Zootour 2012 : République-Tchèque
En août 2012, j'ai eu l'occasion d'effectuer un voyage de deux semaines au cœur d'un pays riche en surprise zoologiques, la République-Tchèque. Enclavé entre l'Allemagne, la Pologne, la Slovaquie et l'Autriche, ce petit Etat offre par bien des aspects un voyage sensationnel, entre ses nombreux espaces naturels (la forêt de la Šumava au sud, restée vierge, ou le parc national « Monts des géants », au Nord)...
….ses villes à l'architecture unique (Cesky Krumlov, Kutna Hora sans oublier Prague, la perle d'Europe Centrale, considérée comme l'une des plus belles cités du monde)...
...sans oublier ses parcs zoologiques. La République-Tchèque en compterait aujourd'hui une cinquantaine, qui connaissent depuis quelques années une impressionnante montée en puissance loin d'être passée inaperçue. Longtemps restés dans l'oubli, ils profitent depuis 2004 de l'entrée du pays dans l'Union Européenne pour se développer à une vitesse considérable. Si le zoo de Prague, ravagé par les flots en août 2002 et devenu en moins de dix ans l'un des plus beaux établissements de la planète, en est l'exemple le plus connu, j'ai pu découvrir à travers mes différentes visites que le zoo de la capitale est loin d'être un cas unique et que des parcs de plus faible envergure réalisent un travail véritablement impressionnant dans l'optique d'améliorer les conditions de vie des pensionnaires et de proposer au public des zones thématiques souvent riches en idées.
Entre les anciennes fosses bétonnées du siècle dernier qui côtoient les enclos naturels de plusieurs hectares, la « Tchéquie » offre un paysage saisissant de l'évolution de la captivité d'Europe de l'Est.
A travers ce carnet de bord, vous découvrirez , selon mes possibilités de travail, mon voyage jour à jour dans ce pays, rythmé non pas par des comptes-rendus complets, mais des posts photos relatant mes surprises, mes coups de cœur et mes déceptions, évidemment accompagnés d'un maximum de clichés. Bon voyage !
1) Luisenpark Mannheim (Allemagne) :
Année d'ouverture : 1958
Superficie : 42 hectares
Collection animale : 1500 animaux apprtenant à 380 espèces
Propriété du parc : Ville de Mannheim
Tarifs d'entrée : 6 euros
Fréquentation annuelle : 1 200 000 visiteurs
Sur la longue route qui sépare la France de Prague, nous décidons d'effectuer une petite halte au sud de la Rhénanie, l'occasion de découvrir un établissement un peu particulier, le Luisenpark. Il ne s'agit pas d'un zoo à part entière mais d'un grand espace vert, le plus vaste de la ville, où les allemands viennent, jusqu'à 21 heures le soir, se détendre et se promener au milieu des différents jardins thématiques, tels que le jardin des agrumes, le jardin des iris ou encore le jardin chinois. Différents restaurants, petites attractions (balade en bateaux) ou espaces détente ont été intégrés au cœur de cet espace, formant un véritable havre de paix enclavé au milieu d'une cité industrielle. Le public peut également y découvrir quelques présentations animalières, tels un aquarium, une mini-ferme, diverses volières mais aussi et surtout un vaste complexe tropical mélangeant les trois principaux aspects du parc, les animaux, les végétaux et les loisirs.
1 – L'espace tropical :
Principal édifice du Luisenpark, l'espace tropical consiste en différentes entités rassemblées sous un même bâtiment, chacune possédant son propre thème.
Le hall d'entrée, occasion d'introduire le public aux différents biotopes qui composent la Terre, présente déjà deux petits enclos intérieurs abritant respectivement loutres naines d'Asie et caïmans nains de Cuvier, tous deux restés invisibles durant ma visite.
Hall d'entrée de l'espace tropical
Enclos des loutres naines
Enclos des caïmans
La première zone du bâtiment est la serre tropicale à proprement parler, large zone maintenue à 24°C qui fait la part belle à la végétation, représentée par de nombreuses essences originaires d'Afrique, d'Asie du Sud-Est et d'Amérique du Sud, tels que des figuiers, des kapokiers ou des bambous géants de plus de dix mètres de haut, dominant l'ensemble de l'espace.
A travers ce dédale de plantes, le visiteur peut trouver une sombre petite volière occupée par des ptilopes superbes et des merles améthystes, ainsi qu'un vaste enclos vitré relié à une volière extérieure, tous deux densément végétalisés, dans les quels vit une petite famille de tamarins pinchés. Il est fort dommage que ces trois espèces ne soient pas mieux mises en valeurs et que l'important volume de la serre n'ait pas été mis à disposition d'un ou plusieurs animaux.
Volière des ptilopes et des merles
Enclos intérieur et extérieur des tamarins pinchés
Passée cette zone riche en lumière et en végétation, le visiteur s'enfonce maintenant dans le monde obscur des fonds marins à travers l'aquarium du Luisenpark, petit bâtiment composé de 33 bacs d'eau de mer comme d'eau douce, totalisant un volume de 80 000 litres. Parmi les habitats reconstitués à travers ces différents bassins, citons les eaux amazoniennes avec ses raies d'eau douce et ses pacus, le lac Tanganyika peuplé de cichlidés, ou encore les amphibiens aquatiques représentés par des axolotls et les étranges xénopes du Cap.
A la sortie de l'aquarium, un autre monde totalement différent s'offre aux visiteurs, celui des déserts nords-américains. Une petite parcelle de l'espace tropical a en effet été transformée en une reconstitution de zone aride où ont été plantées 600 espèces de cactus et autres plantes succulentes
L'unique présentation animalière de cette zone originale fut la grande surprise de la visite au Luisenpark : une volière abritant deux espèces d'oiseaux d'Amérique du Nord et Centrale relativement rares en captivité, le tangara à dos rouge (Ramphocelus dimidiatus) et le tétras cupidon (Tympanuchus cupido). Le mâle de cette dernière espèce est connu pour arborer deux sacs gulaires jaune ou orange qui lui donnent un aspect fort singulier. Le Luisenpark a reçu quatre individus de cette espèce en mars 2012 (trois mâles et une femelle) en provenance d'un éleveur privé. Deux d'entre-eux ont été placés dans cette volière pour être présentés au public tandis que le couple a été placé en coulisses où on espèce qu'il se reproduira : l'oiseau est en effet hébergé dans seulement deux parcs européens et en danger d'extinction dans son milieu naturel.
Tangara à dos rouge (Ramphocelus dimidiatus) & tétras cupidon (Tympanuchus cupido)
Une petite salle abritant des expositions temporaires était consacrée, lors de ma visite d'août 2012, à la faune nord-américaine et aux relations entre les Hommes et les animaux dans cette région du globe, formant une belle extension pédagogique à la zone des déserts découverte juste avant.
Le retour au monde tropical s'effectue par l'intermédiaire de la serre aux papillons, petite entité de 250 m² dans la quelle une douzaine d'espèces de lépidoptères tropicales virevoltent au milieu de la végétation et des visiteurs, dont l'imposant bombyx Atlas. Quelques roulrouls, ainsi que des trionix de Chine, profitent également de cet espace ponctué de pontons en bois et de points d'eau.
Le vivarium constitue la dernière partie de l'espace tropical, et sans doute la meilleure par la diversité des espèces présentées. Plus d'une cinquantaine d'animaux, des reptiles mais aussi des amphibiens et des invertébrés, y sont présentés dans des terrariums aménagés au milieu de la végétation. Les installations consistent le plus souvent en de petits enclos vitrés richement aménagés, l'une d'elle permettant même l'observation d'iguanes verts en aqua-vision. Parmi les espèces notables présentées ici citons l'oplure de Cuvier et l'iguane à queue courbée, deux lézards insulaires, respectivement de Madagascar et d'Haiti, assez rarement vues en captivité en Europe.
Exemple de terrarium tropical, ici occupé par des rainettes kunawalus
Exemple de terrarium désertique, ici occupé par des agames des colons
Terrariums pour invertébrés
Dragon d'eau (Physignathus cocincinus)
Iguane à tête casquée d'Amérique Centrale (Laemanctus longipes)
Iguane vert à cornes (Iguana iguana rhinolopha)
Rainette kunawalu (Trachycephalus resinifictrix)
Lygodactylus williamsi
Mante géante d'Asie (Hierodula grandis)
Scinque à langue bleue (Tiliqua scincoides)
C'est par le vivarium que se situe la fin de l'espace tropical du Luisenpark, vaste édifice à la fois impressionnant, splendide et décevant par son potentiel et le manque de symbiose entre les présentations animales et végétales. On peut toutefois se réjouir de voir que la plupart des animaux y sont très correctement présentées, mention spéciale pour certains terrariums.
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2 – Les volières extérieures :
Aux quatre coins du Luisenpark, différentes volières ont été aménagées pour présenter quelques espèces d'oiseaux originaires des quatre coins du monde. La plus vaste d'entre-elle, en forme de chapiteau, propose un aperçu de la faune aviaire sud-américaine avec ses spatules roses, ibis rouges, grands hoccos, kamichis à collier, râles ypécahas, ibis de Ridgway et canards à collier.
Grande volière sud-américaine
Ibis rouge (Eudocimus ruber)
Grand hocco (Crax rubra)
Un vieil enclos bétonné composé d'une plage de galets et d'un petit bassin aménagé tout en longeur abrite juste à côté une colonie reproductrice de manchots de Humboldt. Des gorfous sauteurs partageaient leur espace dans les années 1980.
Plusieurs groupements de volières situés à proximité accueillent quelques-unes des cinquante espèces d'oiseaux hébergées au parc. Si leur conception (des volières octogonales en forme de chapiteau) est similaire, leur aménagement diffère selon les pensionnaires qu'elles abritent (volière de contact herbeuse pour les aras, espace désertique pour les oiseaux australiens...). Parmi les oiseaux notables, on peut citer la présence de colombars waalias arrivés en 2011, sorte de pigeon africain très coloré peu souvent présentés en captivité en Europe. Il faut noter que par le passé, des animaux relativement rares tels le magnifique pic à front jaune, aujourd'hui absent des collections européennes, ont été présentés dans ces installations.
Groupements de volières
Volière australienne des colombes lophotes, cacatoès rosalbins et sarcelles chataigne
Volière africaine des ibis sacrés et ombrettes & volière sud-américaine des toucans vitelins et oedicnèmes du Pérou
Volière de contact des aras bleus et jaunes
Ombrette (Scopus umbretta)
Oedicnème du Cap (Burhinus capensis) & oedicnème du Pérou (Burhinus superciliaris)
Sarcelle chataigne (Anas castanea)
Une dernière volière aménagée tout en longueur, enrichie d'un substrat et de branchages, accueille un petit groupe de coatis à queue annelée. C'est un dur constat d'observer ces pauvres mammifères enfermés dans une cage lorsque le cadre alentour leur permettrait d'accéder à la cime des arbres...
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3 – Stelzvogelwiese :
La dernière présentation animalière du Luisenpark Mannheim est probablement celle qui intégre le mieux ses pensionnaires au splendide cadre du parc puisqu'il se résume à un vaste enclos de contact où cohabitent pacifiquement différentes espèces d'oiseaux aquatiques. Une simple parcelle de terrain végétalisée, avec ses points d'eau et ses zones ombragées, a en effet été clôturée et munie d'un petit sentier pour les visiteurs qui peuvent observer pintades, paons, anatidés mais aussi des animaux plus imposants tels des flamants du Chili, des flamants nains, des marabouts africains, des grues couronnées sans oublier un couple de jabirus du Sénégal qui, bien qu'il ne se soit jamais reproduit, donne de bons espoirs pour l'avenir puisqu'il a commencé en 2011 l'élaboration d'un premier nid.
Marabout d'Afrique (Leptoptilos crumeniferus), jabiru du Sénégal (Ephippiorhynchus senegalensis) & grue couronnée grise (Balearica regulorum)
Flamant nain (Phoeniconaias minor)
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4 – Les jardins :
Les 42 hectares du Luisenpark sont en grande partie dédiés à la promenade des citadins allemands qui viennent se divertir ou se reposer au calme des immenses espaces verts. Ils ont aussi été aménagés en jardins thématiques pour permettre aux visiteurs de découvrir quelques plantes rares ou des reconstitutions de l'autre bout du monde. Le plus célèbre d'entre-eux est évidemment le jardin chinois, inauguré en 2001 et considéré comme l'un des plus vastes d'Europe avec ses cascades, ses rochers et sa maison de thé. On peut également citer le jardin d'agrumes, peuplé de 150 arbres méditerranéens, le jardin du jurassique avec sa serre plantée de fougères arborescentes ou encore le jardin des plantes médicinales de 1700 m².
En attendant la suite...
En août 2012, j'ai eu l'occasion d'effectuer un voyage de deux semaines au cœur d'un pays riche en surprise zoologiques, la République-Tchèque. Enclavé entre l'Allemagne, la Pologne, la Slovaquie et l'Autriche, ce petit Etat offre par bien des aspects un voyage sensationnel, entre ses nombreux espaces naturels (la forêt de la Šumava au sud, restée vierge, ou le parc national « Monts des géants », au Nord)...
….ses villes à l'architecture unique (Cesky Krumlov, Kutna Hora sans oublier Prague, la perle d'Europe Centrale, considérée comme l'une des plus belles cités du monde)...
...sans oublier ses parcs zoologiques. La République-Tchèque en compterait aujourd'hui une cinquantaine, qui connaissent depuis quelques années une impressionnante montée en puissance loin d'être passée inaperçue. Longtemps restés dans l'oubli, ils profitent depuis 2004 de l'entrée du pays dans l'Union Européenne pour se développer à une vitesse considérable. Si le zoo de Prague, ravagé par les flots en août 2002 et devenu en moins de dix ans l'un des plus beaux établissements de la planète, en est l'exemple le plus connu, j'ai pu découvrir à travers mes différentes visites que le zoo de la capitale est loin d'être un cas unique et que des parcs de plus faible envergure réalisent un travail véritablement impressionnant dans l'optique d'améliorer les conditions de vie des pensionnaires et de proposer au public des zones thématiques souvent riches en idées.
Entre les anciennes fosses bétonnées du siècle dernier qui côtoient les enclos naturels de plusieurs hectares, la « Tchéquie » offre un paysage saisissant de l'évolution de la captivité d'Europe de l'Est.
A travers ce carnet de bord, vous découvrirez , selon mes possibilités de travail, mon voyage jour à jour dans ce pays, rythmé non pas par des comptes-rendus complets, mais des posts photos relatant mes surprises, mes coups de cœur et mes déceptions, évidemment accompagnés d'un maximum de clichés. Bon voyage !
1) Luisenpark Mannheim (Allemagne) :
Année d'ouverture : 1958
Superficie : 42 hectares
Collection animale : 1500 animaux apprtenant à 380 espèces
Propriété du parc : Ville de Mannheim
Tarifs d'entrée : 6 euros
Fréquentation annuelle : 1 200 000 visiteurs
Sur la longue route qui sépare la France de Prague, nous décidons d'effectuer une petite halte au sud de la Rhénanie, l'occasion de découvrir un établissement un peu particulier, le Luisenpark. Il ne s'agit pas d'un zoo à part entière mais d'un grand espace vert, le plus vaste de la ville, où les allemands viennent, jusqu'à 21 heures le soir, se détendre et se promener au milieu des différents jardins thématiques, tels que le jardin des agrumes, le jardin des iris ou encore le jardin chinois. Différents restaurants, petites attractions (balade en bateaux) ou espaces détente ont été intégrés au cœur de cet espace, formant un véritable havre de paix enclavé au milieu d'une cité industrielle. Le public peut également y découvrir quelques présentations animalières, tels un aquarium, une mini-ferme, diverses volières mais aussi et surtout un vaste complexe tropical mélangeant les trois principaux aspects du parc, les animaux, les végétaux et les loisirs.
1 – L'espace tropical :
Principal édifice du Luisenpark, l'espace tropical consiste en différentes entités rassemblées sous un même bâtiment, chacune possédant son propre thème.
Le hall d'entrée, occasion d'introduire le public aux différents biotopes qui composent la Terre, présente déjà deux petits enclos intérieurs abritant respectivement loutres naines d'Asie et caïmans nains de Cuvier, tous deux restés invisibles durant ma visite.
Hall d'entrée de l'espace tropical
Enclos des loutres naines
Enclos des caïmans
La première zone du bâtiment est la serre tropicale à proprement parler, large zone maintenue à 24°C qui fait la part belle à la végétation, représentée par de nombreuses essences originaires d'Afrique, d'Asie du Sud-Est et d'Amérique du Sud, tels que des figuiers, des kapokiers ou des bambous géants de plus de dix mètres de haut, dominant l'ensemble de l'espace.
A travers ce dédale de plantes, le visiteur peut trouver une sombre petite volière occupée par des ptilopes superbes et des merles améthystes, ainsi qu'un vaste enclos vitré relié à une volière extérieure, tous deux densément végétalisés, dans les quels vit une petite famille de tamarins pinchés. Il est fort dommage que ces trois espèces ne soient pas mieux mises en valeurs et que l'important volume de la serre n'ait pas été mis à disposition d'un ou plusieurs animaux.
Volière des ptilopes et des merles
Enclos intérieur et extérieur des tamarins pinchés
Passée cette zone riche en lumière et en végétation, le visiteur s'enfonce maintenant dans le monde obscur des fonds marins à travers l'aquarium du Luisenpark, petit bâtiment composé de 33 bacs d'eau de mer comme d'eau douce, totalisant un volume de 80 000 litres. Parmi les habitats reconstitués à travers ces différents bassins, citons les eaux amazoniennes avec ses raies d'eau douce et ses pacus, le lac Tanganyika peuplé de cichlidés, ou encore les amphibiens aquatiques représentés par des axolotls et les étranges xénopes du Cap.
A la sortie de l'aquarium, un autre monde totalement différent s'offre aux visiteurs, celui des déserts nords-américains. Une petite parcelle de l'espace tropical a en effet été transformée en une reconstitution de zone aride où ont été plantées 600 espèces de cactus et autres plantes succulentes
L'unique présentation animalière de cette zone originale fut la grande surprise de la visite au Luisenpark : une volière abritant deux espèces d'oiseaux d'Amérique du Nord et Centrale relativement rares en captivité, le tangara à dos rouge (Ramphocelus dimidiatus) et le tétras cupidon (Tympanuchus cupido). Le mâle de cette dernière espèce est connu pour arborer deux sacs gulaires jaune ou orange qui lui donnent un aspect fort singulier. Le Luisenpark a reçu quatre individus de cette espèce en mars 2012 (trois mâles et une femelle) en provenance d'un éleveur privé. Deux d'entre-eux ont été placés dans cette volière pour être présentés au public tandis que le couple a été placé en coulisses où on espèce qu'il se reproduira : l'oiseau est en effet hébergé dans seulement deux parcs européens et en danger d'extinction dans son milieu naturel.
Tangara à dos rouge (Ramphocelus dimidiatus) & tétras cupidon (Tympanuchus cupido)
Une petite salle abritant des expositions temporaires était consacrée, lors de ma visite d'août 2012, à la faune nord-américaine et aux relations entre les Hommes et les animaux dans cette région du globe, formant une belle extension pédagogique à la zone des déserts découverte juste avant.
Le retour au monde tropical s'effectue par l'intermédiaire de la serre aux papillons, petite entité de 250 m² dans la quelle une douzaine d'espèces de lépidoptères tropicales virevoltent au milieu de la végétation et des visiteurs, dont l'imposant bombyx Atlas. Quelques roulrouls, ainsi que des trionix de Chine, profitent également de cet espace ponctué de pontons en bois et de points d'eau.
Le vivarium constitue la dernière partie de l'espace tropical, et sans doute la meilleure par la diversité des espèces présentées. Plus d'une cinquantaine d'animaux, des reptiles mais aussi des amphibiens et des invertébrés, y sont présentés dans des terrariums aménagés au milieu de la végétation. Les installations consistent le plus souvent en de petits enclos vitrés richement aménagés, l'une d'elle permettant même l'observation d'iguanes verts en aqua-vision. Parmi les espèces notables présentées ici citons l'oplure de Cuvier et l'iguane à queue courbée, deux lézards insulaires, respectivement de Madagascar et d'Haiti, assez rarement vues en captivité en Europe.
Exemple de terrarium tropical, ici occupé par des rainettes kunawalus
Exemple de terrarium désertique, ici occupé par des agames des colons
Terrariums pour invertébrés
Dragon d'eau (Physignathus cocincinus)
Iguane à tête casquée d'Amérique Centrale (Laemanctus longipes)
Iguane vert à cornes (Iguana iguana rhinolopha)
Rainette kunawalu (Trachycephalus resinifictrix)
Lygodactylus williamsi
Mante géante d'Asie (Hierodula grandis)
Scinque à langue bleue (Tiliqua scincoides)
C'est par le vivarium que se situe la fin de l'espace tropical du Luisenpark, vaste édifice à la fois impressionnant, splendide et décevant par son potentiel et le manque de symbiose entre les présentations animales et végétales. On peut toutefois se réjouir de voir que la plupart des animaux y sont très correctement présentées, mention spéciale pour certains terrariums.
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2 – Les volières extérieures :
Aux quatre coins du Luisenpark, différentes volières ont été aménagées pour présenter quelques espèces d'oiseaux originaires des quatre coins du monde. La plus vaste d'entre-elle, en forme de chapiteau, propose un aperçu de la faune aviaire sud-américaine avec ses spatules roses, ibis rouges, grands hoccos, kamichis à collier, râles ypécahas, ibis de Ridgway et canards à collier.
Grande volière sud-américaine
Ibis rouge (Eudocimus ruber)
Grand hocco (Crax rubra)
Un vieil enclos bétonné composé d'une plage de galets et d'un petit bassin aménagé tout en longeur abrite juste à côté une colonie reproductrice de manchots de Humboldt. Des gorfous sauteurs partageaient leur espace dans les années 1980.
Plusieurs groupements de volières situés à proximité accueillent quelques-unes des cinquante espèces d'oiseaux hébergées au parc. Si leur conception (des volières octogonales en forme de chapiteau) est similaire, leur aménagement diffère selon les pensionnaires qu'elles abritent (volière de contact herbeuse pour les aras, espace désertique pour les oiseaux australiens...). Parmi les oiseaux notables, on peut citer la présence de colombars waalias arrivés en 2011, sorte de pigeon africain très coloré peu souvent présentés en captivité en Europe. Il faut noter que par le passé, des animaux relativement rares tels le magnifique pic à front jaune, aujourd'hui absent des collections européennes, ont été présentés dans ces installations.
Groupements de volières
Volière australienne des colombes lophotes, cacatoès rosalbins et sarcelles chataigne
Volière africaine des ibis sacrés et ombrettes & volière sud-américaine des toucans vitelins et oedicnèmes du Pérou
Volière de contact des aras bleus et jaunes
Ombrette (Scopus umbretta)
Oedicnème du Cap (Burhinus capensis) & oedicnème du Pérou (Burhinus superciliaris)
Sarcelle chataigne (Anas castanea)
Une dernière volière aménagée tout en longueur, enrichie d'un substrat et de branchages, accueille un petit groupe de coatis à queue annelée. C'est un dur constat d'observer ces pauvres mammifères enfermés dans une cage lorsque le cadre alentour leur permettrait d'accéder à la cime des arbres...
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3 – Stelzvogelwiese :
La dernière présentation animalière du Luisenpark Mannheim est probablement celle qui intégre le mieux ses pensionnaires au splendide cadre du parc puisqu'il se résume à un vaste enclos de contact où cohabitent pacifiquement différentes espèces d'oiseaux aquatiques. Une simple parcelle de terrain végétalisée, avec ses points d'eau et ses zones ombragées, a en effet été clôturée et munie d'un petit sentier pour les visiteurs qui peuvent observer pintades, paons, anatidés mais aussi des animaux plus imposants tels des flamants du Chili, des flamants nains, des marabouts africains, des grues couronnées sans oublier un couple de jabirus du Sénégal qui, bien qu'il ne se soit jamais reproduit, donne de bons espoirs pour l'avenir puisqu'il a commencé en 2011 l'élaboration d'un premier nid.
Marabout d'Afrique (Leptoptilos crumeniferus), jabiru du Sénégal (Ephippiorhynchus senegalensis) & grue couronnée grise (Balearica regulorum)
Flamant nain (Phoeniconaias minor)
__________________________________
4 – Les jardins :
Les 42 hectares du Luisenpark sont en grande partie dédiés à la promenade des citadins allemands qui viennent se divertir ou se reposer au calme des immenses espaces verts. Ils ont aussi été aménagés en jardins thématiques pour permettre aux visiteurs de découvrir quelques plantes rares ou des reconstitutions de l'autre bout du monde. Le plus célèbre d'entre-eux est évidemment le jardin chinois, inauguré en 2001 et considéré comme l'un des plus vastes d'Europe avec ses cascades, ses rochers et sa maison de thé. On peut également citer le jardin d'agrumes, peuplé de 150 arbres méditerranéens, le jardin du jurassique avec sa serre plantée de fougères arborescentes ou encore le jardin des plantes médicinales de 1700 m².
En attendant la suite...
