer les pauvres tigres blancs là dedans est indéfendable. S'il fallait réutiliser cette installation, je crois que j'y verrais les loutres à pelage lisse, ce qui paraît peut être un peu ridicule vu l'ampleur du temple mais l'espace est vraiment pourri. C'est aussi une zone où il est très courant de tourner sur au moins 3 des 4 cotés de l'enclos. Les léopards sont un bon exemple, avec notamment une face où les visiteurs dominent les félins ce qui doit être un facteur de stress pour les animaux.

Les territoires des deux couples d'orang-outans, une espèce particulièrement difficile à héberger sont des tentatives honnêtes. Les îles sont plutôt petites mais agrémentées de plusieurs agrès et de quelques vieux platanes. Les arbres ont le mérite d'exister, ce qui est rare dans les enclos des anthropoïdes mais finalement, ce n'est pas très haut, 5 mètre je dirais à vue d'œil, et les animaux ne doivent pas souvent y aller. Bien que moins esthétique, les hautes volières de Bâle ou Francfort me paraissent encore constituer des solutions plus adaptées. Et que dire de ce temple de marbre blanc ? :shock: :shock:
L'espace n'est pas mal en soit pour les animaux mais c'est complétement hallucinant de balancer autant d'argent pour aller au bout de ses idées, voire même rageant lorsqu'on connaît la situation critique de l'espèce dans le milieu naturel.

Pour finir sur une bonne note, la grande plaine des éléphants est un vrai plaisir à observer même si on voit finalement assez mal les animaux avec un seul point de vue. Avec les enclos secondaires au fond de l'installation et le long du Palais d'Ani (encore un bâtiment improbable ayant coûté très cher et conçu selon des standards vieux de 50 ans), il y a en plus de la flexibilité pour gérer les différents groupes.
J'ai assisté au bain des éléphants dans le lac, un spectacle unique à ma connaissance en Europe. C'est très étonnant en termes de sécurité ! Que fait le cornac si l'éléphant choisit de traverser le lac et d'aller goûter à la végétation de l'autre coté du lac ?
Quoiqu'il en soit, voire les éléphants jouer dans l'eau reste un instant génial. De là à justifier une gestion hands-on ? Je ne sais pas. Avant de se baigner, les éléphants font la révérence et lèvent la trompe. C'est pas bien méchant, je comprends que ce sont des mouvements qui peuvent servir en medical training mais là c'est pas du tout essentiel et s'apparente avec du cirque.
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Therabu » Mardi 02 Août 2022 11:42

On m'a apporté ma réponse concernant le bain des éléphants en MP, je partage ici : de gros pieux en bois sont enfoncés dans le lac et constituent une barrière empêchant les éléphants de se faire la malle lors de la baignade. C'est donc très discret!

Madidi et le Mersus Emergo

(++) le territoire d'immersion et la présence de volontaires
(-) les terrariums des reptiles
(--) le dimensionnement du vivarium

Une partie courte concernant deux installations coincées entre les zones asiatiques et africaines en contrebas du lac.
A moyen terme, cela devrait être transformé en zone japonaise avec de nouvelles îles déjà construites sur le lac et qui devraient si j'ai bien compris, représenter les principales îles de l'archipel nippon. A n'en pas douter, le jardin qui y sera créé sera splendide et authentique et fera honneur aux traditions spécifiques au Japon. Je ne peux juger des présentations animales qui y seront prévues mais ce qui est sûr, c'est que du point de vue de la conservation, cela n'apportera rien.

Sur Madidi, nous avons assisté "en live" à une prise de bec entre une volontaire et un visiteur indiscipliné et de mauvaise foi qui incitait sa famille à tripotter (peut être même nourrir) les saïmiris qui semblent systématiquement à la recherche d'opportunités de chapardage. C'est dommage, car le petit territoire est sympathique. La seconde île, plus effilée, est encore mieux et abrite une petite famille de hurleurs noirs. Bien que plus grosse, cette espèce folivore et très tranquille est peut être plus adaptée à ce type de présentation car moins sujette aux tentations des visiteurs ?

En face, vestige des premiers temps du parc, se trouve une petite île arborée pour des siamangs qui sont restés invisibles. Peu de visiteurs doivent les remarquer, ils sont plutôt tranquilles et leur île est assez fournie en végétation mais le tout reste trop bas pour des gibbons. Bref, cela ne pique pas les yeux mais cela n'est pas pour autant un très bon territoire pour ces animaux.

Puis vient le massif cargo, Mersus Emergo, qui accueille un restaurant, un vivavrium, et les loges de plusieurs animaux (girafes, hippos nains, siamangs). Dire qu'à une époque encore récente il y avait un groupe d'éléphants avec mâles reproducteurs là dedans ! :shock:
On peut d'ailleurs voir les loges des girafes en rentrant dans le bateau, elles sont plutôt vastes même si c'est pas très esthétique.
Le vivarium constitue pour moi l'un des points noirs de la visite. Je sais que le zoo récupère énormément de reptiles, que ce soit via des saisies, soit des abandons de particuliers et c'est un travail que je salue vivement.
Je en suis pas expert dans la détention de reptiles, les terras me semblent être passables dans l'ensemble mais du point de vue de la présentation au public, les espaces sont en général pas terribles. Certains terrariums me semblent même carrément pourris et à enlever d'urgence (notamment les terrariums à serpents où les visiteurs regardent par le dessus, bonjour le stress !).

Enfin, ce vivarium n'est absolument pas adapté à un parc de 2 millions de visiteurs et la circulation, bien qu'en sens unique, s'effectue très difficilement. Je plaide réellement pour un réaménagement de fond en comble pour accueillir le public dans de bonnes conditions et aussi améliorer les présentations.

Terres des Origines

(+) L'enclos des deux éléphantes et la possibilité (réelle?) d'effectuer une cohabitation avec les ongulés, les enclos intérieurs des gorilles, sitatungas
(=) La majorité des enclos de la zone
(-) Les hippopotames amphibies, rhinos, les îles à gorilles et les "volcans", les bec-en-sabot
(--) les hippopotames pygmées

J'attendais peu de cette zone et ce n'est probablement pas celle que l'on retiendra le plus du parc, peut être l'une de celles où Pairi Daiza se démarque le moins des autres zoos et où l'aspect zoo est plus fort que le jardin.

Parmi les points intéressants que je retiens, il y a d'abord l'immersion végétale, vraiment réussie sur la partie savane.
Les ongulés ont des enclos basiques mais pas inadaptés. J'ai tout de même été étonné de la conception de l'installation des buffles africains en arrière-plan (là c'est vraiment pour dire qu'on en a!), et par la présence de râteliers métalliques devant les visiteurs.
Chez les lions aussi, c'est pas trop petit et malgré des points de vue multiples, les félins peuvent se cacher et roupiller à l'ombre. C'est par contre moins satisfaisant pour les hyènes tachetées sur leur petite langue de terre sans arbres. Il n'y avait pas d'animaux dedans donc je n'évoquerais pas l'horrible cheminée qui a un temps abrité des léopards africains.

Les deux éléphantes d'Afrique ont un enclos plutôt grand et naturel avec bassin, boue, sable et des parties herbeuses sur les endroits pentus. Evidemment je ne peux juger les coulisses et le bâtiment et cette installation serait inadaptée pour un groupe reproducteur mais pour deux femelles retraitées de cirque, ça se vaut ! Les girafes, rhinocéros et hippopotames amphibies sont moins gâtés, leurs enclos sont vraiment petits et désertiques, bref, des présentations de zoos urbains bien plus étriqués. On notera aussi que cette zone ne comprend presque pas d'oiseaux, quasiment que des gros animaux emblématiques du safari basique à la recherche du big 5 : une certaine vision de l'Afrique et des écosystèmes de savane...

J'ai trouvé aussi fort dommage de présenter les bec-en-sabot à un endroit aussi passager, avec des points de restauration de part et d'autres, le long d'une large allée passante avec la musique dans les haut-parleurs (un autre point gênant qui rappelle les codes du parc d'attraction). Pourtant les volières sont intéressantes avec la végétation luxuriante. Malheureusement, le parc a eu des déboires dans son projet d'élevage des bec-en-sabot en coulisses avec des pontes et naissances qui n'ont pas abouti à l'envol et a perdu le mâle reproducteur. Cela met un sérieux coup d'arrêt à l'élevage de cette espèce fascinante et fortement menacée.
J'ai beaucoup aimé le village lacustre même si je me demande comment cela est perçu par tout le monde. C'est non seulement immersif mais aussi une tentative de sortir de l'image d'Epinal faussée des petites cases en terre et un mélange de traditions et de modernité avec les réclames pour téléphones portables. Par contre, les deux enclos des hippos pygmées sont de vrais ratés. Pourquoi Pairia Daiza avait besoin de ramener cette espèce ? Je doute que la motivation soit d'aider l'EEP mais plutôt un remplissage maladif de chaque coin du parc avec des espèces attractives.

Personnellement, je trouve que cette zone aurait due être aménagée de manière plus light et que les bords du lac auraient été parfaits pour faire une zone sur les marais africains avec quelques hippos amphibies dans le lac et une belle plage naturelle partagée avec des kobs, un complexe de volières discrètes permettant la reproduction des échassiers (bec-en-sabot et jabirus notamment) et éventuellement des petits passereaux comme des euplectes dans une volière pénétrante ou un enclos extérieur pour varan du Nil. Dommage...

Enfin pour finir vient l'un des plus gros ratés du parc à mon avis : les volcans à gorilles. Je dis que ce sont des ratés plus du point de vue de l'expérience des visiteurs et de l'investissement que de manière intrinsèque pour les gorilles. Quasiment personne ne perçoit qu'il s'agit de "répliques" de volcans et le béton vieillit assez mal. C'est pourtant une réalisation récente.
Les îles extérieures sont moches, pas immenses et manquent cruellement d'ombre et d'arbres mais les enclos intérieurs, sombres et hauts m'ont paru fort adaptés aux gorilles à défaut d'être esthétiques. Les cohabitations ne paraissent pas fonctionner, nous n'avons vu aucune des autres espèces de singes présentées sur ces îles (les mangabeys sont pourtant confinés en intérieur suite à l'incident ayant eu lieu avec le mâle de l'espèce). Pour finir sur une note positive, il y a un petit enclos discret, coincé entre toutes ces grosses espèces avec un grillage assez apparent qui accueille des sitatungas qui peuvent se baigner dans le cours d'eau.
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar snockot » Mardi 02 Août 2022 13:49

Merci pour ton retour ! J'aime bien cette forme de compte rendu, avec les + et -, c'est original mais clair.
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar julien35 » Mardi 02 Août 2022 23:44

Salut Therabu et merci pour ce compte rendu riche en information.
Pour la zone d'Amérique du Nord il me semble qu'il y avait des castors dans la partis centrale de la zone entre les Otaries et les Elans. Cependant un soigneur qui est un amis a moi ma dis que les individus ce sont échappés de leurs enclos par le système de canalisation du bassin et que les animaux n'avais pas été récupéré.
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar guirosama » Mercredi 03 Août 2022 6:11

Moi je suis pas du tout d'accord avec vous ; Therabu c'est des CR léchés avec des photos superbes. Sont où les photos ? Du coup, j'ai juste été pioché tes impressions sur le grand Nord mais j'ai rien lu de plus.
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar didier » Mercredi 03 Août 2022 9:04

Moi, j'aime bien ce concept de compte-rendu, il faudrait le généraliser, j'imagine que des photos suivront.
J'ai visité le parc du temps où il s'appelait Paradisio. J'avais beaucoup aimé, je ne suis pas sûr que je prendrai autant de plaisir à visiter Pairi Daiza, ce gigantisme me rebute un peu.
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar zooho » Mercredi 03 Août 2022 12:55

Je vais visiter ce parc en septembre. J'ai très envie de le découvrir pour les nombreuses espèces présentées et pour son architecture.
Merci pour le compte rendu très intéressant.
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Therabu » Mercredi 03 Août 2022 13:57

@guirosama, les photos vont venir évidemment, tu imaginais que je visitais sans appareil photo ? :lol: :mrgreen:

Ce parc est grand, complexe et divise énormément de par son approche. Je tenais donc à émettre mon avis à chaud et de la manière la plus précise, factuelle et nuancée possible d'où cette description zone par zone et la présentation avec les points que j'ai apprécié et pas aimé.

Southern Cape ou Cape Australis

(+) la maison des koalas, l'enclos des diables et son intégration dans la zone
(=) kangourous, wombat
(-) volière australienne
(--) casoar

Une zone de faible superficie mais pas avare de raretés avec des marsupiaux rares et emblématiques présentés les uns à coté des autres.
La maison des koalas était fermé mais je l'ai trouvé très plaisante de l'extérieur, assez discrète. Est ce une architecture contemporaine ou bien issue d'une inspiration des maisons locales ?

Vient ensuite le territoire d'immersion au milieu des macropodes et d'une impressionnante bande d'oies d'Egypte qui tappent le squat!
Fait remarquable, un enclos légèrement encaissé contient un diable de Tasmanie mais l'enclos est accessible aux wallabys et kangourous. L'enclos très beau et végétalisé, s'intègre bien dans la zone. En face, un enclos assez simple permet au wombat unique de se dégourdir les pattes (son large terrier est visible depuis un appentis). Un autre enclos coincé sur cette langue de terre m'est apparu en trop sur ce territoire, c'est celui des casoars à casque. Le double-enclos grillagé est entouré de toute part entre le sentier des kangourous, la grande allée passante séparant le territoire australien du jardin chinois et en plus le pont de singe aérien emprunté par des centaines de visiteurs bruyants légèrement en surplomb des ratites.
Pour finir il y a la volière australienne dont j'attendais du bien, autant du point de vue paysager que de la collection. Quelle déception ! Le bassin construit pour accueillir des manchots pygmées a littéralement tout salopé devant le bâtiment et beaucoup d'espèces autre fois présentes à l'intérieur sont parties. Finalement, hormis quelques loriquets, deux aigrettes et oedicnèmes et trois cacatoès qui se battent en duel avec une quarantaine de tortues à tempes rouges, c'est très décevant.

Cambron by the sea

(++) phoques et manchots
(-) Nautilus
(--) Otaries à fourrure

Une autre "micro-zone" mélangeant le très bon et le très mauvais. Malgré un phare plutôt laid qui jure avec les temples asiatiques visibles de l'autre coté du lac, les manchots et phoques bénéficient d'une vaste plage avec des zones d'ombre et surtout d'un bassin de grande taille et au fond naturel, ce qui notamment pour les pinnipèdes doit changer en termes d'environnement. Juste en face, à coté de l'aquarium, une des vielles installations du parc, Algoa Bay, continue d'abriter des otaries à fourrure dans des bassins d'une taille choquante. Concrètement, je me demande là aussi, à quoi bon garder une 4ème espèce de pinnipède (combien de zoos ont autant d'espèces de cette famille?) dans cet enclos moche et surtout complètement inadapté de par sa taille ? Mystère...

Le Nautilus est aménagé dans le château qui semblait être le restaurant du parc auparavant. Un thème bizarre, mélangeant viviers de faux-rochers et cale de bateau abrite les aquariums, principalement marins. L'éclairage y est très limité/fluorescent et j'ai rarement autant galéré pour y faire de la photo. Enfin, là aussi, la taille de certains bacs est choquante, en particulier celui accueillant les tortues caouannes et requins.
Autre limitation, de nombreux bacs sont ouverts sur le haut et dominés par les visiteurs. Sans rentrer dans la perception que se font les poissons d'avoir un trafic de visiteurs en surplomb toute la journée, cela implique inévitablement des mains dans l'eau, des tentatives de toucher les animaux malgré les panneaux qui sont bien impuissants face à l'indiscipline d'une telle foule de visiteurs. Il me semble que conserver des poissons marins dans de bonnes conditions implique tout de même une bonne gestion de la qualité de l'eau alors est ce que ces présentations impliquent plus de mortalité de leurs habitants ?

Enfin dernier grief envers cet aquarium et le même que pour le vivarium : ces installations ne sont pas en mesure de faire face au flot actuel et à venir d'un zoo qui vise 3 millions de visiteurs. Ce n'est pas confortable, on se marche sur les pieds...
Il faut espérer qu'avec l'immense complexe tropical, un réel aquarium digne de ce parc sera prévu, à l'image de l'Océan du Burgers qui relie l'extérieur et le Bush, quitte à ne garder ce bâtiment que pour des présentations d'eau douce et peut être offrir de meilleurs conditions de vie et de présentation pour les reptiles du vivarium surpeuplé.
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Therabu » Jeudi 04 Août 2022 15:40

La Terre du milieu

(++) L'immersion, les bâtiments et jardins, le marais des cerfs du Père David
(+) Les enclos du jardin chinois, allant des gibbons jusqu'aux binturong et bharals, le nouvel enclos des onces
(=) pandas géants, takins, vivariums et ours à collier
(-) les loutres à pelage lisse, volière des orioles

C'est sans conteste la plus belle et réussie des zones de Pairi Daiza et celle où l'harmonie entre le jardin, les constructions authentiques et les enclos des animaux est la meilleure. C'est d'ailleurs la suite d'enclos situé dans le marais au milieu du jardin chinois qui m'a le plus plu. Les cohabitations y sont osées, et pas toujours justes géographiquement parlant mais comptent en général des animaux occupant divers niveaux de l'installation.
On y toruvait auparavant des grues, dans des enclos encore plus naturels. J'avoue que j'aurais bien aimé connaître car certaines personnes ne semblaient pas convaincues par ce "remplissage". N'ayant pas ce biais d'ancrage, j'ai trouvé que toutes les installations répondaient aux besoins basiques des animaux et étaient en plus de cela plutôt jolies.
On a d'abord un enclos constitué de deux îles où vivent gibbons à favoris roux, une grue de Sibérie et des gorals de Chine. Ensuite, c'est l'enclos des pandas roux, aussi sir une île puis vient le grand marais destiné à un couple de cerf du Père David, des muntjacks de Reeves et des grues si mes souvenirs sont bons. Il y a aussi des grues, de Numidie, il me semble qui vivent en face sur un énième îlot avec des buissons denses qui servent de cachette aux cerfs-cochon. Une volière pour les langurs de François a été érigée dans l'épingle du sentier couvert et est de la sorte visible sur presque 360°. C'est le principal grief que l'on peut faire à cet enclos et à la zone même si elle n'est pas toute petite et naturelle, chose rare pour cette espèce folivore.
L'enclos des macque japonais est aussi cerné de toute part par le sentier des visiteurs mais c'est ici moins gênant car le gros rocher central permet de casser la vue et aux macaques japonais de se cacher. L'installation m'a semblé étonnamment grande et constitue en quelque sorte une version moderne et végétalisée de la fosse aux babouins ou macaques des zoos urbains du siècle passé.
Enfin, un dernier îlot arboré accueille des binturongs, lovés haut dans les hautes branches des arbres et des bharals qui disposent de quelques rochers empilés. On sent bien que le groupe d'ovins n'est pas complétement à sa place sur une île arborée mais en définitive j'ai pas souvent vu mieux pour ces animaux montagnards.

On débouche alors à l'une des extrémité du parc. Un panorama montagnard où vivait un large groupe (9!) de takins dorés m'a fait bonne impression même si l'enclos est surmeent trop petit pour tant d'individus. A coté, deux petites volières basses de plafond constituaient le domaine des panthères des neiges. Face à l'évident raté que constitue cet enclos, un autre a été créé à coté, bien plus profond et à ciel ouvert. J'ai surtout aimé la végétalisation, très évocatrice, et la présence d'un minimum de dénivelé pour les félins. Les volières sont conservées et deviennent alors d'utiles enclos de séparation.

Plutôt que de remonter vers le temple, il nous faut passer voir les pandas géants dans leur grotte. Les enclos extérieurs ne sont que de vulgaires présentoirs, tout en longueur et d'ailleurs nous n'y avons jamais vu les ursidés qui sont restés au maximum dans la grotte avec la chaleur. A l'intérieur, l'idée n'est pas inintéressante et certainement plus intéressant que les peintures murales de Beauval mais l'observation des pandas est limitée d'abord par le monde se massant aux vitres et par le peu de lumière qui fait que les pandas sont souvent en contre-jour (pour rajouter au fait qu'ils pioncent beaucoup !).

Je traiterais volontairement les serres après, ce qui nous laisse avec deux enclos proches de la future entrée. Il s'agissait en fait de la même installation qui a été divisée en deux pour conserver le premier panda géant né à Pairi Daiza. C'est finalement un enclos bien meilleur que ceux initialement conçu pour les parents.
Chez les ours à collier, la surface est importante mais l'aménagement insuffisant. La végétation est rare, seuls quelques arbres électrifiés sont restés il semblerait. Le sol est recouvert de copeaux de bois et aucun rocher ou buisson ne coupe la vue sur cet enclos entouré de murs pleins. S'ils assurent une certaine tranquillité aux ours, ils empêchent aussi les animaux de regarder ce qui se trament en dehors de leur enclos. Peut être pas très gênant pour des mammifères myopes...

Il y a aussi la cour des carpes domestiques qui ont un certain succès avec les visiteurs. De chaque coté du bassin on trouve une grande pièce vitrée où figure un vivarium à crocodiliens (alligator de Chine et jeunes gavials de l'autre coté). J'ai bien aimé ces installations, bien supérieurs aux autres présentations de reptiles

Les serres et les oiseaux

(++) voir des paradisiers en vol-libre, la structure de la volière cathédrale
(+) volière des couscous, les renards-volant en contact avec le public et les callosciures
(-) la collection inintéressante de la volière cathédrale, l'Oasis en général
(--) l'aquarium des nébuleuses

Commençons par l'Oasis, immédiatement après l'entrée. Cette vaste serre qui date des débuts du parc accueille une collection limitée en nombre d'espèces. Par contre, on y trouve globalement des espèces rares, des calaos, des toucanets (partis en coulisses), des couscous, amazones des Antilles, perroquets de Pesquet & co. Les espèces en liberté sont moins excitantes avec gouras et ibis chauves du Cap principalement tout comme les mammifères. IL y a aussi un petit groupe de flamants nains, une situation sociale et une installation complétement inadaptée pour obtenir la reproduction de ces oiseaux.
D'un point de vue paysagé, c'est assez moche, et l'on ne sait guère ce que l'on a voulu recréer, une forêt tropicale ou un désert. Les fosses des mammifères (suricates, mangoustes, chiens de prairie) sont en général assez exiguës tout comme les volières intérieures. Je ne suis pas vraiment choqué par l'absence de volière extérieur mais par la taille des volières, pourtant destinées à de précieux oiseaux. Pour ajouter à cela, il est courant que les volières soient visible sur deux voire trois faces, réduisant d'autant plus les zones de confort pour les oiseaux. D'ailleurs, je suis allé jeter un coup d'œil aux succès de reproduction de Pairi Daiza sur ces espèces difficiles à reproduire et il n'y a apparemment strictement aucune reproduction !

De par sa superficie, Pairi Daiza pourrait refaire une serre intéressante à l'intérieur mais cela nécessiterai de la refaire de fond en comble et d'axer les présentations sur un thème spécifique. Peut être peut on espérer des déménagements de certaines espèces dans la grande serre tropicale, dans des volières plus adaptées ?

Après le ridicule pré à dromadaire, nous faisons le tour de l'œuf du monde, encore un travaux (quel espace immense !), passons devant l'aquarium et l'enclos des ours à collier/pandas pour traverser la grande volière cathédrale des débuts du parc. L'installation est très belle et simple, chose rare à Pairi Daiza. Elle n'a pas pris une ride et reste d'excellente qualité pour accueillir diverses espèces d'oiseaux. J'ai simplement trouvé dommage qu'un parc de cette envergure ne l'utilise que pour des oiseaux aussi communs et sans existence d'une thématique particulière. On y trouve pèle mêle ibis rouges et du Cap, garde-boeufs, grues couronnées malheureusement éjointées, quelques anatidés non menacés, des pintades de Pucheran...

J'ai bien plus apprécié Tropicalia, envahie de végétation où vivent quelques espèces d'oiseaux peu courantes, dont 3 espèces de paradisiers. Deux d'entre elles sont en volière, ce qui me paraît normal pour tenter la reproduction, tandis que les mâles de grand-paradisiers sans femelle, sont en liberté dans la serre : quel pied :mrgreen: !
La serre est en fait divisée en 2 pièce et le dernier tiers occupé par une salle toute dénudée et plutôt moche. Hormis quelques palmiers qui poussent difficilement, la zone des renards volants est nue mais les chauve-souris (Lyle et géantes) tout comme les deux espèces d'écureuils qui vivent avec elles profitent des structures métalliques. Leur volume d'évolution n'est pas inintéressant. Par contre, en face, un pan de la volière a été fermé par une vitre pour servir d'enclos à panthère longibande. C'est tout petit (plus petit que la Ménagerie) et pas haut du tout. C'est vraiment scandaleux, surtout que Pairi Daiza n'a vraiment pas besoin de cela dans sa collection.

Pairi Daiza a été fondé comme un parc ornithologique mais les oiseaux ont désormais été largement remplacé par les "poilus". Le parc a des espèces très rares en présentation, plusieurs uniques en Europe, mais finalement pas autant d'espèces que ce à quoi je m'attendais. Les oiseaux sont limités aux zones historiques et quasiment plus mis en valeur dans les zones récentes. Enfin leurs installations sont souvent anciennes, inadaptées et quand on regarde les succès de reproduction, les bec-en sabot semblent un peu être l'arbre qui cache la forêt...
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Therabu » Vendredi 05 Août 2022 9:28

Pour finir ce compte-rendu écrit qui, je l'espère, n'aura pas été trop soporifique, je traiterais de la zone proche de l'entrée et qui regroupe diverses thématiques.

L'abbaye de Cambron

(+) La volière africaine avec plusieurs espèces de rapaces, voir le tapir nager dans son grand canal au pied d'une brasserie !
(=) les aras bleus (Spix et Lear), la "pampa", la série de volières à rapaces, la Crypte
(-) quelques volières basses de plafond pour rapaces nocturnes

Paradoxalement, peut être la zone pour laquelle j'ai le moins d'observations ou de déceptions car on sait qu'elle date des débuts du parc et pourtant les standards de présentation n'y paraissent pas foncièrement différent du reste du parc. Il y a bien quelques vieilles et basses volières où vivent diverses espèces de rapaces nocturnes qui sont en dessous de la moyenne et qui devrait être réutilisées pour des espèces terrestres (des faisans par exemple).
A l'entrée, les aras de Spix ne m'ont pas fait l'obligation de se montrer, tant pis, il faudra revenir...ou aller les voir dans le milieu naturel :mrgreen:
Je savais que cette double-volière était frustrante, autant pour l'observation que la photographie mais elle surnage par rapport aux volières de l'Oasis, que cela soit en volume offert ou en intimité.

La Vallée des rapaces est une suite de volières plutôt traditionnelles, à la structure assez discrète et située dans une zone forestière. Beaucoup de volières sont finalement assez petites pour de si grands oiseaux mais c'est malheureusement le lot dans presque tous les zoos. Les volières sont contiguës, on pourrait donc imaginer d'en joindre plusieurs pour offrir un plus grand espace mais cela implique évidemment de se séparer de certaines espèces. Les rapaces sont des oiseaux très difficiles à détenir en captivité à mes yeux car ni le maintien en fauconnerie, ni en volière traditionnelle ne me semble satisfaisant. La seule option qui me paraisse viable sont de grandes et hautes volières comme à Berlin ou Sciez mais l'on va naturellement privilégier les espèces qui peuvent cohabiter dans de si grands espaces plutôt qu'un couple d'une unique espèce. Devant un tel constat, je m'étonne encore des parcs qui continuent d'élever et présenter des espèces non menacées comme les aigles royaux ou pygargue à tête blanche.
Une volière se démarque toutefois en abritant diverses espèces de vautours africains ainsi que des aigles huppés, serpentaire et un gymnogène très discret à moins qu'il ne soit plus au parc malgré les panneaux.
Curieusement, des volières ont été enlevées pour créer un petit enclos pour 2 vigognes sans qu'on sache trop ce qu'elle fassent là.

Un curieux enclos situé sur les alentours du monastère de Cambron sert d'installation à tapirs, cabiais et tamanoirs. Il s'agit en fait d'une plage herbeuse et buissonnante en pente, plongeant dans une grande douve accessible aux animaux. Des paddocks de séparation ont été aménagé à l'intérieur de murs de pierre déjà existants.
La partie terrestre de l'installation me paraît un peu étroite pour les 3 espèces ensemble mais lors des 2 jours nous n'avons jamais vu foule d'animaux dans cet enclos. Par contre nous avons vu un tapir profiter avec un plaisir apparent du grand bassin qui constitue plus de la moitié de la surface de l'installation. Cela fait partie de ces installations où j'ai du mal à me faire une opinion finale !

Juste à coté se situe la fameuse brasserie où est brassé la bière du parc (plutôt bonne d'ailleurs !)
La crypte est là aussi un de ces trucs bizarres, sans équivalent en Europe, qui mélange des structures historiques, des présentations animales pas naturelles et un cabinet de curiosité. Les roussette d'Egypte font sensation même si on ne les voit pas vraiment (on les entend/sent plus voler). C'est pas inintéressant même si cela reste 100% minéral comme installation.
J'ai trouvé les pièces de la collection d'objet assez mal mise en valeur dans la crypte. J'aurais profité des nouveaux mondes pour sortir quelques coiffes indiennes d'Amérique du Nord par exemple.
Les rat-taupes nus ont un classique dispositif de tubes en plexiglas et la colonie est impressionnante : il doit y en avoir au moins 100. Je me suis pas vraiment attardé sur les deux petits enclos à microcèbes qui avoisine.

Savez-vous ce qu'il est prévu de faire de cette zone à terme ? Les tapirs/fourmilliers pourraient eux aussi faire partie des habitants de la nouvelle serre. La vallée des rapaces tranche un peu par son classicisme par rapport au reste du parc mais pourrait après tout rester tel qu'elle si la collection était réduite et adaptée à des volières de mixité.

Conclusion
En conclusion, Pairi Daiza est un parc magnifique mais un zoo moyen. Le visiteur que je suis a pris beaucoup de plaisir à découvrir le parc, le passionné d'animaux et avide photographe a aimé voir beaucoup d'espèces rares mais le suiveur régulier du monde des parcs zoologiques est resté sur son opinion initiale que Pairi Daiza ne constitue pas un modèle à suivre. Pourquoi ?
Principalement en raison de sa manière d'allouer ses ressources à des temples de marbre plutôt qu'à la conservation, de concevoir ses installations souvent (pas tout le temps) comme des présentoirs plutôt que des lieux de vie où les animaux peuvent se retirer, à voiloir caser des nouvelles espèces partout, des résultats d'élevage limités et une pédagogie très limitée. A coté de ça, il y a bien sûr quelques véritables réussites comme le jardin chinois, la reproduction des bec-en-sabot ou la réserve des éléphants mais c'est à mon avis trop peu pour équilibrer l'ensemble.

C'est un modèle d'entreprise très capitaliste, visant à grossir toujours plus et à favoriser à la consommation, où ouvrir les fenêtres de pavillons climatisés ne semble gêner personne et où il est impossible de boire de l'eau du robinet (bouteille de 50 cl à 3€, soit 9€ d'eau par personne par jour pour un adulte...). Je suis moi même face à mes paradoxes car j'apprécierais de revenir dans ce parc pour l'expérience de visite mais en même temps je ne peux aussi m'empêcher de constater qu'il est un zoo qui représente aussi l'immobilisme et l'enfermement de notre société qui conduit à détruire ce qu'il devrait protéger de toutes ses forces. C'est le cas d'autres zoos, j'en suis conscient mais cela est rarement mis autant en exergue qu'à Pairi Daiza.
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Djeiran » Vendredi 05 Août 2022 14:15

Merci pour tes impressions Therabu ! Même si je visite le parc depuis 17 ans chaque année j'ai globalement les mêmes impressions que toi. Malgré toutes les critiques qu'on peut lui faire j'apprécie toujours énormément ce parc vraiment incroyable et hors du commun.

Après, je dois avouer être assez nostalgique comparé à ce qu'il était avant.
Quand le parc est passé de Paradisio à Pairi Daiza on a senti que c'était le début de toute cette machinerie commerciale sans arrêt.
Paradisio était déja un parc commercial mais on sentait une volonté de faire de belles choses pour les animaux. Il y avait certes quelques points noirs mais globalement ça allait niveau conditions de vie des animaux.
La collection d'oiseaux s'est fort réduite ces dernières années et le parc se vante de présenter des volatiles très rares en captivité ce qui est bien mais auparavant il y avait énormément d'espèces qui étaient tout autant peu courantes.
Comme tu l'as dit le parc s'est plus tourné vers les mammifères et les oiseaux n'ont pas été gardés dans les projets ce qui est vraiment triste.
Enfin, j'adorais ce côté très tranquille et calme du parc. Alors qu'aujourd'hui tout est fait pour bonder le parc au maximum.

Si j'avais eu le pouvoir de revenir 10-15 ans en arrière pour revisiter le parc d'avant ça me ferait un vrai plaisir ! :D
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Therabu » Samedi 06 Août 2022 17:16

Passons aux images désormais avec d'abord la zone des rapaces.

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Grand duc africain

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Jabiru du Sénégal

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Gypaéte barbu

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Pygargue à tête blanche

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Condor des Andes

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Palmiste africain

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Le rare et splendide aigle huppard

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Tapir terrestre

Passons ensuite dans les allées encore un peu neuves de Last Frontier pour découvrir la faune nordique.

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Elan d'Eurasie

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Ours brun

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Les impressionnantes otaries de Steller

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Ours baribal qui profite de l'un des rares arbres
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar GPN » Samedi 06 Août 2022 18:49

Merci pour ces retours, très bonne idée ce découpement par zone avec une échelle pour les évaluer.

Je suis globalement d'accord avec toi dans la plupart des tes analyses. J'ai visité le parc en mars et j'ai été très déçu par les enclos ours polaires en revanche, enfon déçu n'est pas le terme car je savais à quoi m'attendre. Sans que ce soit petit, c'est surtout vide. Et là bas, peu de temps pour faire des enrich. Si d'un point de vue zootechnique les morses c'est pas fou (quoique les femelles de Valencia gagnent au change), niveau visiteur c'est le pied ces aquavision morses. Personnellement à chaque fois ça me bluffe. Et belle analyse de l'inversion de perspective par rapport à Hagenbeck :wink:

Pour les éléphants le temple n'est pas si pourrri et puis il y a du sable. Ce sont les Amienoises qui vivent là, c'est le grand luxe pour elles ! Mais en effet ça reste as de gamme pour eux.

Pour les africaines, quelle horreur cet enclos quand on pense éléphant... Tout en longueur, quasi uniquement sableux, aucun rocher, troncs et lors de ma visite l'accès à la cascade était condamné. Un seul point de nourrissage avec la boule à foin. Elles passent 70% de leur journée ici... Je les ai vraiment plains. Je n'ai pas vu l'intérieur mais bon...

Concernant le bain des éléphants au final c'est comme les morses, quel spectacle ! Mieux que leur ancienne piscine mais une vraie belle baignade d'éléphants, n'est ce pas quand elle n'est provoquée que par leur envie ? Et le FC implqiue une grande maîtrise de l'animal par le soigneur qui ets très exigent avec lui, certes stimulant mais ils ont déjà beaucoup de stimuli avec cette famille multi générationnelle... Dommage de ne pas laisser les éléphants être des éléphants quand on en a la possibilité...

Pour info le petit groupe avec 3 femelles ce sont des hybrides Bornéos (de Hannover), donc plus de repro pour elles. Et ils présentent 2 grands mâles ce qui est assez rare. Leur responsable éléphants, un anglais, est parti récemment pour Disney World. Il avait amené énormément d'améliorations, j'espère qu'ils continueront dans cette voie moderne même si ils restent en FC pour gérer les éléphants et qu'ils ne retomberont pas dans l'ancienne méthode comme ils l'ont longtemps fait...
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Therabu » Samedi 06 Août 2022 20:41

Merci GPN pour ton passage !
J'ai trouvé que l'observation des morses était plus immersive et agréable à Hambourg qu'à Pairi Daiza.
Je suis étonné par ton commentaire sur le vide d'un enclos à ours polaire. Surtout qu'ici il y a quand même divers substrats, de la végétation même si elle est protégée, et évidemment des bassins dans chaque enclos. Qu'est ce que l'on pourrait espérer de plus ? Quant à la gestion des animaux et au travail des soigneurs, c'est dur à juger lors d'un passage d'une journée.

Le temple d'Ani fait tout de même penser à un bâtiment éléphant d'il y a 30 ou 40 ans, le sable peut être en moins. Et effectivement pour des éléphants en retraite comme celle d'Amiens, c'est satisfaisant. Heureusement qu'ils ont tout de même conçu un vrai bâtiment moderne derrière la réserve (enfin j'imagine, je n'ai jamais vu beaucoup de photos).
Toujours chez les asiatiques, bien sûr que le plus beau des bains serait celui qui est spontanée. On pourrait imaginer qu'un couloir reste ouvert tout le temps pour accéder au lac mais c'est compliqué d'un point de vue de la sécurité et de la circulation des visiteurs dans un zoo qui est désormais aussi dense que Pairi Daiza. C'est d'ailleurs le "petit" groupe d'Hannovre qui se baignait dans le lac, 3 femelles, plutôt petite, au front très bombé et assez poilu donc j'imagine que ce sont bien les hybrides avec du sang de borneoensis.

Je suis aussi étonné par ton commentaire sur l'enclos des éléphantes africaines. Il y a quand même de l'espace en arrière-plan même si les éléphantes doivent peu l'utiliser en raison de la pente. L'accès au bassin et à la cascade était là aussi fermé. Mais tu as raison, on pourrait certainement varier leur environnement avec quelques troncs et dispositifs de nourrissage variés.
A ce sujet, nous avons vu les éléphants asiatiques chercher leur nourriture coincée dans une sorte de boule métallique attachée par une chaîne au sol. Cela en a occupé certains pendant un petit moment !
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Re: Pairi Daiza : Découverte et impressions

Messagepar Therabu » Dimanche 07 Août 2022 18:51

On commence en force la Terre du Froid avec .... la moufette rayée ! :mrgreen:

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Juste en face, trois bœufs musqués dont un mâle bien plus impressionnant que les petites femelles.

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En passant aux toilettes, je surprends ces deux tourtereaux en train de se rouler des pelles. Je m'excuse platement et retourne à mes affaires (Pairi Daiza a la manie de faire de chacune de ses toilettes un endroit à explorer, avec des surprises. Conseil de visite : allez à chacune d'entre elles !)

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On est déjà au frais dans les caves qui donnent sur les visions sous-marine des ours et morses mais on descend encore d'un pallier dans le "frigo" des manchots où cohabitent désormais 3 espèces même si les manchots papous l'emportent largement en nombre.

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Gorfou de Filhol

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Manchot papou

La Grande réserve des éléphants est très bien pour les animaux, mais pour les visiteurs c'est un peu plus difficile. Cela dit j'avoue n'être allé qu'une seule fois à l'observatoire sur le weekend. Paradoxalement, celles que l'on admire le plus facilement, ce sont les deux retraitées d'Amiens.

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On descend vers le lac vers 14:00 pour assister au bain des éléphants, 3 femelles avec du sang d'éléphant pygmée de Bornéo.

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Le soir venu, l'atmosphère devient tout de suite bien plus envoutante avec les dernières lumières rases sur le plan d'eau central et les temples d'Asie du Sud-Est.

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Cela dit, est ce que cela devait justifier cela ?

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Heureusement, Madidi nous réconcilie un peu avec les primates qui profitent des arbres.

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Hurleur noir

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Saimiri de Bolivie
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