De nouvelles volières pour les primates de la Citadelle !

[raphaël]

Regarde les vieilles cartes postales de Jonas sur les zoos germaniques du siècle passé, on peut voir des fauves sauter dans des cerceaux, des éléphants faire le piquet, bref à la jeune époque des zoos on était tout autant dans le côté dressage, spectacle et divertissement. La culture germanique et anglosaxonne est différente de la nôtre, mais quand même l'histoire des parcs municipaux, publics et très axé sur la culture y a fait pour beaucoup.

Les enclos d'immersion n'ont rien d'artificiels si ils sont bien faits : partout sur la planète où l'homme ne prédate pas les animaux, ces derniers ne fuient pas forcément... Les propithèques et certains lémuriens de Madagascar restent tranquillement installés quand des touristes viennent les voir, s'il s'agit de zones où ils sont "fadys", c'est à dire sacrés et donc pas chassés. Pareil pour les tamarins-ouistitis-saïmiris qui se baladent parfois en Amazonie en bordure de village. Tiens d'ailleurs à Durrell on trouve les Tamarin Woods, qui furent des zones pionnières en terme d'immersion où les tamarins ont appris à vivre dans les arbres avant d'être réintroduits.

[gibbon]

C'est vrai, et c'est pourquoi il n'est pas anormal ni étrange que des makis catta par exemple ou encore des singes sud-américains soient seulement à quelques mètres ou même centimètres des visiteurs dans les enclos d'immersion.

[Wilfried]

Oui, je vous le concède volontiers, c'est la raison pour laquelle j'avais évoqué à titre d'exemple le Loriquet de Swainson, mais nous pourrions effectivement dresser une (courte) liste à la Prévert. Sur le fond, je n'ai cependant lu aucun argument qui rende acceptables les faits que j'évoquais sur mon 1er post sur ce topic. Je vais donc me retirer de cette discussion, n'ayant nulle vocation prosélyte, et le rendre à son sujet initial.

Une réflexion d'ailleurs, concernant justement Besançon : j'ai le net souvenir récemment d'en avoir agacé plus d'un(e) sur ce forum en y réagissant suite à la mise à mort des lionceaux d'Asie, tués successivement par leur parents, déjà en état de récidive à l'époque. Le schisme se situait justement, comme aujourd'hui, sur la notion de risque. De ce qui est acceptable et de ce qui ne l'est pas.

Je crois que les sujets de discussion, et d'opposition, ne manquent pas sur ce forum, mais j'ai toujours trouvé assez caractéristique le fait que l'on puisse discuter à n'en plus finir sur les surfaces, les enrichissements, les cohérences de plans de collection, mais que dés que les questions portent sur le sujet que j'évoquais quelques lignes plus haut, le corporatisme s'exprime dans toute sa "splendeur". Et c'est récurrent.

[okapi]

Le profil de l'amateur de zoo est trouble... Qui aime trop pour châtier correctement... Confusément, accepter certaines évidences, c'est s'auto-fragiliser dans sa passion, donc le rejet est plus sûr... L'immersion, c'est souvent une attraction à bon compte pour les zoos pauvres: le visiteur est ravi, qu'il s'agisse d'ailleurs de loriquets ou de chèvres, et le parc s'offre des "ralentisseurs" pour faire oublier ses faiblesses.
Pour le reste, les zoos ne font pas d'erreurs, leurs équipes sont investies et on leur pardonne les enclos ratés, forcément par manque de moyens, la seule excuse qui vaille. Qu'il s'agisse d'une communauté farouche qui vit et fonctionne en autarcie, en apnée du monde par manque de vision et qui préfère toujours gérer par elle-même plutôt que de questionner la possibilité de s'ouvrir à d'autres, c'est aussi une évidence. Le zoo contemporain est une espèce mutante, mais son évolution est lente... Et ce ne sont pas les brèches commerciales qui s'ouvrent de plus en plus qui vont lui faciliter la vie!